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Korhogo. Assassinat du marabout Ali Koné : crime crapuleux ou assassinat politique?
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- Titre
- Korhogo. Assassinat du marabout Ali Koné : crime crapuleux ou assassinat politique?
- Créateur
- Paul D. Tayoro
- Editeur
- La Voie
- Date
- 8 octobre 1993
- Page(s)
- 3
- nombre de pages
- 1
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007627
- contenu
-
SOCIÉTÉ
KORHOGO
ASSASSINAT DU MARABOUT ALI KONÉ
Crime crapuleux ou assassinat politique ?
Le meurtre de M. Ali Koné, le marabout de Korhogo, ne sera-t-il jamais élucidé ? Les nouveaux et troublants éléments qui apparaissent risquent de constituer un véritable casse-tête pour les enquêteurs. Jusqu'où pourront-ils aller ?
Le décès, dans la nuit du 15 au 16 septembre dernier, de M. Ali Koné (la Voie n° 605 du 24 septembre 1993) marabout et proche de M. Balla Keita, dont le corps avait été retrouvé presque nu dans une rue du quartier Jean Delafosse, continue de faire des vagues à Korhogo. M. "Nivaquine", dont le vrai nom est Brahima Doumbia, sur qui pesaient de lourds soupçons pour le meurtre du marabout défunt, s'est illustré, le vendredi 24 septembre dernier, lors de la cérémonie du septième jour en présentant une carte postale à la famille éplorée. Se chargeant lui-même de lire la carte postale il a déclaré : "M. TKM (le personnage important de la plus grande société abidjanaise de transport urbain dont nous taisons toujours le nom) me charge de vous dire qu'il compatit à votre douleur. Il aurait voulu être parmi vous. Mais il se trouve en ce moment hors du pays, en mission avec le Premier ministre. Il vous offre donc 30 000 F que voici."
Mais le gendre du défunt, à qui ce dernier s'était quelque peu confié avant sa mort, refuse de croire à cette information. Et le lendemain samedi 25, par contact téléphonique, il apprend que le gros bonnet en question se trouve plutôt dans sa région natale, pour le week-end.
Le mensonge flagrant de M. Brahima Doumbia dit "Nivaquine", dans des circonstances aussi pénibles, conforte les uns et les autres dans leur opinion que M. "Nivaquine" n'est pas étranger à la mort du vieux. Par ailleurs, la déposition d'un éducateur du lycée Houphouët-Boigny (dont nous taisons le nom pour les besoins de l'enquête policière), fera l'effet d'une véritable bombe.
Selon l'éducateur entendu par la famille du défunt, le jeudi 23 septembre, 20 personnes, se disant déçues par les élus actuels du PDCI à Korhogo, avaient pris la décision de créer un comité autonome de soutien à leur parti politique, afin de se démarquer des milieux (pédécéistes) traditionnellement connus.
Au terme de leur première réunion, feu M. Ali Koné est, à l'unanimité, porté à la présidence du comité.
Mais de nombreuses personnes, dont M. "Nivaquine" et Mme Awa Kétta (et non Mariam Keita, sœur cadette de M. Balla Keita) ne verront pas d'un bon œil la naissance de ce comité autonome. Déjà, l'on reproche à Ali Koné de s'être désolidarisé des autres membres du clan. Or, personnage très influent, le marabout est important pour le clan. De plus, M. Brahima Doumbia dit "Nivaquine" ne cache pas son ardent désir de briguer le poste de secrétaire général de la section PDCI de Korhogo commune. Mais M. Ali Koné refusait désormais, selon les termes de son gendre, de soutenir la candidature d'un individu connu pour ses magouilles dans le village de Balla Keita. Aujourd'hui, après l'assassinat du président de leur association, les dix-neuf autres membres fondateurs du comité autonome de soutien au PDCI à Korhogo vivent dans la psychose.
De notre correspondant permanent à Bouaké
Paul D. Tayoro
Fait partie de Korhogo. Assassinat du marabout Ali Koné : crime crapuleux ou assassinat politique?