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Entretien avec le haut-commissaire : le développement, le Hadj et les législatives…
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- Titre
- Entretien avec le haut-commissaire : le développement, le Hadj et les législatives…
- Créateur
- Adama Drabo
- Editeur
- Le Pays
- Date
- 2 juillet 1997
- Résumé
- Le ralentissement des activités économiques de Bobo-Dioulasso, l'organisation du Hadj'97, le faible taux de participation enregistré par la province du Houet lors des dernières élections législatives... Ce sont là quelques unes des préoccupations qu'aborde, dans cet entretien, M. Sansan Lucien Kambiré, Haut-Commissaire de la province du Houet.
- Sujet
- Hadj
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0002736
- contenu
-
Le ralentissement des activités économiques de Bobo-Dioulasso, l'organisation du Hadj'97, le faible taux de participation enregistré par la province du Houet lors des dernières élections législatives... Ce sont là quelques unes des préoccupations qu'aborde, dans cet entretien, M. Sansan Lucien Kambiré, Haut-Commissaire de la province du Houet.
“Le Pays” : Quelles sont les attributions d'un Haut-Commissaire en général et celles du Haut Commissaire du Houet en particulier ?
Sansan Lucien Kambiré : D'abord, je tiens à vous remercier pour l'intérêt que vous portez à notre province. Répondant donc à votre question, je dirai qu'un Haut-Commissaire, d'une manière générale, est le dépositaire de l'autorité de l'Etat dans sa province. Il est le délégué de l'Etat dans sa province. Il est le délégué du gouvernement et le représentant direct de chaque ministre dans la province. Il reçoit de la présidence du Faso et du gouvernement des directives, des instructions concernant la politique nationale qu'il applique dans sa province. En exemple, chaque Haut-Commissaire est chargé de veiller à l'application et à la réalisation des six engagements au niveau de sa province. Il a aussi pour tâche de veiller à l'exécution des lois, des règlements et des décisions du gouvernement dans sa province. Etant également un agent économique, il veille au développement social et culturel de sa province.
Je ne pense pas que le Haut-Commissaire du Houet ait des attributions particulières. Je parlerai peut-être en terme de volume de travail, parce que Bobo Dioulasso étant la deuxième ville du pays, nous avons un programme plus chargé que d'autres provinces.
Quelle est la nature de vos relations avec vos administrés et les autorités de la ville de Bobo-Dioulasso ?
Pour ce qui est des contacts avec mes administrés et la population, je dois dire que le Haut-Commissaire est à l'écoute de la population. Cela se traduit par les tournées qu'effectue le Haut-Commissaire dans les départements et les villages pour être au parfum des problèmes et des préoccupations des populations, pour voir l'état d'exécution de certains mots d'ordre du gouvernement. Le Haut- Commissaire accorde des audiences, ce qui est une occasion de contact avec la population. Le Haut-Commissaire participe aussi à des cérémonies.
Le Haut-Commissaire et les députés ont des rapports de collaboration. Au niveau du Houet, nous avons essayé de mettre en place un cadre informel de rencontres avec les autorités de la ville et de la province. C'est une occasion que nous avons créée pour permettre les échanges avec les députés sur la marche de la province. Ce faisant, on est amené à expliquer les actes que les députés posent et aussi ceux du Haut-Commissaire pour éviter les incompréhensions. Nous avons également avec les différents maires des rapports de collaboration. Ils sont les autorités locales. Nous sommes tous chargés de promouvoir le développement local. Voilà donc, avec les différentes catégories sociales, les rapports que nous entretenons.
On a l'habitude d'entendre que la province du Houet, surtout son chef-lieu, Bobo-Dioulasso connaît un ralentissement de ses activités. En tant que premier responsable de la province, quel commentaire avez-vous à faire sur ces remarques ?
Effectivement, on entend dire cela. Je pense que c'est à partir des comparaisons que les gens établissent entre Bobo et la capitale qu'ils sont aménés à faire ces genres de remarques. C'est aussi en comparant la ville de Bobo des années 50 à celle d'aujourd'hui que les gens sont arrivés à cette conclusion. Effectivement, qui a connu Bobo des années 50, dira que la ville était réellement débordante d'activités. Entre-temps, il y a eu l'indépendance avec l'installation de la capitale à Ouagadougou. On a alors assisté à un déplacement d'un certain nombre d'activités à Ouaga. Ge qui est normal. La capitale est le lieu de convergences de beaucoup d'activités. Ce n'est donc pas étonnant qu'au niveau du Burkina, on ait assisté à ce phénomène de redéploiement des activités dans la capitale politique.
Mais, il y a lieu de mentionner que les autorités nationales ont bien perçu que le développement d'un pays ne peut pas se localiser dans une seule ville, sinon on risque d'aboutir à une concentration de la population dans cette ville. C'est pour cette raison que le gouvernement essaye de promouvoir le développement dans d'autres localités. C'est ainsi que l'on parle du développement des villes moyennes, du programme de relance des activités économiques de Bobo et de sa région.
Je pense donc que, si on a pu assister à un déclin de Bobo comme le disent certains, c'est dû au fait que quand on crée une capitale, toutes les activités se convergent vers cette capitale. Et comme les autorités nationales sont conscientes que le développement ne peut pas se localiser à un seul endroit, alors elles ont entrepris une décentralisation des activités.
Mais, qu'entreprend le haut-commissariat pour faire décoller les activités économiques de Bobo-Dioulasso ?
Je dois souligner que la ville de Bobo est administrée par un maire et un conseil municipal. Ce sont les autorités les plus en vue dans le développement de Bobo. Je pense que le Haut-Commissaire, en tant qu'autorité de tutelle de la commune, connaît bien ses grands problèmes. Nous sommes membres du programme de relance des activités économiques de Bobo et de sa région. A ce titre, nous sommes tous amenés à faire développer la ville de Bobo. Nous sommes en contact permanent avec le maire et nous élaborons des projets pour la marche de la ville. Je perçois donc mon rôle comme un rôle de soutien aux activités du maire, comme un rôle de conseiller au niveau du Conseil municipal.
Vous étiez président de la Commission provinciale d'organisation du Hadj'97. Pouvez-vous revenir sur le bilan de la participation des pèlerins bobolais à pélerinage à la Mecque ?
Cela fait 2 ans que la Commission provinciale d'organisation du pèlerinage est impliquée dans l'organisation du Hadj. Pour ce présent Hadj, la Commission provinciale s'est convenablement acquittée de sa mission. Je ne prétends pas qu'il n'y a pas eu de difficultés, surtout que c'est seulement la deuxième année que l'administration s'y implique directement. Nous n'avons pas cumulé suffisamment d'expériences. Au regard des prestations fournies l'année dernière et cette armée, je peux affirmer que des progrès ont été enregistrés dans l'organisation du pèlerinage. Nous avons réuni tout récemment les membres de la Commission provinciale pour faire le bilan. Notre souci était de faire un bilan critique, d'essayer de combler les lacunes dans l'organisation afin de parfaire l'organisation des Hadj à venir. Je pense que l'organisation du Hadj s'est bien déroulée dans le Houet.
Votre province a enregistré le plus faible taux de participation lors des dernières élections législatives. Quelles en sont les raisons, M. le Haut-Commissaire ?
Les acteurs politiques sont bien placés pour tirer les conclusions. A mon niveau, ça ne peut être que des supputations. Est-ce que la sensibilisation de l'électorat a été bien menée ? C'est à vérifier. Est-ce la traduction du désaveu de certains électeurs ? Je ne sais pas. On a mis en cause la distribution des cartes, mais je crois que l'administration a fait un effort pour ravitailler le maximum d'électeurs. Peut-être que la saison hivernale avancée en est pour quelque chose ? Je pense qu'il y a un faisceau de raisons qui ont contribué à la faible participation des électeurs. Je ne pense pas avoir la réponse juste à cette question.
M. le Haut-Commissaire a-t-il un dernier mot à ajouter pour clore notre entretien ?
Le dernier mot sera de vous remercier une fois de plus pour l'intérêt particulier que vous accordez aux activités de votre province. Et je souhaite longue vie à votre journal.
Propos recueillis par
Adama DRABO
correspondant à Bobo