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Une lettre pour Laye
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- Titre
- Une lettre pour Laye
- Editeur
- L'Observateur Paalga
- Date
- 23 janvier 1998
- Résumé
- La traditionnelle cérémonie de présentation de voeux dans l'arrondissement de Bogodogo s'est déroulée le samedi 17 janvier dernier en fin d'après-midi dans l'enceinte de la mairie. A l'occasion, le maire dudit arrondissement, monsieur Y. Christophe Kabré et son Conseil municipal, ont offert des vivres et des vêtements à une centaine d'enfants déshérités: geste hautement apprécié par les populations.
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0002674
- contenu
-
La traditionnelle cérémonie de présentation de voeux dans l'arrondissement de Bogodogo s'est déroulée le samedi 17 janvier dernier en fin d'après-midi dans l'enceinte de la mairie. A l'occasion, le maire dudit arrondissement, monsieur Y. Christophe Kabré et son Conseil municipal, ont offert des vivres et des vêtements à une centaine d'enfants déshérités: geste hautement apprécié par les populations.
Ce qu'il faut aussi retenir de cette cérémonie, c'est l'intervention du porte-parole des/corps constitués, en l'occurrence monsieur Alfred Kaboré. Tout en renouvelant au maire un soutien indéfectible, celui-ci a prêché la bonne gouvernance car, a-t-il dit, au cours de l'année 1997, l'arrondissement de Bogodogo a eu une très mauvaise renommée qui est allée au-delà de ses frontières.
Tu devines aisément, cher cousin, qu'il s'agit de cette affaire de parcelles trafiquées qui a fait couler beaucoup d'encre et de salive. Le maire dans sa réponse a alors fait le point suivant: "...Le second événement qui a marqué notre arrondissement pendant l'année 1997 est incontestablement l'opération retrait des parcelles non mises en valeur, décidé par le Conseil municipal de Ouagadougou. L'opération qui poursuit son cours a donné des résultats partiels'':
- 283 parcelles retirées pour cause de non-mise en valeur;
- 91 parcelles, toutes nues, exemptées de la mesure de retrait, parce qu'appartenant à des veuves, orphelins, indigents ou ayant fait l'objet d'une transaction.
Dans ce domaine particulier et délicat où le nom de l'autorité est parfois utilisée à des fins de malversations spéculatives sur la gestion des parcelles, j'invite les uns et les autres à se ressaisir afin de mettre les populations en confiance et redorer l'image de notre arrondissement''.
Question à monsieur le maire: le discours seul suffit-il à décourager les spéculations?
Cher Wambi, après cette question au maire. Je m'en vais répondre à la tienne, à savoir où est passé Bii-Bala, le fils de Gomtibo. Après avoir passé au peigne fin ses petits coins de Ouaga, Je me suis rendu finalement à la banque où il travaillait. Je dis bien où il travaillait, car il n'y est plus.
U est en train de croupir dans une cellule au commissariat pour avoir tripoté dans les comptes d'épargne des clients de sa banque. Il s'agit surtout de ceux qui sont en Côte d'Ivoire ou au Gabon et qui alimentent régulièrement leurs comptes d'épargne mais ne suivent pas toujours les mouvements desdits comptes.
Bii-Bala s'est donc trouvé un policier Indigne de son corps qui établissait de fausses pièces d'identité à un troisième complice qui, lui, se présentait toujours au guichet de Bii-Bala pour les opérations de retrait... Le soir venu, le butin était divisé par trois naturellement.
Heureusement qu'ils ont été pris et frits. Sinon le voyage au Gabon de Amadé Ouédraogo, directeur général de la BICIA et de Rigobert Congo, patron du Conseil supérieur des Burkinabè de l'étranger, à la tête d'une importante délégation allait être très mal perçu.
En effet, ces personnalités sont parties hier au pays de Bongo pour convaincre nos ressortissants d'investir non seulement au pays, mais aussi d'ouvrir des comptes d'épargne BICIA.B.
Restons, cher cousin, dans le domaine des voyages pour dire que le président de l'Assemblée nationale. Mélégué Maurice Traoré, accompagné de son conseiller diplomatique, Prosper Vokouma, s'envolera ce dimanche 25 janvier 1998 pour le Burundi où il conduit une délégation de médiation de l'Association internationale des parlementaires de langue française.
L'ensemble de la délégation, outre les Burkinabè, est composé de Français, Canadiens, Sénégalais, Centrafricains. Belle initiative.
Espérons seulement que cette médiation portera des fruits dans ce pays soumis à l'embargo de ses voisins.
Je ne t'apprends rien en te disant que l'union fait la force. Eh bien, c'est pour sacrifier à cette vérité que les tenanciers de débits de boissons se sont retrouvés pour former l'Association des tenanciers de débits de boissons (ATDB). Ladite association que préside monsieur Jean-Baptiste Ouédraogo du bar Le Pardon à Pissy se fixe pour objectifs de défendre les Intérêts de tous ses membres affiliés et de trouver avec les autorités compétentes les solutions adéquates à ses problèmes.
Cher cousin, J'ose croire que cette nouvelle association veillera aussi sur les droits des clients. Car, il n'est pas rare de voir des bars qui s'apparentent à des poubelles où mouches, chiens, cochons... cohabitent.
Du côté des imprimeurs, on convie tous les directeurs à une importante réunion demain 24 Janvier 1998 ; elle aura lieu dans la salle de réunions de l'hôtel de Ville de Ouagadougou à partir de 9 heures. On dit que l'ordre du Jour est très Important. En cas d'empêchement donc, il faut absolument se faire représenter.
Tu sais cher Wambi, que depuis le 12 décembre 1995, existe une Commission nationale d'organisation du pèlerinage à la Mecque, en abrégé, CNOPM.
Cette commission implique formellement le gouvernement dans l'organisation du Hadj et cela, suite aux différents désagréments que nos compatriotes pèlerins subissaient à la Mecque et à Médine au temps où le Hadj était laissé à l'initiative des seules communautés musulmanes.
C'est cette implication de l'Etat qui explique que la CNOPM soit présidée par le ministre de l'Administration territoriale et de la Sécurité, alors que sa Vice-présidence est assurée par le ministère des Affaires étrangères.
C'est sous son égide donc que se sont déroulés les Hadj de 1996 et de 1997. Malgré cette implication de l'Etat, des failles ont été néanmoins décelées, au point que le ministère de l'Administration territoriale a introduit en Conseil des ministres, un projet de décret proposant l'amélioration du décret du 4 décembre 95.
J'ignore cher Wambi, si ce ministère a impliqué oui ou non toutes les parties membres de la CNOPM dans l'élaboration dudit projet.
Je sais seulement que le document n'est pas du goût du ministère des Affaires étrangères, vice-président de la commission.
A preuve, ce dernier ministère a introduit de son côté auprès du Conseil des ministres des observations acrimonieuses sur le projet du ministère de l'Administration territoriale.
Cher cousin, il serait fastidieux d'entrer dans les détails.
Je dirai seulement que la lecture des deux documents fait ressortir des divergences abasourdissantes sur des points comme la structuration de la commission ou le bilan financier des Hadj de 96 et 97.
Sur ce dernier point par exemple, les documents du ministère de l'Administration territoriale affirment que le bilan du Hadj 96 a été globalement déficitaire malgré une participation étatique de 73.532.509 F, alors que le document du ministère des Affaires étrangères dégage plutôt un excédent de 31.522.852 F.
En fait cher Wambi, cette querelle en cache une autre. C'est celle qui oppose les deux ministères pour la présidence de la CNOPM.
En effet, en tant que ministère de tutelle des cultes et des associations, l'Administration territoriale estime que cette présidence lui revient naturellement et de droit.
Que non ! Rétorque-t-on du côté des Affaires étrangères.
Et d'expliquer que le sort des pèlerins en terre sainte est avant tout une affaire de citoyens burkinabè en terre étrangère.
Non moins naturellement donc, et mieux.
Cela est du ressort des Affaires étrangères.
Chaque côté a présenté ses arguments avec une force probante telle qu'on ne sait plus à qui donner raison.
Si on devait en Juger par la forme cependant, celui de l'Administration territoriale mériterait un petit point de plus.
En effet, on ne sait pas quel clerc a pu pondre le texte des Affaires étrangères tant il est truffé de fautes bien étranges du point de vue langue.
Je parie cher Wambi, que Ablassé Ouédraogo a dû, par la suite, remonter les bretelles à ce pisse-copie.
Ho! Cher Wambi, encore un document sur notre Justice.
Il est daté du 10 Janvier 98 et Je l'ai personnellement reçu hier sous pli affranchi à la poste.
11 est signé du “groupe Action II”.
Je te dis tout de suite qu'il est très méchant et ressasse les griefs qui reviennent de façon récurrente sur l'institution judiciaire.
Magistrats du siège et surtout du parquet, magistrats assis et surtout debout, personne ne trouve grâce à ses yeux y compris ceux de la Chancellerie.
Tu comprends bien cher Wambi, que Je ne puisse pas t'énumérer ici les noms qui ont été cités, encore moins ce dont on les accuse. Ce serait pour moi la prison garantie puisque les accusateurs n'apportent aucune preuve de ce qu'ils avancent.
On m'a dit seulement que ce fameux “groupe Action II” est de la maison, c'est-à-dire du milieu des magistrats.
Serait-ce donc la manifestation d'une lutte de clans à l'intérieur de la Justice ?
Bien malin qui saurait le dire, d'une institution qui n'a plus Jamais retrouvé sa sérénité légendaire depuis que la Révolution y a introduit, la kalach, l'idéologie et la politique.
Cher cousin, le CDP tiendra formellement son congrès en juin prochain.
Il semble que les statuts du parti seront remaniés et qu'il (le parti) n'aura plus à sa tête un président, mais plutôt un secrétaire général.
Mort où est ta victoire, est-on obligé de crier devant certaines situations.
Ce, pour dire que le secrétaire général de" la présidence du Faso vient d'annoncer le décès de Djim Djibril, Mle 35 707, précédemment Journaliste en service à la présidence du Faso, décès survenu le mercredi 21 janvier 1998 à l'hôpital Yalgado-Ouédraogo des suites d'un accident survenu la nuit de la Saint-Sylvestre.
Djim Kola, ancien instituteur, puis premier cinéaste de notre pays, (il est, entre autres, l'auteur du film “Le sang des parlas”), vient de perdre ainsi un fils dans la fleur de l'âge, alors qu'il était promis à un bel avenir.
Quelle perte!
Tipoko l'intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle n'invente jamais rien. Tipoko l'intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."
Ainsi va la vie.
Au revoir.
Ton cousin
Passek Taalé.
Fait partie de Une lettre pour Laye