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Rencontre Gbagbo et les chefs musulmans : ce que Koudouss a dit au chef de l'État
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- Titre
- Rencontre Gbagbo et les chefs musulmans : ce que Koudouss a dit au chef de l'État
- Editeur
- Le Patriote
- Date
- 13 juin 2001
- Page(s)
- 2
- nombre de pages
- 1
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007100
- extracted text
-
:
I-LES FAITS
Le président Gbagbo a reçu lundi dernier les chefs des commautés musulmanes de Côte d'Ivoire. Au cours de la rencontre El Hadj Idriss Koudouss, porte-parole du CNI, du Cosim, du CID de la FOI, a lu un discours. Nous vous le proposons.
Excellence Monsieur le Président de la République ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Excellences, Mesdames et Messieurs ;
Gloire à Allah par Essence et par Excellence qui a permis enfin cette rencontre.
Allah dit dans le Coran, Sourate 3 Versets 133 à 134 : « Le paradis est réservé aux vertueux qui font taire leur colère et qui pardonnent aux hommes. Dieu aime les cœurs généreux » .
C'est fort de ces enseignements que la communauté musulmane a fait de la recherche de la cohésion nationale et de l'entente, la pierre angulaire de ses actions en Côte d'Ivoire. C'est pourquoi, Monsieur le Président de la République, d'entrée, il nous paraît nécessaire d'introduire nos propos par un rappel succinct des faits.
Dieu le recommande à ses vertueux serviteurs en ces termes : « Rappelle, si le rappel est nécessaire » , Sourate 87 verset 9.
Au Président BEDIE, d'œuvrer à la sauvegarde de la cohésion nationale, quand certains de ses collaborateurs classifiaient les ivoiriens en citoyens de souche et de circonstance.
Notre démarche a été perçue à dessein comme un soutien à ses principaux adversaires politiques d'alors, Monsieur Laurent GBAGBO et Monsieur Alassane OUATTARA, unis dans le Front Républicain. Avec lui, la communauté musulmane a vécu particulièrement :
L'opposition inter associative savamment entretenue :
- les entraves multiformes au fonc⚫tionnement de ses organisations par Ringérence flagrante des pouvoirs publics dans la gestion quotidienne de la sommunauté, notamment us fêtes nusumanes, Forganisation du pelerinage à la Mecque, l'attribution de fréquences radio.
D'octobre 1999 à octobre 2000, les imams ont conseillé respectivement
Rencontre Gbagbo et les chefs musulmans CE QUE KOUDOUSS A DIT AU CHEF DE L'ETAT
- Les violations flagrantes et récurrentes des mosquées par les forces de l'ordre. (gazage de mosquées à Abobo les 16 et 17 juin 1994).
- Les sévices corporels infligés à des Imams.
- Les rafles systématiques, les contrôles intempestifs des musulmans aux abords des mosquées avec au bout la destruction de leurs cartes nationales d'identité.
En un mot, la volonté manifeste de diaboliser les musulmans.
Au Général GUEI, d'unir les Ivoiriens dans leur diversité culturelle, confessionnelle et politique. La Côte d'Ivoire ne peut être objectivement la chasse gardée d'une région, d'une religion, ou d'une ethnie. En retour, qu'avons nous constaté, pendant les dix (10) mois de transition militaire, dirigée par le Comité National de Salut Public (CNSP) et co-gérée par des partis politiques dont le FPI ?
Une période d'épreuves inédites, vécue particulièrement par la communauté musulmane : des Exécutions sommaires, des tortures, des intimidations et humiliations récurrentes de tous ordres de fidèles musulmans en général et des Imams en particulier ; des destructions et profanations manifestes de symboles religieux par des forces de l'ordre et de sécurité de la République.
Au total des domiciles d'Imams et des mosquées perquisitionnés à la recherche d'armes en vain !
Aux formations politiques (FPI, PDCI, RDR, PIT, PNI, UDCI) aux ONG et aux syndicats rencontrés, nous avons recommandé, conformément aux principes islamiques, la sagesse.
En effet, le contexte de l'élaboration. du vote de la constitution et du code électoral ne pouvait leur conférer la fiabilité de textes fondamentaux et fodérateurs
Aucune de ce formations ne nous a SUIVIS.
Aux chancelleries, nous avons écrit pour nous inquiéter de notre sécuri-
El Hadj Idriss Koudouss, président du CNI
ce…"
té menacée.
RECOMMANDATIONS
Alors que certains de nos concitoyens tournaient en dérision nos craintes, la communauté musulmane déjà fortement éprouvée par une transition militaire de terreur, va à nouveau subir d'autres exactions.
II-SOUS LA DEUXIEME REPUBLIQUE
Malgré cette épreuve qu'elle a vécue avec dignité, la communauté musulmane réaffirme sa ferme volonté d'œuvrer pour l'unité et la cohésion nationales.
C'est pourquoi, elle salue le processus de réconciliation nationale que vous avez initié et dont l'atelier de Grand-Bassam constitue pour elle un jalon essentiel.
Afin de vous aider à donner à la Côte d'Ivoire son lustre d'antan ; une terre d'hospitalité, de fraternité et de paix, la communauté musulmane estime que les conditions objectives d'une vraie réconciliation nationale doivent être basées sur l'endurance et la vérité. A ce sujet, Dieu enseigne à la sourate 103, verset 2 et 3 « L'homme est en perdition sauf ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres, s'enjoignent mutuellement la vérité et l'enduran-
Monsieur le Président, nous constatons malheureusement que la deuxième République s'est installée dans le sang des martyrs de la communauté musulmane.
La communauté musulmane cherche encore à comprendre ce qui a pu motiver les forces de l'ordre et de sécurité de la République, soutenues par certains de nos concitoyens se réclamant d'un parti politique et d'un syndicat d'étudiants, à torturer, à tuer les musulmans, à détruire et à profaner ses symboles religieux (mosquées, Coran), à l'issue de l'élection présidentielle. Sans oublier les destructions préméditées et massives des biens privés. Or, nous savons que les forces de l'ordre ne peuvent agir que sur instructions.
Pendant que la communauté musulmane pleurait, enterrait ses morts et pansait ses plaies, se répéteront les mêmes exactions à la faveur des élections législatives.
La communauté cherche encore à comprendre, qu'en plein mois de jeûne, plus d'une centaine de fidèles musulmans aient été arrêtés à la mosquée, déférés à l'école de police. humiliés et arrosés de leur urine. Comme quoi, Dieu est la vérité dont l'on ne frappe la porte qu'avec la main de la foi. Il nous apparaît donc judicieux, à la lumière de ce qui précède, de vous faire les suggestions. suivantes :
Les imams recommandent :
- Qu'une enquete sur les assassi nats, les viols, la destruction des
musulmane
rer.
mosquées, les tortures subies par les musulmans soit diligentée et les résultats publiés.
Que les auteurs et les victimes soient identifiés sans préjudice des poursuites judiciaires et des réparations éventuelles. Allah dit à ce propos à la sourate 49, verset 9 : « Si deux groupes de croyants se combattent, faites la paix entre eux avec justice et équité ; car Allah aime ceux qui jugent avec impartialité » .
C'est seulement après que les différents protagonistes de la vie nationale devraient se faire violence pour reconnaître les responsabilités qui sont les leurs dans la dégradation du climat socio-politique et faire amende honorable, le cas échéant, solliciter le pardon de ceux qui ont été frustrés et lésés.
Ils interpellent vivement le chef de l'Etat, garant de la constitution, d'user de tout son pouvoir pour l'application impartiale et effective des principes de la laïcité, notamment l'égalité de fraitement des religions, l'inviolabilité des lieux de culte et le respect de l'immunité religieuse. Sur ce point, la communauté musulmane attend de vous des gestes et des signaux forts de nature à la rassu-
Pour finir, Monsieur le Président de la République, permettez que nous soumettions à votre sagacité, ces réflexions d'un illustre penseur, AL FARABI :
« On peut transcender la vision juri-
dique commune de la loi sans nier sa validité ni son utilité » . Nous prions Allah que vous soyez de ceux qui font de la meilleure marque de citoyenneté, l'équation entre le juste et le légal. Qu'Allah nous éclaire de sa lumière dans nos paroles et dans nos actes. Signataires COSIM
Le Cheick Anzoumana KONATE
DEMAIN : Incendie des mosquées, persécutions, retraits des CNI, attaques contre les musulmans, atteinte à la laïcité de l'Etat… Les faits que Gbagbo veut ignorer
Imam KONE Idriss Koudouss-
Le Président Babily Dembelé
P/O Le Secrétaire Général Imam Daouda KONE
Le Président Imam Bakary CHERIF
Le Président
CID-CI
F. O. I
CNI
Fait partie de Rencontre Gbagbo et les chefs musulmans : ce que Koudouss a dit au chef de l'État