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Les Imams au Conseil consultatif du COSIM samedi : "On en peut pas se barricader éternellement derrière une loi"
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- Titre
- Les Imams au Conseil consultatif du COSIM samedi : "On en peut pas se barricader éternellement derrière une loi"
- Créateur
- Yves M. Abiet
- Editeur
- Le Patriote
- Date
- 4 octobre 1999
- Page(s)
- 2
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Idriss Koudouss Koné
- Alassane Ouattara
- Mosquée de la Riviéra Golf
- Ivoirité
- Élection présidentielle ivoirienne de 2000
- Conseil National Islamique
- Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007039
- extracted text
-
Yves-M. Abiet.
La communauté musulmane refuse de se faire complice de la dégradation du climat socio-politique du pays. Elle a donc décidé de rompre le silence. Un silence qui avait d'ailleurs suscité beaucoup de commentaires.
Venus de toutes les contrées du pays, sur invitation de leur structure, le COSIM (Conseil Supérieur des Imams), les imams se sont rencontrés samedi dernier à la grande mosquée de la Riviera Golf. Dans le cadre d'un Conseil consultatif extraordinaire.
Dans une salle surchauffée et devenue trop exigue pour la circonstance, tous les intervenants ont dénoncé, dans un langage direct et franc, les maux qui minent la Côte d'Ivoire.
Les jeunes musulmans n'ont pas manqué de pourfendre « l'impunité des auteurs des malversations financières » . Les femmes musulmans, elles, ont stigmatisé « <le chauvinisme, la xénophobie, le tribalisme et l'exclusion » qui sont devenus les nouveaux compagnons de nos dirigeants. Le tout accompagné des vivats des fidèles musulmans. L'occasion était par conséquent belle pour le COSIM de livrer son message tant attendu. C'est donc tout naturellement que les hourra d'approbation
qui accompagnaient les interventions précédentes ont cédé le pas à un sillence de cimetière. Et pour cause. El Hadj Idriss Koudouss, Président du Conseil National Islamique (CNI) et porte-parole des Imams à la cérémonie d'hier, allait parler. Conscient du rôle dévolu aux hommes de Dieu en pareille circonstance, il n'a pas habillé sa langue pour interpeller les dirigeants actuels. « Il n'y a pas de fatalités dans l'avènement des désastres. L'Islam, religion non
Les Imams au Conseil consultatif du COSIM samedi :
"ON NE PEUT PAS SE BARRICADER ETERNELLEMENT DERRIERE UNE LOI"
Les Imams, après un mutisme inquiétant face aux problèmes sociaux, ont enfin décidé de se prononcer, toute tendance confondue. (Photo d'archives)
fataliste, enseigne que deux voies nous sont offertes : l'une mène vers la paix, l'autre vers l'affrontement (…)
La Côte d'Ivoire est un bien commun à tous ceux qui y vivent ; évitons de la déchirer pour des intérêts partisans. Le Liberia n'est pas loin ; la Sierra Leone n'est pas loin. La Guinée Bisseau n'est pas loin » .
Acquise à la cause de propos d'une telle densité, l'assistance, attentive, bouche bée, était suspendue aux lèvres de l'orateur. Et le Président du Conseil National Islamique, qui sait que seule la vérité peut sauver la Côte d'Ivoire de l'impasse, a mis le pied dans le
plat. Il s'est "attaqué" à un point névralgique du débat politique actuel : le respect de la loi : « Le COSIM a conscience qu'une loi n'est adoptée, en principe que pour codifier une réalité sociale ou pour améliorer l'existant (…) Mais une loi, pour des raisons diverses, peut ne pas emporter l'adhésion d'une frange importante de la population ; tant il est vrai qu'une loi humaine n'est pas intangible. On ne peut donc pas se barricader éternellement derrière la loi » , a averti l'Imam Koudouss. Qui rappelle par ailleurs que « <les exemples sont nombreux de lois qui ont dû être révisées ou retirées lorsque ces lois, sont contestées et portaient les germes d'une implosion sociale » . Tel, le très controversé « concept d'ivoirité que proclame, plus qu'ils ne le vivent, ceux qui » se sentent investis du « <devoir sacré » au nom de ce concept.
Pourtant, regrette l'Imam, « nul n'a le choix de ses parents, ni de son lieu de naissance » , tout ceci étant l'œuvre de Dieu.
Au cours de ce rassemblement historique, il n'y avait eu aucun sujet tabou. Injustice, problèmes de l'école, cherté de la vie, chômage, drogue, pédophilie, maladies infectieuses, rien n'a échappé à la critique des Imams, rien. Même pas le débat stérile autour de la nationalité d'ADO. A ce propos justement, le COSIM s'est montré très clair. Il « s'explique difficilement la débauche d'énergie des acteurs politiques pour une question bien simple qui, au demeurant, relève d'une Institution
Nationale, le Conseil Constitutionnel, pour peu qu'on lui accorde l'importance qu'il mérite et qu'on ne « légifère pas à sa place » . Bien plus qu'une adresse, c'est à une véritable analyse du microcosme politique que s'est livrée la grande famille des Imams. Surtout qu'on ne voit pas dans cette déclaration, une prise de position. « Le COSIM n'a pas la vocation de prendre parti. Mais il a l'obligation d'appeler l'attention de tous sur la nécessité de se parler, de rappeler à chacun son devoir moral, d'éviter à la Nation les tourments qui naissent toujours des actes d'exclusion, de l'instauration de fait d'une citoyenneté inégale. Il faut éviter les « procès en sorcellerie « <, pour « délit de patronyme » a conclu l'orateur. Les Imams voulaient parler. Il l'ont fait.
YMA