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1er congrès ordinaire de l'AJMCI : les jeunes musulmans réclament le respect de leur religion
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- Titre
- 1er congrès ordinaire de l'AJMCI : les jeunes musulmans réclament le respect de leur religion
- Créateur
- Cendres Glazaï
- Editeur
- La Voie
- Date
- 18 août 1994
- Page(s)
- 6
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Moustapha Soumahoro
- Congrès AJMCI (1994)
- Association des Jeunes Musulmans de Côte d'Ivoire
- Conseil National Islamique
- Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Jeunesse musulmane
- Aboubacar Fofana
- Intégrisme
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007587
- contenu
-
1er CONGRÈS ORDINAIRE DE L'AJMCI
Les jeunes musulmans réclament le respect de leur religion
Ouvertes le 13 août, au Centre culturel islamique libanais de Marcory, les assises du premier congrès ordinaire de l'association des jeunes musulmans de Côte d'Ivoire (AJMCI) ont connu leur dénouement, au même endroit, le lundi 15 août dernier, en présence du Conseil national islamique (CNI) et du Conseil supérieur des imams (CSI).
"Comment vivre sa foi dans une société laïque?", tel est le thème central sur lequel de nombreux jeunes musulmans venus des quatre coins du pays se sont penchés, trois jours durant, aux fins de fortifier leur foi en Dieu. "Atak bir"!
Le choix du thème, à en croire M. Amadou Diaw, président du comité d'organisation du congrès, est loin d'être fortuit. Il traduit plutôt, selon notre interlocuteur, la volonté manifeste de la jeunesse musulmane de Côte d'Ivoire, en cette période d'incertitude totale où les valeurs morales et spirituelles s'effritent, de faire de leur religion un symbole à promouvoir. Aussi cette jeunesse voudrait comprendre et surtout mieux connaître le cadre socio-politique dans lequel la communauté musulmane est appelée à évoluer.
Quelle est donc la place occupée par la religion musulmane dans l'Etat dit laïc de Côte d'Ivoire, se sont interrogé quelques congressistes.
Pour M. Souriahoro Moustapha, président sortant de l'AJMCI, il n'y a pas de doute, "la problématique entre Islam et laïcité a épousé des contours toujours définis à des fins politiques au détriment de l'Islam". Une religion, soutient-il, dont les adeptes sont utilisés comme du bétail électoral, tout en les écartant de la scène politique. Face à cette attitude que notre homme qualifie d'opportuniste et machiavélique, le congrès s'est interrogé sur l'état des intérêts dans une telle société ? Une interrogation en appelant une autre, le président Soumahoro a voulu savoir aussi si on peut interdire à un musulman d'appartenir à un parti politique de son choix ? Ou peut-on qualifier un parti politique d'intégriste islamique parce que la majorité de ses membres sont musulmans ?
Notre religion, conclut l'orateur, "bien que réaliste et tolérante, évolue dans un environnement qui n'est pas toujours propice à son développement". Pire, ajoute-t-il, "Cet environnement est même quelquefois farouchement et violemment hostile". Pourtant, renchérit El Hadj Aboubakar Fofana, conseiller du Conseil supérieur des Imams (CSI), "L'islam est une réalité sociologique digne de respect et de considération. L'ignorer, c'est faire preuve d'une myopie écœurante".
Il poursuit, "Les musulmans ont la responsabilité de préserver la paix. Ils ne répondront donc jamais, avec la grâce de Dieu miséricordieux, aux nombreuses brimades et provocations dont ils sont l'objet".
"Pour que les musulmans puissent vivre leur foi en conformité avec les préceptes du coran, sans que les intégristes laïcs ne se sentent menacés", il est apparu impérieux à l'AJMCI d'opter pour un réarmement moral, doctrinal, spirituel, moral et intellectuel. Les congressistes ont été mis à rude contribution pour réfléchir sur quatre sous-thèmes: "Quelle formation pour un militantisme efficace," "Plan, stratégie et programme national d'activité", "Statuts et règlement intérieur," "Quelle politique d'autofinancement". Ils ont pu par ailleurs suivre d'autres communications sur des thèmes aussi divers que variés tels que "Jeunesse musulmane face à la laïcité", "Quelle organisation pour les femmes musulmanes de Côte d'Ivoire?" "Jeunesse musulmane face à la démocratie", etc.
A l'issue de trois jours d'intenses débats et d'échanges fructueux, le congrès a demandé de privilégier la formation religieuse et spirituelle de ses membres tout en leur assurant une intégration socio-économique par la création des petites et moyennes entreprises.
Une autre résolution adoptée reconnaît le Conseil supérieur des imams (CSI) comme l'autorité détentrice du pouvoir spirituel et le Conseil national islamique (CNI) comme le seul porte-parole de la communauté musulmane.
Pour aboutir à la cohésion des jeunes musulmans, le congrès a lancé un appel pressant à toutes les associations et aux mouvements pour qu'ils adhèrent à l'AJMCI afin de combattre ensemble, dans le chemin de Dieu, en rangs serrés..
Impressionné par la maturité d'esprit des congressistes, El Hadj Aboubakar Fofana dira à leur endroit : "Votre force et votre élan sont le soubassement de notre communauté. Votre maladie ou votre santé est celle de la communauté. "Atak bir". Notons que le congrès qui eu apprécié positivement le bilan moral et financier du président sortant, M. Moustapha Soumahoro, a renouvelé sa confiance pour deux ans encore à ce dernier.
Cendres Glazai