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Dire Bien : de la place Bédié à la place Inch'Allah
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- Titre
- Dire Bien : de la place Bédié à la place Inch'Allah
- Editeur
- Notre Voie
- Date
- 24 novembre 2007
- Résumé
- De fait, d'une place qui évoque son nom, Henri Konan Bédié, (à Dabou) à une place qui fait référence à Dieu, Allah (à Koumassi, commune d'Abidjan). En parler dans ces colonnes miennes, c'est être sensible à ce que chaque objet et chaque rencontre ont de spécifique et appellent, par conséquent, des formes lexicales et commentaires particuliers. Ces deux sorties de Bédié sur le terrain démontrent au moins deux choses.
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0006718
- contenu
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De fait, d'une place qui évoque son nom, Henri Konan Bédié, (à Dabou) à une place qui fait référence à Dieu, Allah (à Koumassi, commune d'Abidjan). En parler dans ces colonnes miennes, c'est être sensible à ce que chaque objet et chaque rencontre ont de spécifique et appellent, par conséquent, des formes lexicales et commentaires particuliers. Ces deux sorties de Bédié sur le terrain démontrent au moins deux choses.
Primo, que la théorie du "point fixe", pure prétention et vanité, a échoué, que dis-je, a montré ses limites. On le sait, qui s'assoit dans un seul coin du marché ne peut savoir comment bat le coeur du marché. Mais parcourir le marché est aussi un exercice qui demande nécessairement une fraîcheur physique. Or notre homme politique, qui n'est plus de jeune jeunesse, a atteint un âge où, à la place de la fraîcheur, il n'y a plus que rhumatisme et sécheresse.
Deuzio, est-ce que les choix portés sur ces deux places signifient "Après moi, c'est Dieu" ? On ne sait jamais avec ce Monsieur qui n'a pas d'amis mais des "suiveurs" et qui n'a pas hésité à le dire dans un livre fort peu lu, intitulé "Les chemins de ma vie", le style étant très médiocre. La littérature va comme la politique. Elle permet ou admet tous les styles sauf le style médiocre
A la phrase vaniteuse "Après moi c'est le déluge" il faut désormais ajouter, pour qui sait décrypter les signes et les lieux de meeting choisis : "Après moi, c'est Dieu". Mais ne blasphémons pas même si nous savons que dans le champ politique rien n'est neutre encore moins innocent.
Ainsi peut-on se demander pourquoi Henri Konan Bédié a choisi pour son premier meeting après une longue hibernation, une place qui porte son nom ? La place n'est-elle pas évocatrice d'une époque où la mode était au culte de la personnalité, aux affaires et autres débauches ? Le discours qui y a été tenu renfermait plus de souvenirs, de relents du passé que de propositions concrètes qui tiennent compte des mutations dans lesquelles nous sommes tous engagés. J'y ai vu aussi la difficulté pour l'orateur de lire le présent qui ne se laisse plus dompter facilement Dur, dur d'être après avoir été.
Pour le deuxième meeting, ce fut Koumassi et son maire PDCI qui le reçurent à la place Inch'Allah, qui est à cette commune ce qu'est la place Ficgayo à la commune de Yopougon. Deux grands espaces pour les grands rassemblements. Et, à Inch'Allah, il y eut monde.
"Inch'Allah !" est une expression arabe qui marque l'humilité (et non la prétention) et signifie "Si Dieu le veut", "S'il plaît à Dieu". Le musulman l'emploie pour dire sa soumission à la volonté de Dieu, l'omnipotent. Les Malinkés d'obédience islamique traduisent la formule par "ni Allah sônna", Dieu étant notre seul et ultime recours quand tout devient nébuleux ou semble impossible.
Bédié aurait pu tenir compte même dans une improvisation de cette expression devenue nom de baptême de l'espace où il tenait meeting. L'appellation "Inch'Allah" imposant tolérance, raison, modestie, modération Oh, que non. "On est on est ce qu'on est, on est on est quand on naît !" (dixit l'artiste-chanteur malien Camara Mangala). La voix en poignard contre tout ce qui n'appartient pas à sa sphère personnelle, l'oeil luisant de dureté, de haine, d'intolérance et de méchanceté il fit feu de tout bois.
Les injures qui ont suivi ne sont rien d'autres que la partie visible d'un iceberg de méprise pour tout adversaire gênant son retour au pouvoir, que dis-je aux affaires. De fait et d'emblée, nous avons dans notre paysage politique le seul homme toujours aux injures (cf. La Une de Notre Voie du 12/11/07 : "Le FPI réfléchit, Bédié insulte"), qui fait feu de tout bois (comme dit supra) excepté la pluie dont il se veut la figure humaine. Certaines langues proches de lui nous apprennent ceci : "Vantard et égoïste, il arrivait à penser à voix haute que même les pluies qui, en leur saison, arrosaient le pays avaient un lien avec lui.
Ainsi sans lui ou en dehors de lui il n'y a ni progrès, ni bonheur mais sècheresse, échec. Et pour dire cela, que de colères ! Sans doute parce qu'il est resté petit homme. Et selon les médecins si les petits hommes (à ne pas confondre avec "hommes petits") sont colère, c'est parce qu'ils ont le coeur trop prêt de la tripaille, trop échauffé par elle. Que Dieu garde ce pays des petits hommes. Un jour, soudainement il aura un coup de sang et perdra la parole Inch'Allah. Et dire que mes oreilles exercées ont suivi l'intervention de Henri Konan Bédié depuis la place faite à moi à des obsèques à Koumassi-Sopim. Ce samedi 10 novembre 2007. Que Dieu assagisse ceux qui, coûte que coûte, veulent être après avoir été Amina.
Fait partie de Dire Bien : de la place Bédié à la place Inch'Allah