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La Tabaski commémorée en toute simplicité
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- Titre
- La Tabaski commémorée en toute simplicité
- Créateur
- Vakaba Doumbia
- Editeur
- La Voie
- Date
- 12 juin 1992
- Page(s)
- 11
- nombre de pages
- 1
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007541
- contenu
-
RELIGION
La Tabaski commémorée en toute simplicité
Les musulmans de Côte d'Ivoire ont célébré hier la tabaski en toute simplicité, dans la ferveur et la soumission à Allah, le Tout-Puissant, créateur et incréé.
À l'instar des millions de musulmans d'ailleurs, ceux de la Côte d'Ivoire ont célébré la Tabaski (ou encore "l'Aïd El Kebir") dans la joie. Comme les années précédentes, la prière commémorant cette fête s'est déroulée dans toutes les mosquées. La prière qui a débuté aux environs de 9h a demandé "le Tout Puissant". Doivent rechercher la grâce de Dieu rien que par des prières en ce jour. Par contre ceux qui en ont les moyens, en plus de l'immolation du mouton de sacrifice, doivent aussi prier le bon Dieu afin que sa grâce les éloigne des méfaits de Satan. À Williamsville, où nous nous sommes rendus, la prière a véritablement débuté à 9h05, à l'arrivée de l'imam. Auparavant, ses adjoints ont tenu les fidèles en haleine en leur expliquant les bienfaits de la croyance en Dieu. La prière qui a duré une dizaine de minutes sera suivie par la lecture de quelques passages du livre saint par l'Imam. Ce dernier formulera des vœux à l'endroit de tous les habitants de la Côte d'Ivoire en général et de la communauté musulmane en particulier. Après la prière qui a pris fin aux environs de 9h40, les fidèles ont tous regagné leur foyer pour immoler les moutons. Cette offrande qui constitue l'un des temps forts de "l'Aïd El Kebir" se déroule en présence de toute la famille. La fête s'est poursuivie tard dans la soirée. Des danses de réjouissances ont eu lieu pour marquer une fête de reconnaissance au bon Dieu. Pour notre part, nous formulons des vœux de sincères de longévité à toute la communauté ivoirienne pour qu'ensemble nous construisions notre patrie dans la justice pour tous. À l'année prochaine, si Dieu le veut!
Vakaba Doumbia
Hor encore, la mosquée d'Adjamé fut un pôle d'attraction de nombreux fidèles sur les lieux de communion. Vêtus de beaux boubous, (eux qui attendaient cette fête pour montrer au créateur "Allah le Tout-Puissant, leur soumission), les fidèles, n'ont pas lésiné sur les moyens. Comme on le sait, tout le monde n'a pas les moyens financiers pour s'acquitter de son devoir. Ceux qui sont dans cette situation, comme le recommande "le Tout-Puissant", doivent rechercher la grâce de Dieu rien que par des prières.
Les moutons grillent, les prix flambent
Les quelque 4,5 millions de musulmans de Côte d'Ivoire (40% de la population) ont célébré jeudi, jour férié, la fête de l'Aïd El Kebir, la Tabaski, en sacrifiant des centaines de milliers de moutons dont, comme à l'accoutumée, le prix a flambé pour la circonstance. Après les grandes prières organisées à 9h00 (locales et GMT) sur les esplanades des mosquées et les places publiques, les égorgements ont commencé pour commémorer le sacrifice d'Abraham symbolisant sa soumission à Dieu. Un rituel aux lourds effets économiques sur les marchés d'Abidjan, un agneau vendu habituellement 15.000 Fcfa (300 FF) se négocie à 45.000 Fcfa (900 FF), le salaire mensuel d'un petit fonctionnaire. Les gros béliers, les plus recherchés atteignaient mercredi 100.000 Fcfa (2.000 FF), plus de deux fois leur prix courant. Depuis trois ans, le gouvernement ivoirien ne fixe plus de prix maximum pour le mouton à l'occasion de la Tabaski. Un plafond théorique qui, de toute manière, n'était pas respecté par les marchands. "Il faut payer les taxes, le transport, le berger, nourrir les bêtes, c'est pour ça qu'on vend cher", se défend Sékou Kassambara, un gros importateur malien. Sur le grand marché de Port-Bouët, comme tout le long de la route qui mène à l'aéroport international d'Abidjan, des dizaines de troupeaux, sagement alignés sous la surveillance des bergers, piétinent depuis plus d'une semaine dans la poussière ou sous la pluie, dans l'attente d'un acheteur. Ces bêtes viennent principalement du Mali, du Niger et du Burkina-Faso voisins car la Côte d'Ivoire ne possède pas d'élevage. Selon M. Kassambara, quelque deux millions de moutons ont été importés à l'occasion de la fête. L'inflation galopante du prix du mouton a une nouvelle fois provoqué la grogne des fidèles. "C'est trop cher, les temps sont durs, mais on ne peut rien faire, le sacrifice est obligatoire", explique un vieil homme, qui emporte trois béliers bêlants, pattes entravées, dans sa camionnette bâchée. Comme toutes les années, le conseil des Imams de Côte d'Ivoire a rappelé que la bête immolée devait être saine, sans malformation. Une oreille ou un bout de queue coupée, une corne cassée ou une claudication sont rédhibitoires. Les plus fervents exigent même une bête à la toison immaculée parce que "tout blanc, c'est mieux". La cérémonie est l'occasion de prouver sa foi. Avec ostentation pour les plus riches. "On laisse la bête attachée des jours avant la fête, au vu et su de tout le monde", maugrée un vieux tisserand. "Vanité que tout cela, contraire aux prescriptions du Coran". Mais la crise économique, la "conjoncture", a contraint de nombreux musulmans à un retour aux sources. "Bon nombre de fidèles sont revenus à la vérité islamique en la matière : une bête normale, immolée avec une foi sincère", se réjouit un marabout.
Mouctar Bah (AFP)
Labaski, grand jour de soumission et de réconciliation pour des milliers de fidèles musulmans.
Fait partie de La Tabaski commémorée en toute simplicité