San-Pedro : le sucre Bédié est arrivé!!
- Titre
- San-Pedro : le sucre Bédié est arrivé!!
- Créateur
- Wilfried Kouamé
- Editeur
-
La Voie
- Date
- 8 mars 1994
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Henri Konan Bédié
- Droits
-
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007613
- contenu
-
SUD-OUEST
SAN-PEDRO
Le sucre Bédié est arrivé !!
La caravane du sucre Henri Konan Bédié, pour "sucrer" le cœur des musulmans, est arrivée le 2 mars 1994, à 12h, à San Pedro. Trois tonnes de sucre et 6 cartons de lait ont été déchargées à la préfecture et recouverts de bâche noire, en attendant la distribution.
Après le gazage des partisans d'Alassane Dramane Ouattara parmi lesquels se comptent de nombreux musulmans et l'emprisonnement d'Hamed Bakayoko, directeur de la publication du "Patriote", le président par décès Henri Konan Bédié veut par le sucre et le lait reconquérir le cœur des co-religionnaires de l'ancien Premier ministre. Ainsi un camion remorque bourré de sucre a fait, ce mercredi 2 mars 94, une escale à la préfecture de Sassandra pour déverser ce qu'il faut, aux yeux des tenants du pouvoir, pour épater les musulmans. Des cartons de sucre en ce dur mois de pénitence !! C'est à 12h GMT que le camion de sucre Bédié a fait son entrée à la préfecture de San Pedro. Trois tonnes de sucre, soit 120 cartons de 25Kg et 6 cartons de lait concentré non sucré ont été livrées entre les mains du préfet de région, M. René Adou Amien.
Pour l'heure, le sucre est entreposé à la préfecture et recouvert de bâche noire. Bientôt et sûrement avant la fin du carème prévue dans quelques jours, on procédera à la distribution du don de Bédié aux 7 mosquées que compte la ville.
Déjà la nouvelle a fait le tour du milieu islamique. Mais si et seulement si Bédié pouvait entendre ce qui se dit dans les mosquées concernant son sucre, plus jamais l'expérience ne sera à tenter.
Des musulmans de San-Pedro que nous avons rencontrés attendent "leur" sucre, leur part de sucre. Pour tout commentaire, rendez-vous dans l'isoloir en 1995, ont dit certains, agacés par cette générosité qu'ils jugent maladroite.
De notre correspondant
Wilfried Kouamé
