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Ramatoulaye : le Cheick soutient le départ de True Gold
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- Titre
- Ramatoulaye : le Cheick soutient le départ de True Gold
- Créateur
- Mady Kabré
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 31 janvier 2015
- Résumé
- Le Cheick de Ramatoulaye, Aboubacar Maïga II, a convié la population à une assemblée générale dans ladite cité, le 30 janvier 2015. Pour l'occasion, la position du guide spirituel par rapport à la crise qui oppose les habitants de sa localité à la société minière True Gold ainsi que d'autres informations ont été portées à la connaissance du public.
- Sujet
- Aboubacar Maïga II
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0001288
- contenu
-
Le Cheick de Ramatoulaye, Aboubacar Maïga II, a convié la population à une assemblée générale dans ladite cité, le 30 janvier 2015. Pour l'occasion, la position du guide spirituel par rapport à la crise qui oppose les habitants de sa localité à la société minière True Gold ainsi que d'autres informations ont été portées à la connaissance du public.
Ils étaient nombreux, les représentants de plusieurs villages du Burkina, à avoir répondu présents à l'invitation du Cheick Aboubacar Maïga II de Ramatoulaye le 30 janvier 2015, peu avant la prière du vendredi. Rassemblés à l'esplanade de la grande mosquée, ceux-ci ont écouté religieusement les différents intervenants qui se sont succédé au parloir.
Le guide spirituel empêché, c'est son représentant, Cheick Ali Maïga, qui a livré son message à l'assistance. A ce qu'il dit, des informations qu'il juge erronées ont été diffusées dans certains médias disant qu'une entente a été trouvée entre la société minière True Gold et le Cheick de Ramatoulaye. Et que par conséquent, celui-ci serait favorable à une éventuelle reprise des travaux de la mine. C'est pourquoi, à l'en croire, le Cheick a souhaité cette rencontre avec la population pour rétablir la vérité. ‹‹ Pendant le Mouloud, le Cheick a évoqué le problème et depuis lors, il n'y a jamais eu de rencontre entre lui et les responsables de la mine pour discuter. Donc il n'y a pas eu d'entente. Il me charge de vous dire que sa position reste claire et inchangée: le départ de True Gold ››, a relaté M. Maïga dans un tonnerre d'applaudissements.
Le représentant des jeunes de Ramatoulaye, Moumouni Bagaya, est lui aussi catégorique: ‹‹ Nous ne voulons plus de négociation avec la société minière. Tous les habitants des 28 villages de Namissiguima exigent son départ de la commune ››. Même son de cloche chez le porte-parole des jeunes de Namissiguima, Soumaïla Guiro, lorsqu'il a indiqué que toute la population répond au mot d'ordre du Cheick. ‹‹ C'est lui qui doit nous indiquer la conduite à tenir ››, a-t-il dit. Aussi, M. Guiro, s'est-il offusqué du fait que le gouverneur du Nord en collaboration avec les responsables du ministère en charge des mines ait tenu des conférences à Ouagadougou et à Ouahigouya sans les associer. ‹‹ Nous ne voulons plus de dialogue. Nous voulons que True Gold vienne enlever son matériel et partir d'ici ››, a-t-il sommé.
La presse prise à partie
Nombre d'intervenants ont également reproché à la société minière de n'avoir pas respecté toutes les clauses. Car, pour eux, la population avait demandé à True Gold de surseoir à ses travaux jusqu'à ce qu'un terrain d'entente soit trouvé mais elle n'a pas écouté. Par ailleurs, certains intervenants s'en sont pris vertement à la presse avec des mises en garde. ‹‹ Si nous apprenons qu'un journaliste a trahi nos propos, nous lui règlerons ses comptes››, a menacé le représentant des jeunes vivant hors de la localité, Sayouba Guiro.
Le président du Mouvement burkinabè pour l'émergence de la justice sociale (MBEJUS), Pagomziri Alexandre Ouédraogo, lui, est convaincu que la crise est née suite à un déficit de communication. ‹‹ Si les populations s'opposent à la mine, c'est parce qu'elle est porteuse de beaucoup de problèmes environnementaux, de santé, etc. alors qu'elles ne sont pas rassurées de leur protection ››, a-t-il estimé.
C'est pourquoi, il a proposé que la mine se retire carrément quitte à revenir plus tard avec un nouveau contrat pour discuter sereinement avec la population. Les détracteurs de True Gold ont, en outre, lancé un appel au gouvernement de la transition pour qu'il se penche sérieusement sur leur problème. Quant aux assurances répétées selon lesquelles Ramatoulaye ne sera pas déguerpi, la population, toujours sceptique, demande une notification par écrit. Car, à en croire M. Guiro, les sites de Rambo et de Nami encadrent Ramatoulaye à l'Est et à l'Ouest. Avant de se quitter, la population a réitéré son soutien indéfectible au Cheick tout en promettant de rester à l'écoute pour la suite de l'affaire.