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Titre
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Religion : la communauté musulmane déchirée?
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Date
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5 janvier 1993
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Page(s)
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3
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nombre de pages
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1
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Droits
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Identifiant
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iwac-article-0007542
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contenu
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RELIGION
La communauté musulmane déchirée ?
La communauté musulmane de Côte d'Ivoire, ce n'est un secret pour personne, semble déchirée. Partisans et adversaires de M. Moustapha Diaby, président du Conseil supérieur islamique, s'affrontent à fleurets mouchetés si ce n'est à couteaux tirés.
M. Moustapha Diaby, président du Conseil supérieur islamique est décrié par, dit-on, certains de ses coreligionnaires qui s'insurgent contre la manière dont l'homme serait arrivé à la tête de cette structure. Il aurait, par des manœuvres peu recommandables, évincé son prédécesseur, Gaoussou Diabaté, pour prendre sa place. Ce, en vue de s'accaparer la somme de 600 millions de francs octroyée depuis 10 ans par la Banque islamique de développement (BID) à la communauté islamique de Côte d'Ivoire. L'homme s'en défend, bec et ongles.
Et selon les membres du bureau du Conseil supérieur islamique, « aucun problème, à l'heure actuelle, ne prévaut au sein de la communauté musulmane, contrairement à ce que l'opinion tente de faire croire. Tout ceci n'est que le fruit, disent-ils, d'hommes de presse manipulés par un groupe d'individus pensant être plus instruits et éclairés que les autres sur les questions d'intérêt général touchant l'Islam ». Leur intention serait de semer la zizanie et la pagaille pour satisfaire des intérêts et ambitions personnelles égoïstes. Ceux qui parlent… ont pour nom Legré El-Hadj Azialand Issa, Touré Moctar et Diaby Amara. Ils mettent singulièrement en cause les nommés Binaté, Djiguiba et Fofana Aboubacar.
Ils soulignent, au passage, que l'information selon laquelle El Hadj Moustapha Diaby tenterait, par des moyens détournés, de s'accaparer les fonds de la BID n'est que désinformation puisque ces fonds ont, disent-ils, été restitués à ladite banque. Et, ils ajoutent que ceux qui tentent de mettre sur pied un Conseil national islamique veulent instaurer l'anarchie, car le Conseil supérieur islamique a pour objectif de coiffer, superviser et coordonner les activités des associations islamiques existantes.
Selon eux, la création d'un Conseil national islamique
M. Moustapha Diaby Koweit, président du Conseil supérieur islamique de Côte d'Ivoire, serait de nature à troubler l'ordre public. Contrairement à certaines déclarations, M. Balla Kéïta, indiquent El Hadj Issa, Touré Moctar et Diaby Amara, n'a pas été sollicité pour le règlement d'un différend qui n'existe pas. Ce dernier, disent-ils, a toujours rêvé de devenir président de la République. Ce n'est pas par hasard s'il a toujours tenté d'installer à la tête des syndicats des hommes à sa dévotion. L'homme, qu'ils qualifient d'opportuniste, essaye d'utiliser le poids important des musulmans de Côte d'Ivoire pour assouvir ses desseins. Il aurait, après de vaines tentatives de récupération du Conseil supérieur islamique et de son président, recruté un groupe d'individus naïfs pour mener à bien son action. À la tête de ce groupe, M. Aboubacar Fofana, indiquent-ils. « Faute d'avoir pu détrôner M. Diaby Moustapha, M. Balla Kéïta cherche maintenant à mettre en place une organisation islamique pour asseoir son ambition : se réhabiliter aux yeux des Ivoiriens qui gardent de lui un mauvais souvenir et utiliser l'électorat très important des musulmans pour devenir un jour président de la République et installer une République islamique ».
Voilà brossée succinctement ce qui apparaît comme une crise au sein du Conseil supérieur islamique. Selon les partisans de Moustapha Diaby. On annonce pour le 9 janvier 1993, la tenue de l'assemblée générale constitutive du Conseil national islamique.
DEMAIN
La réaction de M. Yacouba Touré, maître-assistant à l'Académie régionale des sciences et techniques de la mer. Membre fondateur de l'AEEMCI (Association des étudiants musulmans), de la Communauté musulmane de la Riviera, du CIRA (Cercle islamique de réflexion et d'action)
La Voie
Frédérick Madore
