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Diaby Kowet (CSI) : manipulé ou manipulateur?
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- Titre
- Diaby Kowet (CSI) : manipulé ou manipulateur?
- Créateur
- James Cénah
- Editeur
- La Voie
- Date
- 28 juillet 1994
- Page(s)
- 11
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Idriss Koudouss Koné
- Conseil Supérieur Islamique
- Procès CNI-CSI
- Henri Konan Bédié
- Bouaké
- Diaby Moustapha
- Conseil National Islamique
- Intégrisme
- Couverture spatiale
- Yopougon
- Abidjan
- Bouaké
- San-Pédro
- Arabie saoudite
- Bingerville
- Adjamé
- Treichville
- Anyama
- Koumassi
- Cocody
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007592
- contenu
-
Manipulé ou manipulateur ?
Idriss Koné, alias Koudouss, président du CNI, au cours de la réception organisée, le 26 juin dernier, à l'intention des pèlerins de la commune de Yopougon, s'était interrogé sur le cas Diaby Koweit, en ces termes : « Comment se fait-il qu'une seule personne trouble la quiétude de toute une communauté, se permet de distribuer des liasses d'argent ? Mais ni le gouvernement, ni la police économique n'ouvrent aucune enquête sur la provenance de cette somme, alors que personne ne sait où il travaille, ou ce qu'il fait. Pourtant, il aurait fallu que, moi, je distribue deux cents ou trois cent mille francs pour qu'on ouvre un dossier. »
« Le Nouvel Horizon » avait, dans sa livraison n° 181 du 4 mars dernier, levé un coin de voile sur l'origine des fonds que M. Diaby Koweit utilise pour son agitation politique. À notre connaissance, ni le procureur de la République, ni la police économique n'ont, jusqu'à ce jour, quelques informations contre lui. C'est plutôt lui qui se substitue aux pouvoirs publics, qui se fait gardien de l'ordre public, pour demander la dissolution régulièrement constituées.
Diaby Koweit ou El Hadj Diaby Moustapha, de son vrai nom, défraie depuis quelque temps la chronique. Leader controversé d'une communauté musulmane nationale qui le supporte de plus en plus mal, président d'un Conseil supérieur islamique qu'il s'est créé à sa propre mesure, M. Diaby Koweit n'hésite pas, quand il le faut, à mettre le pied dans le plat des hommes politiques. Plus présent sur le terrain politique que sur celui de la religion, l'homme s'affiche ouvertement pour le nouveau pouvoir et notamment pour M. Bédié dont il prétend être l'un des conseillers. Pour vous en convaincre, il vous exhibera, sans la discrétion qui caractérise la fonction dont il se réclame, sa carte d'agent secret, frappée aux armoiries de la République. Depuis quelque temps, il s'agite et nul doute à l'écouter qu'il est investi d'une mission, celle de faire rallier la communauté musulmane à la cause de M. Bédié. Tout se serait passé sans inquiéter personne. On aurait simplement inscrit le nom de cet agitateur sans scrupule sur la liste des ouailles qui peuplent les allées des pouvoirs, et qui n'ont pour seul fonds de commerce que le nombre de présidents qu'ils ont abusés, si des financements d'origine étrangère n'étaient venus soutenir l'action de notre beau monsieur.
Les faits sont les suivants : en deux temps et le même jour, c'est-à-dire, le 24 février 1994, M. El Hadj Moustapha Diaby a reçu, en provenance d'Arabie Saoudite de l'AMORO Bank, deux importants virements, l'un de 200 000 et l'autre de 279 985 dollars américains. Soit, un total de 479 985 dollars négociés au taux de change du jour qui était de 585 F CFA le dollar. Le tout procurant donc à notre bonhomme, par ces temps de disette financière, la bagatelle de 280 791 225 F CFA (deux cent quatre vingt millions cinq francs). Le même jour, le sieur Diaby était aperçu à travers les rues d'Abidjan avec, dans ses malles, la somme de 117 millions de francs CFA : sa destination du week-end : Bouaké pour éblouir ses coreligionnaires. On l'avait déjà aperçu à San-Pédro où il avait distribué des sous aux musulmans, en leur demandant, sans ambages, de s'aligner derrière M. Bédié et de soutenir son action. Il ne cache pas ses penchants politiques, et refuse de s'astreindre à la réserve qu'impose sa noble mission de serviteur de Allah le Tout-Puissant.
Selon lui, la religion doit être au service du pouvoir ; elle doit, dit-il, œuvrer à ce que les gouvernants soient en paix et en sécurité, faute de quoi, ils risquent de faire déferler sur leurs administrés les affres de la répression. M. Diaby Koweit, en martelant de telles arguties pour justifier son opportunisme, oublie qu'un peuple qui ploie sous la misère peut devenir source d'instabilité sociale grave et qu'en tout état de cause, la religion devrait, autant qu'elle sert les puissants, se préoccuper du sort des faibles.
Sur le plan de la stricte légalité républicaine, nous voudrions interpeller ces messieurs de l'ADIR sur l'attitude de leur porte-voix qui se sert de la religion à des fins politiques et qui, ce faisant, pourrait saper les fondements laïcs de notre république.
Quelle aurait été l'attitude du pouvoir, si après qu'il a reçu des puissances étrangères la bagatelle de 280 millions M. Diaby Koweit s'était lancé dans une campagne de soutien à M. Laurent Gbagbo ? Nul doute que l'on les aurait, lui et son complice (M. Gbagbo), dans ce cas, arrêtés pour atteinte à la sûreté de l'État et jetés, sans autre forme de procès, en prison. Mais voici pour s'être rangé du côté du pouvoir, M. Diaby Koweit bénéficie de l'excuse absolutoire. La violation flagrante par ce dernier de l'article 171 de notre code pénal qui interdit le financement à partir de l'étranger de toute activité politique interne, à notre pays est passée sous silence. En effet l'article 171 du code pénal dispose : « quiconque reçoit de provenance étrangère, directement ou indirectement, sous quelque forme et à quelque titre que ce soit, de fonds de propagande, et se livre à une propagande politique, est puni de la détention d'un à cinq ans et d'une amende double de la valeur des choses reçues, sans que ladite amende puisse être inférieure à 500 000 F ».
M. Diaby pourra toujours courir, pourvu qu'il continue de crier son hostilité à l'intégrisme musulman. Mais en réalité ceux qui agitent notre pauvre Diaby et le manipulent voudraient désarçonner ce qu'ils appellent l'intégrisme rampant, dans le milieu musulman, dont M. ADO serait l'épicentre. M. Diaby et ses amis pourront-ils expliquer aux musulmans au nom de qui ils reçoivent assurément la manne du ciel, l'origine exacte des fonds incriminés et surtout pourquoi sont-ils utilisés à des fins politiques ?
Maintenant que les faits sont portés à la connaissance de M. le Procureur, nous attendons sa réaction. Va-t-il ouvrir une information contre le Président du Conseil Supérieur Islamique ?
Nous le jugerons sur les faits.
James Cénach
AU NOM D'ALLAH, GRACIEUX ET MISÉRICORDIEUX
LE CNI LUTTE CONTRE LA DROGUE
Sous le co-parrainage du Conseil national Islamique (CNI) et du ministère de la sécurité et sous le patronage du programme des nations Unies pour le contrôle International de la drogue (PNUCID), le CINE-CLUB « MENTOR » de Bingerville, en collaboration avec les coordinations communales du CNI, organise, du 29 juillet au 3 septembre 1994 à Abidjan, une Mini-Campagne de sensibilisation à la lutte contre les drogues et stupéfiants.
Une série de projections du film intitulé « J'ai choisi de vivre » aura lieu, selon le programme suivant :
- Vendredi 29/7/94 à 20H00 :
Séance inaugurale à la salle des fêtes de la mairie d'Adjamé.
- Samedi 06/8/94 à 09H00 :
Bourse du travail de Treichville
- Lundi 15/8/94 à 16H30 :
Centre culturel « la paix » d'Anyama
- Samedi 27/8/94 à 9H00 :
Cérémonie « Saguidiba » de Yopougon
- Dimanche 28/8/94 à 9H00 :
Cinéma « Fraternité » de Koumassi
- Samedi 03/9/94 à 9H00 :
Ciné-Ivoire de Cocody
Chacune de ces projections sera suivie de débats animés par des médecins, sociologues et religieux musulmans.
Vous y êtes tous cordialement invités !