Article
L'Imam Koné Oumarou (Locodjoro) : "Qu'on me dise au moins pourquoi je suis ici!"
- Titre
- L'Imam Koné Oumarou (Locodjoro) : "Qu'on me dise au moins pourquoi je suis ici!"
- Type
- Article de presse
- Editeur
-
Le Patriote
- Date
- 31 décembre 2001
- DescriptionAI
- L'Imam Koné Oumarou relate son arrestation par la gendarmerie le 7 janvier à son domicile de Locodjoro. Les agents, cherchant un lieu de réunion du RDR, l'ont interpellé après avoir trouvé la carte de membre RDR de son épouse lors d'une fouille. Malgré ses dénégations d'implication politique, il a été torturé, puis poursuivi pour atteinte à la sûreté de l'État, exprimant son incompréhension face aux motifs de sa détention.
- nombre de pages
- 1
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007136
- contenu
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L'Imam Koné Oumarou (Locodjoro):
«QU'ON ME DISE AU MOINS POURQUOI JE SUIS ICI»!
«J'étais souffrant depuis la veille, donc les fidèles venaient me rendre visite pour s'enquérir de mon état de santé. C'est ainsi que, dimanche 7 janvier, j'étais en train de boire du thé avec quatre visiteurs lorsque la gendarmerie est arrivée. Un agent a lancé : «Vieux, ton thé est prêt, j'en veux aussi». Je l'ai servi et il s'est assis sur le banc. Ils étaient trois. Après avoir bu, il m'a demandé de lui indiquer la cour où se tenaient les réunions du RDR. J'ai répondu que je ne savais pas. Ceux qui avaient refusé de s'asseoir ont alors réagi : «S'il ne montre pas, on l'embarque» ! J'ai demandé pourquoi ils m'embarqueraient. Je suis Imam de la Mosquée Daouda Sanogo et chauffeur de taxi à l'occasion, pour gagner ma vie. Mais je ne m'intéresse pas à la politique.
L'Imam Koné Oumarou
Ils ont alors entrepris de fouiller ma maison. Ils n'ont rien trouvé à part l'album photo de ma femme. Dans l'album, il y avait sa carte de membre du RDR, et les gendarmes l'ont brandie comme preuve. J'ai alors demandé si c'était un crime de militer dans un parti politique et ils se sont énervés. Voilà comment je me suis retrouvé à Agban. Après avoir été torturé là-bas, nous avons transité par le parquet avant de nous retrouver ici. J'ai rencontré le juge d'instruction, Mme Zakpa Cécile, une seule fois. Lorsqu'elle m'a dit que j'étais poursuivi pour atteinte à la sûreté de l'État, je lui ai répondu : «Est-ce que je ressemble à quelqu'un qui fait coup d'État ?» Franchement, lorsque je me regarde aujourd'hui, ça me fait pleurer. Qu'on me dise au moins pourquoi je suis ici» !
Propos recueillis par K.S.