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Faroq, Ahmad, président de la Jama’at islamique Ahmadiyya du Bénin : « Ceux qui comprennent ce qu’est la religion servent l’humanité »
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- Titre
- Faroq, Ahmad, président de la Jama’at islamique Ahmadiyya du Bénin : « Ceux qui comprennent ce qu’est la religion servent l’humanité »
- Créateur
- Babylas Atinkpahoun
- Editeur
- La Nation
- Date
- 16 janvier 2019
- Résumé
- Depuis plusieurs années, la Jama’at islamique Ahmadiyya, une association religieuse, s’investit pour le bien-être des populations dans plusieurs pays du monde. Quelles sont les valeurs qu’elle prône ? Le président de la Jama’at Islamique Ahmadiyya du Bénin, Farooq Ahmad, apporte des clarifications à ce sujet.
- Sujet
- Action sociale
- Ahmadiyya
- Catholiques
- Développement économique
- Eau
- Éducation
- Humanity First
- Mahomet
- Mirza Ghulam Ahmad (1835-1908)
- Pluralisme religieux
- Protestants
- Rana Farooq Ahmad
- Religions endogènes
- Santé
- Islamisme
- Détenteur des droits
- La Nation
- Langue
- Français
- Source
- La Nation
- Identifiant
- iwac-article-0002325
- contenu
-
Depuis plusieurs années, la Jama’at islamique Ahmadiyya, une association religieuse, s’investit pour le bien-être des populations dans plusieurs pays du monde. Quelles sont les valeurs qu’elle prône ? Le président de la Jama’at Islamique Ahmadiyya du Bénin, Farooq Ahmad, apporte des clarifications à ce sujet.
La Nation : Monsieur le président, quel sens revêt vos diverses actions au profit de la communauté ?
Farooq Ahmad : Ahmadiyya s’investit beaucoup pour le développement de la communauté. Le fondateur de l’association Ahmadiyya qui est une communauté religieuse, a compris qu’il faut adorer Dieu qui est unique tout en étant en harmonie avec l’humanité. Malheureusement, aujourd’hui, le fidèle a oublié le deuxième pan de la religion, à savoir aider l’humanité. Autour de nous, nous allons constater qu’il y a beaucoup de mosquées, d’églises, de synagogues, mais est-ce que toutes ces confessions religieuses pensent vraiment aux problèmes de la communauté ? Non ! En effet, nous négligeons une recommandation du créateur. C’est la raison fondamentale pour laquelle la Jama’at islamique Ahmadiyya œuvre pour le développement social et humanitaire. Pour nous, c’est un devoir religieux. S’il y a des catastrophes, nous intervenons, nous avons aussi de projets de développement à court et long termes. Nous intervenons également dans l’éducation, l’accès à l’eau potable, l’énergie solaire. Ces projets sont donc permanents. Nous avons des projets périodiques dont ceux liés à l’inondation, aux problèmes naturels. Avant toute action au profit de la communauté, ce sont les autorités locales ou étatiques qui nous saisissent d’abord. On ne se lève pas de nous-mêmes pour aller poser des actions. Nous avons une procédure bien précise. Nous sommes en relation avec différents ministères dont le ministère de l’Eau, de l’Energie, de la Santé pour des projets qui relèvent de leurs domaines. Lorsqu’une autorité locale nous saisit, nous nous référons d’abord au ministère en charge du projet demandé pour les formalités administratives. Il n’y a donc pas de saisine individuelle sauf en cas de force majeure.
Quelles sont les relations que vous entretenez avec les autres confessions religieuses ?
Nous avons de très bonnes relations avec les autres religions, notamment la communauté endogène dont les différents responsables tiennent des séances d’échanges avec nous, les chrétiens catholiques, les évangéliques, les célestes ainsi que les musulmans. Nous organisons des conférences interreligieuses. L’année dernière, nous en avons organisé dans chaque département du Bénin pour qu’ensemble, nous soyons unis pour le développement du pays. Car, sans la paix, il n’y a pas de développement. C’est ceux qui ne comprennent pas ce qu’est la religion qui parlent mal des autres. Ceux qui comprennent vraiment la religion servent l’humanité. Tous les messagers et prophètes comme Abraham, Moïse, Mahomet ont tous prêché pour aider l’humanité. Et, s’ils ont prêché dans ce sens, pourquoi ne pas encourager les pratiquants au lieu de médire d’eux ? Dans toutes les religions, il est attendu un réformateur. Si nous prenons le judaïsme, ils attendent et espèrent le retour de leur prophète. Les fidèles du christianisme, également, attendent un prophète.
Qu’est-ce qui différencie l’association Ahmadiyya de l’idéologie islamiste ?
Les musulmans eux aussi attendent un réformateur, un prophète après le prophète Mahomet. Nous, les musulmans Ahmadiyya, nous estimons que c’est la même personne qui est attendue par toutes les religions. Ce réformateur entend mettre toutes les religions ensemble, que ça soit le judaïsme, le christianisme, les musulmans, l’hindouisme et autres. Donc, notre fondateur, quand il arrive, il nous demande de travailler dans la dynamique Ahmadiyya en commençant par présenter les religions musulmanes authentiques. Pour lui, la guerre sainte dont nous parlons n’est pas ce que pensent certains. La guerre sainte, c’est une guerre imposée en ce sens qu’il fallait se défendre au lieu d’être offensif et d’attaquer les gens. Le combat qu’il a mené, lui, ce sont des guerres défensives. A Ahmadiyya, nous disons qu’il faut être bon pour la société, il faut être bon pour les citoyens. Donc, pour notre fondateur, lorsqu’on parle de guerre sainte, il s’agit de réformer soi-même, se débarrasser de son ego. Cependant, certains musulmans estiment qu’Ahmadiyya a orienté la loi islamique. Aussi, d’autres disent-ils qu’un autre réformateur reviendra. Mais chez nous, à Ahmadiyya, c’est notre fondateur qui est le réformateur. Voilà donc la petite différence que nous avons avec les autres musulmans et les autres religieux.
D’où est partie l’idée de cette association?
Notre fondateur s’appelle Hadrat Mirza Ghulam Ahmad. Il est né dans un petit village dénommé Cadian en Inde. C’est pour ça qu’on parle des ‘’Cardianis’’ pour signifier qu’Ahmadiyya a commencé dans un petit village. En ce temps-là, il n’y avait même pas de route pour aller dans ce village. C’est en 1928 que les rails ont pris par ce village. Ahmadiyya a été créée le 23 mars 1889 et a véritablement commencé par œuvrer en 1891 pour assister les communautés. En son temps, le fondateur s’est proclamé réformateur. Qu’il est venu pour réformer le monde. Donc, il lisait des serments de fidélité pour purifier les gens. C’est dans les années 1890 qu’il a proclamé être le messie qui est revenu, pour vulgariser les enseignements du Christ. En 1891, il annonce qu’il est le remplaçant du prophète Mahomet. En cette période, il était également persécuté. Il est décédé en 1908, il s’en est suivi quatre successions. Actuellement, c’est le 5e Khalif qui dirige la communauté Ahmadiyya dans le monde. Aujourd’hui, Ahmadiyya est présent dans 213 pays du monde. Au Ghana et au Nigeria, nous avons déjà célébré nos 100 ans, même en Sierra Leone. Nous avons commencé en Inde qui a été colonisée par les Anglais. C’est depuis 1914 que nous sommes là-bas. La toute première mosquée de Londres, c’est Ahmadiyya qui l’a construite en 1924.
Vous intervenez dans 213 pays, mais comment mobilisez-vous le financement ?
Concernant le financement, c’est l’association qui s’autofinance. Si nous avons chacun 25 F Cfa et que nous sommes sincères pour travailler ensemble, nous ferons quelque chose de potable. Chaque membre de la communauté Ahmadiyya contribue à hauteur de 1/16 de son revenu mensuel. Et, il y a des membres qui sont testateurs et qui donnent la dîme comme moi. Chaque mois, l’argent que je perçois de ma famille, de la communauté, je donne 1/10, de même que mon épouse. Tous les membres de la communauté Ahmadiyya contribuent. Nous avons plusieurs contributions. Il y a une contribution pour le développement, c’est-à-dire qu’il faut contribuer pour aider l’humanité. L’idée émane d’une Ong créée en 1916 en Angleterre et dénommée Humanity first. Elle fonctionne de telle sorte que les pays développés prennent en charge les pays sous-développés. Par exemple, au Bénin, nous sommes sous l’Allemagne. Il y a des projets que nous réalisons sur fonds propres, mais il y a d’autres projets qui nous dépassent et nous faisons appel aux partenaires européens tels que l’Allemagne. C’est le cas d’un projet de réhabilitation de 200 forages et de construction de 50 nouveaux. Le ministre d’Etat a envoyé la lettre et le Khalif a marqué son accord. Les membres de l’association s’investissent pour le développement de la communauté en mettant également leur savoir-faire professionnel à son service. Par exemple, nous avons des médecins étrangers qui, au cours de leurs congés, viennent volontairement pour travailler dans nos hôpitaux. Nous avons également des projets de réhabilitation et de construction de forages dénommés International association of amhadi architects and engineers (Iaaae) qui utilisent des ingénieurs étrangers qui viennent pendant leurs congés travailler en Afrique. Voilà le fonctionnement de Ahmadiyya qui n’est pas fondé sur l’argent, mais plutôt sur les hommes. Aujourd’hui, au Burkina Faso, un grand hôpital est en construction par des membres anglais d’un âge donné pour des opérations chirurgicales de réimplantation d’organes. Le Bénin devrait également en bénéficier, mais l’indisponibilité de terrain nous bloque pour le moment. Nous avons demandé plusieurs fois aux autorités de nous octroyer un terrain pour une construction d’envergure mais en vain. Mais nous ne désespérons pas.
Propos recueillis par Babylas ATINKPAHOUN