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Interventions injustifiées des forces de l'ordre : des éléments incontrôlés à la police?
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- Titre
- Interventions injustifiées des forces de l'ordre : des éléments incontrôlés à la police?
- Créateur
- Aimé Mian Kadio
- Editeur
- La Voie
- Date
- 13 juin 1994
- Page(s)
- 2
- nombre de pages
- 1
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007601
- contenu
-
INTERVENTIONS INJUSTIFIÉES DES FORCES DE L'ORDRE
Des éléments incontrôlés à la police ?
Depuis quelque temps, les forces de l'ordre sont coupables d'actes de vandalisme qui n'honorent aucunement les corps habillés. Faut-il croire que, désormais, la police nationale regorge d'éléments incontrôlés ?
Le samedi 7 mai dernier, à la résidence universitaire de Yopougon, une chambre d'étudiant est incendiée par des éléments de la police au cours d'une opération de maintien de l'ordre. Après que "la Voie" a dénoncé cet acte criminel, l'un de nos collaborateurs a été invité au ministère de la Sécurité pour donner le nom du ou des policiers à la base de cet acte. Le vendredi 3 juin dernier, des policiers effectuent une visite insolite à 21 heures dans les locaux de notre groupe de presse. Sans mandat de perquisition, ils y opérent une fouille. Grâce à notre sang froid, ils n'ont pu employer la force même si, visiblement, certains d'entre eux brûlaient d'envie de nous mater. Le lundi 6 juin dernier, le ministre de la Sécurité lui-même nous appelle pour avoir des précisions. Quelques heures plus tard, c'est au tour du directeur de la Sûreté de nous joindre pour des explications. Il ressort de ces entretiens qu'aucun ordre n'a été donné aux forces de l'ordre de perquisitionner dans nos locaux. Aussi, aurions-nous été battus, malmenés qu'aucune autorité de la police n'aurait endossé la responsabilité. Puisque personne n'était informé.
Quasséna maîtrise-t-il les éléments de la police ?
Le vendredi 10 juin, soit une semaine après le coup à "la Voie", des policiers agressent des fidèles musulmans dans une mosquée, à l'heure de la grande prière hebdomadaire. Pour une histoire de carte de séjour. Le "contrôle de routine dans la mosquée" fait de nombreux blessés. Le lendemain, le ministre de la Sécurité, M. Ouasséna Koné, est contraint de présenter des excuses publiques aux infortunés musulmans. Il annonce, cette fois-ci, que des sanctions seront prises. Et que, dorénavant, les contrôles des cartes de séjour ne se feront plus les vendredis. Mais, en fait, qui a donné l'ordre de procéder à un tel contrôle les vendredis, et dans les mosquées ? Pourquoi de tels contrôles ne s'effectuent-ils pas dans les autres lieux de culte (catholiques par exemple) qui regorgent aussi d'étrangers ? A la lumière de ces faits, il y a lieu de s'inquiéter. Si ces actes de vandalisme sont perpétrés sans l'aval des supérieurs hiérarchiques des agents de police, faut-il conclure que, désormais, notre police regorge d'éléments incontrôlés ? L'utilisation intempestive et à des fins politiques des policiers pour réprimer n'a-t-elle pas fini par leur faire croire qu'ils sont des citoyens au-dessus de tous ? Il faut ici et maintenant trouver un frein à cette dérive car, demain, des policiers ne se contenteront pas d'effectuer des visites dans les groupes de presse ou les mosquées. Ils pourront faire passer de vie à trépas de pauvres citoyens. Peut-être nos policiers sont-ils ragaillardis par le discours du ministre Ouassénan Koné : "Je suis l'homme des situations difficiles". Il est temps de rectifier le tir.
Aimé Mian Kadio