Article
Organisation du pèlerinage à la Mecque : Boga Doudou s'attaque aux associations musulmanes
- Titre
- Organisation du pèlerinage à la Mecque : Boga Doudou s'attaque aux associations musulmanes
- Type
- Article de presse
- Créateur
- C. B.
- Editeur
-
Le Patriote
- Date
- 5 janvier 2002
- DescriptionAI
- Le ministre ivoirien de l'Intérieur, Boga Doudou, a rencontré la communauté musulmane pour discuter de l'organisation du pèlerinage à la Mecque. Il a critiqué les associations musulmanes existantes et a rejeté la libéralisation de l'organisation du Hadj. Un nouvel arrêté remplacera celui de 1998, instaurant des règles d'agrément plus strictes et un cahier des charges pour les organisateurs, avec des sanctions en cas de non-respect. La réunion a été marquée par des tensions, notamment l'absence de certains leaders religieux et des critiques sur l'heure de la rencontre.
- pages
- 10
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Hadj
-
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Conseil National Islamique
- Conseil Supérieur Islamique
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007137
- contenu
-
C.B.
Organisation du pèlerinage à la Mecque
BOGA DOUDOU S'ATTAQUE AUX ASSOCIATIONS MUSULMANES
C'est un Boga Doudou, ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation gonflé à bloc, qui a rencontré la communauté musulmane dans la soirée du jeudi 3 janvier dernier à la salle de mariage de l'hôtel Ivoire d'Abidjan. À l'ordre du jour, l'organisation du pèlerinage à la Mecque, cinquième pilier de l'Islam. D'entrée de jeu, le ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation s'est ouvertement attaqué à la Oummat islamique, au Conseil national islamique (CNI), au Conseil supérieur des Imams (COSIM) et à la Confédération islamique de développement (CID).
« J'ai reçu un courrier signé de ces organisations datant du 6 décembre. Il nous revient qu'on nous accuse de tous les maux. Je voudrais comprendre deux choses : Qu'est-ce que vous reprochez au gouvernement au niveau du Hadj et qu'est-ce que vous souhaitez que le gouvernement fasse ? », a demandé Boga Doudou dans son propos préliminaire. La dizaine d'orateurs qui s'est succédé au micro a émis le vœu de voir l'organisation du pèlerinage à la Mecque libéralisée, que ce ne soit plus l'affaire du CSI, du CNI, du FOI et du CID qui disposent, en ce moment, d'un agrément chacun.
Dans la foulée des réactions, Legré Moussa, valet de Diaby Koweit représentant le CSI, est venu chanter les louanges de Gbagbo et sa suite. Ce qui, évidemment, a entraîné des bourdonnements au sein de l'assistance. En réponse, le ministre de l'Intérieur a, lui-même, reconnu que l'arrêté de 1998 est inadapté et que l'organisation du pèlerinage ne sera pas libéralisée, mais un nouvel arrêté fixera les nouvelles règles d'agrément en remplacement de l'arrêté de 1998.
« Il prendra en compte les recommandations du gouvernement saoudien. Un cahier de charges sera mis à la disposition de toutes les structures qui voudront organiser le Hadj. L'association qui ne respecte pas ses engagements sera sanctionnée. Des poursuites pénales seront engagées contre ceux qui encaissent les pèlerins et qui disparaissent par la suite », affirme-t-il. Ce ministre, qui en veut aux leaders du Conseil supérieur des Imams (COSIM), de la Confédération islamique de développement (CID) et du Front de la Oummat islamique (FOI), a été ulcéré par leur absence.
« Je n'ai posé aucun acte d'hostilité à leur égard. C'est un manque de courtoisie de leur part. Il faut qu'on se rencontre pour s'expliquer (...). Il y a certains qui reprochent dans leurs sermons des choses sans fondement. Je ne suis l'otage de personne et je ne veux pas me laisser perturber par des sermons à tort », a-t-il déclaré tout confus. Pour Koné Fanta, aucun chef religieux sérieux ne peut abandonner sa prière de dix-huit heures pour venir assister à une réunion, fut-elle celle d'un ministre.
« C'est un mépris pour les musulmans que d'organiser une réunion à l'heure de prière pour quelque raison que ce soit », déclara-t-elle amère.
C.B.