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"Dans le futur, il y aura un Etat palestinien indépendant"
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- Titre
- "Dans le futur, il y aura un Etat palestinien indépendant"
- Editeur
- Notre Voie
- Date
- 6 décembre 2001
- Résumé
- Côte d'Ivoire : S.E.M. Daniel Kedem (nouvel ambassadeur d'Israël) :
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0006608
- contenu
-
Côte d'Ivoire : S.E.M. Daniel Kedem (nouvel ambassadeur d'Israël) :
Notre Voie : Excellence, l'on évoque de plus en plus la possibilité d'un Etat palestinien indépendant. Israël est-il prêt à accéder à cette exigence ? Dans quelle mesure ?
Daniel Kedem : Depuis déjà très longtemps cela ne faisait aucun doute, même pour le gouvernement israélien, qu'il y aura dans le futur, la formation, la création d'un Etat palestinien. Même l'actuel gouvernement israélien pouvait envisager cette solution. Mais à une condition que la sécurité de l'Etat d'Israël soit assurée. La sécurité des citoyens d'Israël par rapport à nos voisins les Palestiniens.
N.V. : Beaucoup d'observateurs lient l'actuel blocage au Proche-Orient au Premier ministre Ariel Sharon, jugé brutal et intransigeant, qui exclue toute négociation directe avec Yasser Arafat. Qu'en pensez-vous ?
D.K. : Nous sommes ici dans l'erreur la plus complète. Parce que M. Sharon est prêt à des négociations directes avec le Président Yasser Arafat. Mais il demande une seule chose, c'est l'arrêt du terrorisme. Ce n'est pas pour très longtemps, mais pour une semaine seulement. Pour redonner confiance aux Israéliens et prouver par la même occasion que nous avons un partenaire qui veut la paix et non pas la guerre, le terrorisme et l'enfer des Kamikazes. La seule demande de M. Sharon c'est un cessez-le-feu complet pendant sept jours. Est-ce qu'un gouvernement démocratique de n'importe quel pays serait prêt à discuter de paix avec des terroristes ? Je n'en connais pas.
N.V. : Quel bilan peut-on faire des affrontements entre Israéliens et Palestiniens qui ont connu leur summum en juillet 2000 ?br> D.K. : C'est difficile de parler de bilan ici dans la mesure où un bilan intervient toujours à la fin de quelque chose. Cet Intifada continue. Donc ce que nous allons faire, ce n'est pas un bilan, si vous voulez, c'est un point de vue. Le bilan comme vous l'avez dit est très négatif. Il y a des pertes en vies humaines des deux côtés. Nous les déplorons. Des blessés des deux côtés, des habitants, des citoyens qui vivent dans l'insécurité des deux côtés. Ce que nous voulons, c'est un cessez-le-feu. Pour discuter directement avec les Palestiniens. Discuter directement sur la paix, la paix pour les deux peuples, palestinien et israélien.br>br> N.V. : Israël est accusé de faire une exploitation abusive des attentats du 11 septembre dernier aux Etats-Unis. Ne pensez-vous pas que votre pays voulait en profiter pour régler ses comptes avec les Arabes ?
D.K. : Non ! Ecoutez faire un compte et un profit sur des morts, je crois que c'est lugubre. Dire qu'Israël va tirer profit de ces morts, c'est insensé. Qui a perpétré ces attentats du 11 septembre ? Ce sont les terroristes et nous nous rendons compte aujourd'hui que ce sont des terroristes islamiques fanatiques. Qui d'après certaines informations voulaient mettre Israël dans le même bain de sang. Et nous accuser aujourd'hui d'en tirer profit ? C'est insensé.
N.V. : Que préconise l'Etat hébreu pour enrayer le terrorisme international ?
D.K. : Vous savez, le terrorisme international ne peut être enrayé que par les démocraties mondiales. Tous les pays que ce soient les Etats-Unis, que ce soit l'Europe, que ce soit l'Afrique ou l'Asie, sont concernés par le terrorisme international qu'il faut combattre à tout prix. N.V. : Quelle est la position de votre pays sur les événements en Afghanistan par rapport à la recherche de Ben Laden, l'auteur présumé des attentats du 11 septembre à New York et à Washington ?
D.K. : Aujourd'hui, il ne fait aucun doute que Ben Laden est le promoteur de ces attentats. Il faudrait l'arrêter et le conduire en justice lui et ses troupes. Non seulement pour l'accuser des attentats qu'il a faits, mais aussi et surtout pour prévenir des autres attentats. Parce que ce n'est pas une seule personne. C'est un réseau qu'il faut combattre. Parce que le terrorisme nuit à tout le monde.
N.V. : La répression du mouvement palestinien et en général des manifestants arabes n'est-elle pas à l'origine d'un certain terrorisme ?
D.K. : Vous savez le terrorisme, comme je vous l'ai dit, nuit à tout le monde. Le lier à tous les Palestiniens c'est aussi une erreur. J'en suis sûr et je suis convaincu que la plupart des Palestiniens veulent la paix. Ils sont aussi contre le terrorisme. Parce qu'il nuit à leurs aspirations de construire l'avenir de leurs enfants dans la paix. Qu'attendent-ils ces enfants ? Est-ce qu'ils entendent aussi quand ils seront grands aller jeter une bombe ou bien aller passer leur baccalauréat ? Je pense que la solution est trouvée. Ils veulent le bien-être. Le bien-être pour eux-même, pour leurs familles, pour leurs enfants.
N.V. : Revenons aux relations israélo-palestiniennes pour vous demander pourquoi les multiples traités signés par les deux communautés n'ont jamais connu un début d'exécution.
D.K. : Il y a eu effectivement plusieurs traités. Ces traités sont en voie de trouver une solution qui est l'établissement de la paix sûre et garantie pour les deux peuples. Le problème c'est qu'il y a dans les rangs palestiniens plusieurs groupes. Et ça nous le voyons aujourd'hui aussi. Il y a les Tanzins, le Chabiba, le Hamas. Tous ces groupes en fait nuisent à l'autorité palestinienne elle-même. Nous étions prêts à faire des concessions qui nous feraient peut-être très mal. Mais nous étions prêts à les faire quand même. Nous demandons la garantie de la sécurité des citoyens israéliens. Le statut, il faut le discuter directement et dans la paix avec les Palestiniens. Tous les problèmes peuvent être réglés. Il n'y a pas de problèmes insolvables. Il faut tout mettre sur la table, mais dans une atmosphère de confiance.
N.V. : Nous voudrions aborder la question sur le sommet contre le racisme de Durban. Pourquoi avez-vous claqué la porte alors que les travaux se poursuivaient ?
D.K. : Nous n'avons pas claqué la porte. Nous sommes partis parce qu'à la conférence de Durban, je crois qu'il y avait à peu près 900 résolutions qui devaient être prises. Sur ces 900 résolutions presque 600 étaient contre Israël. Est-ce que c'est Israël l'instigateur de l'esclavage ? Est-ce que c'est lui qui maltraite les femmes ? Est-ce que c'est encore lui qui cause du tort à l'Afrique ? Israël a toujours eu une bonne coopération avec ces pays. Alors le problème a été transposé. Il fallait discuter des grands problèmes et non du problème d'Israël. Le problème d'Israël avec la Palestine, nous le réglerons avec les Palestiniens. Non pas à Durban. Les vrais problèmes de Durban ont été faussés par certaines lignes de conduite d'autres pays qui ont voulu mettre le point sur Israël. Et sur Israël seulement. Et c'est pour cela que nous sommes partis parce que nous avions affaire à des groupes qui ne rendaient pas la discussion possible.
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