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Présidentielle 2000 : l'appel du COSIM aux fidèles musulmans
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- Titre
- Présidentielle 2000 : l'appel du COSIM aux fidèles musulmans
- Editeur
- Le Patriote
- Date
- 21 octobre 2000
- Résumé
- Le mercredi dernier, le clergé musulman, à l'issue d'un Conseil Consultatif, a appelé ses fidèles à consacrer la journée du dimanche au « recueillement et au jeûne ».
- Page(s)
- 4
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Alassane Ouattara
- Henri Konan Bédié
- Front populaire ivoirien
- Rassemblement des républicains de Côte d'Ivoire
- Élection présidentielle ivoirienne de 2000
- Robert Guéï
- Parti démocratique de Côte d'Ivoire
- Parti ivoirien des travailleurs
- Conseil National Islamique
- Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Intégrisme
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007064
- contenu
-
Le mercredi dernier, le clergé musulman, à l'issue d'un Conseil Consultatif, a appelé ses fidèles à consacrer la journée du dimanche au « recueillement et au jeûne ».
Octobre 1999, octobre 2000. Il y a un an, le COSIM s'est adressé au Président Henri Konan Bédié Aujourd'hui 18 octobre 2000, dans les mêmes conditions, préoccupés par la dégradation de la situation socio-politique, nous nous retrouvons une fois de plus, pour nous exprimer, de manière solennelle. Même si notre position est perçue par les dirigeants actuels de notre pays comme une incursion du religieux dans le jeu politique, notre intention est de contribuer à faire de la Côte d'Ivoire une Nation Prospère, Solidaire ; une Nation de Justice sociale et de Paix. A cet égard, le COSIM s'est prononcé sur toutes les questions liées aux intérêts des populations vivant en Côte d'Ivoire.
Ainsi, lorsque le 27 mai 2000, le président du CNSP a demandé aux religieux de l'aider à mettre les acteurs politiques d'accord sur le texte de la nouvelle Constitution, le COSIM a rappelé l'histoire des prises de position de la communauté musulmane, toujours guidée par l'intérêt national, contrairement à ce qu'en pensent les ultra-nationalistes, adeptes de l'ivoirité. Nous avons déclaré que pour les consultations électorales prochaines : Nul n'acceptera d'être exclu et humilie davantage la Côte d'Ivoire ne peut être le pays d'une seule région, d'une seule ethnie, d'une seule religion ; elle est une République laïque, multiconfessionnelle. Multiethnique… ».
S'il nous était apparu que le Général Guéi avait l'intention d'être candidat, nous nous serions gardés de lui conseiller de trouver une solution au problème de la nouvelle Constitution, parce qu'en toute objectivité, on ne peut être juge et partie.
Toutefois, contrairement à nos conseils, et sans vouloir revenir sur le passé, le texte qui a été soumis à référendum n'était ni celui de la sous-commission Constitution, ni celui de la CCCE, qui nous paraissait plus consensuel.
Aussi avons-nous dénoncé les insuffisances de la Constitution adoptée et condamné les germes de tribalisme et de xénophobie qu'elle contient, dans une déclaration en date du 20 juillet 2000.
En raison de certaines avancées démocratiques que nous avons saluées, la loi fondamentale a été votée, selon la Commission Nationale Electorale, par plus de 86 % des participants au référendum Cependant, la pratique du pouvoir, à plusieurs égards, a violé nombre de ses articles dont les articles 3, 4, 7, 10, 30 etc… relatifs à la torture physique et morale, à l'inviolabilité du domicile, à l'égare accès à l'information, à la liberté d'opinion religieuse, à l'interdiction de la haine raciale ou religieuse et à l’égalité de tous devant la loi dans le respect de toutes les croyances Le CNSP et le gouvernement n'ont insisté que sur l'application sélective de l'article 35, traitant de l'éligibilité à la Présidence de la République Cette attitude a été maintes fois dénoncés, sans succès. Elle a, à l'évidence, contribué à orienter les décisions de la Chambre constitutionnelle de la Cour suprême : seuls cinq (5) candidats sur dix-neuf (19) ont été retenus, soit 26 % des candidatures.
Dans le souci d'aider à trouver des solutions de sagesse aux problèmes de la Nation, nous avons eu, en privé comme en public, plusieurs rencontres avec le chef de l'Etat, le CNSP et le gouvernement.
Dans le souci d'aider à trouver des solutions de sagesse aux problèmes de la Nation, nous avons eu, en privé comme en public, plusieurs rencontres avec le chef de l'Etat, le CNSP et le gouvernement. Dans le même cadre, nous avons eu des réunions avec des partis politiques (PIT, FPI, PDR, PNI, UDCI, PARI, PDCI), avec des confessions religieuses (Eglise Harriste, l'Eglise Baptiste Œuvres et Missions, "Eglise du Christianisme Céleste…), avec des ONG (VAFAG, LIDHO. Croix Rouge) et avec l'UGTCI.
Par ailleurs, nous avons organisé des points de presse et fait des adresses à la communauté musulmane d'une part, et à l'opinion nationale et internationale d'autre part, pour préciser les motivations et les prises de position du COSIM et du CNI. Malgré cette débauche d'énergie et de bonne volonté, dans le seul but d'éviter à la Côte d'Ivoire une déchirure irréparable, les musulmans, et en particulier les Imams, sont victimes, ironie du sort, de toutes sortes d'exactions Jusqu'à ce jour, par une curieuse coïncidence, les perquisitions des édifices religieux, des domiciles et les arrestations n'ont concerné que la communauté musulmane. A cet égard, il faut rappeler que sous le fallacieux prétexte de recherche d'armes-, des perquisitions illégales el des profanations de dix-sept (17) Mosquées nous ont signalées ; il s'agit de celles de
Yopougon
Koweit Banco 1-SIDECI Bonikro, Bel Air
Abobo Akeko-Sainte Foi (Abobo Avocatier derrière dépôt)-Kloucha-Yéo Fanga
Koumassi
Zone Industrielle-Port Bouët II
Vridi Vridi Canal
Cocody
Petite Mosquée Riviera (2 fois)
Angré
Attécoubé
Jérusalem Locodjoro,
Mosquée Sunnite
Région de Touba
N'Gawé
Dieu ne dit-il pas dans le Saint Coran, Sourate 72 Verset 18 : -Les Mosquées sont consacrées à Allah : n'y invoquez donc personne à côté d'Allah-Des domiciles d'Imams ont également été perquisitionnés à Abidjan comme à l'intérieur.
Face à ces actes qui ne visent que les musulmans nous sommes en droit de nous inquiéter de la mise en œuvre d'un génocide qui ne dit pas encore son nom. Du reste, cette inquiétude, nous l'avons déjà manifestée à plusieurs reprises.
Chacun se souvient que le Général Déon Géorges, Commandant supérieur de la gendarmerie, alors Colonel, dans une note administrative n° 4544 du 19 juillet 2000 rendue publique par la presse nationale, avait affirmé. Les musulmans envisagent de créer los troubles dans le pays si la candidature d'ADO était rejetée… Ces réactions sont entretenues à chaque séance de prière par les Imams… Nous avons, en son temps, dénoncé l'inanité de celle note, son caractère faux et inutilement alarmiste.
En plus de ces exactions, la presse proche de certains partis politiques s'est spécialisée dans la diabolisation de la communauté musulmane, par le blasphème, les injures et la calomnie on traitera de satanique nos textes liturgiques et d'intégristes nos dirigeants etc.
En considération de ce qui précède, le COSIM et le CNI prennent à témoin l’opinion nationale et internationale, ils attirent leur attention sur l'atmosphère socio-politique tendue, que guette une déchirure sociale due à l'enjeu des élections présidentielles du 22 octobre 2000, avec les conséquences qui s'y rattachent. Pour toutes ces raisons, le COSIM el le CNI demandent aux dirigeants actuels de notre pays de prendre du recul afin d'analyser objectivement les prises de position de l'Union Européenne des Etats-Unis, de l’OUA et de la communauté internationale. C'est une voie de réalisme qui n'altère en rien la souveraineté de notre pays
Conformément aux recommandations du prophète Mouhammad (SAW) qui affirme : « Celui qui croit en Allah et au jour du jugement dernier, doit être généreux et bienveillant à l'égard des étrangers », le COSIM et le CNI combattront toujours la xénophobie, le tribalisme et le régionalisme.
Le COSIM et le CNI recommandent à tous les musulmans en Côte d'Ivoire, d'entretenir une grande vigilance en prévision des agressions des ultranationalistes comme il en a été à Gonaté et à Bonon.
Au terme du constat que nous avons fait à savoir
- exactions et les humiliations infligées aux musulmans,
- menaces proférées contre les musulmans par des personnalités au plus haut niveau de responsabilités,
- les perquisitions inadmissibles dans les Mosquées et les domiciles des Imams,
- le rejet systématique par la Chambre constitutionnelle de tous les candidats de confession musulmane, de tous les candidats du Nord, de tous les candidats du plus vieux parti de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA) et du candidat de l'un des plus grands partis, alors que ces victimes de l'exclusion constituent une frange très importante de la société ivoirienne,
- la chasse à l'homme dont des musulmans ont été l'objet lors du vote référendaire des 23 et 24 juillet derniers,
Le COSIM et le CNI expriment leur inquiétude quant à leur participation aux élections présidentielles du 22 octobre prochain lis invitent à nouveau la communauté musulmane à multiplier les actes d'adoration ce jour-là, qui doit être une journée de jeune et de recueillement.
A tous les autres Ivoiriens et habitants de la Côte d'Ivoire, le COSIM et CNI les invitent à cultiver l'Unité, l'Amour et l'Entente entre tous les habitants de ce pays.
Qu'Allah protège la Côte d'Ivoire et qu'il ouvre nos cœurs à l’Amour, au Partage et à la Justice, Amine !
Assalam Aléikou
Conseil consultatif COSIM, doc