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"La nuit du destin ne joue en rien sur la date de la fête", Cheik Abdoul Hamid Zoungrana
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Burkina Faso
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- Titre
- "La nuit du destin ne joue en rien sur la date de la fête", Cheik Abdoul Hamid Zoungrana
- Créateur
- Fabé Mamadou Ouattara
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 22 juin 2017
- Résumé
- Le Ramadan 2017 est arrivé à terme et l'heure est aux préparatifs pour la fête de l'Aïd El Fitr (la fête de la rupture). Sidwaya a tendu son micro au guide spirituel musulman, le Cheik Abdoul Hamid Zoungrana, qui nous explique les meilleurs comportements à adopter en cette période.
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0001253
- contenu
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Le Ramadan 2017 est arrivé à terme et l'heure est aux préparatifs pour la fête de l'Aïd El Fitr (la fête de la rupture). Sidwaya a tendu son micro au guide spirituel musulman, le Cheik Abdoul Hamid Zoungrana, qui nous explique les meilleurs comportements à adopter en cette période.
Quelle est votre appréciation du mois de jeûne cette année ?
On remercie Allah et son messager (PSL) pour tous ses bienfaits et pour nous avoir permis d'atteindre le Ramadan cette année en vie et en bonne santé. Le Ramadan est encadré par des préceptes religieux. Nous sommes dans la dernière phase avec les dix derniers jours et Dieu merci, jusque-là, tout se déroule bien. Tout ce que l'on peut souhaiter pour un bon mois de Ramadan, c'est de pouvoir le mener du début à la fin dans un pays stable, en paix, en étant en bonne santé ainsi que les membres de sa famille. Egalement, le souhait est que l'on puisse pouvoir s'alimenter convenablement pour pouvoir observer le jeûne, je ne parle pas ici de ripailles ou de gabégie, mais du minimum nécessaire. Si tout cela est réuni, alors, on peut dire que le mois de jeûne se déroule bien. En plus de cela, cette année, Allah dans sa grâce a fait que le mois de jeûne se déroule en saison hivernale donc le climat ne pèse pas trop sur les fidèles musulmans. Alors, je peux dire que cette année ça va et on prie pour pouvoir terminer le mois dans les mêmes bonnes conditions.
Certains ont pourtant relevé que le Ramadan a débuté cette année avec du retard
Ce fait ne relève de la responsabilité de personne. Il ressort plutôt des préceptes de la religion, puisque c'est le prophète Mohamed qui l'a édicté ainsi. Selon les hadiths, le messager d'Allah a prescrit à sa communauté d'observer la lune avant de commencer le Ramadan. Et de l'observer également avant de le clôturer. Ce qui veut dire que les musulmans doivent voir le croissant lunaire avant d'entamer le mois du jeûne et de faire pareil à l'occasion de sa fin. C'est ce précepte que la communauté musulmane a respecté. Le prophète a, par ailleurs, précisé de rechercher la lune le 29e jour, et si elle n'est pas visible, de compléter le mois à 30 jours. Au regard de ces prescriptions, on ne peut pas dire qu'il y a eu erreur ou retard puisqu'e ce ne sont pas des calculs mathématiques qui déterminent les dates du début et de la fin. Mais, la perception humaine liée à la visibilité ou non de la lune. C'est ce qui fonde les principes du jeûne musulman, pas seulement au Burkina Faso, mais dans tous les pays du monde. Je recommande donc aux musulmans burkinabè, de respecter la date que les responsables de la communauté musulmane viendront à communiquer comme date de rupture du jeûne.
Dans ce cas, comme la nuit de mercredi à jeudi a été la nuit du destin, la fête de l'Aïd El Fitr sera célébrée le dimanche comme cela se susurre ?
Si cela dépendait des hommes, il nous suffisait de nous organiser pour trouver une date fixe pour célébrer le Ramadan. Cela aurait permis d'éviter tout débat. Mais, là, c'est le prophète qui a prescrit d'observer la lune pour commencer le Ramadan et pour l'arrêter. Dans ce cas, comment peut-on terminer le mois de jeûne avant les 30 jours, si la lune n'a pas été aperçue ? Le mieux, c'est d'attendre le rapport de la commission d'observation lunaire. Sinon, la nuit du destin ne joue en rien sur la date de la fête. Le prophète a demandé de rechercher cette nuit dans les dix dernières, de préférence dans les nuits impaires, ça peut être n'importe laquelle, aussi bien la 21e que la 29e. C'est par convention que les gens en sont venus à retenir la 27e nuit comme étant celle du destin, ils préparent des galettes, font à manger et multiplient les actes d'adoration envers le Seigneur. Sinon, rien ne l'établit formellement. On ne peut pas se baser sur ce jour pour décider du jour de la fête. Toutefois, il est recommandé aux fidèles de rester éveiller durant cette période des dix dernières nuits pour se consacrer à l'adoration d'Allah.
La fin du mois de jeûne rime aussi avec l'aumône de la zakat. Pouvez-vous rappelez comment s'effectue cette prescription ?
La zakat el Fitr est l'acte qui parachève le mois de pénitence du fidèle et la condition pour qu'Allah agrée le jeûne. Elle est obligatoire pour tout musulman. Chacun doit verser la zakat el fitr au nom de toutes les personnes qui sont à sa charge, y compris les nouveau-nés, sauf les fœtus. Il est conseillé de donner une quantité équivalente à 2,60Kg de vivres. De préférences, il faut donner quelque chose de nutritif, qui entre dans les habitudes alimentaires des populations (maïs, mil, riz... ). Ici au Burkina, c'est le riz qui est beaucoup consommé, donc celui qui en a les moyens doit offrir 2,60 kg de cette denrée au nom de chaque membre de sa maisonnée. Et cette aumône est faite à l'égard des nécessiteux.
Quelle appréciation faites-vous de la foi musulmane au Burkina Faso, est-elle en hausse ou en baisse ?
Dans la période où nous sommes, je dirai que ce sont les deux. Les actes de foi augmentent avec le mois de Ramadan, Et s'amenuisent dès le soir même de la fin. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer que les débits de boisson ne marchent pas en cette période. La bière ne marche pas, les boîtes de nuit sont vides pendant cette période. Mais le soir même de la fête, vous observerez que tous ces lieux seront pleins. C'est pour dire que ce sont les musulmans qui participent à remplir ces lieux. D'autres ne prennent contact avec leur tapis de prière que pendant le Ramadan, après ça, c'est fini, ils attendent l'année prochaine. Ce que nous pouvons dire aux fidèles musulmans, c'est que l'islam ne se résume pas au mois de jeûne.
C'est juste une période pendant laquelle, il faut redoubler d'ardeur sinon, la foi doit être constante. Pour cela, il faut savoir se départir des plaisirs de la vie et se détourner de Satan qui nous encourage à délaisser le chemin de la foi envers Allah.
Selon les prescriptions coraniques comment passer la journée de l'Aïd el Fitr ?
Nous demandons aux fidèles musulmans de rester sur le chemin de Dieu. Il n'est pas convenable par exemple de jeûner pendant les 29 ou 30 jours et se permettre de boire de l'alcool, le jour de l'Aïd el Fitr. Je souhaite que les fidèles aillent au bout de leur foi. Un autre exemple, c'est le cas des femmes qui se rendent sur l'aire de prière en portant des mèches et des mini-jupes. En islam, ce n'est pas conseillé. Ce jour, il convient d'abord de se parer de beaux habits, de rendre visite à ses amis, parents et aux malades.
Un conseil aux fidèles musulmans ?
Je voudrais appeler les Burkinabè à être cléments les uns envers les autres. Le messager d'Allah a recommandé à sa communauté de se pardonner sur terre afin qu'une fois là-haut, Allah puisse pardonner à chacun. Aussi, il nous faut cultiver la solidarité. Ce n'est pas l'apanage des milliardaires.
Le simple fait de pouvoir manger à sa fin et de laisser des restes, prouve qu'on peut songer aux autres, ceux qui ne le peuvent pas. Enfin, et là je m'adresse à tous les Burkinabè toutes religions confondues. Il faut abandonner l'intolérance. Ce n'est pas normal qu'on ne veuille pas le bien de son prochain. Nous devons nous entraider les uns les autres au lieu de semer des embûches sur le chemin de nos semblables. Je prends l'exemple de la circulation, personne n'est prêt à laisser la voie à son chemin, par simple égoïsme. Ce sont des comportements qui seront comptabilisés le jour du jugement dernier. Je demande à mes compatriotes d'être tolérants envers nos dirigeants et aux dirigeants d'être attentifs au peuple. Que Dieu protège le Burkina Faso, qu'il nous gratifie d'une bonne campagne hivernale et bénisse notre pays.
Fait partie de "La nuit du destin ne joue en rien sur la date de la fête", Cheik Abdoul Hamid Zoungrana