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Tabaski : la rentrée scolaire porte un coup dur à la fête à Bobo-Dioulasso
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- Titre
- Tabaski : la rentrée scolaire porte un coup dur à la fête à Bobo-Dioulasso
- Créateur
- Tielmé Innocent Kambire
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 13 octobre 2013
- Résumé
- La communauté musulmane burkinabè, à l'instar des autres musulmans du monde, fête ce mardi 15 octobre 2013, l'Aïd el Kebir ou encore la Tabaski.
- Couverture spatiale
- Bobo-Dioulasso
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0001062
- contenu
-
La communauté musulmane burkinabè, à l'instar des autres musulmans du monde, fête ce mardi 15 octobre 2013, l'Aïd el Kebir ou encore la Tabaski.
Célébrée à seulement deux semaines après le début de la rentrée scolaire, la Tabaski se prépare à Bobo-Dioulasso avec le lourd poids des dépenses déjà faites par les parents d'élèves. Constat chez les vendeurs de moutons, les couturiers et les coiffeuses.
La Tabaski c'est la fête du mouton, dit-on communément et cette année encore, tous les coins de rues de Bobo-Dioulasso sont devenus des minis marchés de bétails.
Tout le monde ou presque est devenu commerçant de moutons. Les nombreux vendeurs ambulants sillonnent les quartiers avec leurs animaux, dans l'espoir de se trouver des clients.
Du pont d'Accart-ville à l'abattoir, les réalités sont cependant les mêmes : « Il n'y a pas de marché cette année ». Ayant parqué ses moutons aux feux tricolores du pont d'Accart-ville, Aboubacar Tinto, a déclaré que le marché est timide. Il a confié que les clients viennent, discutent les prix et s'en vont, sans acheter les moutons.
« Depuis ce matin, nous sommes sortis avec 90 moutons dont les prix varient de 75 000 à 100 000 F CFA. Il est 10 h et on n'a acheté que deux moutons », a-t-il soutenu. Monsieur Sawadogo est l'un de ses clients. Pour lui, les moutons sont excessivement chers.
« Je vais aller voir ailleurs si je pourrai trouver un mouton moins cher, parce que l'année dernière, j'ai acheté un gros mouton à 80 000 F CFA et cette année pour un mouton qui est moins que cela on me parle de 110 000 F CFA », a-t-il dit.
Commerçant de moutons à l'abattoir de Bobo-Dioulasso, Hamadé Belem explique cette hausse des prix depuis l'achat des moutons. « Nous les avons payés cher et on est obligé de les vendre au même prix, à défaut de chercher du bénéfice avec des prix qui vont de 100 000 à 150 000 F CFA », a-t-il expliqué.
Un mouton à 600 000 F CFA
Issiaka Tidga pour sa part, est reparti les mains vides. « Cette année, les moutons coûtent trop cher », a-t-il regretté, en soulignant que la Tabaski tombe juste après la rentrée des classes qui a beaucoup fait dépenser les parents d'élèves. « On me parle de 600 000 F CFA pour un seul mouton. J'ai une très grande famille et pour cela, il me faut trois moutons. Je suis donc obligé d'acheter un bœuf.
C'est mieux pour moi », a-t-il estimé. Les services des coiffeuses sont également très sollicités pendant les préparatifs de la Tabaski. A Kôkô, un quartier de Bobo-Dioulasso, le soleil est presqu'au zénith, quand nous effectuons en ce samedi 12 octobre 2013, notre entrée dans le salon de coiffure de Fatim Koné.
Il n'y a pas de temps à perde pour la patronne et ses coiffeuses, car de nombreuses clientes attendent impatiemment leur tour. Cependant, la propriétaire du salon affirme que cette année, la situation est morose par rapport à l'année précédente. « Pour le moment, il n'y a pas assez de clientes », déplore-t-elle.
Selon elle, les gens n'ont plus assez d'argent à dépenser, à cause de la rentrée scolaire. Même son de cloche pour Mamou Touré et ses employées.
Malgré, la faible affluence, Mme Touré nourrit l'espoir que les clientes viendront en grand nombre à quelques heures de la fête. Fatim Wandaogo, une autre propriétaire de salon de coiffure dans le quartier Bolomakoté, ajoute que les clientes se font de plus en plus rares.
De l'avis de ces coiffeuses, la faible affluence des clientes est liée à la rentrée scolaire. Dans les ateliers de couture enfin, le rythme de travail n'a pas varié. C'est le constat que nous avons fait chez « TAP et GS » Couture. Spécialisés dans les coutures de costumes et borderies pour hommes, ils travaillent au même rythme que les jours ordinaires.
« Si j'étais un spécialiste des boubous je recevrais beaucoup de clients », a ironisé le promoteur de GS Couture, Sibada Gnoumou. Il a lui aussi, déploré le fait que la rentrée des classes dicte ses lois à leurs activités. Chez Soufiane Sankara, couturier basé au secteur n° 17 de Bobo-Dioulasso, la rentrée scolaire a également fait des « dégâts ».
M. Sankara s'adonne à la fois à la couture de tenues scolaires et de fête. Pour mieux gérer ses clients, il a dû cependant suspendre la confection des tenues scolaires qu'il reprendra après la Tabaski. « J'ai négocié avec mes clients pour pouvoir satisfaire ceux qui veulent les habits pour la fête », a-t-il indiqué.