Article
Salam du Ramadan : "Le jeûneur doit maîtriser ses sens", selon l'imam Abdoulaye Guitti
- Titre
- Salam du Ramadan : "Le jeûneur doit maîtriser ses sens", selon l'imam Abdoulaye Guitti
- Créateur
- Djakaridia Siribie
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 13 juin 2016
- Résumé
- Le mois de Ramadan est un moment de pénitence et de solidarité pour les musulmans. Le fidèle doit veiller aussi à soigner son comportement. L'iman Abdoulaye Guitti de l'Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina (AEEMB) apporte des précisions sur ce dernier point.
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0001261
- contenu
-
Le mois de Ramadan est un moment de pénitence et de solidarité pour les musulmans. Le fidèle doit veiller aussi à soigner son comportement. L'iman Abdoulaye Guitti de l'Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina (AEEMB) apporte des précisions sur ce dernier point.
Quelles doivent être les attitudes du musulman pendant le mois du jeune ?
Un musulman doit savoir que le mois du jeûne est une grâce particulière que Dieu offre à notre communauté. C'est aussi une occasion pour la rémission des pêchés. Vu l'importance de ce mois, le musulman doit se montrer discipliné, pour avoir toute la récompense du jeûne. L'objectif premier recherché, c'est le pardon des péchés. Allah nous lave, nous rend pur. Ce qui nous permet effectivement d'avoir le paradis. Le vrai sens du jeûne, c'est de pouvoir maîtriser ses sens. Une maîtrise de soi dans ses paroles, ses regards, son écoute, son déplacement. Le prophète (paix et salut sur lui) dit que celui qui jeûne ne doit pas mentir, le mensonge rompt le jeûne. Le jeûneur doit donc s'abstenir d'agir trompeusement et de proférer des paroles mensongères.
Au coucher du soleil, il faut s'empresser de rompre le jeûne. Il faut également multiplier les invocations. Le prophète (paix et salut sur lui) dit que toutes les invocations du jeûneur ne sont pas remises, c'est-à-dire qu'elles sont toutes acceptées par Allah. Il faudrait que nous priions beaucoup pour nous-mêmes, nos familles, pour le pays et surtout que nous demandions à Allah de nous accorder le paradis.
En plus du mensonge, y a-t-il d'autres actes qui peuvent annuler le jeûne avant l'heure ?
Il faut savoir que ce qui rompt le jeûne, c'est l'entrée dans le corps à travers l'un des orifices naturels d'un solide, d'un liquide. Avoir des relations intimes également rompt complètement le jeûne. Mais, il y a des actions excusables. Celui qui jeûne peut avaler ses propres salives, mais pas les salives d'autrui. Il peut également se laver, se doucher, se baigner. Il peut même se brosser les dents avec un cure-dent ou avec des pâtes dentifrice. L'essentiel, c'est qu'il n'avale pas quelque chose qui puisse rompre son carême. Les femmes qui préparent pendant le mois du Ramadan peuvent goûter pour voir s'il y a assez de sucre dans la bouillie ou du sel dans la sauce. Mais, elles ne doivent pas avaler. C'est juste pour avoir une certaine sensation.
Et la pensée négative...
Tout cela est interdit en islam. J'aimerais rappeler également que le jeûne n'est valide que lorsqu'il y a la prise de l'intention. Il n'y a pas de jeûne pour celui qui n'a pas pris l'intention. C'est pourquoi, les savants recommandent que lorsqu'on voit le croissant lunaire, il faut prendre l'intention de jeûner tout le mois. L'autre possibilité est de jeûner en prenant l'intention au jour le jour. Mais, cela est beaucoup plus risqué.
Le mois de Ramadan est par excellence un moment de partage. A qui peut-on offrir ?
Le meilleur exemple est celui du prophète. Lorsque le mois de Ramadan arrivait, il était encore beaucoup plus généreux que les autres mois. Et on dit que sa générosité ressemblait à du vent qui souffle, c'est-à-dire qu'il partageait tout avec son entourage. Cela doit inspirer le musulman. Si Allah lui a permis d'être dans une situation avantageuse, il doit penser à ceux qui ne sont pas bien lotis, en leur offrant par exemple des denrées alimentaires. Il faut avoir notamment une pensée pour les parents au village. Je voudrais ajouter le fait que nos frères commerçants et opérateurs économiques peuvent avoir une façon singulière d'aider les musulmans. Ils pourraient tout simplement diminuer les prix des produits de première nécessité à l'occasion du mois de jeûne. Par ce geste, il touche beaucoup plus de gens. Ce n'est pas seulement en offrant une tonne de riz ou des sacs de sucre qu'on aide. Dans tous les cas, l'idée est que chacun doit avoir en tête de venir en aide à ses semblables d'une manière ou d'une autre.
Qu'en est-il de l'hygiène du musulman durant ce mois ?
L'islam est par excellence, une religion de propreté, de pureté aussi bien sur le plan corporel que spirituel.
Pendant ce mois particulièrement, lorsque le jeûneur se lève le matin, et qu'il est en état de grande ablution, c'est-à-dire la « Janahba », il doit songer à se purifier.
Cela ne l'empêche pas de jeûner, mais de prier.
D'ailleurs la prière est invalidée, si le musulman ne fait pas la petite ou la grande ablution.
De plus, le musulman doit éviter pendant ce mois, de cracher partout comme le font certaines personnes. De façon physique, le musulman doit veiller à se brosser quotidiennement les dents, à s'habiller proprement, se parfumer...
Dans les grandes villes, le jeûneur est sujet à beaucoup de tentations, vu la diversité des mœurs et opinions. Comment ne pas succomber ?
Nous vivons effectivement dans un monde où tout est tentation. Que ce soit à travers l'ouïe ou la vue, le musulman peut être amené à entendre ou à voir des choses pas vraiment souhaitables.
Mais, dans la mesure où cela est indépendant de sa volonté, il n'y a pas de problème.
Toutefois, je tiens à faire une mise au point, il y a une différence entre voir et regarder. Voir peut être fortuit et furtif, mais regarder implique que le jeûneur prenne du temps et tire un certain plaisir de l'objet de son regard.
Le fait de ne pas maîtriser son regard peut effectivement diminuer la valeur du jeûne.
Il ne faudrait pas que le musulman tire du plaisir et reste longtemps dans les milieux qui l'exposent à ces tentations.
C'est en ce moment que ça devient négatif pour le jeûneur,au point de jouer sur la valeur de son jeûne. Toutefois, ce n'est pas parce que le musulman a jeûné qu'il ne doit pas vaquer à ses occupations, tout au contraire.
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