Article
Propos de participants. Imam Cissé Djiguiba : "Les propositions sont porteuses d'espoir"
- Titre
- Propos de participants. Imam Cissé Djiguiba : "Les propositions sont porteuses d'espoir"
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Moussa Coulibaly
- Editeur
-
Le Patriote
- Date
- 13 octobre 2001
- DescriptionAI
- Les participants au Forum pour la Réconciliation Nationale ont exprimé des avis partagés. Si certains ont salué des propositions porteuses d'espoir, la majorité a critiqué le temps de parole jugé insuffisant, particulièrement pour les partis clés de la crise ivoirienne. Des intervenants ont déploré l'occultation du débat économique et le manque de franchise sur les responsabilités, estimant qu'une véritable "catharsis" et la résolution de problèmes fondamentaux comme la question Alassane Ouattara n'ont pas été atteintes.
- nombre de pages
- 1
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007119
- contenu
-
*Travaux du Forum pour la Réconciliation Nationale*
**PROPOS DE PARTICIPANTS**
La troisième journée du Forum pour la Réconciliation Nationale a enregistré plusieurs interventions. Nous avons tendu notre micro à des participants qui ont réagi.
Propos recueillis par Coulibaly Moussa
Imam Cissé Djiguiba : « Les propositions sont porteuses d'espoir »
« Je pense que pour le forum, il y a deux questions. Il y a une question de forme et une question de fond. Au niveau de la procédure, je pense que 15 minutes, c'est peut-être suffisant mais c'est insuffisant pour ceux qui...
Je crois qu'à l'instar des interventions des journées du mercredi et du jeudi, les interventions de ce jour (vendredi) relèvent plus ou moins de façon objective les raisons de la fracture sociale. Et même les propositions faites paraissent à mon sens porteuses d'espoir. Tous les discours retracent donc les principaux problèmes auxquels est confrontée la Côte d'Ivoire. Et je pense qu'à l'examen de tous ces problèmes, si des solutions adéquates sont trouvées, nous pourrons sortir de la crise. »
M. Konaté Navigué (président JFPI) : « Quinze minutes, c'est insuffisant »
« Je ne peux pas comprendre que des partis comme le FPI ou le PDCI, qui sont en amont et en aval de la crise ivoirienne, aient le même temps d'intervention qu'un parti comme le PNI ou l'USD qui n'ont vraiment rien à voir dans la crise ivoirienne. Donc, pour des questions d'information, parce que les Ivoiriens attendent beaucoup de ce forum, je pense qu'il aurait été judicieux d'augmenter le temps d'intervention de ces partis-là.
L'intervention de l'UPDCI m'a laissé sur ma faim parce que ce parti-là a été un acteur principal et donc je pense qu'il devrait donner l'explication véritable sur sa responsabilité dans la crise afin de dégager des solutions et des propositions. Cela n'a pas été fait. »
M. Gueu Droh Denis (président du Parti communiste ivoirien) : « Le débat économique a été occulté »
« Pour les interventions d'aujourd'hui, j'ai retenu que le MIDH propose le règlement de la crise par voie de Justice et n'entend surtout pas abandonner ses poursuites et autres plaintes contre les auteurs des exactions commises.
Le problème fondamental est la question Ouattara. »
Pr. Valy Sidibé (RDR) : « Aujourd'hui, tout comme hier, il y a eu un certain nombre d'interventions qui permettent de bien réfléchir sur le plan à la fois économique et politique. C'est cela l'objectif du forum. Mais si l'objectif était de produire la catharsis... »
M. Gueu Droh Denis (PCI) : « Les débats sont francs. Les gens expriment des points de vue qui sont fondamentaux pour la réconciliation. Mais, il faut reconnaître que la crise économique a été occultée au profit de la crise politique. Alors que le débat sur la crise est aussi économique.
Au-delà de cela, je pense qu'il faut un débat contradictoire parce qu'on ne peut pas écouter des interventions telles qu'on l'attend. Vraiment, celle-ci est censurée dans la mesure où les grands intervenants tels que le FPI et le PNI de Pépé Paul, par exemple, n'ont pas pu s'approcher de la véritable catharsis qui aurait pu permettre à la population ivoirienne, qui suit le reportage en direct, de vivre réellement la position politique de chacun d'entre nous et de vivre réellement la réconciliation qui ne doit pas être un faux-fuyant.
J'ai senti par exemple dans le discours du représentant du FPI, qui n'a pu dire l'essentiel de son propos à cause de la rigueur scientifique imposée par le Directoire, que sa position politique n'a pas été franchement livrée. Il faut respecter le temps de parole, aller à l'essentiel pouvant unir les fils de ce pays. Pour moi, M. Miaka Oureto, en tant qu'enseignant, aurait pu s'approcher de la véritable catharsis en reconnaissant les fautes de son parti et, en même temps, en condamnant les coups fourrés qu'eux-mêmes ont subis pendant longtemps. Ce qu'il a fait de façon évasive.
Dans la Grèce antique, pour produire la catharsis, il fallait faire venir le peuple pour qu'il se purge de ses émotions fortes et une fois cela fait, on assiste à une forme de renaissance ; ce qui permet à la population d'avancer.
Le problème fondamental est le problème Alassane Ouattara, mais personne n'a le courage de dire : Il est Ivoirien, réhabilitons-le et laissons le pays aller de l'avant.
Aujourd'hui, il est rouge, demain, il est bleu, en fonction des ambitions personnelles. On fait d'Alassane une sorte de faire-valoir, un fonds de commerce politique. Et je parie que si ADO est réhabilité, certains hommes politiques ne pourront plus exister et des journaux de la place vont disparaître. »
C.M.