Article
Hadj 2011 : les acteurs se rejettent la responsabilité de la mauvaise organisation
- Hierarchies
-
Burkina Faso
- Articles de journaux (3615 items)
- Burkina 24 (279 items)
- Carrefour africain (33 items)
- FasoZine (116 items)
- L'Evénement (45 items)
- L'Observateur (61 items)
- L'Observateur Paalga (509 items)
- La Preuve (28 items)
- Le Pays (709 items)
- LeFaso.net (709 items)
- Mutations (13 items)
- San Finna (9 items)
- Sidwaya (1104 items)
- Publications islamiques (432 items)
- Al Mawadda (11 items)
- An-Nasr Trimestriel (16 items)
- An-Nasr Vendredi (318 items)
- L'Appel (48 items)
- L'Autre Regard (11 items)
- Le CERFIste (13 items)
- Le vrai visage de l'islam (15 items)
- Documents divers (Burkina Faso) (16 items)
- Photographies (Burkina Faso) (9 items)
- Références (Burkina Faso) (297 items)
- Articles de journaux (3615 items)
- Titre
- Hadj 2011 : les acteurs se rejettent la responsabilité de la mauvaise organisation
- Créateur
- Souleymane Kanazoé
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 3 janvier 2012
- Résumé
- Les années se suivent et se ressemblent dans l'organisation du hadj au Burkina Faso. Les pèlerins pensaient être sortis de l'ornière après que l'Etat a confié l'organisation pratique du pèlerinage aux principaux acteurs du domaine. Mais hélas, cette année 2011, le constat est resté encore amer car les mêmes difficultés ont persisté. A quel niveau doit-on situer les responsabilités ? Les différents acteurs approchés donnent leur version des faits.
- Couverture spatiale
- Arabie saoudite
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0001084
- contenu
-
Les années se suivent et se ressemblent dans l'organisation du hadj au Burkina Faso. Les pèlerins pensaient être sortis de l'ornière après que l'Etat a confié l'organisation pratique du pèlerinage aux principaux acteurs du domaine. Mais hélas, cette année 2011, le constat est resté encore amer car les mêmes difficultés ont persisté. A quel niveau doit-on situer les responsabilités ? Les différents acteurs approchés donnent leur version des faits.
Départs aléatoires, problèmes de visas, des frais de participation parmi les plus élevés de la sous-région, tels sont entre autres les problèmes que rencontrent chaque année, en période de hadj, les pèlerins burkinabè.
L'organisation du pèlerinage musulman se caractérise par les mêmes difficultés qui tardent à trouver des solutions. C'est à croire que les acteurs ne tirent pas suffisamment des leçons des éditions précédentes. A qui donc imputer cette mauvaise organisation du hadj ? En tous les cas, les différents acteurs semblent se rejeter la faute.
Des personnes mécontentes ont relevé des causes à l'origine des difficultés dans l'organisation du hadj : un monopole accordé de fait depuis 2007 en matière de transport aérien des pèlerins qui fait obligation aux organisateurs de passer par un seul et même affréteur d'avion, un climat d'impunité qui est de nature à inciter certaines agences de recrutement à ne pas respecter leurs obligations contractuelles et le silence de certaines structures religieuses.
Selon Boureima Bougouma, président du comité national de suivi de l'organisation du pèlerinage, l'organisation pratique du hadj a été confiée aux agences, l'Etat n'assurant que le suivi. Sur le fait qu'il y a un seul avionneur, M. Bougouma a souligné que les Burkinabè méconnaissent les textes.
« Dans le décret, il est prévu que c'est un seul avionneur qu'on doit choisir et l'appel d'offre a été fait pour un seul transporteur aérien et non plusieurs ; on ne peut donc changer les textes en cours de jeux », a expliqué Boureima Bougouma.
Pour lui, si un second avionneur est une préoccupation pour les agences, il faudra regarder comment changer les textes afin de permettre qu'il y ait un deuxième avion.
Et d'ajouter que chaque année, il y a un appel d'offres pour choisir un avionneur ; le monopole n'existe donc pas comme l'affirment certains, étant donné que sur les trois agences qui ont postulé pour être transporteur aérien, seule STMB TOURS avait un bon dossier.
Sept agences dont, Sana voyage, Africa voyage, ...) ont été également sélectionnées sur la base de dossiers. Sur le problème de visas dont ont été victimes des pèlerins cette année, M. Bougouma a indiqué que cela est le fait de certaines agences qui ont recruté plus de pèlerins qu'elles n'en avaient le droit.
Selon lui, les autorités saoudiennes ont octroyé trois mille visas au Burkina Faso pour le hadj 2011 et pour faciliter le travail, des quotas ont été affectés aux sept agences en fonction de leur importance. Ainsi, Sana voyages s'est retrouvée avec mille visas, Ranguma, sept cents et trois cent vingt-cinq pour Africa voyage.
Cette dernière aurait, aux dires de M. Bougouma, recruté plus de pèlerins à telle enseigne qu'elle s'est retrouvée avec un surplus de cent quarante-quatre pèlerins sans visas.
« Deux semaines avant le départ du hadj, le responsable de Africa voyage est venu nous voir pour nous dire qu'il avait plus de pèlerins et qu'il voulait plus de visas ; nous lui avons répondu que cela allait être difficile.
Néanmoins, on a entamé des démarches avec les autorités saoudiennes pour avoir cinq cents à sept cents visas, mais elles ont refusé », a affirmé M. Bougouma.
Mais pour El hadj Ibrahim Ouédraogo, DG d'Africa voyage, les agences ont eu la promesse que s'il y avait un surplus de pèlerins, elles auraient plus de visas et d'ajouter que c'est une soixantaine de pèlerins qui n'ont pu effectuer le hadj 2011 contrairement à ce qui se dit.
Répondant aux accusations selon lesquelles les pèlerins sont abandonnés à leur propre sort, il a répondu par la négative, « un à deux mois avant le hadj, chaque agence se rend en Arabie saoudite pour signer des contrats avec les autorités saoudiennes afin d'avoir un lieu d'hébergement pour leur pèlerin et leur faciliter le séjour ».
Qu'en est-il des retards constatés lors des départs des pèlerins ?
Là encore l'affréteur, STMB TOURS se défend, arguant que ces retards sont dus à un début tardif des préparatifs du hadj au Burkina Faso. « Le temps imparti à l'organisation du hadj au Burkina Faso est très insignifiant à telle enseigne qu'à moins de trois mois du pèlerinage, STMB tours n'avait aucune idée du nombre de pèlerins qu'elle devait transporter, alors qu'en matière de transport aérien, c'est la précision », a confié El hadj Nouredine Sanfo, responsable hadj à STMB TOURS.
Selon lui, il faut donner un nombre exact de pèlerins et des dates probables sur lesquelles la compagnie va assurer les vols vers l'Arabie Saoudite. « Étant donné que les préparatifs du hadj débutent tard au Burkina Faso, lorsque nous arrivons pour solliciter les services de la compagnie (Ethiopian Airlines), nous nous rendons compte que d'autres pays, qui ont débuté plus tôt leur hadj, ont déjà choisi des dates auxquelles leurs pèlerins doivent partir pour La Mecque.
Dans ce cas, nous sommes forcément obligés d'attendre que Ethiopian Airlines finissent de transporter les pèlerins d'autres pays avant de transporter les nôtres », a indiqué M. Sanfo.
Il ajoute qu'Ethiopian Airlines utilise le plus souvent le même appareil pour le transport des pèlerins dans de nombreux pays, donc il peut arriver que l'équipage soit épuisé et obligé d'immobiliser l'appareil au moins 24h afin de se reposer.
Ethiopian Airlines étant beaucoup sollicitée, pourquoi STMB TOURS n'a-t-elle pas envisagé rechercher une autre compagnie ? A cette question El hadj Nouredine Sanfo a répondu qu'en 2007, STMB avait sollicité les services d'une compagnie qui ne lui a pas donné satisfaction car celle-ci n'a pas pu ramener les pèlerins au terme du hadj, « alors, nous avons sollicité Ethiopian Airlines qui a une grande expérience et a des avions de qualité ».
Au niveau des retards constatés, les agences sont comptables, selon M. Sanfo car STMB a demandé à celles-ci de communiquer le surplus de leurs pèlerins afin qu'elle puisse préparer un cinquième vol.
« Les agences ont pris du retard et c'est même après le troisième vol que certaines sont venues payer les billets du 1er vol, alors qu'elles devraient le faire plus tôt », a renchéri M. Sanfo. STMB a donc transporté 2639 pèlerins sur 3000 initialement prévus.
Sur le coût élevé du billet (1 885 000 FCFA), le responsable hadj de STMB explique que sa structure n'a pas fait de rabais sur le prix du billet parce qu'elle a signé un contrat avec la compagnie Ethiopian Airlines et ne pouvait faire autrement au risque de perdre « car un contrat reste un contrat ».
Selon STMB, les agences à leur niveau devraient aussi travailler à réduire le coût de leur prestation (725 000 FCFA cette année) en allant plus tôt négocier avec les autorités saoudiennes pour avoir des logements à des prix abordables même si celles-ci ont consenti une réduction de 10 000FCFA.
Aux dires de Boureima Bougouma, l'Etat a dû prendre en charge le coût des taxes aéroportuaires qui s'élevait à 39 950 FCFA. Par ailleurs, STMB TOURS dit ne pas être contre l'arrivée d'un autre avionneur si tel est le souhait des agences.
De façon générale, les acteurs sont unanimes qu'il faut débuter plus tôt les préparatifs du hadj pour éviter les désagréments constatés chaque année, avec la possibilité d'autoriser l'arrivée d'un deuxième avionneur comme le souhaitent les agences pour réduire le coût du pèlerinage.
Aussi, il appartient à l'Etat de faire du comité de suivi, un cadre de concertation entre agences et transporteur concernés par le hadj et non une structure isolée, d'appliquer les sanctions prévues en cas de non respect des dispositions contenues dans le cahier des charges.
Fait partie de Hadj 2011 : les acteurs se rejettent la responsabilité de la mauvaise organisation