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Reportage. Tabaski 2017 : comment une famille musulmane prépare la fête
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- Titre
- Reportage. Tabaski 2017 : comment une famille musulmane prépare la fête
- Créateur
- Sogona Sidibé
- Editeur
- Le Patriote
- Date
- 31 août 2017
- nombre de pages
- 1
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007281
- extracted text
-
SOGONA SIDIBÉ
Amidou Sissoko, 35 ans et vendeur d'appareils électroménagers à Treichville, est un jeune musulman qui n'entend pas laisser passer les mérites de la fête de la Tabaski. Ce mercredi matin (hier, ndlr), il s'apprête à acheter son mouton et nous décidons de l'accompagner. Dès 7h du matin, ce père de famille de trois (3) enfants prend la route du parc à bétail de Port-Bouët. Arrivé au carrefour de Bietry, Amidou Sissoko est émerveillé de voir des enclos bien remplis, le long des voies menant au parc à bétail, de part et d'autre. « Cette année, on voit qu'il y a assez de moutons pour les populations. On espère que les prix seront abordables » , lâche-t-il. Pourtant notre commerçant ne s'arrête pas. Il décide de se rendre à l'intérieur du parc pour négocier directement avec les grossistes. « Vous voyez, tous ceux qui sont au bord de la route à vous interpeller, ce sont juste des revendeurs et des intermédiaires. Avec eux, la bête revient plus chère » , nous informe-t-il. A l'en croire, il tient cela d'une expérience vécue l'an dernier. Nous poursuivons donc notre route vers le parc à bétail. Une fois à l'intérieur, Amidou se met à chercher une bête qui répond d'abord aux recommandations divines à savoir, un mouton en bonne santé, sans défauts physiques. Et ensuite, une bête que sa poche peut acheter. « J'ai 150000 FCFA avec moi et j'espère trouver un bon mouton avec cette somme » , nous confie-t-il. Après quelques pas, on s'arrête devant l'enclos de Moussa Togola, éleveur de bétail en provenance du Mali. Il vient à notre rencontre, nous présente ses bêtes et nous encourage à faire notre choix. Amidou demande les prix de trois bêtes qu'il a repérées. « Celui-là,
REPORTAGE / TABASKI 2017
Comment une famille musulmane prépare la fête
le plus gros, est à 250000 FCFA. Les deux autres vous pouvez les avoir à 200000 FCFA » , indique-t-il. « Quoi ? Ils ne sont pas très costauds pour ces prix. Tu ne peux pas laisser celui de 200000 à 150000 FCFA ? plaide Amidou. « Non, patron. Ce n'est pas possible. Tout ce que je peux faire, c'est de diminuer le prix de 20000. Donc tu peux le prendre à 180000 FCFA » >, dit le vendeur. Mais notre commerçant lui fait savoir que ce prix est hors de sa portée et décide de visiter d'autres enclos. Après deux visites infructueuses, Amidou finit par avoir gain de cause. Il réussi, grâce à un marchandage pointu, à se procurer un bélier au prix de 140000 FCFA contre les 175000 FCFA annoncés. « Voilà, j'ai enfin mon bélier » dit-il fièrement en tapotant le cou de la bête. C'est un mouton visiblement en bonne santé, mais peu costaud. « Il n'est pas très gros, je le reconnais, mais je peux bien
La famille Sissoko a acheté ce bélier à 140. 000 FCFA
»
»
Comment la fête se prépare dans la cuisine
le partager avec la famille et les voisins, comme le recommande la religion
indique-t-il. Avec l'aide d'un petit vendeur de corde, à qui il achète une corde, Amidou ligote le mouton et le porte au bord de la route. Nous arrêtons un taxi quelques minutes plus tard, direction Koumassi Kankankoura, où habitent Amidou et sa famille.
A l'arrêt de la voiture, quelques enfants du quartier accourent pour voir le mouton d'Amidou. Une scène à laquelle ils se sont habitués ces derniers jours, depuis l'annonce de la date de la Tabaski en Côte d'Ivoire. Accompagné de ces bambins, notre commerçant attache le mouton sur un poteau non loin de la maison. « Les enfants iront chercher des herbes et de l'eau tout à
l'heure pour lui donner à manger. Maintenant je peux aller au travail, la tête tranquille » lâche-t-il. Aussitôt Amidou prend congé de nous, non sans laisser des instructions à sa femme Kady pour prendre soin de la bête. La trentaine fraichement acquise, Kady, après ses travaux ménagers, se prépare à aller faire le marché pour la fête. « < Demain jeudi (ndlr, aujourd'hui), le marché sera très rempli et le prix des condiments vont connaitre une hausse » , indique-telle. Pour ne pas être prise à ce piège, Kady nous confie qu'elle s'y prend tôt pour faire le marché à l'approche des fêtes. « Généralement, j'achète mes condiments essentiels (le fonio, l'huile, les oignons, les tomates, les pommes de terre, surtout) une semaine avant. Ou bien, je les achète progressivement de sorte à ne pas être surprise par les prix. Aujourd'hui, je fais juste un tour au marché pour quelques petites choses et m'assurer que je n'oublie rien » >, nous explique Kady. Pour cette fête, Mme Sissoko a décidé de préparer du fonio avec de la sauce de tomate. « < C'est un met pour les grandes cérémonies. Je veux changer un peu. Chaque fois nous mangeons du tchep » >, nous confie-t-elle. Sur la route du marché, la jeune dame s'arrête à la cabane des tapeurs de bazins pour vérifier si les boubous de la fête sont prêts. « Cela fait une semaine que j'ai envoyé les habits de mon mari et des enfants ici. J'espère qu'ils ont fini, car c'est leur période en ce moment » , me dit-elle. « Ani sôgôma (ndlr, bonjour) Siaka. Faniou bana wa ? (ndlr, les habits sontils finis ?) » , demande-t-elle. « Honnhon, a bana » (ndlr, Oui, c'est prêt) répond le tapeur. D'accord, je vais passer les récupérer à mon retour du marché » , dit Mme Sissoko Kady. Comme convenu, la jeune dame parcourt quelques étals au marché pour acheter des produits d'assaisonnement, du piment, de la pâte de tomate, de la salade, etc. Satisfaite de son marché, Kady prend la route de la maison. Nous décidons à ce moment de prendre congé de cette famille qui a
bien voulu nous expliquer comment elle prépare la fête de la Tabaski qui se tiendra, demain, vendredi 1er septembre.
SS