Issue
Alif #02
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-
Côte d'Ivoire
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- Articles de journaux (1445 items)
- Titre
- Alif #02
- Editeur
- Alif
- Date
- mai 1992
- numéro
- 2
- Résumé
- Mensuel islamique d’informations et de formation
- nombre de pages
- 12
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0001372
- contenu
-
ALI MENSUEL ISLAMIQUE
MINISTÈRE d'Informations
20 BP 575 Abidjan 20
Tel. 37-20-90
Directeur de Publication
MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR
DIRECTION DES ARCHIVES NATIONALES
Dépôt Légal 36238
MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR
RÉGIE DU V
121 + PV 126 ABIDJAN
No POT LÉGAL ABIDJAN du 04-05-12
Alif Mensuel islamique d'informations et de formation
"O vous qui avez cru ! Craignez Dieu et soyez avec les véridiques" (s. 9-v. 119).
"Qu'à partir de vous se forme une nation appelant au bien" (s. 5-v. 2)
LA POLITIQUE
MAI 1992
ZOUL KAADA 1412
QUI DOIT PARLER AU NOM DES MUSULMANS ?
PLACE DU PÈLERINAGE À LA MECQUE : Constat d'un échec
ÉDITORIAL
ALIF INFORMATION ET OBJECTIVITÉ
Par KHONET IDRISS
L'accueil globalement chaleureux que nos coreligionnaires et, au-delà, bon nombre de nos compatriotes ont réservé à "ALIF", est plus qu'encourageant pour la jeune équipe que nous formons. Cela constitue certes un motif de satisfaction, mais également, le considérons-nous comme un sérieux défi. Que chacune et Chacun en soit remercié. Oui, un défi (que par la grâce de Dieu nous entendons relever), dans le sens où nous partions avec un faisceau de postulats qu'il devenait important de "tester" et que nous devions confronter absolument avec la "réalité du terrain", la seule qui véritablement sera notre boussole ou notre baromètre : cette réalité, c'est celle des aspirations profondes de nos frères musulmans à vivre pleinement leur foi, dans la paix et le respect de la différence ; cette réalité, c'est aussi la ferme conviction que nous avons de faire partie de cette "communauté surgie pour les hommes, qui ordonne le bien et interdit le blâmable, et qui croit en Dieu", un Dieu unique, clément et miséricordieux, et qu'en conséquence nous serions compris par les gens de cœur et d'intelligence. Quels sont donc ces postulats ? D'abord qu'il existe une volonté, chez nos frères et sœurs, d'affirmation de leur personnalité de musulman(es) façonnée par une conception métaphysique et philosophique totalement. inspirée de la Parole révélée et de la sunnah. Qu'ensuite, une large frange de notre jeunesse est déterminée à ne laisser subsister aucune entrave à cette expression pleine et entière ; une large frange qui est prête à parler, sans auto-censure, de ses doutes, de ses espoirs, de ses certitudes quand elle les conçoit clairement, sincèrement et profondément. Surtout en ces temps de confession et d'amalgame de toute nature ! S'il y a une ligne à rechercher dans notre action, c'est bien de cela qu'il s'agira. Il faudra compter avec cette nouvelle donnée. Notre démarche se veut sereine mais déterminée. Nous savons pouvoir compter sur le soutien ferme et confiant de toutes et de tous pour ensemble ouvrir des perspectives plus fécondes au bénéfice de la Foi que nous partageons en commun, Inch Allah ! Que Dieu nous guide ! N désormais dans des milliers d'esprits, et jettant le discrédit sur une communauté qui, à bien des occasions, a fait preuve de générosité pour la Nation, preuve d'intégrité, preuve de Force morale, preuve de tolérance, etc. Est-il besoin de rappeler que : LA COMMUNAUTE MUSULMANE A CONTRIBUE A LA FORMATION DE BIENS DE CADRES DANS LES GRANDES VILLES DU PAYS OU ELLE OFFRAIT SANS DISTINCTION DE RACE, DE RELIGION OU D'ETHNIE, LE GITE ET LE COUVERT ? Cette même communauté a été également présente sur toute la ligne pendant la lutte pour l'acquisition de la liberté et l'indépendance de ce pays : ni partielle, ni partiale, tels doivent être les critères de l'objectivité nécessaire à toute information émise par les médias. En est-il toujours ainsi ?
Depuis toujours, les expressions "MUSULMANS" et "DIOULAS" lues ou entendues sont trop souvent accompagnées des mots "marabouts", "mendiants", "commerçants" ou "étrangers" ou "intolérance" chez l'auditeur ou le lecteur un peu distrait - ne le sommes-nous pas tous à certains moments ? Cette juxtaposition devient facilement une association indissoluble, voire une énumération de deux phénomènes dont l'un est la cause de l'autre. Et l'on glisse imperceptiblement vers les préjugés du genre : "les musulmans sont les dioulas". Elle a été aux côtés des communautés sœurs pour célébrer ou "les musulmans sont des commerçants" à l'économie ivoirienne (transport, commerce, agriculture...) ; - "les musulmans sont des mendiants". DIEU, gloire et pureté à Lui, a imposé sur les biens des riches de quoi nourrir les pauvres. Un pauvre n'a donc faim qu'à cause de la jouissance d'un riche et DIEU exalté leur en demandera compte. La totale objectivité devait obliger les médias à rappeler, chaque jour que l'occasion est donnée, le dynamisme de cette communauté éternels assistés. IMAM ALI à s'organiser malgré la part maigre qui lui a été faite après l'indépendance et pendant les périodes de vaches grasses et la dignité avec laquelle elle a su faire son chemin en s'abstenant de se lamenter. Et que sais-je encore ? Nulle intention malveillante. (peut-être !) dans l'esprit du présentateur ou du journaliste et pourtant l'effet pervers est là, ancré. AIME POUR LES AUTRES CE QUE TU AIMERAIS POUR TOI-MÊME ET TU SERAS CROYANT.
SOMMAIRE
LA POLITIQUE DANS L'ISLAM : SOFA ..... P 3 Quelle place ?... NOUVELLE CROISADE CONTRE L'ISLAM (suite)............. ...... 4
ALIF
SECRÉTAIRES DE RÉDACTION
WATTARA Adams
DOSSAUD Dawda
RÉDACTION
KHONET Drissah
QUATTARA Issouf F
QUATA N'dri
Abdul Wahab TOURE
Yacouba MEITE
Mory CARAMOKO
Ibrahim KONE
Malik WATTARA Adams
DIALLO MAMADOU
COMPOSITION ET MAQUETTE
WATTARA Adams
IMPRESSION
Imprimerie Reprographie
03 BP 1233 Abidjan 03
Tel 37-03-28
Mensuel islamique d'informations et de formation
20 BP 575 Abidjan 20
Tél. : 37-20-90
Siège Cité Fairmont No 14
DIRECTEUR DE PUBLICATION
QUATTARA Issouf
RÉDACTEUR EN CHEF
KHONET Drissa
QUI DOIT PARLER au nom des musulmans ? 6
PÈLERINAGE À LA MECQUE :
- Constat d'un échec.................. 8
- Comment en libéraliser l'organisation ?......... ?... 10
DÉPÔT LÉGAL
DOSSAUD Dawda
N° 2789 du 20-3-92 1992 / Page 2
ALIF / PARTICIPATION RESPONSABLE !
AUTRE QUELLE PLACE POUR LA POLITIQUE DANS L'ISLAM ?
L' "CONSULTE-LES DANS TOUTE DECISION" (sourate 3, verset 159)
QUATTARA ISSOUF
L'Islam est une religion multidimensionnelle. Il n'est pas basé seulement sur un certain nombre de croyances et de principes spirituels et moraux ; il ne tient pas seulement compte de problèmes matériels et des questions de bien-être, mais il s'étend surtout sur toutes les dimensions de la vie spirituelle et matérielle de ce bas-monde et de l'au-delà, enfin, sur tout ce qui touche de près ou de loin à l'homme du point de vue individuel et/ou social.
Mais on a voulu faire admettre à quel point la liberté de penser donne l'envie d'avoir une volonté, de s'unir et de se ressembler. Alors les idées ont été maîtrisées pour pouvoir disposer des hommes. Ceux qui ont une tendance culturelle et ont essayé de conserver leur indépendance dans la dualité, à savoir qu'ils sont séduits par des miettes de la... Culture occidentale imposée, et veulent avoir leurs propres tribunaux et leurs propres juges. "LEURS DÉCISIONS NAISSENT DE LEUR CONSULTATION MUTUELLE" (S. 42, verset 38). Lors de son élection (nous disons bien élection), le calife Abou Bakr (que Dieu soit satisfait de lui) a dit ceci : COMPARAISON un contrat passé entre gouvernant et gouvernés. En général, ce sont les personnages les plus représentatifs du peuple qui prêtent serment. Selon le Prophète, le chef d'État musulman n'est pas au-dessus de la loi. La conception occidentale de la politique se fonde sur le pouvoir de la masse, c'est-à-dire que les prérogatives de juger et d'édicter les ordres sont dans la République le monopole exclusif de la masse qui tient les rênes du pouvoir, décrète les lois, met en exécution toutes les législations qu'elle propose. Le but d'un tel gouvernement se limite donc, dans les meilleures conditions, à s'attirer la sympathie de l'ensemble des citoyens qui constituent l'État ou le pays. Par contre, en Islam, le pouvoir n'appartient qu'à Dieu seul. C'est Lui qui détient le suprême droit de décréter la Loi et la législation pour ses créatures qui y sont soumises TOUTES, sans immunité pour certains, faveurs ou protections dues aux relations ou à l'appartenance politique pour d'autres. L'Islam est très explicite en matière de politique et de Démocratie. Le Coran exclut par exemple une monarchie de droit divin et une théocratie au sens occidental du terme ; Il n'existe pas en Islam de sacerdoce et d'Église, habilités à parler et à commander au nom de Dieu. "On vient de me choisir à votre tête et je ne suis pas le meilleur d'entre vous ; Si j'agis bien, aidez-moi. Si j'agis mal, redressez-moi. Obéissez-moi tant que j'obéirai à Dieu et à son Prophète. Si je leur désobéis, je n'ai aucun droit à votre obéissance..." De ces quelques lignes, il résulte les observations suivantes : - La consultation est un préalable important à toute prise de décision chez les musulmans - Les élections ne sont pas un phénomène étranger à L'Islam - La MODESTIE doit être une qualité fondamentale du Chef. Le Chef exige la désobéissance des administrés au cas où lui-même viendrait à enfreindre la Loi. L'Islam exige le respect des droits de l'homme en général et des non-musulmans en particulier. L'Islam cherche à établir une communauté juste au service de l'humanité. Il est du devoir de chaque croyant de faire un effort constant pour répandre le bien et interdire le mal.
Et Allah nous juge selon nos intentions et nos actes. Aux peuples musulmans, cela est en même temps lié à la pensée ran, à la sourate 16 verset 90. La religion, c'est (ou ce n'est que) la pureté des intentions, la sincérité des pensées et l'honnêteté, et que la politique signifie tromperie, duperie, fourberie et escroquerie. De ce fait, on a soutenu qu'il n'existe aucune relation entre Islam et Politique.
Durant de longues années, on a peiné pour faire croire aux peuples musulmans que si certains disent que la politique et la religion ne sont pas dissociables, c'est parce que... qu'ils ont eu l'intention de faire de la religion l'instrument de leurs projets personnels. Les tyrans, les hommes au pouvoir voulaient que les croyants ne s'occupent que de leurs problèmes et soucis personnels sans manifester le moindre intérêt pour les affaires communes ; celles-ci doivent rester un domaine réservé aux despotes. Tandis que la religiosité des musulmans n'était tolérée que parce qu'elle ne représentait pas de danger pour le pouvoir, ne se limitant de ce fait qu'à l'exercice du culte dans un cadre strictement individuel. Par contre, la réflexion fut censurée et les "penseurs" condamnés au silence. Nous dit : islamique volontairement et librement acceptée. "Dieu ordonne la justice, la bienfaisance et l'assistance aux proches. Il défend les actes im-
LES PROBLÈMES POLITIQUES
VENDREDI 1er MAI 1992, À LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE, GRANDE CONFÉRENCE
L'Islam s'intéresse énormément aux problèmes politiques qui comprennent en grande partie des problèmes sociaux. Les sociologues ont eu peur de L'Islam. Cette situation procède de la dimension des problèmes politiques vus sous l'angle de la religion. La politique sans une base faite de la substance spirituelle de l'Islam, comprenant la piété, la vertu, la prière, le jeûne, la formation et la perfection de soi-même, est un tonneau vide et ne peut être acceptée par les musulmans.
D'autre part, l'Islam éloigné de la politique ne joue pas totalement son rôle. La politique n'est rien d'autre que la gestion des affaires de l'État, gestion qui est faite par et pour les hommes ! L'Islam est venu parfaire les hommes, les guider sur le droit chemin, le chemin de la justice, de la tolérance, de la recherche du bien-être d'ici-bas et de l'au-delà, et ce au profit de tout le peuple et non d'une minorité.
Comment demander à un tel système de rester loin des gestionnaires de l'État et de leur gestion ! La forme extérieure du gouvernement n'a aucune importance dans l'Islam. La base de l'organisation étatique est aussi.
AVEC LHARBI KECHAT, Imam de la Mosquée de Paris. Thème : ISLAM
LAICITE
Les actes réprouvés ainsi que de violer les droits des autres. Il vous sermonne, peut-être vous souviendrez-vous ? "À bon entendeur (les pseudo et tout récents défenseurs des droits de l'homme et qui de surcroît traitent l'Islam de...), salut ! La loi régit donc tout le monde, quelle que soit la classe, la région, la richesse, etc. Le Coran a ordonné que les habitants non musulmans d'un État islamique aient une autonomie judiciaire, c'est-à-dire qu'ils doivent...
LA DEMOCRATIE
"VOUS ÊTES DEPUIS TOUJOURS, LA MEILLEURE NATION MEILLEURE SUSCITEE AUX HUMAINS : VOUS ORDONNEZ LES BONS USAGES, VOUS PROSCRIVEZ CE QUI EST REPROUVÉ ET VOUS CROYEZ EN DIEU" (Coran, sourate 3, verset 110)
La démocratie est directe ou elle n'en est pas une. Aux sceptiques musulmans qui veulent qu'on obéisse aveuglément aux chefs quand bien même ils seraient en porte-à-faux avec les principes élémentaires de la vie, nous disons que l'Islam n'est une religion de complaisance ! Dieu en effet dit... ceci au Saint Prophète lui-même, à tous les dirigeants : Partout où un mouvement islamique pur, authentique et original a vu le jour, les ennemis de l'islam se sont concertés pour le dénaturer, le détourner de son cours ou pour le briser. L'exemple de la révolution iranienne est édifiant à cet effet. Aucune critique n'est possible et seul le sultan ou le chef a le droit de réfléchir et de dicter la voie à suivre.
Les tyrans et les hommes au pouvoir / Page 3 1992 ALIF / CAUSE PERDUE ! O PROPHÈTE ! FAIS LA GUERRE AUX MÉCRÉANTS ET AUX HYPOCRITES, ET SOIS SÉVÈRE AVEC EUX. L'ACCENTUE LA DIVISION. Comme nous l'avons vu, la division des musulmans a toujours été l'arme de choix de la mécréance internationale dans sa croisade contre l'islam. Au nom du nationalisme ou de fausses croyances, elle a maintes fois allumé des conflits fratricides entre musulmans. L'objectif pour elle est de retarder l'unification de la Umma. Les récents événements du golfe ne font pas exception à la règle. D'un côté, au nom de la défense. De son opulence contre toute jalousie, tous les moyens sont légitimés, de l'autre, au nom du panarabisme, tous les excès sont défendus. Toute occasion est ainsi bonne pour enfoncer le clou davantage. Le Hedjaz est occupé, on préfère parler de solution arabe et non islamique. Toute voie islamique authentique est ainsi systématiquement étouffée, surtout lorsqu'elle tend vers l'unification de la Umma et le respect de la quintessence du Message. Des slogans de service sont lancés sur toutes les ondes pour défendre l'indéfendable et justifier l'injustifiable, la présence des armées de la mécréance internationale dans le Hedjaz.
Un des corollaires de cette division accentuée de la Umma a été sans doute la paralysie de la ligue arabe, bien que celle-ci n'ait rien d'islamique. S'il y a un cauchemar qui tient en éveil l'Occident, c'est bien celui de l'unité de la Umma. Pour s'en convaincre, il suffit de voir comment la position de l'Iran dans ce problème du Golfe Persique est faussement interprétée, voire occultée. Presse internationale
En effet, l'Iran qui a condamné avec l'extrême rigueur l'invasion du Koweït, refuse de prêter main forte à la mécréance internationale pour affamer le peuple musulman d'Irak et appelle à la guerre sainte pour le déguerpissement des armées des croisés du Hedjaz, tout cela conformément à la Charia ! Faute de ne trouver de concurrent sur ce terrain, l'Iran risque de renforcer dans le cœur des musulmans sa position de porte-drapeau de l'islam authentique. On comprend alors toute la gêne des canaux d'information du Taghout devant les réactions de la République islamique en Iran.
L'Occident, désemparé, s'engage résolument dans la voie. Le seul obstacle à l'exportation de la torture, mais on n'en souffle aucun mot. Certes, nous savons par le passé que les rares allusions faites par la presse dite internationale, totalement inféodée au sionisme, étaient essentiellement destinées à anesthésier l'opinion mondiale et l'obliger ainsi à accepter, voire légitimer ses crimes, mais quand même... Ce point de vue est clair : si aujourd'hui un tel bluff ne s'avère même plus nécessaire, c'est que les précurseurs de l'Afrique du Golfe Persique doivent avoir misé gros, que celle-ci sans doute serait très salutaire à Israël. Après la fin de la dite guerre froide, il était quand même nécessaire de tester l'autorité du Taghout sur ses sujets.
L'armée américaine dans le Golfe comptait au moins 11 % de femmes, sans compter ses prostituées, ses strip-teaseuses, ses stocks. Mais, avec ce test d'autorité concluant, il y a fort à parier que le communisme a vécu et on inaugure une nouvelle ère de colonialisme sans voile.
Bravant les convictions de leurs peuples, ces États-marionnettes ont répondu promptement à l'appel du Taghout pour l'occupation, la profanation et le contrôle du territoire sacré de l'Islam. Jamais le Taghout n'avait eu son appel aussi entendu, son ordre aussi exécuté et ses crimes aussi légitimés. d'alcool et sa musique perverse ; tout cela au nom du maintien du moral des GI's. Curieusement, tout ceci n'entraîne aucune protestation de la part de ces États dits musulmans. Au contraire, ceux-ci embouchent les trompettes de leurs maîtres pour justifier tous ces crimes. Si l'événement du Golfe Persique avait été planifié par le Taghout pour tester l'efficacité de l'arme alimentaire sur celle de l'atome pour asseoir son autorité, alors on peut affirmer que le but est largement atteint. Si hier, pour réunir sous ses ailes ses poussins, la poule imitait le traitement du chacal, aujourd'hui il lui suffit de cacher le grain. Désormais, les dites coupes dans les budgets militaires ou l'annulation de certains projets d'armement en sont des signes révélateurs. Une crise majeure au Golfe est pour ces marchands de canons une aubaine inespérée. Les choses ne se sont pas fait attendre. En moins de deux mois, l'Arabie Saoudite a battu tous les records d'achat d'armes. Dans le même moment, toutes ces marionnettes. appelées à la profanation des lieux saints et à la défense des sources d'énergie de l'Occident auront leur quote-part bien sûr. Bref, un bon pactole pour l'industrie de mort du Taghout.
À la question, pourquoi celui-ci ne peut plus se contenter des conflits localisés qu'il ne cesse d'allumer par-ci par-là, la réponse est fort évidente. Les marionnettes solvables, la crise aidant, se font de plus en plus rares. En outre, avec la fin de la dite guerre froide, se rétrécit la
L'AFFAIRE DU GOLFE PERSIQUE : UNE AUBAINE POUR LES MARCHANDS DE CANON
Ce chapitre et le précédent pourraient être regroupés sous la même rubrique des conséquences de la fin de la dite guerre froide. En effet, mise en haleine sous la menace de la destruction nucléaire, un des objectifs de la guerre froide était d'obliger les États du Tiers Monde, surtout à pétro-dollars, à se surmener au grand bonheur de l'industrie militaire du Taghout. Avec la réunification des deux camps de la mécréance internationale (ou fin de la guerre froide), S'est opérée une chute vertigineuse des exportations d'armes. Ainsi, aux États-Unis comme en Europe, des usines étaient menacées de faillite avec tout ce que cela pourrait entraîner comme troubles. Saddam Hussein a bien senti le coup, aussi dans sa quête de s'allier l'opinion islamique, implique-t-il Israël qui devient ainsi une cible prioritaire. On sait qu'avant le 2 août, le sujet d'actualité avait deux titres principaux : l'Intifada et la répression dans les territoires occupés (par Israël) d'une part et l'immigration massive des juifs des pays de l'Est vers Israël avec tout ce que cela comporte d'expropriation et de génocide. Tout se passe comme si cette crise avait été créée de toute pièce pour permettre à Israël de faire le "ménage" en toute quiétude... Certes, avec le réflexe stratégique de Saddam, celle-ci risque d'être de courte durée (et elle le fut), mais l'inimaginable s'est tout de même produit.
TEST D'AUTORITÉ PLUS QUE CONCLUANT DE L'OCCIDENT SUR SES MARIONNETTES Avec l'échec Du communisme, disparaît le filet idéologique du Taghout au profit de l'économique. Si hier, grâce à un jeu cynique de terrorisme nucléaire, les Nations du monde étaient tenues en discipline sous ses deux ailes occidentale et orientale, aujourd'hui le chantage alimentaire semble de plus en plus privilégié. Les instruments de cette nouvelle stratégie : la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International et les marionnettes de gouvernants chargés de livrer leurs pays à ces deux instances.
LA MISE EN SOURDINE DE L'OCCUPATION DE LA PALESTINE
Depuis le déclenchement des événements du 02 août, tout se passe comme si le problème d'Israël avait disparu. Du coup, Israël continue à massacrer, à spolier. La guerre terminée, et après ?
DIEU N'EST PAS DANS UN BUNKER
Que Saddam soit marionnette-rebelle ou fidèle, cela ne change rien au diagnostic. Cependant, il appartient à tout un chacun d'en retenir plus que par le passé ces utiles leçons-ci. L'O.N.U. n'est... Qu'un minable instrument de la politique occidentale - Tous les pays musulmans à l'exception de l'Iran sont confiés à des marionnettes du Taghout. L'impérialisme naguère bipolaire est désormais monolithique. - Salman Rushdie et les événements sanglants de ces derniers pèlerinages à la Mecque procèdent d'un même processus : l'Occident, désemparé de son échec idéologique, s'engage résolument dans la voie de l'agression pour combattre l'islam. - Les Ulémas jouissant de la bienveillance des médias du Taghout ne sont que des hypocrites pour qui l'on forme une bonne image aux yeux des musulmans. Cet événement du Golfe Persique leur a ainsi donné l'occasion de se démasquer en essayant de justifier l'injustifiable, la présence des armées des croisés dans le Hedjaz. Pour l'Islam, les laïcs, les capitalistes, les socialistes, les communistes et leurs dérivés appartiennent tous au même camp de la mécréance.
OU MONDE ISLAMIQUE DE SON ÉCHEC IDÉOLOGIQUE " O DE L'AGRESSION CONTRE L'ISLAM, ATION DE SES PERVERSIONS ! I'Irak est devenu le plus endetté des pays du Tiers-Monde, on parle de plus de 70 milliards de dollars ! Quant à son économie largement tributaire de ses maîtres extérieurs, elle se trouve dans un état de délabrement total. Les médias du Taghout le présentent comme un cas d'indigence et le somment de payer ce qui lui était donné pour faire la sale besogne (essayer de tordre le cou à la République Islamique d'Iran). Les valets invités naguère pour épauler l'Irak dans sa mission, sont excités aujourd'hui pour réclamer leur "du". Dans cette campagne, les deux plus fidèles porte-voix sont comme hier l'Arabie Saoudite et le Koweït. On peut donc imaginer que meurtri, piégé, trompé et désabusé, Saddam a retrouvé un sursaut d'orgueil pour faire un bras d'honneur à ses maîtres ingrats. Cela expliquerait largement la capitulation différée qu'il vient de signer devant la République Islamique en Iran, assortie d'un méa culpa que digère mal la presse dite internationale. Cependant, force est de re- R même depuis la profanation de La sainte mosquée par des gendarmes français en 1979. Pour la mécréance internationale, une république islamique au Hedjaz lui serait fatale. Le Taghout, conscient qu'il a été aveuglé par sa haine pour l'Islam, prend conscience qu'il a surarmé un pays à population musulmane. Son sort, lié à celui d'Israël, lui dicte l'urgence de détruire cette formidable machine de guerre irakienne. Surtout si l'avenir, ou plutôt la relève de Saddam, est incertain... alors on l'attire dans un guet-apens, comptant dans de femmes, sans prostituées, avec de l'alcool... guerre contre l'Islam en Iran.
Deuxièmement, pour avoir violé la souveraineté d'un État tiers. Troisièmement, pour avoir donné prétexte au Taghout de contrôler directement le périmètre sacré, même si ce contrôle était déjà réel à travers la dynastie décadente des Al Saoud. Liste des clients du monde industriel... Ainsi donc, nous venons de voir les résultats que la mécréance internationale tire de cet événement du Golfe, du coup, se trouve relayé au second plan les. mobiles de Saddam Hussein. Bien sûr, ceux-ci ne manquent pas d'intérêt, mais il y a le risque de s'y attarder pour laisser échapper l'essentiel : l'occupation du centre de la Ummah par l'armée des croisés. Tel a été le souci qui a orienté notre démarche ici. Cependant, et pour satisfaire un certain goût de spéculation, essayons aussi de répondre à la question : pourquoi Saddam a-t-il fait ceci ? Mais tout de suite, et pour lever toute équivoque, celui-ci est triplement coupable. Premièrement, pour avoir servi d'instrument de la mé- HYPOTHESES.
L'étau se resserrant de plus en plus sur Israël, le Taghout a décidé de sacrifier un "petit" mais fidèle serviteur pour dévier les canons arabes d'Israël et les pointer entre eux. Donc, la question subsidiaire est de se demander : Saddam a-t-il agi en marionnette fidèle ou en rebelle ?
1°) Saddam en marionnette fidèle. En effet, il est possible que Saddam, digne héritier de Yazid comme on l'a dit, ou pour contrer la Révolution Islamique en Iran, soit utilisé pour ces... Objectifs - contrôle direct du Hedjaz par le Taghout pour sauver la monarchie décadente des Al Saoud de plus en plus volatile. Le Sublime Coran ne dit-il pas : "Ceux qui ne jugent pas d'après ce que Dieu a fait descendre, les voilà les mécréants."
Aussi, si nous avions un message à l'endroit de nos frères musulmans, c'est de leur rappeler que la victoire finale sera du côté des vrais croyants. On sait que quelques jours après le début de son agression contre la République Islamique en Iran, Saddam a pleuré de déception à la télévision irakienne. Son Taghout mandataire lui promit une victoire rapide et facile. Certes, pour lui retarder le naufrage, ses maîtres lui ont donné toute sorte d'armes. Mais comme le Satan ne paie qu'en monnaie de singe, après le cessez-le-feu, d'une part il devrait affronter ses propres armes et de l'autre, il souffrirait du... Cauchemar de voir un jour Israël s'allier à Tiran dans son combat contre la mécréance internationale. Alors même à la promesse de si cette hypothèse était la bonne, on ne tardera pas à le voir s'adonner à toutes les bassesses et à toutes les pitreries pour maintenir Saddam Hussein dans son camp. Dans ce feu, le Koweït risque de ne pas peser lourd dans les mécréances internationales, dans sa part par le peuple musulman. Cela serait alors la phase ultime d'un processus qui a entraîné ces génocides pendant tous ces pèlerinages depuis 1987 et peut-être éternel.
La puissance des armes de la mécréance internationale n'est qu'une simple tentation du diable, qu'elle ne nous détourne donc pas du vrai ennemi de Dieu. Pointons nos armes vers le Taghout dont l'éradication sur terre tarira la source d'où ont jailli Saddam Hussein et consorts.
Pour l'heure donc, l'invasion du Koweït par l'Irak, en dehors de son caractère criminel vis-à-vis de la Charia, ne fait que l'affaire du Taghout, occupation du Hedjaz, occultation du... problème d'Israël, division de la Umma, profanation des lieux saints de l'islam, renforcement de l'autorité de l'Occident sur ses valets de la sous-région, occasion et prétexte pour détruire le potentiel militaire de l'Irak qui représente un danger aux yeux d'Israël, etc... Tout se passe comme s'il s'agissait d'une nouvelle escalade dans la croisade de la mécréance internationale après son échec avec l'ARME DE QUE DIEU RAFFERMISSE NOS PAS SUR LE CHEMIN DE LA JIHAD ET IMMUNISE NOS CŒURS CONTRE LES SIRENES D'EGAREMENT DU SATAN, AMIN ! BABOU Une guerre qui a fait d'innombrables victimes !
ALIF / / Page 5 1992 DISCERNEMENT "Mgr YAGO est ingrat, YAGO est jaloux... , Il est ambitieux... " Tels sont les propos tenus par certaines personnes dites musulmanes à l'endroit du Cardinal pour la simple raison qu'il a osé dire haut ce que certains de ses coreligionnaires et même certains Ivoiriens pensaient tout bas. Toutes ces diatribes ont été condamnées par des voix qui se sont levées aussi bien dans le camp. des chrétiens que chez les musulmans individuellement pris, cela s'entend. Le respect des autres commence par le respect de soi-même. Est-ce que des individus se réclamant d'une religion donnée peuvent entraîner les autres membres de leur communauté vers un cul-de-sac ? On a tôt fait de voir dans le comportement de certains de ces individus celui de toute la communauté musulmane de Côte d'Ivoire. Certains journaux de la place ont réclamé à cor et à cri des répliques ou des interventions des musulmans pour condamner ces personnes incriminées. Ils ont même assimilé le silence des musulmans à une sorte de complicité. Qui doit parler au nom de la communauté musulmane (selon les principes de l'Islam) ? À notre connaissance, nous ne pensons pas qu'il ait posé un acte malencontreux à l'égard du cardinal, qui puisse créer une opposition musulmans-chrétiens. Donc, évitons de faire plaisir à des personnes en mal de sensation et de publicité. Dans l'histoire du monde en général et de celle de la Côte d'Ivoire, il y a Eu des individus qui ont versé dans l'excès sans que leurs communautés religieuses ne soient incriminées. MAXAU NOM DE CHOISIS D'ÊTRE VAINCU ALORS QUE TU ES JUSTE RESPONSABLE DE SES ACTES, des actes qu'il pose. Allah dit à cet effet dans la sourate 53 verset 38 que "Nul ne sera chargé du fardeau d'un autre". Donc, un acte posé par un individu, fut-il musulman, ne peut pas éclabousser les autres musulmans. Et Dieu poursuit pour dire dans la sourate 99 verset 7 et 8 : L'AMALGAME. Évitons les amalgames. Ce que nous reprochons aux uns, évitons de le plaquer à d'autres. Ce schéma est simple. On a tout de suite dit qu'il s'agit d'une guerre de religions. C'est devenu après une querelle entre Chrétiens et Musulmans au sein d'un Parti donné. Cette attitude est dangereuse en ce qu'elle peut être source de division des Ivoiriens et de conflit. Évitons de tomber dans. Ce jeu cynique, car personne n'y gagne, bien au contraire.
RECONCILIER DANS LA VERITE
Le prophète a dit : "Donc quiconque fait un bien du poids d'un atome, le verra, et quiconque fait un mal du poids d'un atome, le verra." En clair, tous les actes que nous posons sont rétribués par Dieu selon leurs qualités. Dieu le démontrera plus tard en nous exhortant à plus d'efforts, d'épreuves, de discernement.
S'il y a des gens qui cherchent à entraîner la Côte d'Ivoire dans une guerre entre religions, voici ce qu'il dit : ne leur donnons pas cette occasion. Il ne faudrait pas que nous cherchions à imposer notre conscience à celle des autres. Les musulmans de Côte d'Ivoire savent raison garder même si certains croient que "Soyez véridiques, la vérité est avec la piété, ces deux qualités conduisant au paradis ; évitez le mensonge, il est avec la perversion, ces deux-là mènent à l'enfer."
Il faut que les croyants et les croyantes sachent qu'ils endossent une lourde responsabilité s'ils offensent sans motif ; Dieu ne dit-il pas... Dans le Saint Coran, les uns et les autres. Évitons le catastrophisme. On est toujours prêt à tirer à boulets rouges sur les autres et à crier au feu. Ce que nous-mêmes faisons, nous reprochons aux autres. Éviter la manipulation de l'information est très dangereux. Dieu sait combien de fois les musulmans de ce pays ont été frustrés et le sont encore. Mais ils n'en ont pas fait un drame.
Il le dit dans la sourate 5, verset 43 : "Si Dieu l'avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté ; mais Il a voulu vous éprouver par le don qu'Il vous a fait. Cherchez à vous surpasser les uns les autres dans les bonnes actions. Tous, vous retournerez à Lui."
LE CARDINAL YAGO
Précision de dernière heure
VENDREDI 1er MAI 1992, À L'HÔTEL DU GOLF
DÎNER-DÉBAT
"Dieu ne modifie rien en un peuple avant que celui-ci change ce qui est en lui." (sourate 13, verset 12) Les collectivités, les communautés et les nations porteront aussi, comme telles, leurs responsabilités. Cette responsabilité im- "Celui qui intercède dans une bonne action en a une part" (sourate 4, verset 85) ent on leur prête des intentions. L'organisation de la communauté musulmane depuis le prophète Muhammad (PSL) jusqu'à nos jours obéit à une tradition. Le prophète de l'Islam avait des principes que l'homme, en tant qu'individu aussi bien que membre d'une collectivité dont il est solidaire, devra rendre compte de toutes ses actions accomplies durant sa vie sur terre. Ainsi, les actes posés librement par un individu ne sauraient éclabousser une communauté. D'ailleurs, comment remplir les fonctions de chef religieux, politique, social, économique, judiciaire ? Ils les a remplis à merveille. Après le prophète, les califes ont assuré ces fonctions sans difficulté. Avec la disparition des califes, les Imaras ont pris le relais. Ils ont essayé, malgré des difficultés de l'environnement, de jouer pleinement leurs rôles. Ainsi, L'Imam est doté de la qualité de chef des croyants. À ce titre, il est le responsable spirituel, social, judiciaire, politique... Pour ce qui est de la Côte d'Ivoire, il y a le conseil des imams qui est habilité. "Appelle à la voie de ton Seigneur par la sagesse et la bonne parole et discute avec eux de la façon la plus douce" (sourate 16, verset 125).
Alors, il vous faut savoir que les musulmans de Côte d'Ivoire sont environ quatre millions et demi. Ce ne sont pas ces quelques personnes qui vont leur faire endosser des choses dont ils ne savent pas les tenants et aboutissants. Par ailleurs, l'Islam éclairera au sujet de vos divergences.
Nous devons cultiver entre nous la compréhension, la solidarité, la tolérance et les différences ! Dieu seul saura en dernier ressort récompenser.
ALIF / MAI 1992 / Page 6
TOLÉRANCE !
QUI PEUT PARLER AU NOM DES MUSULMANS ? reconnaît la futilité de quelqu'un à ce qu'il parle beaucoup sur des choses qui ne le concernent pas et à ce qu'il informe sur des choses à propos desquelles on ne l'a pas interrogé. Que n'a-t-on pas dit et entendu au cours de ces dernières semaines à propos de ce qu'il est convenu d'appeler aujourd'hui les affaires BALLA, DIABATE, BAKAYOKO ! Nous avons recueilli les avis de certains frères musulmans. Voici la teneur de leurs interventions.
IMAM ALI (les jardins des vertueux-Keshrid) : les personnes dites musulmanes est condamnable. Je demande à tous les frères musulmans de rester sereins et de faire l'effort d'être impartiaux. J'ai deux remarques à faire : Ceux qui prétendent parler au nom de l'Islam ne sont pas habilités à le faire. Il faut éviter d'emprunter le chemin de nos détracteurs. Notre préoccupation devrait être de trouver des réponses à un certain nombre de problèmes. Donc évitons l'amalgame pour construire notre pays...
OUSTAZ FOFANA ABOUBAKAR
OUSTAZ CISSE DJIGUIBA BINATE IBRAHIMA (L. I. P. C. I.)
Il faut dire que ceux qui veulent opposer les croyants ignorent le passé de ce pays. Il y a eu des situations pires que cet incident sans qu'on crie au scandale. Des musulmans ont supporté et supportent des dirigeants chrétiens de ce pays. Il y a des musulmans partout, dans tous les partis. Les religieux sont au-dessus des tendances partisanes. Lorsqu'il y a une situation de crise dans un pays, tout le monde est touché. Nous devons œuvrer pour la paix dans notre pays.
Les gens font le commerce des sentiments et des émotions sans qu'il y ait des problèmes de fond. Il faut garder la tête froide. Évitons de déplacer les problèmes (social, économique, politique...) qui interpellent tout le monde (Chrétiens, Musulmans). Essayons de trouver une issue heureuse à nos problèmes qui sont inhérents à la vie. Nous sommes passés d'un système de monopartisme à un système de multipartisme et cela ne peut se faire sans déranger les attitudes des uns et des autres : ce qui peut entraîner sou- vent des situations conflictuelles. Est-ce pour cela qu'il faut occulter les problèmes ? Évitons donc de faire l'amalgame et de transformer cet incident en querelles entre chrétiens et musulmans. Nous avons vécu longtemps ensemble dans ce pays, dans la tolérance et la paix. Nous, musulmans, refusons d'être des boucs-émissaires de qui que ce soit. D'ailleurs, toutes les oppositions en Afrique ne sont pas des situations qui relèvent des conflits interreligieux.
BAKARY GBANE (Professeur de lettres à Abidjan) Je suis choqué par l'analyse de certains journalistes à propos de cette affaire des BALLA et autres. Il faut souligner que ces frères dits musulmans ne représentent aucune entité islamique et que par conséquent, s'ils veulent parler, qu'ils le fassent en tant que citoyens membres de leurs partis, qu'ils parlent au nom de leurs partis. Par ailleurs, le Cardinal a dénoncé ce qui était dénonçable. Je suis aussi indigné par l'attitude des responsables de "Fraternité Matin" qui ont accepté de faire passer des... Propos aussi minés que ceux-là et qui sont de nature à troubler la paix ! Des religieux interviennent pour modérer, calmer les esprits et protéger le patrimoine commun ! Ils contribuent à une meilleure promotion des valeurs humaines.
"Je pense qu'il faut situer le débat dans son contexte politique, c'est-à-dire celui du multipartisme. Il y a des musulmans au PDCI, au FPI, à l'USD, au PIT, car une crise sociale aiguë n'épargnera personne. L'intérêt du pays est primordial. Les musulmans de ce pays ont des problèmes qui leur sont spécifiques : ABSENCE D'AMBASSADE D'ARABIE SAOUDITE DANS NOTRE PAYS, ETC... Serrons-nous les coudes pour gérer notre pays. L'intervention de certains frères musulmans ne peut pas engager les autres musulmans. Donc il faut éviter d'amener les croyants de ce pays dans une querelle qui n'est pas religieuse. Tout le monde doit agir pour que la démocratie s'installe réellement dans notre pays. Être démocrate ne veut pas dire être forcément dans un parti." Donné... Donc faisons l'effort d'éviter à notre pays des querelles inutiles car personne n'y gagne. Nous devons, Chrétiens et Musulmans, nous donner la main.
DOUMBIA ISSIAKA (COMMUNAUTÉ DE LA RIVIERA) Aucun individu, quel que soit son rang social, ne peut se lever pour parler au nom de la Umma (communauté musulmane). S'il le fait, il n'engage que sa responsabilité. Il est impensable, voire inadmissible, qu'un musulman puisse insulter un dignitaire d'une autre religion.
TRAORE MAMADOU (CADRE DE BANQUE À ABIDJAN) C'est dommage ! Il faut regretter ce qui est arrivé. Le comportement de ces...
Par O. I. ALIF / MAI 1992 / Page 7
PILIER N° 5
LE PÉLERINAGE SUR LES LIEUX SAINTS DE L'ISLAM : CONSTAT D'UN ÉCHEC
Comment en libéraliser l'organisation officielle ?
LE POIDS DU PÉLERINAGE
RAPPEL
Depuis plus de trente ans, les musulmans de notre pays, toutes nationalités confondues, s'acquittent bon an mal an de leurs devoirs religieux, dont le pèlerinage à la Mecque ainsi que sur les lieux saints (Médine, Jérusalem, le... Caire... Et déjà une dizaine d'années qu'ils sont chaque année plus du millier à partir, de toutes les couches sociales du pays : commerçants, cadres, paysans, religieux, employés, ils partent assujettis à une même infrastructure devenue, "au niveau de l'organisation", il faut le reconnaître, désuète et caduque. Cela malgré les efforts apparents des autorités et de leurs partenaires dans le milieu musulman.
En effet, devant cet important mouvement de populations, les autorités administratives et politiques ont tenté avec un succès mitigé de rendre ce voyage confortable : - Air Afrique, Egypt-Air, Ethiopian Airlines pour les compagnies aériennes ; - La Direction de l'Administration Territoriale ; - Certaines organisations musulmanes comme l'AMOP, le "Conseil Islamique".
Ce devoir religieux coûte à chaque pèlerin ou à sa famille en moyenne UN MILLION DE FRANCS (1.000.000 F CFA) répartis comme suit : - 360.000 F (billet aller-retour incluant les taxes saoudiennes sur le pèlerinage) (prix Air Afrique). Le capital pour les chèques pécules. Il s'agit d'une opération bancaire qui permet les mouvements des capitaux entre le pays d'origine et le pays destinataire, en vue de couvrir les dépenses du pèlerin pendant son séjour. Ce capital est situé à deux niveaux selon la bourse du pèlerin : soit 650 000 F, soit 450 000 F. Ainsi, sur ce fonds déposé à la défunte B.C.C. loué à l'époque à la B.C.E.A.O., trois chèques sont remis au pèlerin à Abidjan. Il aura son visa pour le pèlerinage au vu de ces chèques pécules ainsi que le carnet de vaccination à jour (pour les vaccins obligatoires) et du titre de transport. Les autorités saoudiennes passeront dans les capitales africaines ne disposant pas d'ambassade pour procéder à cette formalité. Les pèlerins en retard verront leurs documents acheminés par Air Afrique sur Dakar ou Niamey pour rattraper le visa saoudien. Trois chèques sont donc remis au pèlerin. Ces trois chèques lui permettront sur place de s'acquitter : 1- Des frais de transport à verser au syndicat des. Transporteurs saoudiens qui vont le transporter durant tout le séjour. En ce qui concerne les frais d'hébergement, il est bon de rappeler qu'il s'agit plutôt d'un prélèvement systématique sur les pécules (650 000 F / 450 000 F) affecté sur un compte bancaire géré par la Direction de l'Administration Territoriale qui se charge de régler la facture auprès des logeurs saoudiens à la fin du pèlerinage. Cela, après le décompte du nombre total des pèlerins ivoiriens. Un contrat entre les deux parties aurait été conclu.
Fatigués par les tracasseries du voyage, la mauvaise organisation et l'absence d'une représentation diplomatique pour notre pays, les pèlerins se donnent un repos mérité à leur arrivée à la Mecque. Le Sénégal, la Guinée, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Ghana ou le Burkina... pourraient nous donner des leçons dans le domaine du succès de combler ce vide ; cela avec la complicité et le soutien des équipes d'encadrement qui se sont succédées pour pallier à d'autres choses encore plus pressantes. ALORS !!! Imaginaires ouvraies au bout, des résultats certes mais à une surfacturation des frais, quel prix ? Lors du dernier pèlerinage : les amortisseurs hors d'usage, la suspension cassée et bien - les différentes équipes d'encadrement des pèlerins qui qu'il nous soit permis de se sont succédées. Rappeler que les pèlerins ivoiriens - l'Ambassade du Sénégal continuent d'utiliser les bons d'entretien que la délégation officielle devait honorer pour ne pas être privée de l'usage de ses véhicules ! Les délégations officielles et leurs différents chefs n'ont pu que constater et laisser faire...
En effet, le volume de travail abattu, la disponibilité de ce frère, le parc automobile dont il assurait la garde en dehors du pèlerinage ainsi que son entretien exigeaient bien une rémunération. Comme ce n'était pas le cas, alors notre ces des diplomates sénégalais avec des fortunes diverses pour les autorités rencontrées saoudiennes. Ce, pour discuter des problèmes rencontrés par les pèlerins. Ivoiriens ou pour obtenir les documents officiels qui autorisent légalement la circulation de l'équipe d'encadrement sanitaire et officiel sur les lieux saints (un convoi de cinq à six véhicules composé d'une vingtaine de personnes au total) - L'ABSENCE DE REPRÉSENTATION DIPLOMATIQUE IVOIRIENNE EN ARABIE SAOUDITE DE CONSULAT... ET MÊME DE CONSUL HONORAIRE ! Un immigré ivoirien installé depuis plusieurs décennies à la Mecque où il réside, a tenté avec - Les Étudiants Ivoiriens et la Communauté Musulmane Ivoirienne en Arabie Saoudite... Tous s'y sont investis avec le meilleur enthousiasme et la plus grande énergie. Cependant, le constat est et demeure préoccupant !
On note : UNE ORGANISATION MÉDIOCRE caractérisée par l'improvisation continuelle. Celle-ci ne se met en place, chaque fois, que bien tardivement. Quand tout est pratiquement terminé sur les lieux saints, concernant notamment les pays qui ont une représentation diplomatique ou officielle dépêchée sur place pour la circonstance pendant le mois de carême. Pour la préparation du pèlerinage. Des pays comme le Complicité ? Naïveté ? Irresponsabilité ? Enfin, "Monsieur le homme se faisait payer d'une fausse consul HONORAIRE", analphabète ou d'une autre par tous les bêtes, laissait la pluie et le beau temps avec par moment des obstructions à certaines procédures pour se rendre utile et faire sentir à ses hôtes que c'était lui le guide et l'incontournable.
Mais, Monsieur le "CONSUL HONORAIRE" devenait de plus en plus exigeant et gourmand. Advint alors son éviction. Il était certes utile mais il n'honorait pas la Côte d'Ivoire, encore moins les Musulmans.
MAUVAISE FOI OU IGNORANCE. Monsieur BO, c'est de lui qu'il s'agit, avait alors la gestion du parc automobile de la mission d'encadrement du pèlerinage, une demi-douzaine de véhicules dont deux cars. Le pèlerinage dure en moyenne un mois. Et pourtant, selon Monsieur BO, les pneumatiques avaient été usés.
Page 8 1992 / ALIF / INSUFFISANCES ! PÉLERINAGE SUR LES LIEUX SAINTS DE L'ISLAM. Croiser les bras quand la cause qu'elle sert est. Toujours dévoyée. Que ALLAH nous guide dans le sens de nos responsabilités de frères et de musulmans, assistés par la foi et le souci de rétablir l'image de notre religion telle qu'elle est décrite dans le SAINT CORAN ! Meilleur aujourd'hui, changé, évolué plus précisément. La démission des aînés en son temps nous a valu un retard considérable.
Aujourd'hui, il faut relever le défi et préparer pour la communauté de demain des infrastructures sociales, une organisation impeccable, un responsable et digne de respect... une autre image que celle de la pauvreté et de la misère, d'assistés... La Communauté doit-elle continuer à garder le silence et à faire le pèlerinage dans des conditions confortables avec une prise en charge sur toute la ligne par les pèlerins organisés dans leur mosquée, autour de leur imam avec la collaboration des fidèles et des cadres.
Notre Communauté VOLS AIR AFRIQUE DÉPARTS Jeudi 14 Mai 15 h 45 22 h (via Yamoussoukro) Abidjan 11 h Yamoussoukro 22 h (2 vols) dernier. Vendredi 15 Mai
Mercredi
Lundi 10 Juin
15 Juin
N. B. Prix du billet Abidjan-Djeddah (aller/retour).... 382.500 F dont 32.500 F de taxes saoudiennes. Vols réguliers sur ce trajet : 362.500 F prix du billet - Sauf modification de dernière minute.
A ce jour, cette liste pourtant parvenue à ABIDJAN par les soins du Ministère Saoudien du Pèlerinage !!! est basée sur la base de 800 pèlerins par an. La Direction de l'Administration Territoriale a l'exclusivité de la gestion de ce compte et elle n'a de compte à rendre ni aux pèlerins, ni au conseil des IMAMS, encore moins à la communauté Musulmane... Du moins, de mémoire de Musulman ivoirien, cela n'a jamais été. Nous sommes en 1992 ! Trente-deux ans après....
2 - Les frais correspondants aux taxes saoudiennes.
3 - Le troisième chèque correspond au capital qui lui reste sur la somme totale de départ 650.000 F ou 450.000 F et qui lui permet, au niveau individuel, de gérer son séjour pendant le pèlerinage (achat de souvenirs, frais d'alimentation, achat... de la bête à immoler pour le sacrifice commémoratif de celui d'ABRA- INTERPELLATIONS D'UN MUSULMAN D'AUJOURD'HUI À SES FRÈRES NOUS SOMMES À UN MOIS DU PÈLERINAGE ET IL Y A UN DÉLAI MINIMUM DE 10 À 15 JOURS À OBSERVER ENTRE DEUX VACCINS. Une petite trousse médicale individuelle. Un petit capital pour pratiquer l'aumône et s'offrir quelques commodités pendant le séjour. SOFA - voulez-vous d'une communauté rayonnante comme le prêche le saint Coran ? Savez-vous que notre communauté verse chaque année la coquette somme de 50 millions de francs CFA pour épauler l'organisation du pèlerinage par le jeu d'un prélèvement systématique de 10 % sur les pécules des pèlerins ? Savez-vous que cette somme est gérée de façon exclusive par l'organisation officielle du pèlerinage ? Savez-vous qu'à aucun moment de l'histoire de notre pays, on a rendu compte aux groupes de pèlerins, au conseil des Imams, à la communauté...? LE SAVIEZ-VOUS ? Voulez-vous continuer de l'ignorer ? Voulez-vous persister dans cette... Ignorance dommageable pour notre communauté ? Alors, entraidons-nous, que ceux qui sont privilégiés de la fortune aident à la promotion de notre communauté ; que ceux qui le sont moins, le fassent à la hauteur de leurs moyens. Que ceux qui sont confrontés à des difficultés redoublent d'efforts pour mériter l'aide de la communauté !
Nous avons le devoir de promouvoir effectivement l'image de notre communauté, de faire d'elle la meilleure des communautés. Tous autant que nous sommes, à tous les niveaux : social, économique, politique... Le fortuné par la pratique de la générosité et de la charité, le savant par l'apport de la connaissance à ceux qui en savent moins, l'enseignant par la formation et l'éducation de qualité, l'artisan par le produit de son art...
Que les hommes m'entendent ! Qu'Allah nous soutienne et guide nos pas ! Permettez-moi d'interpeller les musulmans de ce pays sur des aspects de notre communauté qui semblent méconnus par la majorité et qui exigent de chacun, générosité, sollicitude et soutien.
CONCLUSION
S'il est vrai que l'encadrement sanitaire des pèlerins est caractérisé par un plus (seuls les pèlerins ivoiriens reçoivent des produits pharmaceutiques gratuitement de tous les pèlerins de l'Afrique au sud du Sahara lors de leurs consultations médicales), il faut reconnaître qu'elle souffre de beaucoup d'imperfections : savez-vous quels sont ceux d'entre nous qui construisent les mosquées de nos villes, villages et quartiers ? Bien peu de choses finalement par rapport au capital initial. En effet, au passage, le Ministère de l'Intérieur par le biais de la Direction de l'Administration Territoriale a retenu 10 % sur les 650 000 F ou 450 000 F sur chaque pèlerin. Le calcul sur la base de 1 000 pèlerins nous conduit au gain sur le pèlerinage de CINQUANTE MILLIONS DE FRANCS CFA CHAQUE ANNÉE POUR LA DIRECTION DE L'ADMINISTRATION TERRITORIALE ! Ce capital substantiel servirait à monter l'équipe d'encadrement officiel. - 100 000 F CFA pour les frais divers dont : Le timbre à 20.000 F pour la confection du passeport pèlerinage (passeport édité par Air Afrique dont la validité est de trois ans pour la durée (POURQUOI N'UTILISERAIT-ON PAS LE PASSEPORT NATIONAL ?). Les frais couvrant les séances de vaccination organisées par l'Institut d'Hygiène. Les principales sont les vaccins anti-cholérique, méningococcique, amarile, anti-typhoïde et paratyphoïde. Certaines sont obligatoires et leur liste est indiquée par les Autorités Saoudiennes chaque année et communiquée aux différents pays pourvoyeurs de pèlerins.
Assistance sociale - Absence d'Autorité morale et/ou officielle pour négocier sur place avec les Saoudiens des conditions d'hébergement, de l'alimentation, pour régler les problèmes relatifs aux décès qui surviennent ou aux pèlerins qui s'égarent ou égarent leurs papiers ou leurs valises.... Autant de carences que seule une représentation diplomatique pourrait régler... Et pourtant la communauté musulmane continue d'attendre. UNE PROMESSE QUI NE VIENT TOUJOURS PAS !
Savez-vous lesquels d'entre nous sont les plus charitables pendant les quêtes de la grande prière du vendredi ? Savez-vous lesquels d'entre nous observent les recommandations de l'envoyé de Dieu à savoir : l'assistance au prochain, à l'orphelin, au déshérité, au voyageur ? Ignorez-vous de quoi vivent nos Imams ? Savez-vous comment seront payées les factures d'eau, d'électricité et les frais d'entretien de nos mosquées ? Voulez-vous des Imams dignes de ce nom, d'une communauté honorable et respectée ? QU'IL EST VILAIN DE SE SOUMETTRE DANS LE BESOIN ET DE SE MONTRER DUR DANS LA RICHESSE ! (IMAM ALI)
Quant à l'organisation actuelle, est-elle à la hauteur de ce qu'en attend la communauté musulmane ? Les partenaires sociaux de cette organisation représentent-ils dignement la communauté ? Les Musulmans de Côte d'Ivoire pourront-ils faire pire que ce qui leur est proposé aujourd'hui ? Nous attendons que les responsables...
VENDREDI 1er MAI 1992, A LA BIBLIOTHEQUE NATIONALE, responsables de notre communauté
GRANDE CONFERENCE AVEC LHARBI KECHAT, et toutes les forces vives qui la composent prennent leur responsabilité, se mobilisent et obtiennent pour les Musulmans un Imam de la Mosquée de Paris.
Thème : A ce jour, l'INSTITUT D'HYGIENE n'a pas en-
ISLAM ET LAICITE
ALIF / 1992 / Page 9
PILIER N° 5
PELERINAGE À LA MECQUE : UN MOIS ENTIER CONSACRÉ
INTRODUCTION
"La Mecque ne se visite pas," a dit le poète.
DEVOIR E DU MUS
Sur les deux millions d'hommes et de femmes qui s'y rendent chaque année, pas un seul voyageur. C'est en pèlerin qu'ils viennent accomplir le cinquième pilier de l'Islam après la CHAHADA (Témoignage de la foi), les cinq prières, la zakât et le RAMADAN. Quoique capital dans la vie du croyant, le pèlerinage à la Mecque n'est obligatoire que pour celui qui a les moyens physiques et financiers de le faire : "Allah a imposé le pèlerinage à ce temple à quiconque a les moyens de s'y rendre" (Sourate 3, 91 / 97 - Trad. Blachère).
LA MECQUE, POINT DE RENCONTRE DE LA FOI ET DES HOMMES. MOSQUÉE de la Mecque, où une prière vaut cent mille prières célébrées ailleurs et du MASDJID AL-AQSA de Jérusalem. Située au nord-est de la Mecque, à 447 kilomètres de la première ville sainte de l'ISLAM et à 425 kilomètres de DJEDDAH, Médine est entourée d'oasis fertiles. Son territoire est HARAM (sacré), donc interdit aux non-musulmans.
Médine a de nombreux noms : AT-TAYYIBAH (l'Agréable) et AL-MADINAH AL-MOUNAWWARAH (la ville illuminée, ou illustre), nominations faites par le prophète lui-même. Les autres noms de Médine sont MADINATOU-N-NABI (la ville du prophète), DAR-ES-SALAM (la Maison de la paix), QARYAT AL-ANÇAR (la cité des alliés du prophète), AL-MOUBARAKAH (la Bénie), AL-MOUKHTARAH (Élue), DAR AL-ABRR (la cité des pieux, des justes), QOUBBAT, etc.
Il est bon de rappeler que la fondation de cette ville remonte à la plus haute antiquité et qu'elle a porté le nom de YATHRIB avant l'Hégire. C'est le Prophète (que Dieu) le bénisse et lui apporte le salut) qui aurait écarté ce nom en raison de sa signification : il réprimande, il fait mal, il dépouille le malade de ses vêtements, sans doute en raison des fièvres dont SI ELLE M'ÉTAIT CONTÉE... L'aventure spirituelle commence à DJEDDAH avec la prise en charge par un MOUTAWWIF, guide spirituel et guide tout court sur le parcours de la purification. Chaque nationalité a ses MOUTAWIFIN (pluriel de moutawwif) attitrés et la plupart des pèlerins arrivent avec l'adresse de celui qui a assisté parents ou amis. Ceux qui en sont dépourvus peuvent s'adresser à l'administration d'accueil (les moyens de communication demeurent avant tout l'Arabe, accessoirement l'anglais). Le service de l'ordre est chargé par ailleurs de vérifier qu'aucun non-musulman ne pénètre dans les lieux saints.
Pour ceux qui sont arrivés à temps, la première étape du pèlerinage sera la ZIYARAH (visite) de Médine, seconde ville sainte de l'Islam, où repose le Prophète. Cet hommage à Mouham-mad (que Dieu le bénisse et lui apporte le salut) est une étape essentielle du parcours spirituel. Bénisse et lui apporte le salut) durera le temps de quarante prières, soit huit jours. La visite de Médine ne fait pas partie du rituel du pèlerinage. Elle n'est donc pas obligatoire, mais aucun pèlerin ne songe à s'y soustraire. Les autres accomplissent cette visite à l'issue du pèlerinage. C'est dans cette cité que le Prophète trouva refuge en l'an 622, lorsqu'il fut pourchassé par les Kouraychites, qui voulaient lui donner la mort. C'est ici que le Prophète Mouhammad (psl) est enterré, ainsi que bon nombre de ses compagnons (que Dieu les bénisse et leur accorde le salut). C'est également à Médine que se trouve la Mosquée construite puis agrandie par le Prophète lui-même, où une prière vaut mille prières célébrées ailleurs, exception faite de la GRANDE Mosquée.
Il se dépouille alors des habits cousus de ce monde et revêt une pièce de tissu blanc, costume de la personne humaine égale à ses semblables et nue devant Dieu. Ce sont deux morceaux. d'étoffe blanche non cousue ou "IZAR" et "RIDA" long chacun de deux mètres environ. Le premier servira de pagne long entourant la taille, le second devant couvrir le buste à l'exception de l'épaule droite. Les seules chaussures permises sont des sandales non cousues (NA'L), laissant les talons découverts, ainsi que les orteils. Une ceinture munie de poches mais non cousue, permettant de retenir le pa-argent, est autorisée. Puis vient le moment de : - la sacralisation corporelle ou "Ghous !", la grande ablution ; la réponse à l'appel, ce après la récitation de la "TALBYA".
C'est à partir de Médine, cité paisible épargnée par le désert, que l'Islam s'épanouit, convertissant la Mecque païenne à la foi monothéiste. La tombe du Prophète est d'une grande simplicité, quelques calligraphies défendues par des gardiens engloutis par les sanglots de joie des pèlerins. Certains s'évanouissent de bonheur pendant que d'autres se replient sur eux-mêmes dans le silence et le... Recueillement
La tombe est située à l'intérieur de la Grande Mosquée. Le temps se perd dans la durée ponctuée des cinq prières. Qui penserait donc effectuer le pèlerinage à la Mecque sans la ZIYARAH (visite) de Médine ? Le pèlerin quitte Médine en état de sacralisation ou IHRAM (lié à des assignations de temps).
Médine de Lumière
Le grand pèlerinage collectif "ALL HADJ" a lieu durant le mois sacré de DHOUL-HIDJA (le 12ème mois lunaire, c'est-à-dire dans quelques semaines). Pour l'accomplir, tout musulman doit le vouloir, condition indispensable au même titre qu'être pur, de condition libre et en possession de toute sa raison. Avant de quitter son pays, le pèlerin se doit, en outre, de ne laisser aucun différend derrière lui, dette ou querelle.
À quelques mois du prochain pèlerinage à la Mecque, il nous a paru utile de rapporter l'expérience qui a été la nôtre, il y a quelques années, afin que nos compatriotes puissent l'effectuer avec des informations utiles et beaucoup plus de sérénité, afin de. vivre une aventure spirituelle plus exaltante et riche. Ainsi, nous rapporterons les différentes étapes du pèlerinage, telles qu'elles peuvent être vécues, en nous attardant par moments sur certains points. Nous envisagerons, dans un dernier chapitre, quelques recommandations pouvant permettre un meilleur abord du voyage spirituel.
La procession entre les deux collines As-Safâ et Al-Marwah. C'est ici qu'Adam aurait retrouvé Eve, après leur expulsion du paradis et après avoir longuement erré sur terre l'un à la recherche de l'autre. Les pèlerins lèvent les mains vers le soleil couchant et s'adressent à Dieu. Enveloppé dans ce tissu blanc, qui pourrait être son linceul, le pèlerin se présente à Dieu comme sorti de la tombe, prêt pour le jugement dernier. C'est un moment de grande solitude ou de recueillement, le fondement même du grand pèlerinage. Le prophète Mouhammad (que Dieu) le bénisse et lui accorde le salut) a dit à ce propos : Nul jour n'est mieux estimé par Dieu que celui de HARAFAH. Ce jour-là, Dieu, béni et exalté, descend sur la couche céleste voisine de la terre pour montrer aux gens des cieux ceux de la terre en disant : "Regardez mes serviteurs : ils sont venus vers moi en mauvais état, couverts de poussière, mordus par le soleil. Ils viennent des horizons les plus éloignés solliciter ma grâce." Le Prophète ajoute : "Nul jour ne voit autant d'hommes affranchis de l'enfer que celui de HARAFAH."
Avant de rentrer à Mina, en grappes humaines accrochées au flanc des bus et des camions, les pèlerins s'arrêtent à la carrière de MOUZDALIFA pour prier et ramasser les 49 cailloux qui leur serviront à lapider le SATAN, prononçant "ALLAHOU AKBAR" (Dieu est le plus grand), formule suivie des prières au Prophète, répétées après le MOUTAWWIF. Le pèlerin tourne sept fois autour de la KA'ABA, se soumettant ainsi à Dieu, le priant d'accepter son repentir et de lui éviter les supplices. de l'enfer
À chaque tour, le pèlerin baise la pierre noire. Mais, seules quelques personnes y parviennent, les autres, des centaines de milliers à chaque procession, se contentent de la saluer. Chaque année, des pèlerins meurent piétinés par la foule, mais rencontrer la mort ici est un honneur suprême à son comble à l'approche de la KA'ABA, site premier et primordial créé par ALLAH, avant toute création sur la terre et aujourd'hui situé au cœur de IHARAM-ACH-CHARIF (la sacro-sainte), la grande mosquée aux sept minarets. Aucun lieu sur terre ne s'est vu attribuer autant d'honneurs et de respect. Cinq fois par jour, des centaines de millions de musulmans se tournent pour leurs prières vers le cœur de cette cité, la proclamation de l'intention d'accomplir le HADJ « Labaik Allâhuma et de vivre dans la cité de l'ISLAM. " Allahoumma Inni Ahramtou Labaik ! laka BI-L-Hadj Fataqabbalhoun Minni » Mon Dieu, Je me consacre à prier... la KA'ABA Labaik La charika laka. Après le septième tour, le pèlerin boit de l'eau du Puits ZAMZAM, situé à quelques mètres de la KA'ABA. Cette eau, surgie du désert, rappelle la réponse divine à l'appel d'HADJIR (HAGAR de la Bible) abandonnée pour un temps avec son fils Ismaël par Abraham, son époux (que Dieu lui accorde le salut). De retour au pays, nul eau n'est aussi appréciée que l'eau ZAMZAM. Des quantités appréciables sont emportées dans des gourdes, des bidons et dans de petites boîtes scellées appelées ZAMZAMIYATE. Certains musulmans conservent le précieux liquide toute leur vie durant, demandant à ce que l'on asperge à leur mort leur dépouille de cette eau, au moment où l'on procède à leur toilette. D'autres profitent de leur séjour à la Mecque pour acquérir sur place une pièce d'étoffe blanche, qu'ils trempent selon une coutume populaire dans l'eau de ZAMZAM. Cette toile leur servira de linceul après leur décès. La KA'ABA ou BAYT-ALLAH AL HARAM (la maison sacrée de Dieu) date du IIe siècle après Jésus. C'est une bâtisse cubique, recouverte d'un épais tissu de soie brodé de. Calligraphies. La pierre noire sacrée y est encastrée dans l'angle sud-est, à 1,50 m du sol. Préservée du déluge qui emporta la première KA'ABA par l'ange Gabriel, elle servit de pierre angulaire à la deuxième KA'ABA construite sur l'ordre de Dieu par Abraham. C'est en hommage à Adam, premier constructeur de la KA'ABA, à Abraham, Ismaël son fils et à Mouhammad (que le salut soit sur lui) qui chassèrent l'idolâtrie de ces lieux, que les pèlerins accomplissent aujourd'hui le TAWAF (circumambulation) autour de la KA'ABA.
On entre dans le TAWAF en Labaik Inna-L-Hamda, Wa-Ni-toi avec l'intention du Hadj. Je te prie de l'accepter, Irenforcera cet engagement Mata Laka wa-l Moulk. Me voici, O mon Dieu, répondant à ton appel, KATS. Me voici, toi mon Dieu qui n'a pas d'associé, Me voici à toi la louange, la LA MECQUE, LA CITÉ ABRITANT LA PIERRE NOIRE (KA'ABA) SITUÉE À L'INTÉRIEUR DU HARAM (LA GRANDE MOSQUÉE). Ainsi, le pèlerin est prêt à pénétrer dans la Mecque, ville sacrée entre toutes. L'émotion est grâce, la royauté, Me voici...
MLNA ET LA LAPIDATION DU DIABLE
Pendant l'IHRAM, le pèlerin doit supprimer de sa vie tout artifice (ne pas se raser, ni se parfumer), tout acte répréhensible (ne pas mentir, ni injurier, ni se mettre en colère), toute agressivité. Il doit également oublier son corps (abstinence sexuelle). Ainsi, seul l'esprit purifié a droit d'existence.
Le pèlerin revient donc à Mina. Cette localité est peu habitée en dehors de cette période précise (les trois journées du TACHRIQ) où plus de deux millions de pèlerins viennent s'y entasser dans une immense ville de toiles. Elle est traversée d'Ouest en Est par une rue appelée CHARI-AL DJAMARATE ou rue des stèles de SATAN. À l'extrémité orientale de cette rue se trouve la première borne ou AL DJAMRAT AL KOUBRA. Un peu plus loin vers l'Est, se dresse la seconde borne appelée AL DJAMRAT AL AQABA. Puis, toujours dans la même direction, on aboutit à la troisième stèle ou AL DJAMRAT AL WOUSTA, ou stèle médiane. Lieux que surgit à trois reprises SOUGHRA. Selon la tradition, c'est Satan devant le Prophète Abraham (que Dieu lui accorde le salut) pour tenter de l'écarter de sa mission. Abraham lui montra son mépris en lui lançant chaque fois sept cailloux. Ce geste est renouvelé par tous les pèlerins qui, durant trois jours, viennent lancer sept cailloux sur chacune de ces trois stèles symbolisant le tentateur, pour marquer leur volonté de résister à tout ce qui peut écarter du chemin de la vérité. La colère du croyant est prise au Puis, viennent les sept allées et venues entre les collines AL SAFA et AL MARWA, en souvenir de la course effrénée de HADJIR en quête de secours. La foule se déplace difficilement, traversée par des mouvements de transe mystique. Cette épreuve terminée, le pèlerin peut abandonner ou garder l'état d'IRHAM, en attendant le 8 de DHOU L-HIDJA, date du départ pour MINA, petite ville située à 5 kilomètres du sanctuaire. De Mina, les pèlerins se rendent le lendemain au mont ARAFAH pour accomplir. Le rituel le plus important du pèlerinage : "WOQOUF" (littéralement, de LA PIERRE NOIRE) : La toucher ou faire simplement un signe dans sa direction.
ALIF / 1992 / Page 11. LABBAYK-ALLAHOUMMA, mot et symbole. Le NO DHOU-L-Les vacci HIDJA, jour du premier jet de cailloux, est aussi celui de l'AID AL KEBIR, la fête du sacrifice d'Abraham. Le sacrifice du mouton est destiné à racheter l'interruption de l'état d'IHMRAN que le fidèle a pu se permettre, volontairement ou non, au cours du pèlerinage.
Bien que non contraints par la tradition qui autorise à jeûner 10 jours comme rite de remplacement, les pèlerins égorgent des bêtes par milliers. Les uns dans le sens du rachat d'un manquement, les autres pour perpétuer le souvenir du sacrifice d'Abraham (que Dieu lui accorde le salut).
D'autre part, il est nécessaire de prendre avec soi quelques médicaments utiles : cela a pour conséquence la déshydratation, qui conduit à la fatigue, puis à la maladie. Aussi, il est recommandé de boire de l'eau au maximum, au moins 2. litres d'eau par jour. Nous conseillerons l'eau minérale en bouteille, qui offre les conditions optimales de potabilité. Par ailleurs, les pèlerins devront éviter de s'exposer inutilement au soleil.
Pour éviter les égarements ou la perte des papiers administratifs des pèlerins, en ce qui concerne le premier aspect, il faut, dès l'arrivée en territoire saoudien, procéder au choix d'un MOUTAWWIF (littéralement, celui qui fait faire les circumambulations autour de la KA'BA). En fait, c'est le logeur qui prend en charge le pèlerin dès son arrivée à JEDDAH, l'héberge durant son séjour à la Mecque et sur les lieux saints environnants et organise ses déplacements pour l'accomplissement de tous les rites du pèlerinage.
On distingue le MOUTAWWIF dont le champ d'action est la Mecque, du MOUZAWWIF (littéralement celui qui fait visiter), dont le champ d'action est Médine. Le pèlerin aura toujours sur lui la carte de visite du MOUTAWWIF, sur laquelle il inscrira son nom et son pays (à défaut de celle-ci, le... Le pèlerin doit inscrire ou faire inscrire (de préférence en arabe) sur une feuille de papier qu'il gardera toujours sur lui, son nom, celui de son MOUTAWWIF et celui de sa nation.
Les vaccinations contre les maladies suivantes sont nécessaires :
- la fièvre jaune
- la méningite
- le choléra
- la grippe.
Il est utile de signaler que ces vaccinations doivent être faites 2 comprimés le soir au coucher à la veille du départ.
La viande de ces sacrifices ne doit pas être, en principe, consommée par le pèlerin, mais offerte aux pauvres. Mais ce jour-là, les moutons sont plus nombreux que les pauvres.
Au pèlerinage de l'année d'avant, un organisme bancaire avait mis sur pied une démarche fort simple, à l'adresse des pèlerins. Le rachat d'un ticket permettait au pèlerin de s'acquitter du sacrifice. Cette structure (Banque Islamique) organisait ensuite l'envoi des viandes recueillies vers les pays souffrant de la famine, après immolation au niveau du service national. l'Institut d'Hygiène. En ce qui concerne la grippe, il est bon de savoir que la majorité des pèlerins en seront atteints (plus de 60 %). À ce titre, cette vaccination devra être observée par tous les pèlerins, surtout par les personnes âgées, où le terrain est particulièrement vulnérable. D'autre part, ce traitement sera observé tous les quinze jours.
Intetrix gélules pour réduire les inconforts créés par la diarrhée du voyageur : 2 gélules matin, midi et soir. La station à Mina doit durer quatre nuits ; après quoi, les pèlerins regagnent la Mecque par milliers, en voiture, autobus et camions. De retour à la Mecque, on entame le TAWAF AL IFADA (circumambulation de la fin) autour de la KA'ABA et le dernier va-et-vient entre AL SAFA et AL MARWA. Le voyage spirituel prend fin. Le pèlerin prie, boit l'eau de ZAMZAM, se lave, se rase et remet ses vêtements cousus. Le HADJ se termine le troisième jour de l'AID. On achète alors les cadeaux et souvenirs. Redevenu aussi pur que le jour. De sa naissance, le HADJ jouit d'un grand prestige social. Cependant, le long et dangereux voyage qui voyait partir chaque année nos arrière-grands-parents à dos de cheval et de chameaux pour plusieurs années se transforme de plus en plus aujourd'hui. La distance est parcourue en 8 heures par un Boeing 747. La quête y a perdu de son absolu. Le comportement de certains individus assoiffés par le gain s'éloigne souvent des prescriptions humanitaires de l'Islam et de la tradition d'hospitalité des Arabes. Mais cet aspect se retrouve dans tout pèlerinage, aventure intérieure de piété ternie par l'exploitation politico-commerciale qui accompagne inéluctablement tout grand rassemblement humain.
En dépit de cela, le souvenir de cette immense communion de cultures différentes et d'individus d'horizons divers, rassemblés autour d'une même identité, l'Islam, demeure dans les mémoires. Nous voulons terminer en encourageant les futurs pèlerins dans la voie qu'ils auront choisie. De plus, nous leur ferons quelques recommandations. Recommandations utiles, fruits de l'expérience acquise lors du dernier pèlerinage 1985.
Au niveau sanitaire :
Le carnet de vaccinations au départ des pèlerins. Aspirine 500 mg, Paracétamol 500 mg. Les vaccinations peuvent être proposées par votre médecin traitant.
Un examen médical avant les séances de vaccination : Cet examen permettra de dépister certaines maladies susceptibles de se décompenser au cours de cette entreprise de foi et de piété, qui a lieu sous un soleil de plomb et qui exige une certaine dépense d'énergie. Une consultation chez le médecin généraliste permettrait d'écarter ou de prendre des dispositions vis-à-vis de :
- une hypertension artérielle ;
- une insuffisance cardiaque ;
- un asthme bronchique.
Ainsi, des mesures spécifiques permettraient d'éviter des complications évolutives, très facilement prévisibles dans les conditions du pèlerinage :
- prise régulière des médicaments ;
- surveillance médicale renforcée de l'équipe. médicale autour de ces individus. - Provision des médicaments appropriés pour les maladies en cause, pour soulager les maux de tête. - Vitamine C, comprimés effervescents pour se redonner un tonus dans un demi-verre d'eau. 2 comprimés le matin.
Les conditions d'hygiène individuelle et communautaire : Le pèlerinage a lieu dans un pays désertique, où la température à l'ombre est au-dessus de 50 °C. Par conséquent, il se produit une très grande perspiration (perte d'eau par sudation), ce qui pose des problèmes.
Pour ce qui est des papiers administratifs, il faut signaler les faits suivants : la délégation officielle. Chaque pays fait accompagner ses pèlerins par une délégation officielle. Cette délégation comprend souvent des théologiens chargés de prodiguer des conseils aux pèlerins pour l'accomplissement de leurs devoirs religieux, une mission sanitaire pour leur donner des soins en cas de maladie, et du personnel d'assistance administrative. Formalités de police, en conseillant un MOUTAWWIF à ceux qui n'en connaissent pas, en établissant une liste des personnes qu'elle a en charge, en réglant à la place des pèlerins les diverses redevances, en se renseignant sur les moyens de transport mis à leur disposition, en les guidant vers les guichets des banques auxquels ils sont affectés, la personne ou l'équipe chargée de ces formalités rend des services inestimables aux pèlerins, mais également à l'administration d'accueil.
Témoignage de MEITE MORI
Médecin chargé de l'encadrement Sanitaire
Pèlerinage 1985. - un diabète
LES PELERINS DANS LA PLAINE D'ARAFAT
ALIF / 1992 / Page 12
Fait partie de Alif #02