Article
Conseil National Islamique. Assemblée générale constitutive du Conseil National Islamique : discours officiel de l'imam El Hadj Idriss Koné
- Titre
- Conseil National Islamique. Assemblée générale constitutive du Conseil National Islamique : discours officiel de l'imam El Hadj Idriss Koné
- Créateur
- Souleymane T. Senn
- Editeur
- La Voie
- Date
- 12 janvier 1993
- Résumé
- La communauté musulmane a choisi de confier, samedi la présidence du Conseil national islamique à l'iman El Hadj Idriss Koné. Voici, à grands traits, quelques idées forces de son premier discours officiel.
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Idriss Koudouss Koné
- Conseil Supérieur Islamique
- Congrès CNI (1993)
- Diaby Moustapha
- Conseil National Islamique
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007484
- contenu
-
La communauté musulmane a choisi de confier, samedi la présidence du Conseil national islamique à l'iman El Hadj Idriss Koné. Voici, à grands traits, quelques idées forces de son premier discours officiel.
Prenant la parole après son investiture, El Hadj Idriss Koné, le président du nouvel organe fédératif des musulmans de Côte d'Ivoire, en l’occurrence le Conseil national islamique (CNI), a d’abord remercié le Tout «Puissant Allah qui a permis aux musulmans de se retrouver après plusieurs répons dont le dernier en date est celui du 28 novembre 92 et qui, dit-il, restera gravé dans la mémoire des musulmans sincères.
M. Idriss Koné s'est dit heureux de constater que toutes les forces vives de la communauté musulmane n’ont ménagé aucun effort pour répondre à l'appel des imans auxquels il a souligné son attachement pour le sacrifice qu’ils ont consenti pour la réussite de l’assemblée générale constitutive du Conseil national islamique. Ce sont, dit-il, leurs bénédictions, leurs conseils ainsi que leur présence qui ont donné un éclat particulier aux travaux. Aux autorités administratives, le nouveau président a adressé ses remerciements pour avoir facilité la tenue de cette assemblée générale, malgré la campagne de désinformation et de dénigrement dont a été victime le comité d’organisation. Puis il a indiqué qu’il mettra tout en œuvre pour mériter la confiance placée en sa personne, cela avec la collaboration de tous.
Le Conseil national islamique doit, dit-il, être l'affaire de tous les musulmans. En ce qui le concerne, M. Idriss Koné a indiqué qu’il mettra tout en œuvre pour servir loyalement l’organe qui vient de naître et selon les préceptes du Coran. S’adressant aux autorités politiques et administratives de ce pays, l’iman de la mosquée de Port-Bouët-II (Yopougon) a souligné que si la paix est un bien public pour les Ivoiriens, elle est un bien privé pour les musulmans de Côte d’Ivoire, car le mot islam signifie la paix. La communauté musulmane a toujours œuvré pour la paix. Ce qu'elle réclame aujourd'hui, c’est plus de compréhension et de justice. Que certains de nos concitoyens cessent de considérer les musulmans pieux comme des intégristes. C’est une attitude irresponsable et dangereuse pour avenir de ce pays, dira-t-il.
La Côte d’Ivoire n'est ni la Libye, ni l’Iran, ni l’Afghanistan, ni le Soudan. La Côte d’Ivoire est la Côte d'Ivoire. Elle est républicaine et laïque. Les musulmans tiennent, selon M. Idriss Koné à conserver, le caractère unitaire de leur communauté. Ce n’est ni une affaire d’étrangers, ni d'Odiennéka, ni de Worodougouka, ni de Mahouka, ni de Senoufo, c’est l’affaire de tous ceux qui prient Allah.
Devant la montée des périls que sont l'alcoolisme, la délinquance et la prostitution, le nouveau président a lancé, pour conclure, un appel pressant en direction des frères et sœurs musulmans pour qu'ils se mobilisent au sein du CNI, afin de participer au programme d'incitation et d’encadrement de leurs enfants.
Souleymane T. Senn
Les musulmans sur la voie de l’unité ?
La naissance, samedi, à la grande mosquée de la commune d’Adjamé, du Conseil national islamique augure-t-elle de l'entente retrouvée au sein de la communauté musulmane ? Ce qu'il faut noter, c'est que dans toutes interventions entendues, samedi, à la grande mosquée d’Adjamé, lors de la mise sur pied du Conseil national islamique, dont le président est l'imam de la mosquée de Port-Bouët-II (Yopougon), El Hadj Idriss Koné, l'accent a été mis sur l'unité.
L’idéal, il convient de le signaler, est d'autant noble que ces derniers temps, une espèce de guerre de tranchées semblait opposer une partie de la communauté musulmane au Conseil supérieur islamique dont le président s'appelle Moustapha Diaby dit “Koweït ”. Officiellement, il est reproché à ce dernier d’être venu à la tête de ce conseil de manière frauduleuse, car ayant, par de basses manœuvres, évincé El Hadj Gaoussou Diaby, iman de la mosquée d'Anyama et trafiqué l'un des articles des statuts et règlements intérieurs de cette association et qui indique que toutes les associations musulmanes existantes et à naître font partie du Conseil supérieur islamique.
La naissance du nouvel organe fédératif parviendra-t-elle à taire les rancœurs ? Le Conseil supérieur islamique, Diaby ‘'Koweït" et ses partisans se reconnaîtront-ils dans le Conseil national islamique ? Samedi prochain, une réunion du Conseil supérieur islamique est prévue, dit-on, au siège de cette association. Les noms de M. El Hadj Matié Diakité et El Hadj Togoma Sidiki Diaby, respectivement président et vice-président du Conseil supérieur des imams sont associés à cette réunion. L’organe spirituel et suprême des musulmans serait-elle divisée quand on sait que samedi dernier il a été dit que c’est grâce à celui-ci que l'assemblée générale constitutive a pu se tenir ? Autant de questions qui laissent dire que le malaise au sein de la communauté musulmane n’est pas encore dissipé. Puisqu'il ne faut pas anticiper. Attendons de voir.
S. T. Senn