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Abobo. Laurent Gbagbo aux musulmans : "Je n'ai pas d'argent à distribuer à la mosquée..."
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- Titre
- Abobo. Laurent Gbagbo aux musulmans : "Je n'ai pas d'argent à distribuer à la mosquée..."
- Editeur
- La Voie
- Date
- 12 décembre 1992
- Page(s)
- 1
- 2
- nombre de pages
- 2
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007551
- contenu
-
LAURENT GBAGBO ET LES MUSULMANS D'ABOBO
UNE RENCONTRE ÉMOUVANTE
Le Secrétaire général du FPI, M. Laurent Gbagbo, était, hier après-midi, l'hôte de la communauté musulmane d'Abobo qui a invoqué la bénédiction d'Allah, le Tout-Puissant, sur lui. P. 2
ABOBO
LAURENT GBAGBO AUX MUSULMANS :
« Je n’ai pas d’argent à distribuer à la mosquée… »
Le Secrétaire général du FPI, M. Laurent Gbagbo, était hier après-midi, l’hôte de la communauté musulmane d’Abobo. Reconnaissants envers lui pour le geste « diplomatique » qu’il a suscité pour eux, ils ont invoqué la bénédiction du Très-Haut sur lui.
Malgré les menaces de destitution proférées à l’endroit des Imans d’Abobo par M. Siaka Koné, ancien député de cette commune, la communauté musulmane d’Abobo est venue massivement à la place de la mosquée El Hadj Moussa Bamba pour témoigner au Secrétaire général du FPI, leur gratitude pour avoir suscité l’ouverture d’une ambassade de la Côte d’Ivoire à Ryad. Dans leurs allocutions de bienvenue, les secrétaires généraux des différentes sections FPI d’Abobo ont relevé que « les musulmans de Côte d’Ivoire ne sont pas dupes » ; eux qui ont été frustrés, 32 ans durant, d’une ambassade en Arabie saoudite, contraints à toutes les servitudes et gymnastiques avant d’arriver à leur lieu de pèlerinage. « Si, poursuivent-ils, les bonnes choses ont plusieurs pères, les musulmans de Côte d’Ivoire, eux, ont de la mémoire. Le FPI est comme une poule. On aura beau lui voler ses œufs, elle continuera d’en pondre… jusqu’à ce que la poule soit volée, elle-même… »
Bénédictions à Abobo
O, mes frères et sœurs musulmans et musulmanes ! Une seule idée vous aurait convaincus, si vous aviez accédé à la conscience requise pour un bon religieux. Quiconque est doué des facultés de discernement est capable de comprendre que Laurent Gbagbo mérite confiance et respect. C’est parce qu’il est bon croyant qu’il nous fait confiance et qu’il nous respecte, même si nous ne sommes pas chrétiens comme lui. Il est l’homme politique dont on doit être fier et dont on rêvait. Puisse le Seigneur nous en donner d’innombrables pour garantir et sauvegarder la Paix en Côte d’Ivoire…
C’est lui qui, pour la première fois, en décembre 1990, est venu nos saluer, après les élections. Et pourtant, dans notre circonscription, il n’a pas eu notre faveur. C’est lui qui, pour la première fois, nous a exhortés à prier beaucoup ; non pour lui mais pour la Côte d’Ivoire, notre patrie. J’en ai tiré la conclusion qu’un tel leader est digne de la confiance du peuple car soucieux des préoccupations de celui-ci. Regardez, allez voir et observer partout ailleurs, vous aboutirez à la même conclusion que moi. Une telle élévation de la conscience est le meilleur moyen de conjurer la guerre. Fasse Dieu, le Tout-Puissant, nous en préserver ! Le Liberia, le Togo, la Somalie et ailleurs dans le monde sont autant de cas pour que nous soyons heureux de voir le FPI prendre fait et cause pour la justice, l’égalité et la démocratie.
Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire a une ambassade en Arabie saoudite. Nous ne finirons jamais de nous en réjouir, nous musulmans. Nous ne savons pas comment vous remercier, Monsieur le Secrétaire général du FPI. Vous avez dit de prier pour la Côte d’Ivoire afin que le plus digne de ses fils règne. Si vous êtes ce digne fils, que la volonté de Dieu soit faite. Puisse le Seigneur nous éclairer davantage dans nos choix… O, musulmans de Côte d’Ivoire, et ceux d’Abobo ! Sans être musulman, Gbagbo nous a montré le chemin de la lutte pour l’égalité, la justice et la fraternité. « On n’a jamais rien sans une lutte, sans un combat ». L’intention qui l’a animé à nous aider et qui l’anime dans sa volonté de gouverner la Côte d’Ivoire nous semble noble. Elle n’est pas loin des préoccupations essentielles de tout religieux. Puisse le Seigneur nous aider dans cette lutte ! Puisse le Seigneur bénir celui qui nous a été révélé comme défenseur des droits des plus faibles.
Propos traduits et transcrits par
Kalifa Touré
La prière du vendredi a cédé la place à un meeting populaire.
Prenant à son tour la parole, M. Laurent Gbagbo a axé son intervention sur la souffrance et le bonheur : « La politique est un service qu’on rend à son pays. Moi, je n’ai pas d’argent à vous distribuer à travers mosquées. Je vais plutôt travailler avec vous pour que vous obteniez ce que vous voulez », a dit le Secrétaire général du FPI. En effet, le Secrétaire général a répété, comme un leitmotiv, que seule la lutte libère, donne le bonheur. Et l’exemple du Prophète Mahomet combattu et pourchassé au début de l’implantation de l’Islam dans son pays est là pour le témoigner. Il a aussi dénoncé l’injustice car dit-il, « elle peut-être cause de guerre civile ». « Je suis catholique et j’ai la possibilité d’aller visiter les lieux saints à Rome, en Israël, en France puisque nous y avons des représentants diplomatiques ; alors que, malgré la forte communauté musulmane vivant en Côte d’Ivoire, il n’y avait pas d’ambassade dans le pays de pèlerinage ». L’ambassade acquise, il reste pour le Secrétaire général du FPI d’autres luttes à mener et à gagner. Il faut généraliser les écoles confessionnelles, c’est-à-dire permettre la création de missions islamiques qui relèveront directement du ministre de l’Education nationale contraint à la présente situation qui fait dépendre les écoles franco-arabes du ministère de l’Intérieur. Enfin, M. Laurent Gbagbo s’est dit favorable à l’enseignement de l’Arabe comme langue vivante en Côte d’Ivoire. S’adressant aux partisans de la « Charte de Nord », Laurent Gbagbo a déclaré à ceux qui veulent diviser la Côte d’Ivoire parce que le Nord aurait des problèmes, le Secrétaire général a répondu qu’« on ne se coupe pas le pied parce que l’on a mal au pied ». Pour finir, M. Laurent Gbagbo a demandé aux fidèles musulmans de prier pour la Côte d’Ivoire pour que Dieu nous fasse miséricorde car dit-il, « Notre pays est devenu bizarre et difficile à regarder ». « Béni soit celui qui veut sauver la Côte d’Ivoire, dans la paix et la justice », ont-ils répondu. Notons qu’à ce rassemblement, étaient présents, les secrétaires fédéraux du Kabadougou et du Worodougou ainsi que le Comité des sages du Nord, venus apporter leur soutien à la lutte. À la fin de la rencontre, la bénédiction a été donnée au FPI et à son Secrétaire. Le FPI ira de l’avant. INCH’ALLAH !
Jean-Claude Ablet
Photos Angèle Khonet