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La mendicité : la présidente de la cellule féminine du CERFI en parle…
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- Titre
- La mendicité : la présidente de la cellule féminine du CERFI en parle…
- Créateur
- Marie Kangambega
- Editeur
- Le Pays
- Date
- 22 avril 1996
- Résumé
-
Mme Ramata Boly est sage-femme enseignante. Attachée de santé de formation, elle dirige la polyclinique Madina à la Patte d'Oie. Ramata Boly a 45 ans, et est mère de quatre enfants. Elle est la présidente de la cellule féminine du CERFI qui compte environ 300 membres. C'est à ce titre qu'elle s'occupe des femmes musulmanes du Burkina Faso.
Avec elle, découvrez le CERFI, les activités qui y sont menées… Mme Boly, très détendue, a abordé avec nous les questions de l'Excision, du Sida, de la mendicité… - Sujet
- Excision
- Femme en islam
- Journées de la femme musulmane
- Mendicité et talibés
- Ramata Boly
- VIH/Sida
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Langue
- Français
- Source
- Le Pays
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0002773
- contenu
-
Mme Ramata Boly est sage-femme enseignante. Attachée de santé de formation, elle dirige la polyclinique Madina à la Patte d'Oie. Ramata Boly a 45 ans, et est mère de quatre enfants. Elle est la présidente de la cellule féminine du CERFI qui compte environ 300 membres. C'est à ce titre qu'elle s'occupe des femmes musulmanes du Burkina Faso.
Avec elle, découvrez le CERFI, les activités qui y sont menées… Mme Boly, très détendue, a abordé avec nous les questions de l'Excision, du Sida, de la mendicité…
Qu'est-ce que le CERFI ?
Mme Ramata Boly (R.B) : Le CERFI, c'est le Cercle d'études, de recherche et de formation islamique. Il a été crée en 1989. Au niveau de la cellule féminine, nous comptons apporter notre contribution aux Intellectuelles musulmanes, pour une meilleure pratique de leur religion.
Quelles sont les activités que vous menez ?
R.B : Le bureau national a ses activités, la cellule féminine a les siennes également. Il y a des activités communes de formation islamiques, de causeries-débats, de conférences. Au niveau de la cellule féminine, tous les deux ans, nous organisons des Journées de réflexion à l'intention de toutes les femmes musulmanes.
Les dernières journées ont porté sur l'éducation des jeunes filles. Comment assurez-vous le suivi d'une telle manifestation?
R.B : Effectivement, nous avons réfléchi lors de la dernière édition, en 1995, sur l'éducation des jeunes filles musulmanes. Par rapport à ce thème, nous avons une cellule de suivi. Nous sortons dans chaque secteur, dans les différentes mosquées de secteur pour voir comment les femmes s'y prennent après ces conférences et comment, au" niveau des familles, elles s'organisent pour une meilleure éducation des jeunes filles.
Récemment encore, à travers une rencontre à Bobo-Dioulasso, les musulmans ont été invités à s'associer à la lutte contre l'excision. Comment percevez-vous cette approche ? Le CERFI a-t-il été consulté ?
R.B : Le CERFI a été effectivement approché. Il y a de cela quatre mois, le Comité national de lutte contre l'excision a organisé un autre séminaire à Ouagadougou où le CERFI a été invité. La cellule féminine a été représentée par trois personnes. L'excision est une pratique qui a toujours existé. Elle n'a pas été créée par l'Islam. Elle a existé avant l'islam qui ne l'a pas abolie mais ne l'a pas non plus encouragée. Notre prophète, en son temps, disait de s'abstenir de toute action qui a plus de méfaits que de bienfaits. De ce fait, l'islam n'encourage pas l'excision.
Quelle est la position du CERFI et comment faites-vous pour dissuader les gens par rapport à cette pratique ?
R.B : Au cours des journées de réflexion sur l'éducation des jeunes filles, nous avons abordé la question. Ce n'est pas facile car l'excision est une pratique ancrée dans la tête des gens qui en font maintenant une pratique religieuse, donc une obligation. Nous sommes en train de voir comment leur montrer le côté néfaste de la chose. Des sorties dans chaque secteur, dans les mosquées avec une équipe de santé, destinées à faire l'IEC, sont prévue.
Le CERFI parle-t-elle de fléaux tels que le Sida ?
R.B : Très rarement. Nous comptons cependant insérer ce volet dans le cadre des sorties avec l'équipe de santé.
Encouragez-vous la polygamie ?
R.B : Je n'encourage pas du tout la polygamie. Je suis musulmane et je sais que la polygamie est permise par l'islam qui ne l'encourage pourtant pas, vous le savez. L'islam est venu trouver cette pratique. Avant l'islam, aucune religion ne limitait le nombre de femmes. A son avènement, vu la confusion qui régnait sur la question, la limite a été portée à quatre qu'on ne peut pas dépasser. La condition est d'être équitable avec toutes les quatre. Plus loin, il est dit que même si vous vous y appliquez, vous ne pouvez pas être équitable avec les quatre épouses.
Mais, par rapport aux problèmes sociaux, if y a plus de femmes que d'hommes. En outre, sur le plan physique, la femme vieillit plus vite que, l'homme. Si la femme ne peut plus répondre à 100 % aux besoins physiques de l'homme, Dieu permet que l'on fasse appel à une autre, avec, bien sûr, l'accord de l'épouse. Cela contribue à lutter contre beaucoup de dépravations.
Que pensez-vous de la mendicité ? D'aucuns pensent que c'est une prescription de l'islam ?
R.B : La mendicité n'est pas islamique. L'islam a toujours lutté contre ceux qui ne veulent pas travailler, en l'occurrence les fainéants et le paresseux. Evidemment, dans la société, il y a des riches et des pauvres, l'islam encourage les riches à tendre la main aux pauvres, c'est-à-dire qu'elle incite les gens à la générosité. Beaucoup de parents confient leurs enfants aux marabouts pour la formation islamique. Ces derniers, n'ayant pas les moyens, envoient ces enfants mendier pour pouvoir subsister. Ce n'est pas l'islam qui leur indique cela.
Le CERFI fait-il de l'enseignement coranique ?
R.B : Nous effectuons des formations coraniques pour des filles dans les secteurs et au Centre arabe lybien, tous les deux dimanches.