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Sidwaya Spécial Tabaski
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- Titre
- Sidwaya Spécial Tabaski
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 7 mars 2001
- Résumé
- Paraphrasant le dicton bien connu «l’occasion fait le larron» nous dirons que la fête fait le spécial et voilà édité le spécial Tabaski.
- Sujet
- Aboubacar Doukouré
- Adama Sakandé
- Corruption
- Ibrahim Kouanda
- VIH/Sida
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Aïd al-Adha (Tabaski)
- Aïd el-Fitr
- Couverture spatiale
- Hamdalaye
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0002824
- contenu
-
pi£ lAFÈTE
t do Prophète Abraham
.^braham occupe une place pri-le cœur des fidèles musul-Lj^é comme le père du mono-1^ (le premier des musulmans) Ld en plus le père des Envoyés et Mire du Prophète Mouhammad.
4a sacrifice selon les Révélées
t: d’Abraham occupe une place chez les adeptes des trois reli-nâées (Judaïsme, Christianisme, et En acceptant de sacrifier son fils iDieu, Abraham lui a prouvé sa foi filé. Chrétiens et Musulmans recon-ia geste à sa juste valeur.
LE BURKINA AU QUOTIDIEN
N° 4217 du mercredi 7 au jeudi 8 mars 2001 j^D^J
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R qui accompagnent la fête de demeurent identiques depuis la nuit p Quant à l’ambiance de la fête, évolué suivant les époques, âge d’un sexagénaire et ambiance «dans des familles ouagalaises.
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Kgedes Imams de pdougou
Iimmolation du mouton, l’événement 1 ^i marque la fête de la Tabaski est ^prière. A Ouagadougou, nos repor-■sssisté à la célébration de cette priè-^érenls endroits.
W du mouton fe des couturiers
SPECIAL TABASKI
■SgîonI Tabaski ou 1a perpétuation de Pacte d'Ibrahim
paraphrasant le dicton bien connu «l’occasion fait le larron» nous dirons que la fête fait le spécial et voilà édité le spécial Tabaski.
En effet, des millions de fidèles musulmans ont répété hier l’acte d’Ibrahim en immolant le mouton à l’occasion de la Tabaski communément appelée fête du mouton. Demain et le jour suivant nous serons encore certainement dans l’ambiance de cette fête. L’événement est donc on ne peut plus propice au quotidien Sidwaya pour faire vivre et revivre le symbolisme du sacrifice du mouton d’hier à aujourd’hui à travers des reportages et des
interviews de personnes averties sur le sujet.
Nous avons également retenu quelques messages délivrés hier matin sur les espaces de prière en commun à Ouagadougou.
La fête étant aussi l’ambiance, nous avons jeté un coup d'œil chez les couturiers, dans les débits de boisson pour prendre le pouls de la fête.
Nos reporters se sont également associés à des familles en fête dont un Imam de Ouagadougou.
Alors bonne fête et bonne lecture!
La rédaction
LE PROPHETE ABRAHAM
Il a une place d'honneur chez les musulmans
Le prophète Abraham occupe une place privilégiée dans le coeur des fidèles musulmans. Considérée comme le père du monothéisme pûr (le premier des musulmans) Abraham est en plus le père des Envoyés et surtout l’ancêtre du Prophètes Mohamed
^^notre seigneur, fai établi une " ^Spartie de ma descendance (Ismaël t sa mère) dans une vallée stérile (sans verdure) près de Ta Maison sacrée (La Kaaba) ô notre seigneur afin qu'ils pratiquent correctement la prière. Fais donc que se penchent vers eux les coeurs d'une partie de l'humanité. Et nourris-les de fruits. Peut-être seront-ils reconnaissants». Coran chapitre 14 verset 37.
«Et rappelle-toi lorsque ton Seigneur eût éprouvé Abraham par certains commandements et qu’il les eût accomplis, le Seigneur lui dit «Je vais faire de toi un exemple à suivre et un guide pour l’humanité». Seigneur supplia Abraham, suscite parmi eux la descendance installée dans la vallée un messager pour leur réciter tes versets, leur enseigner le livre et la sagesse et les purifier (bénir). C’est certes Toi, Seigneur, le Puissant, le sage».
Coran chap. II. V. 124 et 129.
Ces passages du livre saint des musulmans, le Coran expliquent la grande estime dont jouit le Prophète Abraham auprès des fidèles de la communauté du Prophète Mouhammad (paix et salut sur lui). Ces versets établissent en effet le lien entre le message de Mouhammad (PSL) et la religion d'Abraham et par conséquent le lien spirituel et éternel qui lie toutes les révélations émanant
1m kaaba Ta aligne maison dont les bâtisses ont été posées par Abraham
du Dieu unique.
Le premier passage ci-dessus cité, évoquant le pays aride où Abraham a établi sa famille révèle aux musulmans la force de la foi du père d'Ismaël et la Solidité du lien qui le liait au Dieu qu’il adorait. En observant l'abondance qui est aujourd’hui celle de la Mecque et de ses alentours, les fidèles musulmans se rendent compte que la prière d'Abraham a été largement exaussée. Pour tous ceux qui visitent ce territoire sacré, on est étonné de voir dans cette vallée complètement désertique et aride, tous les fruits du monde et des quatre saisons. L’orange, le raisin, les pastèques, la banane, l’ananas, les pommes sont côte-à-côte sur les étales des marchands Bédouins.
Ces fruits proviennent aussi bien de l’hémisphère Nord en été que de l'hémisphère Sud en hiver.
A chaque pèlerinage, moment qui sanctifie et rappelle à travers les âges, le passage du Patriarche en ces lieux sacrés, les musulmans de toutes les contrées de la terre, rendent témoignage du fait que l'appel adressé à
Dieu par Abraham «Nourns-les de fruits» a été entendu.
Le deuxième passage coranique mentionné où Abraham demande à son Seigneur de susciter de cette descendance laissée dans la vallée, un messager retient encore davantage l’attention des fidèles de la communauté du Prophète Mouhammad (PSL). L'avènement du Prophète «arabe» des générations après l'appel d’Abraham, est encore la preuve de la sincérité des prières formulées par le Père des envoyés. Le seigneur a comblé de ses bienfaits son fidèle serviteur en suscitant de sa descendance de nombreux Prophètes (Issac, Loth, Job, David, Moïse, Zakarie, Jésus). Mais il a surtout exaucé la prière d'Abraham faite après avoir édifié la maison sacrée, la Kaaba. Dieu a réservé à la progéniture laissée dans le désert aride, l’honneur d’accueillir le dernier des envoyés dont le message s’adresse à toute l’humanité. «Nous ne t’avons envoyé que comme miséricorde à tout l'univers» dit le Coran au sujet de Mouhammad. Il a accordé à la lignée d’Ismaël, le privilège de par-
achever la Révélation et de compléter la religion islamique.
««Aujourd'hui, a dit le Coran «jai parachevé pour vous votre religion et accompli mon bienfait sur vous et j’agrée l’islam comme votre religion Les musulmans ont un grand respect pour le père d’Ismaël et d'Issac parce que sa descendance a eu l'honneur de porter la révélation et de transmettre le message divin aux hommes Le Coran dit «Telles sont les preuves que nous avons fournies à Abraham contre son peuple. Nous élevons le rang de qui nous vouions. Ton Seigneur est sage et omniscient. Nous lui avons donné (à Abraham' comme enfants Issac et Jacob, que nous avons maintenus tous deux su; la bonne voie, comme nous lavions lait pourNoé. Comme descendance, nous lui avons donné David. Salomon Job Joseph. Moïse et Aaron. C est ams> que nous récompensons les gens de bien. Nous lui avons donne auss Zakarie, Jean. Jésus et Ehe tous connus pour leur vertu. Nous lui avons donné Ismaël. Elisée. Jonas et cote, que nos faveurs ont eleve au-dessus du genre humain» chap. du bétail versets 83-86.
Cette lignée spirituelle qui lie les envoyés a été renforcée pa' le Prophète Mouhammad qui se plaisait à rappeler à ses compagnons qu'J était le digne héritier d'Abranam son grand-père. Mais pour la conception islamique Mouhammad est l'imam des envoyés il y compris Abiaham Comme il le dit dans un nadith «J’occuperai (au jour dernier) un 'jng que toutes les cieatures envieront, même Abraham» (Sahih Mousiimi En plus de ce rôle historique. Abraham est le confident de Dieu et le premier des musulmans, d’où la place enviable qu’il occupe chez les musulmans
s Cheick Oumar BONI
SPECIAL TABASKI
LE SACRIFICE D'ABRAHAM
Le sens donné par l'islam
La fête du sacrifice que les musulmans célèbrent chaque année le 10 DHOUL HIDDJA (douzième mois du calendrier lunaire) est un événement qui rappelle Pacte posé par le prophète Ibrahim (ou Abraham) Pami de Dieu et le père du monothéisme pur. Mis à Pépreuve par son Seigneur de lui sacrifier son fils unique Ibrahim a obéit et a été récompensé par cette fidélité par une énorme bête.
De sa (Noé) religion fut certai nement Ibrahim... Lorsqu il vint à son Seigneur avec un cœur sain. Il dit (Ibrahim) 'Je vais retourner à mon Seigneur et c'est lui qui me guidera^. 'Seigneur ! implora Ibrahim ! Donne-moi une progéniture d'entre les vertueux». Puis nous lui annonçâmes (la venue) d un garçon plein de mansuétude. Lorsqu'il fut en âge de marcher (dans la vie) à ses côtés. Ibrahim lui dit. 'Mon petit ! Je me vois en rêve en train de t'immoler», et lui (le l'iis) qui dit père ! fais ce qu'on t'ordonne et tu me trouveras si Dieu le veut, au nombre des endurants». El lorsque (tous deux) ils se soumirent à la volonté de Dieu et que lui (Ibrahim) le renversa sur le Iront. Nous l'appelâmes alors *Ô Ibrahim^ 'Tu as effectivement cru en ce que tu as vu en rêve. Ainsi, récompensons-nous les gens de bien-. C'est là de toute évidence une mise à l’épreuve. Nous, le (fils) rachetâmes par une énorme bete à immoler. Nous laissâmes à Ibrahim un bon renom dans les générations ultérieures. Que le salut et la paix soient sur Ibrahim ? C'est ainsi que nous récompensons les gens de bien. Il (Ibrahim) lait partie de nos serviteurs (de Dieu) dévoués. Nous lui annonçâmes la bonne nouvelle de la prochaine venue d’isaac comme prophète d’entre les gens ver-I lieux-.
C est en ces passages que le Coran mentionne la prodigieuse histoire du patriarche Ibrahim éprouvé par Allah de lui offrir en sacrifice, son fils unique : Ismaël. L'histoire de ce fils imploré pendant des années par Ibrahim et accordé alors que le prophète riant déjà très avancé en âge est reste célèbre dans l’histoire de la révélation entendue au sens des ^religions» du Dieu unique. Ibrahim, le confident de Dieu avait adressé à son Seigneur, une prière discrète. 'Seigneur donne-moi une progéniture d'entre les vertueux». Alors que son épouse
Sarah était stérile et vieille, Ibrahim reçu l’ordre de celle-ci de s’unir avec leur servante. Hajar qui va lui concevoir un héritier. Ismaël né de cette union sera amené par son père sur la terre de Cham vers le mont Faran (la Mecque) sous ordre de Dieu. Cette immigration d’Ibrahim en compagnie de son fils Ismaël et de sa nouvelle femme Hajar était destinée aussi à éloigner celle-ci de Sarah prise de jalousie (selon les chroniqueurs anciens) à la vue du bébé de celle qui n’était que sa servante quelques temps avant. Ibrahim installa sa famille (Ismaël
Le
Leur chair ne parvient certainement pas à. Allah, ni leur sang, mais c'est votre droiture qui lui parvient». Saint Coran chapitre 22 verset 38. C’est le verset parmi tant d’autres qui parlent du sens et de la philosophie du sacrifice. Le prophète Mohammed (S.A.W.O) a coutume de sacrifier deux béliers le jour d’Eid al Adha (fête de Tabaski). Un pour les pauvres et nécessiteux et un autre pour sa famille. Parlant du sacrifice, force est de constater que n’importe quel bélier ne peut être utilisé pour la circonstance. Ainsi un mouton qui a un handicap (borgne, malade, une corne, ou autres) n’est pas autorisé pour le sacrifice. Le mouton à sacrifier doit avoir plus de six mois. Le sacrifice d’un chameau ou d’un bœuf équivaut à sept sacrifices. Pour ceux qui immoleront un mouton, la viande doit être divisée en trois parties (1/3 pour les pauvres. 1/2 pour les parents 1/3 pour sa propre famille). L’objectif de la fête, en dehors de la bénédiction divine vise à permettre aux pauvres de manger au moins la viande une fois dans l’année. Le meilleur des
et sa mère Hajar) dans le désert aride de Cham aux environs du site de la Kaaba, la maison sacrée de la Mecque. Il adressa ensuite la prière suivante à Dieu. 'Seigneur fai installé une partie de ma des cendance dans une vallée stérile, proche de ton oratoire sacré. Seigneur, fais qu'ils observent la prière. Rends-les sympathiques aux autres hommes. Procure-leur des aliments en vue de t'attirer leurs grâces» Coran chapitre 14. Verset 37.
Les faits historiques qui ont marqué le séjour de cet enfant béni et de sa mère au pied du mont Faran deviendront par la volonté de Dieu des actes sacrés. En effet, les différents rites du pèlerinage aux lieux saints de l’islam sont inspirés des actes d’Ibrahim et de sa famille à la recherche de la face du Seigneur. La course entre les monticules de Safa et Marwa
sens du sacrifice
«Ni la viande, ni le sang ne parvient à Dieu mais c’est votre droiture».
sacrifices est d’aider les pauvres et non de se moquer d’eux. Car certaines personnes attendent ces genres d’occasion pour montrer combien ils sont riches, en immolant des béliers sans faire appel aux pauvres ou simplement inviter des personnalités dignes de son rang. Le sacrifice du mouton n’est pas une obligation. Pour ceux qui ne peuvent pas supporter les frais d’un bélier. Us doivent rester dans
accomplie par les pèlerins rappelle les va et viens de la mère du petit Ismaël entre les deux collines à la recherche de l’eau pour désaltérer son bébé. L’eau de Zamzam dont les pèlerins se désaltèrent lors du Hadj et après le rite justement du Safa et Marwa. vient de la même source bénie, creusée par l’Ange pour Ismaël et sa mère.
Au moment où il fait les 7 tours autour de la Kaaba, le pèlerin su souvient que cette maison de Dieu fut édifié par Ibrahim sous commandement divin. Le Coran évoque ce lieu sacré dans plusieurs de ses passages. 'Lorsque nous (Dieu) avons indiqué à Ibrahim l'emplacement du temple, nous lui avons adressé cette recommandation : 'Ne nous donne aucun associé et veille à ce que
leurs états sans mendier ou sc forcer dans l’optique d’entrée dans la fête comme les autres. A cet effet. Dieu prend en compte l’intention de sons serviteur. L’immolation des moutons le jour de la Tabaski commence après la prière d’Eid-al Adha et peut aller Jusqu’au troisième Jour avant la tombée du soleil.
^ Mamadou NACAMBC
SPECIAL TABASKI
Suite de la page 10
noire temple soit un. symbole de pureté pour les pèlerins qui font le tour et pour ceux qui s'y tiennent («'bout, s'y inclinent et se prosternent Lance un appel aux gens pour les inviter au pèlerinage. Ils t iendront à toi. à pied et aussi sur unuc monture, venant de toutes •es grandes routes les plus reculées . chapitre 22. verset 26 à 27. Dans le chapitre. 3. la Kaaba est évoquée en rapport avec Ibrahim. u' premier temple élevé pour les l'.ommes est celui de Bekka (la Mecque). C'est une bénédiction et une lumière pour l'humanité. Là se trouve une terre de miracles et de sûmes sacrés (évidents) parmi lesquels l'endroit ou Ibrahim s'est tenu debout. Quiconque y entre est en securité. Et c'est un devoir envers Dieu pour les gens qui ont les moyens d'aller faire le pèlerinage de la Maison...», chapitre 3. verset 96-97.
Le séjour d'Ibrahim et de son fils Ismaël dans le pays de Cham la»ix alentours de la Mecque) fut un véritable -condensé» de révélations et surtout de spiritualité. Le Prophète et son enfant ont rendu témoignage du Dieu unique et éternel. Ils élevèrent la Kaaba. Pendant qu Ibrahim et Ismaël élevaient les assises de la Kaaba. ils disaient : Seigneur, agrée cette œuvre de nous, toi qui entends et sais tout...», chapitre IL verset 127.
Ils obéirent tous à Dieu à lepreu-ve du sacrifice. Les millions de pèlerins qui visitent les lieux suints chaque année imitent cha-
cun de ses actes sacrés posés par le père du monothéisme et sa famille. Ainsi, ils font le tour de la Kaaba, répètent la course entre Sala et Marwa, boivent l’eau de Zamzam. font la prière à la station d’Ibrahim juste en face de la Kaaba. Ils sacrifient le mouton et lapident le diable en souvenir du geste de l’ami de Dieu (Ibrahim) lapidant Satan qui voulut le dissuader d'obéir à son Seigneur par le sacrifice de son fils unique. Pour les fidèles restés en famille ou au pays, le geste de l’immolation du mouton a été l’occasion de communier spirituellement avec leurs frères qui visitent cette année ces lieux chargés d’histoi-
re, de symbolisme et surtout de spiritualité.
Au moment de placer la lame du couteau sur la trachée artère de la bête, chaque musulman se souvient du prophète Ibrahim et de ces versets du Saint Coran. "Dis : -Moi, mon Seigneur m'a dirigé sur un chemin droit une religion droite, la religion d'Ibrahim dans son monothéisme pur et n'appartenant point aux associateurs. Dis •En vérité, ma prière, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort appartiennent à Dieu, Seigneur des univers. A lui (Dieu) nul associé ! et voilà ce qu'il m'a été ordonné de faire, et je suis le premier à me soumettre» (des musulmans),
chapitre 6. Verset 161 à 163.
La viande du sacrifice consommée en famille distribuée aux voisins, aux amis et aux nécessiteux contribue sur terre à solidifier entre les hommes Iqs liens d’amour et de fraternité. Quant à l’acte d’immoler, il permet à chaque musulman qui l’accomplit. de fortifier le lien vertical qui le lie au Seigneur des mondes. Du haut des sept cieux. Dieu contemple certes ses serviteurs, répondant avec ferveur et toujours, à l’appel qu’il avait lancé au plus illustre de la descendance d'Abraham, (selon l’entendement des musulmans) Mouhammad et à ses compagnons. "...Mangez-en. et distri-buez-en tant aux besogneux discrets et aux mendiants. Nous vous avons assujetti ces animaux, afin que vous soyez reconnaissants. Ni leur chair, ni leur sang ne parviennent à Dieu. Seul votre piété comptera pour Lui», chapitre 22, versets 36 et 37.
Le Prophète repris cet appel par un encouragement aux membres de sa communauté en ces termes : ^L’homme n'accomplit pas une action plus agréable à Dieu le jour de l'Aid El Idh-ha que celle d’offrir un sacrifice. Le Jour de la résurrection, l'offrande viendra intacte, avec cornes, sabots, poil et laine. Le sang qui en coule est estimé de Dieu avant même qu'il ne touche le sol. Soyez-en heureux».
Puisse Dieu accepter l’offrande de tous ceux qui ont sacrifié en cette Tabaski 2001
z» Cheick Oumar BONI
Symbolisme du sacrifice d'Isaac selon les témoins de Jéhovah
Le sacrifice d’Isaac est un événement important pour les religions judéo-chrétiennes. Ce sacrifice plein de symbolisme n’est cependant pas commémoré de la même façon par les religions dites révélées.
Que représente le sacrifice d’Isaac pour les témoins de Jéhovah ?
Voilà ce que nous proposent messieurs Masserey Christophe et Pélagie Mario tous deux des missionnaires ici au Burkina.
Lu Bible mentionne l’importance de cet effort d'Abraham à travers ce sacrifice, qui constitue un exemple de foi qu’Abraham a montré. Un exemple devant être suivi par tous les chrétiens d'ai gourd’hui. C’est un grand courage qu'il a eu d'obéir à la volonté de Dieu. Cela est un appel aux chrétiens à avoir la foi. à obéir à Dieu et en lui mettant toute leur confiance. Car au moment
où Abraham devrait immoler son fils, il aperçoit dans les buissons un bélier attaché par ses cornes. La Bible montre ici qu'il y a des parallèles, Dieu ne fait rien pour rien. Un plus grand sacrifice allait se faire plus tard, à savoir celui du messie et de sa descendance (cas des Israélites) sacrifice qui devrait bénir toutes les nations de la terre. Et ce messie s'est révélé être Jésus-Christ qui a sacrifié sa vie. Nous disons alors que le sacrifice d’Isaac présageait celui que Dieu allait offrir à savoir le sacrifice de son fils. Alors si la religion musulmane commémore ce sacrifice à travers la fête de la Tabaski, nous respectons son point de vue et ce qu'elle fait. Par contre nous avons une autre façon de cette commémoration. Nous célébrons la Pâques pour commémorer chaque année la mort du Christ, mais nous ne tuons pas de mouton, car si nous
tuons un mouton, le sacrifice du Christ n’aurait plus sa raison d'être.
En résumé donc nous disons que le point de vue de la Bible aujourd'hui est que les personnes puissent mettre leur foi dans ce que représente ce sacrifice qui est une mise à l’épreuve d'Abraham.
Cette mise à l'épreuve devrait nous donner à réfiéchir sur nos relations avec Dieu, puis-qu’après avoir sacrifié le bélier. Dieu a dit ceci à Abraham : -Par le moyen de ta semence se béniront à coup sûr toutes les nations de la terre parce que tu as écouté ma voix...».
Suivons tous l’exemple d’Abraham et soyons des hommes et des femmes de foi et d'obéissance».
^ Propos recueillis par Aline Verlaine KABORE
SPECIAL TABASKI
TABASKI D'HIER A AUJOURD'HUI . LA TABASKI
Rites immuables, ambiance évolutive
CHEZ LE MORO NAABA
Les rites organisés pendant les fêtes de
Tabaski demeurent identiques au fil des années. Quant à l’ambiance qui accompagne celle festivité appelée «fête du mouton», elle est variable d’une édition à loutre. C’est le constat auquel or parvient en écoutant les vieux fidèles de la religion musulmane. Côlé sacrifice du mouton, “lien n’a change.ci rien ne changera. puisque les prescriptions sont contenues dans le Saint Coran», nous indique 1:1 I ladj Adama llboudo. Cela est une tradition reconnue et respectée par les fidèles musulmans de la capitale. Ouagadougou. Le sacrifice du mouton dans les differentes familles des croyants, intervient après la prière et après celui du grand Imam de Ouagadougou. Les caractéristiques de l’animal à sacrifier sont égale-ment les memes au fil des générations. De préférence, un mouton de couleur blanche avec ses deux cornes et scs yeux intacts, qui ne présente pas d’anomalie aux pattes ci si possible, gras. Le jour de la Tabaski, la générosité est de mise. Les fidèles musulmans partagent leur nourriture et des morceaux de viande de leurs moutons aux voisins, parents, amis et aux démunis. C’est aussi un moment où s’affiche au grand jour la solidarité entre musulmans. ( )n sc rend visite, on se salue et on se sou-haile tout ce qu’il y a de mieux dans le meilleur des mondes. Si de telles pratiques résistent au temps, ce n’est pas le cas pour certains aspects comme l'alimentation ou l'animation. Quelques décennies auparavant. les plats dégustés le jour de la Tabaski étaient standards. Du tô. de la v lande ou du sorgho blanc (extrait de son
On a fêté dans les familles
Les fidèles musulmans ont fêté dans la ferveur certains, la Tabaski communé-ment appelée «fêle du mouton». El comme d habimde. en de pareilles circonstances : on dépense follement et pour s’habiller et Mirioul pour manger et boire. Nous avons rendu visite à quelques familles pour y prendre l’ambiance de la fêle «‘Nous leions aujourd’hui la Tabaski. 11 faut dire que c’est en souvenir d’Abraham que chaque année nous célébrons la fête du
n" s'affaire pour que le repas soit bon et prêt, à temps. ( Ph. Mohamoudou GANSONRE).
Les rites qui accompagnent la Tabaski. (comme ici Vimmolation) sont immuables
son) arrosé de sauce d’arachide ou de sésame. De nos jours, le sorgho blanc a fait entièrement place au riz ou au spaghetti respectivement appelé «œufs de fourmi» et «intestins de petit blanc» dans les villages les plus reculés. Le zom koom au jus de tamarin jadis chouchouté se voit de plus en plus remplacé par les boissons des firmes américaines ou brésiliennes (coca cola, tonie, spnte. fanta. etc.) ainsi que d’autres jus de fruits variés. Côlé musique, les choses se transforment ou se métamorphosent Une large part était accordée au «Wazou* (lecture du Coran suivie d’explication, et de sensibilisation). D’autres danses (dodo, salou, tarkaye...)
mouton», affirme El Hadj Malick Soré. imam de la mosquée de Koulwéoghin. Entouré de deux de ses frères, qu’il a envoyé chercher il nous accueille devant sa maison, tout souriant. «Ils disent être des journalistes et sont venus pour savoir comment nous passons la fêle», explique-t-il à ses frères. El Hadj Soré estime que la fête se passe très bien. «Nous sommes en bonne santé, c’est l’essentiel. Mais comme il faut toujours agrémenter une fête, nous
viendront agrémenter la fête par la suite. Actuellement, il n’est pas rare de voir jouer à longueur de journée de la musique moderne toutes catégories cl tous rythmes confondus. Enfin, on pourrait le faire remarquer, les embouteillages sont fréquents le jour de la Tabaski. Ils sont nombreux à se rendre à la prière qui à mobylette, qui. en voilure... Ce qui n’était certainement pas le cas dans l’ancien temps où les gens partaient à la pnère à pied quelle que soit la distance. Chacun se conforme à son époque.
^ Kimségninga SAVADOGO
avons fait de sorte que la famille prépare autre chose que d’ordinaire», indique-t-il. El Hadj Soré a une très grande famille qui compte près de 70 personnes. Pour que tout le monde ait suffisamment de viande, il a tué trois moutons «Un mouton a été distribué aux voisins, un autre a été utilisé pour la cuisine. Le troisième je l’ai réservé pour les vieilles personnes de ma famille», note-t-il. Les femmes peu bavardes pensent que la fête, c’est pour tout le monde. Elles ont bien mangé et souhaitent être en bonne santé l’année prochaine. Dans la famille Gansonré, à Dapoya on a fêté également. Le chef de famille, Daouda Gansonré nous informe qu’il a tué quatre moulons parce qu’il a une grande famille. «La fête c’est pour les femmes et les enfants. Mais, je suis très vieux, la fêle ça ne m’intéresse plus» indique-t-il. Le vieux Gansonré a laissé entendre qu’une partie de la viande sera distribuée aux voisins tout comme la nourriture. Mme Gansonré elle, se dit heureuse que toute sa famille soit en bonne santé. «Il y en a qui ont fêté l’année dernière et celte année ils ne sont pas là», relève-l-elle. Pour le prix des moutons, nos interlocuteurs ont trouvé qu’il était très en hausse. «Les moutons ont coûté très cher cette année Mais chacun l’achète en fonction de sa bourse», laisse entendre El Hadj Soré Dans l’ensemble on
a bien fêté
A Etienne NASSA
Comme chez les autres
Habituellement quand on parle de fête, on n 'oublie pas d'aller saluer le chef celui qui est garant des bonnes conditions d'existence. Chez le Moro Naaba Baongo, cela se passe comme chez tous les musulmans.
La Tabaski chez le Moro Naaba, qui n ’a rien d'extraordinaire. Le malin nous nous retrouvons chez le Moro Naaba, pour l'accompagner à la prière. A la fin de la prière, nous revenons au palais. Ij Moro fait tuer son mouton et on nous sert à boire et à manger. Nous restons quelque temps avec le Moro et chacun retourne chez lui».
Voilà comment nous explique le rituel le jour de la Tabaski chez le Moro Naaba par le Kamsonghin Naaba. Dans le temps, poursuit M. Tassembédo. le Moro célébrait toutes les fêles musulmanes et à chaque occasion il fallait immoler au moins un bœuf. Avec le coût de la vie. et surtout à cause de certaines prérogatives que le pouvoir traditionnel a perdu, il a été jugé raisonnable de limiter les dépenses Depuis les temps reculés, du temps du règne de Naaba Boukary Koutou. l’islam a toujours côtoyé la coutume dans la cour royale. Le Moro Naaba Boukary foutou s’étant converti à l’islam, toute la lignée s’en est saisi, tout en gardant ce que la coutume a prescrit. Le Naaba Baongo ne fait donc que perpétuer ce qui se pratiquait déjà. «Mookibsa» est cette autre adaptation que la cour célébrait pour coller à la réalité du moment.
De toutes ces fêtes, il ne reste plus que les fêles les plus significatives comme le Ramadan. T Aid el Fur. la Tabaski qui sont célébrées chez le Moro Naaba Baongo en tant que musulman Après la prière el après F immolation du mouton. Naaba Baongo reçoit ses visiteurs comme loul autre musulman l’aurait fait A la seule différence peut-être que le Moro ne reçoit pas que des musulmans animistes, chrétiens, et bien d’autres confessions religieuses viennent saluer le Moro Naaba le jour de la Tabaski.
z> Voussouf OUEDRACM.O
SPECIAL TABASKI
TABASKI
CELEBRATION DE LA FETE DE LA TABASKI
Chez un imam démuni
La fête est un moment de joie, d’ambiance de partage d’exhibition de toutes sortes de parures. Des mets de toutes sortes garnissent les tables. Elle paraît un jour exceptionnel, où les heures sont fugitives. Ce moment de joie, tout le monde voudrait bien le partager ; cependant n’est pas toujours le cas. La fête du mouton a été un jour de peine pour Imam Zakaria Zéda. chef d’une famille de près de quinze
hnani Zakaria Zéda : «Ces enfants ont besoin de manger à satiété et s'habiller comme
les autres». (Ph. Félix YELKOUNI).
personnes. C’est dans un état de détresse qu’il nous a reçus. Voici ces propos. «Cette année , vraiment celte année, la fête de la Tabaski est tout autre pour moi, car en dehors de la santé de ma famille qui me réjouit, je ne peux pas parler d’ambiance, je n'ai rien pour la faire manger à satiété. Toutes les fois, grâce aux bonnes volontés, ma famille, et moi faisons la fête comme tout le monde Mais comme les jours se succèdent mais ne se ressemblent pas, cette fois je n’ai rien eu. En tant qu’imam du quartier, je m’attendais à ce que les fidèles fassent quelque chose pour moi ; surtout qu'ils connaissent mes conditions de vie.
Personne n’a songé à moi. c’est une situation dure pour moi. Nous» les vieilles personnes, notre fête c’est la santé de la famille ; par contre les enfants ignorent certaines réalités . Ils veulent être comme les autres, manger et boire à satiété comme eux, se promener dans de beaux habits. Beaucoup de fidèles ne savent pas faire des offrandes. L’importance des offrandes ne se mesure ni par la quantité, ni par le
nombre, elle se mesure à travers la destination. Il est dit dans le Saint Coran de faire des offrandes dans la famille, à ton voisin et à ton ami, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. La société est faite de telle sorte que les uns mangent et les autres regardent, la grande famille n’existe plus, la solidarité non plus, c’est l’individualisme qui y règne». S’il y a eu des familles dans lesquelles on a tué plus d’un mouton, chez l’imam Zakaria Zéda ce sont les offrandes d’après la prière qui ont constitué le mouton.
Æ Aline Verlaine KABORE (Transcrit du mooré)
Le message du Grand Imam de Ouagadougou
Le Grand Imam de Ouagadougou a dirigé hier mardi 6 mars 2001 la prière de la fête de la Tabaski ou de l’Aïd el Kébir. C’était à la place de la Nation devant des milliers de fidèles.
Des milliers de fidèles musulmans ont pris dJ assaut J a place de la Nation hier mardi 6 mars 2001 pour la prière de l’Aïd El Kébir. Cette prière a été dirigée par El hadj Ibrahim Rouanda, Grand Imam de
Le Grand Imam de Ouagadougou El Hadj Ibrahim Rouanda officiant la prière. (Ph. : Mohamoudou GANSORE)
Ouagadougou.
Plusieurs personnalités ont pris part à celte prière dont des membres du gouvernement, le Moro Naba, des présidents d’institutions. des membres du corps diplomatique accrédité au Burkina, des dépuiés el des responsables de la communauté musulmane.
La prière de l’Aïd El Kébir se fait en deux Rakaat débutant chacune avec 7 Takbir (Allah Akbar). Commencée à 9 h, elle s’est terminée après un quart d’heure environ.
La cérémonie a pris véritablcmcni lin avec le sacrifice du bélier du Grand Imam sui place. Avant ce sacrifice. l’Imam, dans si tu sermon a imploré la clémence de Dieu pour toute la Nation. Il a prie poui que
chaque musulman vive*et meurt dans la toi. «Que le Très haut veille sur les dirigeants du Burkina Faso, à savoir le chef de l'Etat, le gouvernement, les députés, le Moro Naba, le corps diplomatique accrédité au Burkina Faso» a-t-il demandé.
Après la prière, les fidèles onl rejoint leur.s domicile et chacun pouvait son tour immoler son bélier. C'était la fêle du mouton Elle esi celle du partage, de la solidarité et du pardon.
-x^ Souley ma ne Sawydogo
Les musulmans contre la corruption
et le Sida
Le terrain de sport de l’UFR sciences de la santé de l’Université de Ouagadougou a servi de cadre pour la prière de l’Aïd El Fitr communément appelée Tabaski des fidèles musulmans des quartiers Zogona et Wemtenga hier matin. La prière a été ofTiciée par l’Imam Adama Sakandé du CERFI et de l’AEEMB.
LJAïd El Fitr ou Tabaski ou fête du mouton est célébrée chaque année pour commémorer et perpétuer le geste d’Abraham qui avait voulu immoler à Dieu son fils unique Isaac. C'est l'occasion pour la communauté musulmane de demander à Dieu la rémission de ses péchés, le pardon de ses fautes et la protection contre les
mauvais penchants des âmes et contre les mauvaises actions. Le message livré aux fidèles pendant le prêche par l'Imam Adama Sakandé a essentiellement porté sur deux thèmes majeurs, à savoir la corruption et le Sida. En dénonçant la corruption et en mettant les musulmans en garde contre ce fléau, Adama Sakandé a affirmé que
ce mal touche la quasi-totalité des sociétés humaines au point que partout, des institutions se créent pour combattre le phénomène. La corruption, selon l'Imam connaît une ampleur inquiétante et est érigée en système de gouvernement. L’imam Adama Sakandé ajoutera que selon Transparency International, le Burkina occupe le 25e rang sur les 90 pays les plus corrompus au monde. C'est pourquoi, il rappelle qu'il est réservé un châtiment douloureux aux tricheurs et aux falsificateurs, aux corrupteurs et aux corrompus. En ce qui concerne la pandémie du siècle, Adama Sakandé a insisté sur l'inefficacité du préservatif
et a indiqué que l’islam prône l'abstinence pour les célibataires et la fidelité pour les mariés. Entre je suis rentré mais je n’ai pas pris et je ne suis pas du tout rentré, le choix est clair, a-t-il dit. Le Sida est la conséquence du mépris des lois de Dieu par les hommes. Mais lorsque le mal a déjà frappé, le musulman doit porter assistance à son frère malade, en évitant de le mettre en quarantaine. Il devra même bénéficier d’un soutien moral et matériel afin de préserver sa çlignile malgré le caractère honteux de la maladie.
a Célestin BAKOUAN
SPECIAL TABASKI
MESSAGES
Amour, solidarité et compassion souhaité par Cheick Doukouré
que les cinq prières sont suivies systématiquement d'invocations dans les 3 jours suivant la fête de Tabaski.
Sur le lieu de la grande prière, hier matin, le Cheikh Doukouré a sacrifié à cette tradition en terminant son serment par des prières à l'endroit de tous les fidèles d'ici et d’ailleurs et pour tous les habitants du Burkina Faso. Il a prié pour que Dieu épargne le Faso des épreuves difficiles
et unisse les cœurs de ses enfants dans l'amour, la fraternité, la solidarité et la compréhension.
Un gros bélier a été immolé à la fin de la prière ouvrant la voie pour tous les musulmans auxquels le Cheikh a présenté ses vœux de bonne fête de Tabaski.
/» Cheich Oumar BONI
Ixt grande prière en commun constitue toujours le moment ultime de la célébration des deux grandes fêtes musulmanes. A Ouagadougou, plusieurs espaces dans la ville ont accueilli les
fidèles pour cet acte culturel Hamdalaye.
dont rhippodrome situé à
MARCHE DE5 OVIDES POUR LA TABASKI
Marché en baisse, les prix en hausse
Cesi le Cheikh Aboubacar Doukouré de qui a officié la grande prière de cette fête de l’Aïd El Idh’ha. De nombreux fidèles du quartier Hamdalaye et oes quartiers environnants ont convergé vers la place de l'hippodrome situé au secteur N ‘ 19 de Ouagadougou pour ce rituel essentiel dans la célébration de la léte du mouton.
Pour l'occasion, le message du docteur Aboubacar Doukouré a rappelé l’importance de l’Aïd El Kébir pour le musulman. La Tabaski, a dit le Cheikh, est la preuve de l’unicité de la révélation et partant de la religion islamique. En célébrant le sacrifice d’Ibrahim, la communauté du Prophète Mouhammad (la paix et le salut rie Dieu sur lui) manifeste son attachement à la lignée unique que forment tous les envoyés de Dieu.
Le sacrifice du mouton le 10 du Zhul-Hidja (12e mois de l'année lunaire) est une pratique antérieure à la Prophétie de Mouhammad, mais que les adeptes de son message respectent et honorent avec ferveur et dévouement.
Le Cheikh Aboubacar Doukouré a profité de la grande prière qui précède toujours l'immolation du mouton pour exhorter les musulmans au respect de cet acte qui procure beaucoup de bénédictions.
Il a rappelé pour ce faire les paroles du Prophète (PSL) qui annoncent que chaque poil de l'animal sacrifié sera compté comme bienfait pour le fidèle le jour du jugement dernier. Tout en rappelant que le sacrifice du mouton ce jour-là n'est pas obligatoire, le Cheikh a toutefois insisté sur le caractère hautement méritoire de l’acte. La viande du mouton
Le front à terre et l'âme au ciel. Les musulmans ont imploré Dieu à l'occasion de la prière de l'Aïd El Idh *ha.
Le Cheick Aboubacar Doukouré a livré un message d'enseignements et de prières.
sacrifié, répartie entre la famille, les voisins, les amis et les pauvres contribue ainsi à renforcer les liens sociaux.
Pour les musulmans qui, pour des raisons diverses n'ont pu sacrifier leur mouton le jour de la fête, il existe la possibilité de le faire les trois jours qui suivent la célébration de l’Aïd El Idh’ha jusqu’au coucher du soleil le 3e jour).
Ces trois jours selon le Dr Doukouré, sont considérés comme des jours de célébration de l'Aïd El Idh'ha. Les fidèles ont donc été invités à multiplier les prières tout au long de ces jours car, précise le Cheikh, c’est pour obtenir les faveurs divines pendant ces jours bénis
Cfétait l’épiphanie des béliers hier jour célébrée en sacrifiant un mouton, ce à prix d’or. Mais s’il y a mévente.
Le constat a été établi jeudi dernier dans trois marchés de bétail :
Tanghin (secteur 23) Toéssin (secteur 20) et devant le cimetière de Gounghin (secteur 17). Aux dires des commerçants de bétail, l’an passé, à cinq jours
Chargement de caprins au marché de bétail de Tanghin pour le Ghana.
de la fête, les achats étaient supérieurs à ceux de cette année.
Et les causes sont multiples selon les vendeurs, qui citent le fait que les négociants sont rares ; le manque d’argent et surtout les occasions de dépenses à la même période : Noël . Ramadan, nouvel an et Tabaski, auxquels il faut associer les traites scolaires et de crédits, tout, cela en moins de 70 jours ! Et ce n'est pas tout, renchérit Hamidou Kanazoé du secteur 17. «Il y a la famine qui pousse les gens à être moins dispendieux».
Il y en a pour toutes les bourses, et le marché de Tanghin s’affiche avec le mouton le plus cher : un bali-bali blanc à 150 000 F CFA. Mais il y a des moutons à 15 000 F avec un groupe d’agropasteurs venus de Absouya (Oubritenga) et qui ont des moutons "nains» appelés en mooré "pee-moossé». Le plus cher dans leur chep-
de la Tabaski. La fête est qui fait que l’animal se vend
tel fait 40 000 F CFA. Alors qu’au secteur 17, mur du cimetière, le plus «molo-molo» (le moins cher) est à 10 000 FCFA mais précisent Hamidou et son compagnon la veille un mouton de 10 000 F CFA ce jeudi, il faut ajouter
entre 2 000 F 2500 F ou le jour et même de la fête». Et cette logique un vendeur de Tanghin dit que ia flambée des prix n’est pas fonction de l'approche de la fête, mais de la demande». En clair, les prix peuvent chuter si l’offre dépasse la demande. Ce qui n’est pas le cas pour la Tabaski, en général.
Sources multiples
Et ce n’est pas la disponibilité du produit qui est d’actualité. Les causes sont ailleurs. A Tanghin les moutons viennent de partout : les provinces du Soum, de l’Oudalan, du Santmatenga et de l’Oubritenga sont les points de départ. Cette inondation du marché, les "locaux» s’en plaignent, comme cet El Hadj qui dit n'avoir rien vendu depuis là et affirme que "l'an passé je suis resté sous mon hangar sans
SPECIAL TABASKI
empocher un rond. Ce sont les étrangers a la périphérie du marché qui appert nos clients».
Sur le site du marché de bétail de Toéssin. la provenance est essentiellement du Sourou et du Yatenga et un peu de l’Oudalan. Par contre, c’est à partir des provinces du Séno, du Sanmatenga. du Kouritenga que les vendeurs du secteur 17 reçoivent eurs bêtes.
A quelques jours de la fête, les vendeurs de moutons ne se frottent pas les mains. Alors que ceux des caprins ’onl de bonnes affaires. A Tanghin surtout. mercredi 28 février et jeudi 1er mars, sept remorques en provenance du Ghana ont fait le plein de caprins (boucs comme chèvres) et quatre remorques chargeaient pour mettre le cap sur l’ex Gold Coast. Quant aux acheteurs, il y en a de toutes les conditions. Toéssin reçoit plus de bouchers, surtout les jours ordinaires avec une pointe pour les chèvres ; au sec-leur 17, ce sont les hôteliers et les bourgeois, car déclare Hamidou Kanazoé. « si nous voyons arriver les voitures nous savons que nous avons affaire aux riches mais nous ne savons pas qui ils sont». Il est bon de savoir que les prix, contre toute attente, c’est là où il y a beaucoup de têtes, qu'il y a les prix forts. Tanghin qui ne compte pas moins de 2000 tètes, les prix plafonnent à 150 000 F CFA. Alors qu’au 17 les commerçants reconnaissent qu’il y a des moutons, mais pas à ce prix, le plus cher se négociant à 120 000 F CFA. Et même qu’un bélier blanc à 80 000 F qu’on nous a montré se vendra à au moins 100 000 F à Tanghin, sur la base de nos comparaisons.
Promo mouton
La fête du mouton doit commander des nouveaux comportements à la lima islamique. Pourquoi les ménages qu: le peuvent n’élèveraient-ils pas des ^moutons de case ?» Et pourquoi pas de fermes islamiques qui vendraient des moutons de Tabaski en fonction du poids ? LOCl lors des pèlerinages en fait autant et il serait bon que la foi musulmane qui compte de richissimes se nourrissent d'œuvres grandioses. Car ne dit-on pas que la foi sans les œuvres est une îoi morte. Désacralisons le sacrifice du mouton pour que le jour de l’Aïd El-Kébir au lieu que ce soit le mouton qui saigne après le passage du couteau, ce soit son acquéreur qui s’est saigné a quatre veines pour se l'offrir, sans être au bout de ses peines ; le mouton se prépare et la fête coûte les yeux de la tête quand on a de nombreux invités.
A Mamadou KABRE
Du côté des couturiers
En Afrique fête rime toujours avec confection de nouvelles tenues. Pour les fêtes musulmanes ce sont particulièrement les grands ensembles qui sont prisés. C’est l’occasion idéale pour les brodeurs et les vendeurs de tissus bazin de faire de bonnes affaires. Exemple d’un spécialiste de la broderie à qui nous avons rendu visite dans son atelier à l’occasion de cette Tabaski 2001.
Moustapha Haïdara a livré la tenue de son dernier client de la fête de la Tabaski tard dans la nuit de lundi. Habituellement, les portes de son atelier s'ouvrent de 8 h à 19 heures. Mais pour lui et ses frères les derniers jours précédant l’Aid El Kébir ont été infernaux. Leur atelier de broderie situé sur l’avenue Yennenga a été très fréquenté car les clients tenaient chacun à récupérer leur ensemble bazin avant la fête du mouton. Si certains d’entre eux ont vu leur rendez-vous repoussé de quelques heures, le patron de «Haute broderie» (le nom de l’atelier de M. Haïdara) rassure. «J’ai fixé le rendez-vous du dernier client au 5 mars. C'est-à-dire à la veille de la Tabaski. Tous les clients auront leur tenue de fête parce que c'est cela la règle chez nous. On ne prend que les tenues qu'on peut livrer avant le jour «J». Pour cette Tabaski 2001, «Haute broderie a confectionné une quarantaine d’ensembles bazin et autres tissus confondus. C'est moins que lors du dernier Ramadan» confie Moustapha Haïdara qui croit que l'acquisition du mouton par les fidèles musulmans pour l’Aïd El Kébir est Apeut être pour quelque chose dans cette baisse des «clients de fête». Pour autant, Haïdara et ses frères ont présenté leurs excuses auprès de ceux qui
Les boissons lors de la Tabaski
La Tabaski, communément appelée fête de mouton donne lieu à des jouissances.
A l’occasion les musulmans offrent à leurs visiteurs de la nourriture mais aussi de la boisson.
Si pour des raisons de finances beaucoup contentent du «Bissap» ou du «Lebroudji» comme rafraîchissement pour les invités, certains leur offrent des boissons gazeuses ou alcoolisées. Selon M. Bationo Jean-Baptiste, directeur commercial de la BRAKINA, la production en boissons gazeuses lors de la semaine écoulée est estimée à 2 300 000 bouteilles tandis que celle des boissons alcoolisées est d’environ 2 000 000 de bouteilles. A pareille époque de l’année 2000, c’est-à-dire la semaine précédant la Tabaski, la production en boissons gazeuses et alcoolisées avoisinait respectivement 2 000 000 à 2 400 000 bouteilles..
Pour M. Bationo, on note une augmentation de la production des boissons gazeuses pour cette année. Bien que la tendance à l'usine est de produire plus de boissons gazeuses au cours de la semaine qui précède la fête de la Tabaski, M. Bationo soutient que le FESPACO y est pour quelque chose également. En effet, la publicité de Coca-Cola lors de cette semaine du cinéma a contribué à l'augmentation
Moustapha Haïdara arborant un ensemble trois pièces brodées prêt pour la fête.
apportent leur tissu de fête généralement à deux ou trois jours de l’événement «Nous avons une clientèle fidélisée.
Le LidoBar. Un ancien qui tient toujours bon
de la production des boissons gazeuses.
Au niveau des caves, certains tenanciers affirment ne pas faire de bonnes affaires malgré la fête. C’est le cas de Jihad Salami, propriétaire de la cave du Roi. «Les gens n'ont pas les moyens» soutient-il. Pour lui, ce n’est pas la fête qui entraîne les ventes mais les moyens.
«Si lors des fêtes du nouvel an rien n'a marché, ce n'est pas la Tabaski qui produira le contraire».
Jérôme Simporé, gérant de cave Simporé indique que les gens achètent
C’est pourquoi, nous évitons de prendre des engagements que nous ne sommes pas en mesure de tenir. Nous ne prenons que les tenues que nous pouvons livrer dans les délais de la fête» explique le couturier. Autrement à 15 000 francs CFA, la broderie de l'ensemble bazin deux pièces (boubou pantalon) les clients ne manquent pas. La somme certes n’est pas à la portée de tout le monde. Mais pour les «porteurs» de bazin brodé, le prix est abordable voire raisonnable. Depuis qu’il a appris le métier à 7 ans. M. Haïdara confectionne les tenues pour hommes d'une manière générale. Mais pour les dames il fait aussi des ensembles «grand-mère» dont une belle collection était superbement exposée dans son atelier le jour où nous lui avons rendu visite. Leurs heureuses propriétaires les ont certainement exhibée avec fier élégance à l’occasion des parades festives de la présente fête du mouton. Quant à Haïdara et à ses frères, ils ont fermé «Haute broderie» le temps de deux jours pour sé consacrer en bons musulmans à la commémoration du sacrifice d'Abraham et certainement pour se remettre du rythme infernal de travail imposé par les «clients de fête».
a Cheick Oumar BONI
plus de boissons alcoolisées que de boissons gazeuses. Dans la journée du 1 -03-2001, il dit avoir vendu environ 200 casiers de bière contre 100 de sucrerie.
C’est le même son do cloche pour le propriétaire du Lido Bar M. Tahirou Koupouli. Selon lui, les jours de fête donnent l'occasion aux gens de consommer plus les boissons alcoolisées que les sucreries. La Tabaski ne fait pas l'exception car «ce jour affirme Koupouli, je vais doubler mes ventes»
a Charles Ouédraogo
Fait partie de Sidwaya Spécial Tabaski