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Face aux manœuvres du pouvoir : le ras-le-bol du Conseil national islamique
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- Titre
- Face aux manœuvres du pouvoir : le ras-le-bol du Conseil national islamique
- Créateur
- Abdoul Qasion
- Editeur
- La Voie
- Date
- 1 juillet 1994
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Idriss Koudouss Koné
- Moustapha Diaby
- Association des Femmes Musulmanes de Côte d'Ivoire
- Conseil Supérieur Islamique
- Abobo
- Hadj
- Henri Konan Bédié
- Rassemblement des républicains de Côte d'Ivoire
- Yopougon
- Mosquée Bilal
- Conseil National Islamique
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007527
- contenu
-
POLITIQUE
FACE AUX MANŒUVRES DU POUVOIR
Le ras-le-bol du Conseil national islamique
Le 26 juin dernier, s'est tenue, de 11h à 13h30, à la mosquée Bilal (Yopougon Port-Bouët II), à l'initiative de la section de l'AFEMCI (Association des Femmes musulmanes de Côte d'Ivoire) de Yopougon, la réception des pèlerins de cette commune.
On notait, à cette manifestation, la présence de nombreux imams et personnalités religieuses.
Dimanche dernier, les pèlerins de retour de la Mecque étaient à l'honneur à l'initiative de l'AFEMCI. A cette occasion, sept allocutions ont été prononcées. Mais la plus importante a été, sans conteste, celle du président national du Conseil national islamique l'iman Idriss Koné.
Celui-ci profitera de l'occasion pour faire un tour d'horizon des problèmes de l'heure concernant la communauté musulmane. Il devait, entre autres dire : "Chers fidèles, aujourd'hui, nous sommes sur le pied de guerre. Chaque nuit, des musulmans viennent nous trouver pour nous dire qu'ils sont prêts au sacrifice de leur vie pour la cause de l'Islam car nous sommes fatigués... Nous ne dormons plus. Mais que ceux qui attisent cette situation sachent que, lorsqu'une guerre religieuse commence, elle est sans fin... Hier, c'était la mosquée d'Abobo qui subissait le courroux des ennemis de l'Islam... Aujourd'hui, c'est l'iman de la grande mosquée de Treichville de recevoir sa part (?!)... Depuis quand nous avons assisté, en Côte d'Ivoire, au contrôle des cartes de séjour devant les églises ou temples ? Sommes-nous les seuls qui comportent les étrangers en notre sein?" Devant ce qu'il a qualifié d'humiliation, le Koudous, comme ses partisans aiment à l'appeler, devait rappeler: "En Côte d'Ivoire, aucun maire, aucun député, aucun président de la République ne peut se faire élire sans le soutien des musulmans. Pourtant, nous sommes les plus emmerdés... Il faut donc que chacun en prenne conscience. Je vous invite
M. Idriss Koné, président du CNI.
donc à ne plus voter pour les ennemis de l'Islam. Tous ceux qui sont contre notre religion ne doivent plus bénéficier de nos suffrages". Au sujet de Diaby Koweit (président du Conseil supérieur islamique (CSI), il devait dire: "Comment se fait-il qu'une seule personne trouble la quiétude de toute une communauté, se permet de distribuer des liasses d'argent? Mais, ni le gouvernement, ni la police économique n'ouvrent aucune enquête sur la provenance de cette somme, alors que personne ne sait où il travaille, ou ce qu'il fait. Pourtant, il aurait fallu que moi, je distribue deux cents ou trois cent mille francs pour qu'on ouvre un dossier".
A propos de dossier, le Koudous informa l'assistance qu'il serait accusé d'avoir tenu à la mosquée Bilal un meeting au cours duquel il invitait les fidèles à ne pas voter pour le président Bédié et de distribuer des fiches d'adhésion du RDR.
A ces accusations, le président Idriss Koné devait répondre de la façon suivante: "Que Dieu maudisse ces colporteurs de fausses nouvelles. Avons-nous fini de nous occuper des affaires de l'Islam avant de nous préoccuper de la politique? Mais que ceux qui véhiculent ces informations sachent que le jour où nous voudrons faire de la politique, nous mettons de côté nos habits d'imams pour vêtir les mêmes vêtements qu'eux. Sont-ils plus aptes à diriger le pays que nous ?" Il devait les avertir en ces termes: "Nous suivons leurs tractations et bruits de couloirs. Mais nous sommes convaincus que tant que nous tiendrons le Coran et nos chapelets en main, ils ne pourront rien contre nous..." Telle est la nouvelle position du CNI (Conseil national islamique) devant toutes les pressions et humiliations que la communauté musulmane ne cesse de subir.
Abdoul Qasion