Article
Médiation spirituelle dans la crise universitaire : l'éthique religieuse mise à mal
- Titre
- Médiation spirituelle dans la crise universitaire : l'éthique religieuse mise à mal
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Elisa Vaha
- Editeur
-
Le Patriote
- Date
- 27 septembre 1999
- DescriptionAI
- Le texte décrit la persistance de la crise universitaire en Côte d'Ivoire à l'approche de la rentrée 1999-2000. Une médiation antérieure des chefs religieux n'a pas résolu les problèmes, notamment l'incarcération d'étudiants, sapant leur autorité et soulevant des soupçons de manipulation. Face à cet échec, les chefs religieux appellent désormais à la prière pour une rentrée calme, mais l'auteur souligne que la véritable résolution de la crise dépend d'une action politique concrète pour garantir un système éducatif fonctionnel et l'avenir des jeunes.
- pages
- 6
- nombre de pages
- 1
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007035
- contenu
-
Médiation spirituelle dans la crise universitaire
L'ETHIQUE RELIGIEUSE MISE À MAL
Elisa Vaha
Lundi prochain, 4 octobre, sera le début de la rentrée académique 1999-2000. Les sections du supérieur entament l'année académique le 4 ; celles du secondaire et du primaire, le 18 octobre. Une rentrée pour laquelle plus d'un reste sceptique. Car les problèmes scolaires et universitaires sont restés intacts, malgré les revendications des élèves et étudiants. Et surtout, malgré les atermoiements (troubles), qui d'ailleurs ont nécessité la médiation des chefs religieux. Après celle-ci, la médiation des chefs religieux, on croyait pouvoir assister à la décrispation et à la résolution de la crise universitaire.
En juin dernier, lorsque l'on a annoncé ladite médiation des chefs religieux avec leur charisme, leur loyauté et leur dévouement, l'espoir est né chez tous (étudiants, élèves et parents d'élèves) face à la crise universitaire qui perdure. Aujourd'hui, devant ce que l'on peut taxer d'échec, les inepties et autres promesses non tenues des tenants du pouvoir ont mis à mal l'autorité religieuse. Car les chefs religieux savaient que 400 élèves et étudiants ont été incarcérés (jusqu'à présent). Ils étaient au courant quand, en août dernier, Blé Goudé Charles, le secrétaire général de la FESCI, rejoignait ses camarades à la MACA.
Devant cet état de choses, on n'est pas loin de croire que les chefs religieux ont été soit embobinés par le pouvoir, soit trempés dans une conspiration contre les étudiants de Côte d'Ivoire, particulièrement contre la FESCI. C'est certainement pour rectifier le tir que les chefs religieux, avec l'approche de la réouverture officielle des classes, appellent leurs fidèles à intercéder en faveur d'une rentrée calme. Ce n'est que trop de croire que les réunions rogatoires et autres prières qui se font de jour comme de nuit dans les mosquées et églises ces jours-ci n'auront pas d'effet. Loin de toutes considérations anti-religieuses, il faut avoir le courage de dire que ces prières apporteront la paix et le calme que tous recherchent pour l'école en particulier. Et cela n'est possible que si les personnes qui ont à charge la quiétude du pays, d'une part, et d'autre part, la garantie d'un avenir heureux pour les jeunes, comprennent seulement qu'il n'est pas tard de se rattraper. C'est-à-dire offrir un système éducatif propice à la réussite des jeunes, avenir de la Côte d'Ivoire de demain (qu'ils se plaisent à dire dans les discours dithyrambiques et politiciens). D'ailleurs, les religieux catholiques ne croyant pas si bien dire (dans « Le chrétien face à la politique, conférence épiscopale, P.77 ») quand ils parlent de « la manipulation de l'opinion publique, des élus du peuple, de la constitution, du découpage électoral, en vue de sauvegarder et de préserver les intérêts particuliers d'un parti, qui constituent un jeu dangereux pour l'ensemble du pays ».
En tout cas, plus dangereux est tout jeu qui bloque l'avenir des jeunes.
E.V.