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Divo. Communauté burkinabé : musulmans et chrétiens se battent autour d'une chefferie
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- Titre
- Divo. Communauté burkinabé : musulmans et chrétiens se battent autour d'une chefferie
- Créateur
- Bernard Gnahoré Ozzidi
- Editeur
- La Voie
- Date
- 19 février 1994
- Page(s)
- 7
- nombre de pages
- 1
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007615
- contenu
-
COMMUNAUTÉ BURKINABÉ
Musulmans et chrétiens se battent autour d'une chefferie
La communauté burkinabé de Divo, dirigée par M. Lazare Zoungrana, est au bord de l'éclatement. Et pour cause, les musulmans de la communauté souhaitent à tout prix que l'actuel chef de religion catholique se convertisse à l'Islam. Ce que M. Lazare Zoungrana n'apprécie pas. Et cette situation conflictuelle qui s'empire gène énormément les autorités.
"Je suis indigné par le comportement de mes frères musulmans de notre communauté. À ma nomination, j'ai pourtant choisi El Hadj Quédraogo Seydou, un pieux musulman, comme mon premier adjoint pour justement éviter d'éventuelles divergences entre les musulmans et les chrétiens. J'ai toujours été aux côtés des musulmans dans les peines comme dans les joies. Néanmoins, ils m'en veulent à mort pour mon appartenance à la religion chrétienne. Ma sécurité n'est pas garantie et je me confie aux autorités compétentes afin que des solutions soient trouvées".
Ces propos de M. Lazare Zoungrana, actuel chef de la communauté burkinabé démontrent clairement la gravité du conflit entre les musulmans et les chrétiens et qui divise aujourd'hui tous les ressortissants du Burkina-Faso à Divo. Il faut rappeler que c'est à la mort de l'ancien chef de la communauté, feu Traoré Moussa, en 1969, que M. Lazare Zoungrana, planteur de son état, a été légitimé de façon unanime par cette même communauté le 14 septembre 1969, pour succéder à l'illustre défunt. Mais coup de théâtre : trois mois seulement après son installation, les musulmans de la communauté lui demandent de se convertir à l'Islam, seule condition selon eux pour assurer à la communauté son honorabilité et sa crédibilité. Dirigé donc par El Hadj Sana Moumouni, grand imam burkinabé, El Hadj Djiguemdé Boukari et Kaboré Vénégré, le clan des musulmans aurait entrepris toutes sortes de manœuvres depuis longtemps, tendant même à éliminer physiquement M. Lazare Zoungrana. Ainsi, selon des sources dignes de foi, deux commissaires de police auraient débarqué en 1984 de la Sûreté nationale pour arrêter M. Lazarre Zoungrana sous prétexte qu'il aurait reçu et armé des mercenaires envoyés par feu Thomas Sankara pour renverser le président, feu Houphouet-Boigny. La maison du chef burkinabé a été fouillée mais rien de suspect n'y a été découvert. Ensuite, dans la nuit du 12 octobre 92, les mêmes détracteurs du chef Zoungrana auraient mis du feu aux tas de bois de chauffe collés à sa maison. N'eût été la vigilance des voisins, sa toiture aurait pris feu. Mais l'une des informations graves que nous avons recueillies auprès de certains Burkinabés a été sans doute l'assassinat manqué de Lazare Zoungrana le jeudi 16 décembre 93. En effet, ce jour-là, des policiers (4) de la SAVAC auraient débarqué chez M. Lazare Zoungrana pour y effectuer une rapide perquisition systématique. Heureusement pour lui, aucune arme n'a été découverte. Mais les policiers auraient révélé à M. Lazare Zoungrana que l'opération qu'ils venaient "d'effectuer a été fomentée par des Burkinabés domiciliés à Divo. "Tu as eu de la chance. Si nous avions trouvé une seule arme chez toi, tu serais abattu. Car beaucoup d'informations graves nous ont été rapportées par Kaboré Vénégré et El Hadj Djiguemdé Boukari, selon lesquelles tu es un dangereux chef de gang et un receleur de redoutables malfaiteurs. Mais nous venons de constater après enquête que tous ces rapports ne sont que des calomnies".
Il faut signaler que, eu égard à toutes ces manœuvres de délation de la part de Kaboré Vénégré et sa suite de la congrégation musulmane, le préfet d'alors, feu Fangah Mallan, avait eu en son temps à interdire à certains musulmans leur présence à des cérémonies officielles.
Une correspondance de
Bernard Gnahoré Ozzidi
Fait partie de Divo. Communauté burkinabé : musulmans et chrétiens se battent autour d'une chefferie