Situation socio-politique : les convertis musulmans jouent leur partition
- Titre
- Situation socio-politique : les convertis musulmans jouent leur partition
- Créateur
- Sindou Cissé
- Editeur
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Le Patriote
- Date
- 30 novembre 2000
- nombre de pages
- 1
- Droits
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- Langue
- Français
- Contributeur
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Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007070
- extracted text
-
Sindou Cissé (Stagiaire)
Les nouveaux convertis à l'Islam n'entendent plus rester indifférents à la situation socio-politique que traverse la Côte d'Ivoire. Leur association, l'Union nationale des musulmans de Côte d'Ivoire (UNAMU-CI) a tenu une réunion le dimanche 19 novembre dernier au Centre Arabo-Africain d'Adjaré. L'objectif de cette rencontre était, selon les organisateurs, de créer un cadre de concertation entre les différents groupements et associations islamiques sur la situation de la Côte d'Ivoire. « Nous nous sommes permis de prendre cette initiative parce que nous estimons qu'il y a urgence d'une concertation, d'une analyse de la situation des musulmans et de l'islam en Côte d'Ivoire aux fins d'une franche discussion » , a expliqué El Hadj Tohyir Bony Aboh, président de l'UNAMUCI.
Il estime en effet que la fracture socio-religieuse en Côte d'lvoire demeure une réalité, nonobstant les appels à la réconciliation nationale lancés ça et là pour repanser la déchirure causée par les évènements qui ont marqué la récente élection présidentielle. Chose qu'a confirmé l'Imam Tidiane Bâ de la grande mosquée de la Riviera Golf présent à la manifestation : « Ce que nous vivons en ce moment n'est plus une fracture religieuse mais une fracture sociale. Pour preuve, moi qui avais l'habitude de faire convertir en moyenne deux à trois personnes par semaine je n'en ai reçu aucun depuis un an » , a-t-il renchéri. Tout en saluant l'initiative de l'UNAMUCI qui, pour lui, doit amener les uns et les autres à
Situation socio-politique LES CONVERTIS MUSULMANS JOUENT LEUR PARTITION
faire des propositions en vue d'une décrispation de la tension-socio religieuse actuelle en Côte d'Ivoire. Pour sa part, l'Imam Dosso Mamadou, représentant le Conseil national islamique (CNI) a souhaité que ce sujet soit débattu dans un cadre plus élargi, à un séminaire au cours duquel tous les acteurs du monde islamique viendront discuter des problèmes de I'Islam. Mais avant, l'Imam Dosso a tenu à rappeler que depuis longtemps, le CNI n'a cessé d'interpeller l'opinion nationale et internationale sur un génocide qui serait en train de se préparer au sein de la communauté musulmane. Ce qui s'est vérifié lors des évènements du 26 et 27 octobre derniers et qui aura accentué la déchirure du tissu social depuis un temps fragilisé par les dérives xénophobes et l'ivoirité.
A ceux qui taxent le CNI de faire irruption sur le terrain politique, le représentant du CNI a dit que la politique se définit en Islam comme la volonté de construire une société à visage humain. « « Si tel est le cas, nous Imams estimons avoir joué notre rôle de garant de la conscience nationale » , a-t-il ajouté.
Outre cette proposition, l'assemblée a prôné une synergie au sein de toutes les organisations islamiques ivoiriennes. Par ailleurs, l'on a souhaité que les valeurs islamiques soient prises en compte dans les textes constitutionnels. Rappelons que cette rencontre a vu également la participation de El Hadj Reda Ibrahim, Directeur général du Centre islamique Arabo-Africain. Il a prodigué de sages conseils dans le sens de l'unité des musulmans. S. C.
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