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Assemblée générale extraordinaire du CNI : quitus pour Koudouss Idrissa Koné
- Titre
- Assemblée générale extraordinaire du CNI : quitus pour Koudouss Idrissa Koné
- Créateur
- Jérôme Jaigu
- Editeur
- La Voie
- Date
- 18 septembre 1995
- Page(s)
- 6
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Idriss Koudouss Koné
- Association des Femmes Musulmanes de Côte d'Ivoire
- Conseil Supérieur Islamique
- Ligue Islamique des Prédicateurs de Côte d'Ivoire
- Front de la Oumat Islamique
- Cercle d’études et de recherches islamiques en Côte d'Ivoire
- Henri Konan Bédié
- Ivoirité
- Élection présidentielle ivoirienne de 1995
- Affou Sanogo
- Congrès CNI (1995)
- Yamoussoukro
- Diaby Moustapha
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans de Côte d'Ivoire
- Association des Jeunes Musulmans de Côte d'Ivoire
- Conseil National Islamique
- Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Secours médical islamique
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007514
- extracted text
-
Touré.
Au moins 600 personnes ont pris part à l'ouverture des travaux de l'assemblée générale extraordinaire du Conseil national islamique, (CNI), le samedi 16 septembre, au grand amphithéâtre de l'Ecole nationale supérieure des travaux publics de Yamoussoukro. C'était la première fois, depuis la naissance douloureuse du CNI, le samedi 9 janvier 1993, que l'organe délibératif se réunit. Là ne résidait pas l'unique surprise.
Des autorités administratives, politiques, des diplomates, des représentants des organisations membres du CNI, ont tenu à assister à l'ouverture de la première assemblée générale du CNI. Le professeur Saliou Touré, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, représentait à ces assises le chef de l'Etat. Il y a fait, au nom du chef de l'Etat empêché, un long plaidoyer pour la paix et la tolérance, louant plus d'une fois sa fierté d'appartenir à cette nation : "La Côte d'Ivoire où les filles, les fils et les plus hautes autorités ont la ferme volonté de dissiper les disparités régionales, de consolider et d'accroître la solidarité nationale".
Toutefois, l'allure prise par ce plaidoyer, empreinte des civilités dignes d'une campagne électorale, devenait intrigante. On aurait pu se demander pourquoi tant d'exhortations de la communauté islamique à la paix ? Cette communauté religieuse présente-t-elle beaucoup plus de velléités que les autres ? "Aujourd'hui plus qu'hier, chaque citoyen doit vivre ses us et coutumes tout en gardant présent à l'esprit qu'il appartient à une nation et qu'il a pour devoir de défendre cette nation en tout lieu et en tout temps contre ce que le président Bédié appelle "l'activisme politique qui pousse au tribalisme, au régionalisme aveugle et à l'extrémisme religieux" a tenu à préciser le Professeur Saliou
Saluant le représentant du chef de l'Etat, Koudouss Idrissa
Le Conseil national islamique (CNI), a réitéré son appel relatif à l'amendement du code électoral. Le Conseil supérieur des imams (COSIM) avait, à l'occasion de la célébration du Maoulid, fête anniversaire de la naissance du prophète Mohamet, estimé que les prochaines élections générales sont porteuses de risques de dérapage si les bonnes volontés, prises dans une logique partisane, renoncent à jouer leur rôle de conciliation. L'autorité spirituelle du CNI, présidée par l'imam El Hadj Affou Sanogo, avait lancé cet appel par la voix de son porte-parole dans une mosquée de Yopougon mardi 8 août 1995. En réitirant cet appel à l'ouverture de sa première assemblée générale, devant les autorités administratives et gouvernementales, la communauté islamique a voulu
POLITIQUE ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDINAIRE DU CNI Quitus pour Koudouss Idrissa Koné
"Aucune querelle n'est irréductible"
affirmer une conviction. Inspiré du Saint Coran, le COSIM pense que mieux vaut prévenir que guérir. "Craignez une épreuve qui n'atteindra pas spécialement ceux d'entre vous qui sont injustes" ont affirmé les imams pour fustiger tous les politiciens qui n'ont pas eu courage de leur opinion et qui ont préféré se servir de certains membres de la communauté islamique, essentiellement à leur solde. Trouvant tout à fait normal qu'une déclaration commune du COSIM et du CNI soit abondamment commentée, , El Hadj Koudouss Idriss Koné a, en marge des travaux, expliqué que ces divergences participent de la clarification des positions. "On sait qui du CNI. du Conseil supérieur islamique de Diaby Koweit ou du Front de la Oumma islamique de Sherif
El Hadj Koudouss Idriss Koné, président du CNI.
Koné a vu dans le choix de El Hadj Saliou par le président Bédié un choix heureux, un choix de confiance que justifient les convictions religieuses et la rigueur morale de l'émissaire du moment. Les marques d'attention et de sollicitude du chef de l'Etat ont été saluées et le président du CNI a remercié, au nom de la communauté religieuse. l'envoyé pour les 5000. 000F CFA donnés par Bédié par le truchement de son émissaire : une aide appréciée à sa juste valeur pour l'organisation de l'assemblée générale.
Cela n'a pas empêché le chef du CNI d'attirer l'attention des autorités gouvernementales et des différentes formations politiques sur l'appel conjoint du COSIM et du CNI. "Nous prêchons pour la justice, la concorde par le dialogue et pour la paix. Nous réitérons notre appel à tous les enfants de Côte d'Ivoire, quelles que soient leur divergences circonstancielles, pour que notre patrie soit léguée à nos enfants sans fracture".
Qui voudrait endosser la lourde responsabilité d'hypothéquer l'avenir de la Côte d'Ivoire, qu'il ne s'y prendrait pas autrement que des sourds à toutes les sollicitudes des différentes communautés religieuses. Eston tenté de dire face à la dérive partisane.
TC.
novembre 1992.
Le Conseil national islamique se veut une structure fédérative, d'au moins 42 organisations de base dont l'AEEMCI. (Association des élèves et étudiants musulmans de Côte d'Ivoire, l'AJEMCI, l'association des jeunes musulmans de Côte d'Ivoire), l'AFEMCI, (l'Association des femmes musulmanes de Côte d'Ivoire), le SEMI. (Secours médical islamique), le CERICI, (le Centre d'étude et de recherche isla-. mique de Côte d'Ivoire) et la LIPCI, (la Ligue islamique des prédicateurs de Côte d'Ivoire).
Cette structure fédérative est l'aboutissement d'une lente gestation initiée par le Conseil supérieur des imams depuis la naissance de celui-ci en 1988. Le CNI est né le samedi 9 janvier 1993, à la grande mosquée d'Adjamé, après un report dû à la fébrilité des autorités gouvernementales qui avaient empêché la tenue de l'assemblée 28 constitutive le
Le CNI s'est engagé, dès sa naissance, à œuvrer à une meilleure connaissance de la foi islamique en Côte d'Ivoire. Il a su rapprocher la majeure partie des croyants et participe à la promotion de l'Islam.
Vassiriki, sert la cause des musulmans. " Le président du CN1 a, en outre, vu dans ces manifestations la preuve que la communauté islamique ivoirienne épouse l'air du temps, la démocratie, le débat contradictoi-
Après s'être félicité de la convergence des vues du CNI et de l'épiscopat ivoirien, Koudouss Idriss Koné a déclaré sans ambages : "Aucune querelle susceptible d'opposer les enfants de ce pays n'est irréductible. " Les observateurs nationaux et internationaux ont salué, à leur manière, cette profession de foi. Souhaitons seulement que les divergences n'aient pas raison, en définitive, de la lucidité des uns et des autres.
Jérôme Jaigu
JJ.
Fait partie de Assemblée générale extraordinaire du CNI : quitus pour Koudouss Idrissa Koné