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Imam Koné Idriss Koudouss : "Sans justice, la réconciliation sera une grosse farce"
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- Titre
- Imam Koné Idriss Koudouss : "Sans justice, la réconciliation sera une grosse farce"
- Créateur
- Yves M. Abiet
- Editeur
- Le Patriote
- Date
- 17 avril 2001
- Page(s)
- 1
- 2
- nombre de pages
- 2
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007094
- extracted text
-
Des ONG et la société civile à propos de la réconciliation nationale :
"LA JUSTICE D'ABORD !"
Imam Kone Idriss Koudouss
"Sans justice, la 2 réconciliation sera une grosse farce'
P. 2
mis
Propos recueillis par Yves-M Abiet
Mazola (Correspondant)
Me Doumbia Ibrahim (vice-président du MIDH) « C'est de la diversion »
l'Homme comCôte d'Ivoire, depuis
décembre 1999 jusqu'à ce jour. Que la lumière soit faite. Que les juridictions soient saisies. Que des décisions soient prises par les juges. Et à ce moment, on peut parler de réconciliation. C'est un préalable qui est incontournable pour nous, mouvement de droit de l'Homme. Avant cela, tout ce qui est entrain d'être fait n'est que de la poudre aux yeux. C'est de la diversion. Nous rangeons dans le même placard cette caravane et également ce forum qui a lieu à Grand-
La communauté musulmane de Côte d'Ivoire ne se sent pas concernée par une quelconque réconciliation. Du moins sans avoir été au préalable dédommagée moralement par le pouvoir en place. C'est ce qu'a annoncé El Hadj Kone Koudouss, Président du CNI, le vendredi 13 avril dernier à Korhogo à l'occasion de la cérémonie d'érection de la Mosquée de Djelisso en « Mosquée de vendredi » . Il répondait ainsi au représentant du Préfet de région, qui a profité de la tribune qui lui était offerte pour inviter les musulmans à prendre une part effective dans le processus de réconciliation (?) prônée par le gouvernement en accueillant le mercredi 18 avril prochain la délégation du gouvernement conduite par le Premier ministre Affi N'Guessan. El Hadj Koné Koudouss a donc saisi la balle au bond pour donner la position de la communauté qu'il dirige. En tout cas, il n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour cracher ses vérités. "Le préalable à toute réconciliation, c'est la justice » , a tranché El Hadj Koné Koudouss qui prenait la parole à la suite du représentant du Préfet. Sinon, a-t-il poursuivi, « elle sera un non sens, une grosse farce dans la mesure où ce qui nous amène à la réconciliation, ce sont les demiers événements. Or cela a beaucoup plus frappé les musulmans. Nous
droits
« Notre position est claire. Pour nous, il faut que la vérité soit établie sur les exactions, les tortures, les
Icas de viola-
tions et d'atteintes
aux
de
Imam Koné Idriss Koudous :
« SANS JUSTICE, LA RECONCILIATION SERA UNE GROSSE FARCE »
Imam Koné Idriss Koudous
Bassam. Forum auquel on n'a pas cru devoir nous inviter alors que des mouvements qui travaillent dans le même domaine que nous ont été invités. Cependant, en ce qui nous concerne, nous pensons que même si on devait y aller, ce serait pour dire cela. Et nous pensons que c'est ce que la population dira à ceux qui vont aller dans cette caravane » .
KKB (PDCI)
« Il faut d'abord identifier les acteurs de la fracture⟫>
paix sociale, conditions pour un redémarrage du pays. Cependant, la réconciliation telle qu'entamée aujourd'hui nous laisse un peu perplexe. Dans la mesure où si on parle
avons encore en mémoire la date du 26 octobre où d'innocents musu mans ont été tués dans leur chambre ou tirés de leur maison pour être exécutés » . Il poursuit en disant : « je l'ai dit partout pour toute réconciliation, il faut la justice. « Si le gouvernement avait demandé notre avis, nous aurions dit, il faut la justice » . Autrement, a prévenu l'Imam Koudous, la réconciliation est vouée à l'échec » . Aussi, n'est-il pas passé par quatre chemins pour dénoncer le grand mépris affiché par le pouvoir vis-à-vis de sa communauté, grande victime de ces événements douloureux qui ont endeuillé plusieurs
familles musulmanes. A preuve « jus-
« <Je que tout bon patriote ivoirien ne peut
lorsqu'on par-
le de réconciliation. C'est la réconciliation qui va entraîner la stabilité et la
pense
Le pouvoir et la réconciliation
ONG, SOCIETE CIVILE ET POLITIQUES SE PRONONCENT
Ce matin s'ouvre à Bassam un atelier sur la problématique de la réconciliation nationale. Comme a démarré hier la caravane sur la même réconciliation. A cet effet, les leaders politiques et les responsables d'ONG se prononcent.
de réconciliation, c'est bien parce qu'il y a une fracture sociale. Il a fallu donc d'abord que l'on identifie les acteurs de cette fracture sociale qui a des enjeux purement politiques. Mais la grande force s'étant dégagée, il est donc important que l'on associe effectivement tous les leaders à ce processus de négociation. Voilà en notre sens à quelle condition on pourrait parler de réconciliation vraie. Pour ce qui est du cas du PDCI-RDA, parti auquel j'appartiens, nous estimons que l'on ne peut en aucun cas parler de réconciliation vraie et totale si notre leader, le seul, Henri Konan Bédié, n'est pas partie prenante dans ce processus. J'ose croire et espérer que ceux qui assurent l'intérim en son absence, ont posé le problème dans que se réjouir les discussions et débats qu'ils ont eus avec le pouvoir. Nous osons croire qu'ils ont eu à poser le problème du-retour de Bédié comme condition pour la réconciliation. Si ce n'était pas le cas, alors nous demeurons avertis dès maintenant. Aucune réconciliation ne peut être totale dans ce pays. si elle ne prend pas en compte la personne du président Henri Konan Bédié, leader du PDCI-RDA dont on connaît le poids en Côte d'Ivoire » .
qu'à aujourd'hui, le gouvernement n'a jamais envoyé un message aux musulmans » , a-t-il déploré. « Nous attendons un message de compassion d'abord » . Si je vois Affi N'Guessan avant son arrivée à Korhogo, (NDLR le mercredi 18 avril). Je le lui dirai » . Toutefois, le responsable de la communauté musulmane a tenu à faire la mise au point suivante : « <la communauté musulmane est une communauté tolérante, patiente. Elle a toujours été une communauté conciliante alors qu'elle continue de subir beaucoup de choses. En ce troisième millénaire, aucun Imam n'est pris en compte par l'Administration. Alors que des lignes budgétaires sont dégagées pour les autres guides religieux. Et pourtant, l'Islam est la première religion révélée en Côte d'Ivoire dans la mesure où il existe des Mosquées vieilles de plus de 700 ans » a-t-il dénoncé. « Eu égard à cette injustice est-ce que la réconciliation peut se faire » ? s'est-il interrogé, sceptique.
Les ovations des nombreux fidèles musulmans venus nombreux à la cérémonie sont la preuve qu'ils adhèrent aux propos de leur guide. El Hadj Koudouss a chargé l'envoyé du Préfet de transmettre ses propos au Préfet afin que ce dernier instruise qui de droit de la conviction de la communauté musulmane.
M.
Mme Bakayoko Mawa (FOFCI)
« Il faut une réconciliation sur
des bases saines⟫>
"Il y a d'abord le séminaire de GrandBassam qui se tient demain (NDLR, ce matin) auquel nous avons été conviés. Nous y serons, en tant que membres de la société civile, pour essayer d'apporter notre pierre à l'édification de cette réconciliation. Mais nous estimons quand-même qu'il aurait fallu associer encore une plus large tranche de personnes à cette caravane. Il aurait fallu associer à ces délégations, d'autres personnes membres de la société civile. Nous sommes pour la réconciliation. Mais la réconciliation, sur des bases saines. (…). Nous aurions bien voulu que ces délégations qui vont sillonner la Côte d'Ivoire puissent s'ouvrir à toutes les structures. Nous estimons que quand on va à l'écoute du peuple, il faudrait que le peuple se retrouve dans ses interlocuteurs. Et donc cellesci devaient être représentatives de toute la société ivoirienne » .
Coulibaly Climanlo Jérôme (USD) « Il faut prendre le problème à bras le corps⟫
l'idée n'est pas mauvaise. Je ne sais pas si elle va être aussi efficace. Parce que le problème est quand-même complexe. Mais ce n'est qu'un début. On ne peut pas condamner cela. Il me semble qu'il faut prendre le problème à bras-le-corps » .
Odjé Tiacoré Joseph (Président RJR) « Que Laurent Gbagbo arrête la mascarade »
estimons que les conditions de la réconci liation sont connues. Les protagonistes aussi. Il n'y a pas de raisons qu'on ameute des clubs de soutien et des ONG fantoches pour venir répéter le même scénario que ce qui a été vu sous Guéi. Pour nous, c'est une scène de théâtre. Il faut donc que Laurent Gbagbo arrête la mascarade pour discuter franchement avec ADO et nos prisonniers » .
sam.
« Je ne sais pas comment la caravane sur la réconciliation a été préparée. Mais
« La jeunesse républicaine dit non à cette mascarade de séminaire qui aura lieu
demain (NDLR aujourd'hui) à Grand-Bas-
Nous
« La justice d'abord, la réconciliation ensuite⟫>
« Nous pensons qu'il faut d'abord qu'il y ait justice. Parce qu'on ne peut pas parler de réconciliation sans qu'il y ait justice. Il y a aussi beaucoup de dossiers en suspens, notamment tous les événements qui se sont passés les 25, 26 octobre, les 4, 5 décembre 2000 et les 7, 8 janvier 2001. Il faut faire la lumière sur tous ces manquements aux droits de l'Homme, avant de parler de réconciliation. Pour nous, il faut également un certain nombre de conditions pour que la réconciliation soit effective. L'une des premières conditions est que ceux qui ont commis des exactions, des crimes doivent reconnaître leurs dérives » .
avant les bœufs. Parce que le même temps, on nous dit qu'il y a un séminaire en vue de ce forumlà, sur la réconciliation. Je ne sais pas pourquoi, cette caravane n'est pas entreprise à la fin de ces travaux. Cela donne l'impression que les dés sont déjà pipés. Et qu'on voudrait mettre les populations devant le fait accompli. Cela me fait aussi douter sur la sincérité dudit comité. C'est dommage. Parce que si l'on parle de réconciliation, il faut qu'elle soit précédée de conditions sur lesquelles tout le monde s'accorde. Les arrestations arbitraires et les menaces de toutes sortes doivent prendre fin. Les résultats des différentes enquêtes entreprises dans le cadre des viols et assassinats commis sur d'autres Ivoiriens doivent être publiés. Il faut libérer les personnes arbitrairement détenues à la MACA sans jugement » .
Moustapha Soumahoro
(Action Justice)
Mme Kaba Fofana (SOS Exclusion) « Ne pas mettre la charrue avant les bœufs⟫>
« Il ne faut pas placer la charrue
YMA