Issue
Le Rendez-Vous #186
- Classe de ressource
- Issue
- Collections
- Le Rendez-Vous
- Titre
- Le Rendez-Vous #186
- Editeur
- Le Rendez-Vous
- Date
- 11 mars 2013
- numéro
- 186
- nombre de pages
- 8
- Sujet
- Faure Gnassingbé
- Zakaria Agoro
- Agbéyomé Kodjo
- Kpatcha Gnassingbé
- Incendies marchés Lomé et Kara (2013)
- Sadakat Djariya
- Moussa Amodou
- Construction mosquée
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0001319
- contenu
-
Hebdomadaire Togolais d’Informations et d’Analyses N° 186 du 11 mars 2013
Libération de Loïk Le Floch et détention prolongée de Un dossier qui tient ses promesses
Libéré sous pression
Rencontre de l’association Sadaquatoul Djaria
Affaire Kpatcha
Que cache la libération des trois détenus ?
Le paradoxe des centres de détention au Togo
RV POLITIQUE
Semaine d’action contre la loi liberticide
Le régime Faure étouffe, la presse s’organise
Depuis quelques semaines, le monde des médias est en ébullition. Pour cause, le régime en place a fait voter une loi qui restreint drastiquement la liberté de la presse et donc la liberté d’expression que le peuple a pu arracher pendant des années de lutte. Malgré les interventions de partout, que ce soit en Afrique ou à l’extérieur de l’Afrique, pour demander aux autorités de revoir cette loi liberticide, celles-ci se murent dans un refus.
Les responsables du Syndicat national des journalistes indépendants du Togo (SYNJIT), du Syndicat des agents de... L’information, techniciens et journalistes des organes publics (SAINTJOP), de Journalistes pour les droits de l’homme (JDHO), du Réseau africain des journalistes sur la sécurité humaine et la paix (RAJOSEP), de l’Association Action des Médias pour le progrès (MEDIACTION), de l’Association des journalistes sportifs du Togo (AJST), de l’Observatoire des Médias pour la démocratie et la bonne gouvernance (OMDG), et de SOS Journalistes en danger se sont réunis à la Maison de la Presse ce mercredi 06 mars 2013.
Après avoir fait le point des actions et démarches entreprises, les huit (8) organisations de presse se sont mises d’accord sur trois jours d’activités s’inscrivant dans leur démarche de dénonciation de la nouvelle Loi Organique portant Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC).
Le SYNJIT, le SAINTJOP, JDHO, le RAJOSEP, MEDIACTION, l’AJST, l’OMDG et SOS Journalistes en danger invitent : • les organes de presse (audiovisuel, presse écrite et presse en ligne) à observer une journée sans. presse le mardi 12 mars 2013 sur toute l’étendue du territoire national ; • les journalistes et toute la population à manifester leur attachement à la liberté d’expression et de presse au Togo en se vêtant de rouge ou portant des bandeaux rouges le mercredi 13 mars 2013 ; • les journalistes à se mobiliser massivement pour un sit-in le jeudi 14 mars 2013 devant le Palais de la Présidence de la République incompréhensible.
Devant cette situation, face à l’inaction coupable et complice des traditionnels organes qui disent représenter les journalistes, les associations et syndicats de presse s’organisent en des actions concrètes pour empêcher que le silence ou les protestations verbales ne soient un quitus pour la promulgation de cette loi anticonstitutionnelle.
Dans ce sens, une série d’actions sont annoncées sur le boulevard du Mono de 8h à 12h GMT. Le SYNJIT, le SAINTJOP, JDHO, le RAJOSEP, MEDIACTION, l’AJST, l’OMDG et SOS Journalistes en danger appellent les journalistes et toute personne attachée à la liberté. d’expression et de presse au Togo à se mobiliser pour préserver les espaces de liberté acquis de hautes luttes.
Fait à Lomé, le 06 mars 2013
Ont Signé :
Pour Le SYNJIT : le Secrétaire général
SAINTJOP : le Secrétaire général adjoint
JDHO : le Président
RAJOSEP : le Président
MEDIACTION : le Secrétaire général
L’AJST : le Président
L’OMDG : le Coordinateur général
SOS Journalistes en danger : le Président
ASSOCIATION SAJJAKATQKL - tyAKA y fcP 1J4 A^œ 4ONqo TW JO CTL JO 11 -JD O^iStf LOMÉ-TOGO
Aumône Courante
Science Utile
Un fils vertueux invoquant pour lui Allah dit : « O vous qui avez cru ! Que ni vos biens, ni vos enfants ne vous distraient du rappel d'Allah. Et quiconque fait cela, alors ceux-là seront les perdants. »
Avec Sadaqatoul Djaria soyez parmi les bienheureux dans ce bas monde et dans l’au-delà avec vos dons, legs ou contributions :
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Contacte: 90 01 90 11/90 04 15 17
Sida n’est pas une fatalité, alors protégeons-nous.
Les prédateurs en action.
Tel ils sont beaux, ils massacrent la presse togolaise.
Djimon Oré, Ministre de la Communication
Kokou Tozoun, Ex-ministre, Pdt de la HAAC
Abass Bonfoh Alias Dieudonné, Pdt du Parlement
Ahoomey-Zunu, P.M
Le Rendez-vous N° 186 du 11 mars 2013
RV POLITIQUE
Incendies des marchés au Togo
AUTOPSIE D’UNE ENQUÊTE SIGNALÉE
Mercredi 09 et vendredi 11 janvier 2013, deux nuits, un événement. Le jour s’est retiré, la nuit a repris son droit à la seule nuance que nous sommes en face de la nuit des longs couteaux. Quand les animateurs des grands marchés de Kara et de Lomé quittaient leurs étalages, rien d’anormal ne s’annonçait. C’étaient des journées bien remplies comme les autres, à la différence que, cette fois-ci, pendant que les commerçants récupéraient après un long labeur, des criminels ont réservé un triste sort à leurs marchandises. En 48 heures d’intervalle, les deux pôles commerciaux du pays sont partis en feux. L’État a ouvert des enquêtes. Malheureusement, loin de convaincre, elles portent plutôt les germes d’une responsabilité que l’autorité esquive. Alors qu’il a failli à son devoir de protection avant, et qu’il s’est montré incapable de secours pendant, après les incendies, les mesures annoncées par l’État, pour accompagner les victimes, se révèlent un fiasco qui dit tout. Pendant ce temps, monsieur le Procureur, entre intimidations et manières fortes, mène des enquêtes qui souffrent de crédibilité. Qui a mis donc les feux aux marchés ?
Contexte et motivations possibles d’un crime. Les incendies ont frappé le nerf de la guerre de l’opposition, le grand marché de Lomé. Mieux, le marché de Kara, lui aussi, se trouve être un prolongement de celui de Lomé de par le lien interprofessionnel qui existe entre des commerçants dont les intérêts s’entremêlent. Il va sans dire que la plupart des marchandises calcinées à Kara ne viennent que de la vente en gros, en demi-gros et souvent en traite ou en crédit, par les grossistes de la. capitale aux partenaires de l’intérieur. Pour qui connaît le type de transaction qui s’opère entre les deux centres commerciaux, ce qui a brûlé à Kara et à Lomé appartient quasiment aux mêmes personnes. Nous disons dans l’une de nos éditions que presque toutes les responsables des différents regroupements des femmes du CST, Collectif Sauvons le Togo, sont des revendeuses au grand marché de Lomé. Dirigées par des leaders financièrement étouffés, à chaque fois que le CST lance les quêtes pour financer ses manifs, les plus grosses sommes proviennent du grand marché de Lomé. Conscient de cette situation, depuis un temps, non content d’avoir élagué les leaders de l’opposition de toutes leurs sources de revenus, il fallait aussi affaiblir les sources possibles des quêtes qui leur permettent de joindre les deux bouts. La traque des revendeuses de Lomé a alors commencé depuis des années avec des saisies, par la tristement célèbre Agence Nationale de Renseignement, ANR, de leurs fonds. La piste de l’opposition Tout Comme le régime, qui regorge de zélés, les va-t-en-guerre, l’opposition en dispose. Et certains n’hésitent pas à se désolidariser du groupe parce qu’ils estiment que la méthode de lutte est trop laxiste pour un régime qui, à leur lecture, ne peut tomber que par la manière forte. Ainsi, si on s’arrête à ces considérations, il est possible que face à l’usure, l’opposition ait fini par opter pour la manière forte. C’est une hypothèse.
Pour qu’elle soit crédible et acceptée par le bon sens, il faut aussi trouver une explication au fait que le CST ait pu choisir de scier la branche à laquelle il s’accroche pour résister à un adversaire qui dispose à sa guise des moyens d’État. Si le RPT-UNIR dispose à volonté de régies financières de l’État, la seule régie financière dont dispose l’opposition pour mener la lutte reste le grand marché de Lomé. On peut alors supposer que si le CST avait une possibilité d’allumer le pays pour faire plier Faure Gnassingbé, étant donné que, de par le succès des incendies, ceux qui ont Allumé, ces marchés devaient être capables d’allumer n’importe quel secteur clé du pays. L’opposition aurait choisi un autre département sensible. On n’a pas besoin d’attendre les conclusions d’une quelconque expertise pour savoir que cette opération a exigé de gros moyens. Mais, à la lecture des premiers éléments avancés par l’enquête, le crime semble avoir été commis, à crédit sur la base de promesses, par des petits désœuvrés en quête de pitance.
Eu égard à l’envergure de l’opération, les prétendus aveux arrachés aux prévenus sont trop légers pour convaincre même un « Abass Al Youssef ». Il est évident que les criminels ont dû recevoir d’énormes sommes pour accepter de vendre leur âme dans des actes de si grande méchanceté aux conséquences inéluctables et incalculables.
De tout ce qui précède, comment des leaders politiques de l’opposition qui lancent des quêtes à chaque fois qu’ils veulent faire un demi-kilomètre de marche peuvent-ils financer un crime de cette nature ? De nos recoupements, la réalité révèle. D’ailleurs, que, conditionnée aux quêtes souvent maigres, avec des moyens limités, l’opposition, de sources proches de la trésorerie, n’avait prévu que 100 000 FCFA par ville pour l’organisation des fameux derniers tours de Jéricho. Même pour la capitale, le responsable qui devait se charger de la coordination n’a encaissé que 100 000 FCFA. Comble de ridicule, la ville de Kara, par où le feu a d’ailleurs commencé, n’a même pas été servie par ce maigre partage. Pour cause, les deux leaders du milieu, qui devaient être le fer de lance des tours de Jéricho dans le milieu, étaient absents du pays. Si l’ennemi n’était pas ailleurs ? Mieux, pour un régime qui n’a plus de qualité à vendre, l’arme la plus efficace est d’acheter les consciences, d’intimider et de semer la zizanie dans les rangs de l’opposition. Vainement, toutes ces méthodes ont été utilisées pour venir à bout d’un regroupement qui donne de l’insomnie. Indépendamment du chef de l’État, un certain noyau dur a-t-il décidé de commettre un crime pour Trouver un argument contre une opposition qui refuse de se disloquer ? Histoire de mettre Faure Gnassingbé devant un fait accompli qui finira par recevoir sa bénédiction pour peu que cela lui permette de se débarrasser d’une bande d’audacieux.
L’histoire récente de notre pays retient que Feu Eyadema n’a jamais demandé à qui que ce soit de tirer sur Tavio Amorin. Il est aussi fort à douter que le défunt Président ait demandé à son fils Ernest de tirer sur Gilchrist à Soudou. Mais, face à ces crimes, Eyadema n’a fait que prendre acte, surtout que ces actes lui permettaient d’avancer d’une semelle vers la récupération d’un pouvoir qui lui échappait.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’histoire se répète-t-elle avec Faure ? Tout à l’air quand on voit la récupération qui est faite de ce crime que le régime veut utiliser pour se refaire du sang neuf. Dédommagement à la va-vite à quelques encablures des élections qu’on veut coûte que coûte tenir, intervention du label UNIR dans le processus de. Dédommagement, plan de reconstruction tous azimuts des marchés comme si des maquettes attendaient avant les feux, enquêtes à sens unique avec des pistes choisies. Plusieurs journaux de la place ont relayé l’information selon laquelle, dans la fièvre des incendies, des journalistes ont été réunis et une ligne de conduite leur a été donnée dans le traitement des informations liées aux incendies. La rencontre a même été arrosée de billets de banque. Et depuis, les confrères sont dans leur rôle.
Cette rencontre a-t-elle eu lieu ou pas ? Si oui, qui en étaient les initiateurs, quel était le message transmis aux journalistes et que cache cette campagne ? Des oubliés du régime, une autre piste ? Ils sont nombreux ces aigris du système en place qui ne se retrouvent pas dans la gestion qui est faite de l’après-Eyadema. Ils peuvent s’organiser pour être une menace sérieuse afin d’exprimer un certain ras-le-bol. L’entourage sous menace, il y a aussi cette race encore en activité, mais qui voit venir des jours. incertains et qui estiment qu’il faut quitter la défensive. À ceux-là s’ajoutent ceux et celles dont la volonté était, jusqu’à un passé récent, une loi de la République, et à qui on ne pouvait rien refuser. Mais ils commencent dramatiquement à être déconnectés de certains privilèges et avantages. Cette bande a-t-elle commencé à remettre en cause son bienfaiteur au point de poser des actes de haute trahison afin de le mettre en difficulté et légitimer une certaine redistribution forcée des cartes ?
La finalité possible du crime. Supposons que ce crime ait été commis par l’opposition ou par l’entourage de Faure. Nous avons toujours été de ceux qui soutiennent que Faure Gnassingbé n’aurait pas commandité ces actes. Aussi, est-il évident que les criminels, soient-ils de l’opposition ou du système en place, ont été pris de court et donc n’ont pas pu dérouler tout leur schéma. La preuve est que certains débuts d’incendies ont été vite maîtrisés. Si l’autorité n’avait pas circonscrit les lieux prédisposés aux Incendies, le drame se produirait à la chaîne. Si tout le plan avait pu fonctionner, au-delà de la désolation face à des pertes économiques énormes, politiquement, une peur panique analogue à celle qui a suivi par exemple la mort d’Eyadema pourrait s’instaurer et justifier que Faure Gnassingbé soit déposé de façon intelligente sur la base de son incapacité à protéger son pays. Devant un régime militaire comme le nôtre, une opposition a-t-elle les moyens pour initier une telle politique ? Sous certains règnes, il n’y a que les princes pour se payer certaines audaces.
À qui profitent les flammes ? Pendant que les victimes continuent de plonger dans l’incertitude face à un dédommagement qui n’en est pas un, les pontes du pouvoir en place sont devant toutes les initiatives. Téléthon par ici, marche de soutien par là. Derrière les rideaux, ce sont des sensibilisations aux relents politiques, sans oublier que le flou qui a pesé sur la mobilisation et la gestion des fonds destinés au dédommagement cache mal des... anomalies qui ne se justifient que dans le contexte d’une récupération. Et si Faure regrette déjà l’intervention des experts français ? En même temps que nous soutenons que Faure Gnassingbé n’a pas commandité ce crime, celui-ci ne fait rien pour nous débarrasser de l’appréhension selon laquelle il est en train de le récupérer à son crédit.
Comment comprendre que pour un dommage dont la responsabilité n’incombe pas aux victimes, un chef d’État ait pu prononcer un discours flou qui ne laisse aucune idée claire du montant de l’accompagnement aux victimes ? Qu’est-ce qui empêchait Faure Gnassingbé d’attendre que tous les dégâts soient évalués, que l’État évalue ses moyens et dise de combien il peut accompagner les victimes, 45 % par exemple, afin qu’en se rendant au guichet pour recevoir son aide, une victime qui a perdu 10 millions, par exemple, puisse être en droit de faire des réclamations si ce qu’elle reçoit n’atteint pas les 45 % des 10 millions ?
Mais ici, les gens qui n’ont jamais vendu une aiguille au Grand marché, donc des intrus, vont être dédommagés, des vendeurs de poules encaisseront ce qui revient aux vendeurs de pagne. Au gré des accointances, certains vont émarger plusieurs fois. Sciemment, les critères permettant aux bénéficiaires d’être situés sur leur sort n’ont pas été clairement définis. Ceci participe-t-il d’une volonté manifeste d’affaiblir des commerçants qui ont commis le crime de soutenir l’opposition ?
De sources bien informées, il a été imposé à ceux qui n’avaient pas déclaré leurs établissements commerciaux au CFE, et déduit de leur dédommagement, déjà assez trop maigre, les frais de formalités de déclaration d’entreprise. Ces feux ont-ils été délibérément voulus pour pouvoir mettre les commerçants au pas par rapport à toutes sortes de fiscalité ? Mieux, pendant que les préoccupations politiques semblent être mises en berne. par les flammes, les organisateurs des élections législatives démocratiquement monocolores appuient sur l’accélérateur. Et si le cocktail n’était pas l’arme du crime ? Après l’incendie du marché de Lomé, il n’y a plus de place à la thèse qui privilégierait un accident. Il est désormais évident que le feu est d’origine criminelle. Très affecté par un acte que rien ne peut justifier, le chef de l’État a sollicité et obtenu l’intervention de la France dans le cadre de la coopération militaire.
Deux experts spécialistes en incendies sont arrivés au Togo et en deux semaines, ils ont visité les lieux sinistrés et ceux qui y ont échappé de près. L’objectif n’est pas de dire qui a mis le feu aux différents lieux publics, mais de déterminer ce qui a servi à mettre le feu et le mode opératoire des criminels. Les résultats des prélèvements se font toujours attendre, seuls les résultats de ces experts pourront aider à savoir le mode opératoire des pyromanes et donner des pistes sérieuses. Un feu peut provenir de L’essence, un sabotage dans l’installation électrique, des substances hautement inflammables telles que le kérosène, de la poudre à canon, les cocktails Molotov, bref, beaucoup de substances et techniques peuvent intervenir dans la mise à feu d’un lieu.
Mais, parallèlement au travail des experts dont le rapport devrait permettre de connaître l’arme du crime, le Procureur de la République semble avoir fait ses prélèvements. Après donc des analyses "juridico-politiques”, M. Poyodi Essolisam Biaise et son cabinet d’alchimistes ont conclu que ces feux ont été l’œuvre de cocktails Molotov. Sur cette base, une trentaine d’opposants politiques sont déjà dans la nasse. Les uns sont aux arrêts, les autres sous surveillance de la justice, d’autres encore en cavale, sans oublier ceux qui peuvent à tout moment être invités dans cette tragicomédie.
Comme corps du délit, ils nous ont brandis à x reprises des cocktails Molotov. Face à un régime armé jusqu’aux dents, les cocktails Molotov ont été, à un moment donné de la... lutte pour l’instauration de la démocratie, un instrument de résistance de l’opposition. Pour l’heure, tout porte à faire croire que ce sont ces explosifs, artisanalement fabriqués, qui ont brûlé les marchés. De par l’intensité des flammes et le succès de l’opération, on peut donc dire que la science de la fabrication de ces explosifs a vraiment évolué de façon exponentielle. On peut supposer sans risque de se tromper que, si les cocktails Molotov pouvaient faire brûler un lieu de la façon dont les marchés ont été consumés, en plus des lieux publics stratégiques, Eyadema lui-même devait être consumé par les flammes à l’avènement de la démocratie, car nous avons vu la façon dont ces instruments avaient été lancés à tour de bras à la moindre occasion. Si d’un jour à l’autre les experts concluaient que ce sont ces instruments précaires de résistance qui ont servi à brûler les marchés au point de faire fondre des barres d’aluminium et de disloquer tout un bâtiment en morceaux de murs désormais soudés par. Quelques barres de fer à béton, les enquêteurs auront une raison valable pour encore chercher dans l’opposition. Puisque désormais, on semble faire croire que seule l’opposition a la science de la confection de ces instruments, et qu’à aucun moment, les milices d’autres formations politiques n’ont pas eu recours à ces outils. Si demain il se confirme que les feux sont l’œuvre de ces bouteilles, nous allons encore ouvrir grand nos yeux afin de dénicher dans l’opposition les oiseaux de mauvaise augure qui ont scié la branche sur laquelle les détracteurs du régime ont déposé leur nid.
Mais, si par contre, il s’avère que c’est une substance plus dangereuse, telle que le kérosène, qui a consumé les marchés, alors quel crédit accorder à M. le Procureur dans son rôle? Les germes d’un discrédit. Dans un pays normal où l’autorité a une réelle volonté de faire la lumière sur une situation donnée, après ces crimes accompagnés d’assez trop d’indices de nature à responsabiliser le système en place, encore que le régime et... Son opposition se jettent réciproquement la balle, plutôt que la partie de cache-cache en cours, c’est une enquête internationale qui devait être ouverte. L’opposition a œuvré et œuvre encore dans ce sens, mais elle a du mal à faire porter sa voix. Le pouvoir reste figé à sa logique, celle des lions qui écrivent l’histoire de la chasse, une démarche où l’État est juge et partie. Comme il sait si bien le faire, le RPT-UNIR pouvait avoir raison en criant à un certain néocolonialisme face à la demande d'une enquête internationale. Mais cet argument est déjà battu en brèche par le fait que le Togo ait demandé l’intervention de la France. De ce fait, qu’est-ce qui empêche une enquête internationale neutre et débarrassée des "Togolités" ? Nous croyons qu’entre l’intervention des experts français et une enquête internationale, il n’y a qu’un pas. À un moment où l’autorité refuse une enquête internationale et que le rapport des experts se fait attendre, on peut même se demander si Faure Gnassingbé n’est pas en... train de regretter le fait qu’il ait demandé le secours des experts français. Le rapport des Français pourrait-il se démarquer du syndrome du rapport de la CNDH sur la torture à l’ANR ? Nous voudrions bien croire à la bonne foi des Français et de Faure lui-même. À chaque fois que des criminels sont recherchés, l’autorité appelle publiquement à la complicité des citoyens par l’apport des informations dont ils disposeraient contre les criminels, ce qui fut fait par l’autorité compétente.
Mais dans le cas d’espèce, non seulement tout ce que l’opposition apporte comme information et interrogations pertinentes de nature à faire avancer les investigations ne sont pas pris en compte, comble de ridicule, Monsieur le Procureur, non content d’inculper des leaders pour des informations qu’ils apportent, il leur interdit de parler sur, dit-il, « le fond du dossier ». En procédant ainsi, le sieur Poyodi, pensant avoir acheté le silence des leaders politiques, a oublié que le secret d’une instruction est largement. différent de l’information qu’on apporte à une instruction. Ainsi, le Procureur semble avoir versé de l’eau sur un canard. Le bon sens veut que, si l’on s’achète les services d’un agent de sécurité pour sa maison et que malgré cela, un vol survient, la première responsabilité incombe à celui-ci en attendant que la main soit mise sur le voleur. Mais ici, toute la chaîne de responsabilité par rapport à la sécurité de ces marchés est confiée à des gens dont personne n’est inquiété. Pourtant, dans un pays normal, l’État est censé assurer ces marchés et donc les commerçants ne devaient pas payer pour un quelconque accident. Si jamais Faure découvrait les auteurs dans son camp ? Dans ce cas, soit il prend son courage à deux mains pour frapper, soit il observe son silence de tous les jours et la relation entre lui et les allumeurs sera similaire à celle d’un enfant qui arrive à la conviction que sa maman est la sorcière qui hante son sommeil. De ce qui précède, à défaut d’être objectif dans le traitement que l’on réserve au dossier des incendies de ces marchés, nous estimons que l’on doit éviter de mentir, au risque d’être rattrapé par les faits. La vérité arrive, il vaut mieux se taire que d’anticiper avec le mensonge.
Abi-ALFA
Le Rendez-vous N° 186 du 11 mars 2013
RV POLITIQUE
■ incendies des marchés
Agbéyomé Kodjo, une cible ratée
Le président de OBUTS, Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire, Agbéyomé M. Kodjo, vient d’être libéré d’une détention provisoire qui a duré 40 jours. Ce leader politique fut, en effet, un des rares faiseurs de rois au temps de feu Eyadema. Très estimé de Gnassingbé 1er, il va occuper plusieurs hautes responsabilités entre autres, la Direction du port autonome de Lomé avant d’être fait Ministre, Président du parlement et Premier Ministre. Jusqu’à son départ pour l’exil, le nom d’Agbéyomé Kodjo revenait comme un dauphin du défunt président. En tout cas, l'homme avait gravi tous les échelons, sauf la magistrature suprême. Il faisait partie des icônes du régime et rien dans la machine dirigeante ne lui passait par le dos. Il sera celui qui a conçu le plan de l’actuel.
Le paradoxe des centres de détention au Togo. De sources bien informées, les cellules des lieux de détention illégales situées dans la réserve mitoyenne au domicile de Pascal A. Bodjona ont été récemment climatisées. Ce centre, construit en réalité pour servir de bureaux mais devenu un lieu de détention illégale, est, en effet, connu ces derniers temps pour avoir abrité les détenus des incendies. Certains d’entre eux relâchés se sont plaints des traitements inhumains. Parmi les gens qui y sont détenus, certains ont été victimes des méthodes inhumaines exercées sur eux pour leur extorquer des aveux. Ils sont nombreux à y être passés et certains y sont encore gardés. Quelques journaux, tout comme les familles des détenus, ont rapporté des traitements dégradants dans le but de leur faire faire de faux aveux. Une partie des interpelés des incendies y est présentement encore détenue. Entre autres, il y a le trésorier du CST, arrêté un samedi matin à 05 heures à son domicile. Il se rapporte que les cellules de ce lieu de détention.
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La nouvelle Présidence de la République. À l’époque PM, quand Eyadema lui faisait faire ce plan, ce n’était pas encore pour abriter la présidence, mais la primature. Ainsi, le PM occuperait la nouvelle bâtisse pendant qu'Eyadema garderait jalousement son Lomé II. Mais une fois les travaux de la primature avancés, Eyadema change d’avis, le nouveau joyau semble trop beau pour un Premier Ministre. Eyadema devait donc l’occuper pendant que son PM se contenterait de Lomé II. C’est dans ce climat de confiance que le clash est survenu. Inutile de revenir sur les raisons du divorce. Est-il que l’homme s’est retrouvé en exil en France d’où il reviendra pour être accueilli par un des nombreux "Guantanamo” nationaux, à Kara. Il en sortira pour amorcer une. nouvelle vie. La climatisation vient d’être installée. Que cache la climatisation de ces lieux ? Cette climatisation rentre-t-elle dans le cadre de l’équipement des lieux en tant que bureaux ou en tant que lieu de détention ? Dans ce dernier cas, on aurait enregistré une prison VIP au Togo. Mais pour qui connaît l'audience que l’autorité compétente réserve au respect des droits de l’homme dans les lieux de détention au Togo, dire que des cellules soient climatisées pour accueillir des prévenus peut soulever d’autres inquiétudes.
Actuellement, le dossier le plus important qui donne la trouille aux autorités togolaises est l’enquête sur les incendies. Dire que la climatisation des lieux de détention ait commencé par le centre qui accueille une partie des détenus de ce dossier peut soulever des inquiétudes. Nous savons de quoi est capable un régime comme le nôtre qui pourrait se servir de la climatisation pour utiliser des gaz suspects contre les détenus qu’on trouve encombrants. De grâce, si le respect des droits Humains est tellement avancé au Togo au point où on arrive à la climatisation des cellules, il est donc grand temps qu’on cesse d’exercer sur les détenus un certain nombre de traitements. La difficile sinon, la quasi inexistence des visites surtout dans les premiers moments de détention en est une preuve. C’est difficilement que les familles arrivent à apporter à manger à leurs proches dans certaines circonstances surtout dans les premiers jours des détentions, le refus aussi de l’assistance des avocats est une pratique toujours courante.
Quartier Takoin Wuit, derrière le CSG *(228) 22 42 54 16 / 90 64 61 02 / 99 99 98 J ' gmaprod® gmail.com / modepub@Togo.com | On peut, en toute logique, lui en vouloir d’avoir participé à la déconfiture nationale qu’il commence par décrier. Mais ses admirateurs répondront qu’il vaut mieux tard que jamais et que l’acte que l’homme avait posé était une audace. Il est désormais un animal politique d’un autre pelage, il crée sa formation politique et verse dans la dénonciation. d’un régime qu’il ne connaît qu’assez trop bien. Ceci n’est pas sans conséquences. Alors qu’il cherchait difficilement une place dans le rang de l’opposition, il était traqué de toute part par son ancienne famille politique. La plus acerbe des offensives lancées contre lui aura été la tentative de dissolution de son naissant parti politique. Tous ses droits lui seront refusés et comme le pouvoir en place sait bien le faire, aucune initiative n’était.
Jusqu’à un passé récent, on sortait les détenus menottés à chaque fois que les familles devaient les apporter à manger. Mieux, on les demandait, par exemple, de se baisser pour prendre les repas les mains menottées. Les gens qu’on garde en menottes dans les lieux de détention, des prévenus qui utilisent des bouteilles de plastique comme urinoirs, des sachets plastiques pour se mettre à l’aise. On a rapporté le triste cas, tout récemment, de Loïk le Floch qui, détenu à la gendarmerie nationale, était contraint de faire ses selles par terre dans un lieu qui sert de. bureau pour l’administration le jour et de cellule pour 8 détenus la nuit. Bref, il y a plein de comportements à abolir avant de penser à une quelconque climatisation des cellules, car si Faure et ses hommes de troupe veulent humaniser les lieux de détention, il y a des priorités.
Il serait paradoxal qu’un détenu qui dort sous clim ait un séjour rythmé de tortures. Ou alors, on veut importer les méthodes staliniennes où on se servait du froid comme instrument de torture; là c’est un autre débat.
Il est temps que les associations de défense des droits de l’homme au Togo soient plus regardantes dans la façon dont on équipe les cellules, car certains équipements peuvent comporter des poisons lents. De grâce, nos détenus ne sont pas si exigeants, ils ne demandent pas une cerise sur le gâteau, mais le minimum. On peut donc être fondé de se demander si les cellules climatisées n'étaient pas une autre arme.
Dosseh, trop méchante pour le priver des entrées. Il était devenu une peste qui peut être fatale à ceux qui. Osaient lui apporter un quelconque soutien, surtout financier. Entre autres, Gabriel Améyi et Akakpovi Pierrot de Monotrans en savent quelque chose. Même hors du pays, partout où Agbé pouvait roder pour se donner un souffle financier, il rencontre le régime sur son passage. Yayi Boni est un témoin de choix. L’homme doit être sur tous les fronts. Il n’est plus le pacha qui fêtait les milliards, mais celui qui est obligé de vendre certains de ses biens pour supporter sa nouvelle vie. On se rappelle que, alors qu’il remuait ciel et terre pour financer sa campagne, il a échoué dans la vente d’une de ses villas de grand standing dans la cité OUA pour des raisons que nous taisons.
Le dernier bond contre le président de l’Obuts sera son invitation dans le clair-obscur dossier des incendies des marchés du Togo. On a vite fait de trouver en lui le concepteur du plan machiavélique qui a mis le feu au marché. Très croyant, ses discours font assez souvent référence à la providence et les références bibliques meublent ses... interventions dithyrambiques contre le régime. Le choix d’un nom de code du genre ‘‘Derniers tours de Jéricho” pour signifier la lutte de l’opposition à un moment décisif serait sa trouvaille. Dans ce contexte, des pyromanes, encore recherchés, ont brûlé des marchés. Très tôt, sur la base des arguments et preuves tirés par les chevets, on désigne Agbé comme un présumé cerveau. Ancien Président de l’Assemblée, à la va vite, le parlement lève son immunité. À peine cette mise en scène terminée, la SRI met la main sur l’homme. Entre vitesse et précipitation, les parlementaires ont fait fausser tout le schéma dans la levée de l’immunité d’Agboyomé. Levée de bouclier de toutes parts, les alchimistes du régime finiront par se rebiffer en faisant croire qu’ils n’ont, en effet, pas levé l’immunité de l’ancien président du parlement mais qu’ils ont demandé l’autorisation de l’hémicycle pour l’entendre. Drôle de procédure, et pourtant les gens croyaient bel et bien avoir levé l’immunité de l’ex-PM d’Eyadema. Mieux, dans Les arcanes du parlement, certains barons-fétiches ont commencé à initier une loi pour dépouiller les anciens Présidents du parlement de tous leurs avantages, juste à cause d’Agbéyomé. C’est dans ces conditions que les pressions se font entendre de l’extérieur et l'homme est libéré. Qu’est-ce qui fait d’Agbé une cible à abattre ? Très connaisseur du régime, son départ a d’abord été considéré comme un camouflet. Ensuite, si l’homme a occupé d’importants postes avec Eyadema, sans doute c’est parce qu’il a des qualités à vendre.
S’il reste encore du chemin à parcourir à OBUTS pour rivaliser avec la force de mobilisation de l’ANC, il est une évidence que, présentement, le président de cette formation politique est considéré comme une des têtes pensantes de l’opposition. Un de ceux qui ont un carnet d’adresses assez rempli pour rallier les réseaux internationaux à la cause de la lutte pour la démocratie. Ceci ne reste pas impuni au Rpt-Punir. Voilà entre autres, les raisons pour lesquelles à chaque fois qu’une L'occasion se présente, tous les fauves de la jungle RPT-UNIR sautent sur Agbé pour le manger cru. Tellement avide d’en finir avec ceux qui entrent en disgrâce, contrairement au temps d’Eyadema où le laboratoire mûrit un plan avant de déclencher une offensive, avec Faure, la passion prend le dessus sur la raison et toutes les offensives échouent au point où le régime est devenu un système sur la défensive. C’est ainsi que sur son propre terrain, les détracteurs arrivent à combattre le pouvoir. Du moins, Agbéyomé, puisqu’il est question de lui, reste pour le moment une proie indigeste.
Après la tragicomédie des feux, les Togolais croisent les doigts pour attendre le prochain guet-apens qu’on tendra à l’ancien DG du port. Au RPT, on ne commence pas pour arrêter. L’homme est averti, connaissant bien une machine qu’il a longtemps servie, il s’y attèle en brandissant la providence comme bouclier.
Abia[fa Le Rendez-vous N° 186 du 11 mars 2013 RV POLITIQUE Affaire Kpatcha Que cache la libération Escroquerie dite. Internationale et détention prolongée de Bodjona
Un dossier qui tient ses promesses des trois détenus ? Trois détenus du "Kpatchagate”, Adjinon Lambert, Tawbeli Kouma et..., ont retrouvé leur liberté. Tous les détenus de cette affaire ont, en effet, introduit une demande de grâce, mais il a plu au plus fort des Gnassingbé d’en libérer trois pour des motifs de santé. Cette libération arrive à quelques jours, dans un contexte où le verdict de la cour sous-régionale de la CEDEAO reportait d’un mois le verdict de l’affaire Kpatcha. L’affaire qui devait être délibérée le 21 février dernier est reportée au 21 mars prochain. Est-ce sur demande de l’État togolais ou pour raison de convenance de la cour ? La seule certitude est que le camp de Kpatcha n’a pas demandé ce report.
Il y a quelques semaines, nous vous décrivions les motifs qui militent en faveur de Kpatcha et compagnie dans cette affaire portée à la CEDEAO. Au même moment, s’il se confirme que tout est défini pour un inévitable verdict en faveur de... Kpatcha, il est fort possible que l’État préfère trouver une porte de sortie à l’amiable à ce dossier. « Une mauvaise conciliation vaut mieux qu’un bon procès », dit-on. Au même moment, il n’est pas exclu que ce report soit l’œuvre de l’État togolais afin de bien raffiner sa stratégie contre les détenus.
Sur un autre registre, il n’est pas exclu que la libération des trois détenus soit une façon de préparer les mentalités à un éventuel juridisme contre le reste des détenus. Tout semble, de toute façon, militer en défaveur de l’autorité à un moment où tous les projecteurs sont allumés contre le Togo et où ... a initié une visite au Togo pour voir l’état d’application de la décision de la cour de la CEDEAO dans l’affaire des députés ANC.
Qu’à cela ne tienne, que l’affaire Kpatcha soit un réel coup d’État ou une affaire de famille, la plainte déposée à la cour communautaire de la CEDEAO n’a rien à voir avec le fond du dossier mais les conditions de détention des prévenus. La métamorphose Kpatcha Gnassingbé est Encore en détention. Le tout-puissant qui faisait courir les officiers hier est devenu un paria qu’on observe de loin. Ceci fait partie des habitudes de la maison. S’il est déjà éprouvant de priver un monsieur de sa trempe d’un maigre espace de liberté, il l’est encore plus de le priver de ses sources de revenu. Asphyxier financièrement l’adversaire est une arme de choix qu’utilise le régime en place. Non seulement Kpatcha est privé de sa liberté, mais aussi il est dépossédé de ses biens. Cela ne veut pas dire qu’il est devenu un citoyen lambda, mais à quoi sert une fortune qu’on ne peut pas toucher ? Il n’est plus le bon samaritain autour duquel rôdaient les courtisans, mais un monsieur asphyxié qui doit réfléchir par deux fois à chaque fois qu’un besoin financier se fait sentir. Tous les moyens sont mis à contribution pour le couper de toute entrée. Même aux locataires qui occupent ses maisons, on semble avoir interdit de lui verser le loyer. Et pourtant, Kpatcha Gnassingbé, c’est aussi un père d’une grande... famille, des charges, des enfants dont la scolarité à l’école française doit désormais se payer par tranches. Kpatcha Gnassingbé, ce n’est plus le bouillant animal politique sur toutes les offensives, mais un homme pondéré qui est revenu par terre. Moral toujours fixe, son séjour carcéral est partagé entre la lecture des journaux, la Bible, quelques visites et le recueillement. Ses visiteurs privilégiés semblent être les hommes de Dieu et c’est lui qui appelle les visiteurs au pardon. Kpatcha Gnassingbé, ce n’est plus l’homme des réseaux qu'on soupçonnait de prendre une quelconque revanche contre un frère, mais un citoyen normal qui plaint plutôt son demi-frère devant certaines circonstances.
Malgré la déchirure familiale qui lui a coûté une détention, c’est aussi un père de famille qui continue à croire à l’unité des Gnassingbé condamnés à être dans la même barque. N’empêche qu’il est encore détenu et en attendant, les supputations vont bon train. Pour les uns, Kpatcha sera libéré avant le 21 mars pour Éviter que le pantalon de la famille brûle jusqu’à la ceinture ; pour les autres, par ce report, Faure a reculé pour mieux bondir sur son demi-frère ; pour d’autres encore, les sicaires se donnent un temps de réflexion afin de trouver les arguments capables de les faire esquiver une éventuelle décision qui ne serait pas favorable au régime. On se rappelle le dilatoire dont a fait preuve l’État togolais suite à la décision de la même cour en faveur des députés ANC. Nous espérons que, au cas où on en arriverait là, la cour, connaissant désormais trop bien les Togolais, va émettre des décisions qui ne se prêteraient plus aux interprétations. Donc, à moins qu’ils soient décidés à jouer le jeu du camp du plus "Faure", Awa Nana et ses juges vont porter les gants à chaque fois qu’ils doivent se prononcer sur un cas Togolo-togolais afin que l’histoire ne se répète plus.
La Rédaction II y a quelques jours, le Français Loïk le Floch-Prigent, présumé cerveau d’une certaine escroquerie sur un arabe du nom de Abass Al. Youssef est libéré. Pour les uns, le motif de santé est l’argument qui a milité en faveur de sa libération, pour les autres, c’est beaucoup plus la pression de la France qui a eu raison de ceux qui pilotent ce dossier à plusieurs inconnus. S’il est vrai que le Français a été libéré pour raison de santé, il faut dire qu’un jour nouveau se lève pour le respect des droits des détenus au Togo. En effet, on se rappelle que dans le même dossier, Agba Bertin lui aussi a beaucoup souffert à un moment donné, mais loin d’être libéré, il a été menotté sur son lit d’hôpital.
On se souvient aussi que le Gai Tidjani Assani est sorti affaibli de la prison alors qu’il aurait pu en sortir un peu plus tôt si une chance lui avait été donnée de survivre. Les appels répétés de sa famille n’ont rien donné et c’est seulement quand son dossier médical ne lui promettait pas grand-chose qu’il a été libéré. Depuis sa libération, il est resté sous soins intensifs jusqu’à sa mort dans un hôpital non loin de Paris.
Actuellement, dans le... Dossier Kpatcha, s’il est vrai que des gens sont libérés, il n’est pas moins vrai que d’autres sont encore détenus alors que leur état de santé est plus alarmant que celui de ceux qui viennent d’être relâchés. De ce qui précède, il va sans dire que les mobiles de la libération du Français sont ailleurs. Ainsi, même si Faure ne veut pas l’entendre de cette oreille, il est clair que l’ancien directeur d’ELF, présumé cerveau, est libéré par le biais des câbles diplomatiques.
Mais le présumé complice, Pascal Bodjona, lui, reste encore en détention. Mieux, Agba Bertin, un autre supposé cerveau de l’affaire, ne semble plus être détenu pour cette affaire mais pour d’autres plaintes. Vous n’êtes pas sans savoir qu’entre-temps, on a demandé à Agba Bertin de signer un document signifiant qu’il est en libération provisoire dans le dossier d’escroquerie mais que c’est pour une autre plainte d’un codétenu qu’il est encore gardé.
De l’autre côté, Awa Mounira sera arrêtée et libérée au Mali, faute de motif valable pour sa détention. détention. Sans oublier ceux qui ont joué un rôle dans ce puzzle mais qui continuent à jouir de leur liberté. Pendant ce temps, Bodjona Pascal Akoussolèlou reste en détention pour cette affaire. On se rappelle aussi les conditions d’enlèvement de son enlèvement. Il a fallu inventer une procédure qui est venue chevaucher une autre déjà en cours afin de déplacer toute une garnison au domicile de l’ancien ministre pour le priver de sa liberté. On a été aussi témoin de comment le ministre de la Justice nationale, Tchitchao Tchalim, a pesé de tout son poids à visage découvert pour obtenir l’inculpation de son ancien collègue, entre-temps entendu sous serment en tant que témoin. On garde encore l’image des contorsions répétées de la justice qui tente, à chaque instant, de tordre le cou à la loi et aux principes élémentaires de la procédure, afin d’avoir la peau de l’ancien ambassadeur du Togo aux USA. À cela, s’ajoute L’attention toute particulière qui est accordée au sommet de l’État togolais à Abass Al Youssef, le supposé plaignant, un monsieur dont l’équilibre mental reste encore à justifier, à chaque fois que celui-ci arrive au Togo. De ce qui précède, même si demain le plaignant venait à se retirer et que la justice classait cette affaire, le fait que Bodj continue à être détenu ne surprendrait pas.
Il n’est pas exclu que l’on fabrique un nouveau chef d’accusation qui viendrait trouver Pascal derrière les grilles afin de légitimer son séjour prolongé. Le prisonnier personnel de Faure Gnassingbé a cru en la sincérité de son ancien employeur et jusqu’à la dernière minute où on le transportait à la gendarmerie, il estimait que l’agitation autour de lui n’était que l’œuvre des détracteurs jaloux de sa position au palais. Depuis un temps, il doit se refaire une autre idée et se rendre compte que la politique, c’est aussi le double jeu, l’hypocrisie, une certaine dose d’ingratitude et surtout l’art, pour le capitaine, de. savoir se débarrasser à temps des coéquipiers susceptibles de faire ombrage. Que le Français soit libéré et que Bodj reste en détention n’a rien de surprenant, le Français c’est le Français et Bodjona c’est Bodjona.
Nourdine Alfa Izotou
Tel: 90 05 38 41 / 92 00 46 02
Mail: abialfa@gmail.com
Imprimerie : la Colombe
Tirage: 2000 exemplaires
Le Rendez-vous N° 186 du 11 mars 2013
RV RELIGION
Rencontre de l’association Sadaquatou-I-Djaria à FOPADESC.
Samedi 02 mars 2013, il est 09 heures, l'amphithéâtre de FOPADES, sis Agoé-Zongo, est plein de monde. Une rencontre d’échange réunit les fidèles musulmans membres de l’association Sadaquatou-I-Djaria afin de sensibiliser la masse, redéfinir les grands axes et relancer les activités de l’association. En présence du ministre des sports, du président par intérim de l’Union musulmane du Togo, la lecture du St Coran par Oustàz Sâdikou a planté le décor, suivie de la prière d’ouverture par l’imam Salé de la mosquée du port. Ce dernier a imploré la bénédiction et l’appui. d’Allah sur cette initiative qui permet aux musulmans de briser un mythe, celui qui veut que la communauté musulmane attende toujours le monde arabe avant de réaliser les œuvres islamiques.
Prenant la parole, l’imam Zakariya Agoro, président de l’Association, a estimé qu’il risquait de se tromper s’il devait exprimer sa joie face à ce jour qui a vu les fidèles musulmans répondre en grand nombre à son appel. À la lecture du saint Coran, devait-il poursuivre, la main qui donne est plus forte que celle qui reçoit. Le musulman togolais doit alors sortir de son manteau d’éternel assisté, car les Arabes qui nous assistent sont aussi des musulmans qui sont en quête de paradis, le même paradis auquel nous aspirons nous aussi.
Citant quelques exemples, il a vanté les mérites de ceux de nos frères togolais qui, de leurs propres moyens, ont déjà réalisé des œuvres islamiques, notamment des mosquées. Il a ensuite rendu hommage à celui qui, le premier, a jeté les bases de cette association en initiant le projet, El Hadj. Moussa. De son intervention, l’assistance a retenu que l’idée est venue, en effet, de El Hadj Moussa. Électricien de profession, cet entrepreneur est plus connu comme un des cadres de ReDéMaRe. Il a estimé que nous ne devons pas être des éternels demandeurs, nous pouvons nous organiser pour prendre en charge nos besoins. D’où la naissance du Sadaquatou-l-Djaria qui signifie l’aumône sans fin.
L’intervenant, après avoir rendu hommage à l’initiateur, a rappelé que la cotisation mensuelle des membres est de 1000 FCFA et ceux qui peuvent en donner mieux sont les bienvenus. Outre les membres de la famille, l’on peut inscrire ses parents qui sont déjà morts, Dieu le leur en rétribuera. L’Association est créée en 2003. À sa création, elle s’est fixé des objectifs. Le premier est d’œuvrer à la construction de la mosquée Fath, mosquée de l’Ouverture de Témédja. Elle a coûté 9 millions de francs. Ces fonds sont levés sur place grâce aux bonnes volontés et aux 1000 FCFA que cotisent mensuellement les membres. La gestion De cette mosquée prend en compte l’imam qui y vit avec sa famille et qui est payé pour se consacrer entièrement à la mosquée. Une autre mosquée à Wahala a coûté 8,5 millions de francs CFA et elle a une capacité d’au moins 200 places. Un projet de 350 millions est en cours d’exécution. 17 millions sont déjà investis, et 11 millions sont consentis pour l’achat du terrain.
L’objectif aussi de la rencontre est de faire le point sur ce projet, de se permettre un bilan à mi-parcours et de faire prendre conscience aux adhérents que le projet en exécution n’avance pas car il est lourd. Et donc, il a davantage besoin de tout le monde.
Le président a fait savoir que l’association a ici et là des terrains prêts à recevoir des projets. Et certains sites ont servi à d’autres associations qui y ont fait des œuvres, telle une mosquée à ZiliKpota. Il y a plein de projets en vue, mais la direction s’est lancé le défi de clôturer les projets déjà ouverts.
L’association a signé un contrat de 5 ans en raison de 40.000 FCFA par. mois pour des émissions hebdomadaires sur Djabal Nour, mais actuellement, l’émission est suspendue car le contrat est passé de 40 000 par mois à 100 000 FCFA et l’association est à la recherche de voies et moyens à cette fin.
Il faut relever que la projection des diapos a meublé la rencontre afin que les membres qui cotisent et ceux qui font des dons de toutes natures sachent à quoi sont destinés leurs efforts.
L’imam Aboud-Djalil est intervenu. Prenant son propre exemple, il a estimé qu’il n’est plus le jeune homme énergique que les gens ont vu jouer au football, il y a peu. Il n’est plus celui qui répond à toutes les sollicitudes, mais il est désormais celui qui se lève difficilement, qui s’assoit difficilement et qui marche à peine. Juste parce que le monsieur qui annonce la fin pour toute créature est proche, et il en a conscience qu’il approche chaque jour.
Et pourtant, quand bien même il n’a pas manqué de faire quelques œuvres pour l’islam, c’est maintenant qu’il est vraiment convaincu qu’il faut s’y. jeter corps et âme, or il n’a plus les mains et les pieds solides pour s’y jeter. Il a appelé les jeunes à s’y jeter très tôt avant de se retrouver diminués comme lui. Mais il a le mérite de participer aux activités de cette association. Il souhaite donc que les œuvres de l’association soient vraiment substantielles avant que celui dont la visite annoncée l’affaiblit, la mort, n’arrive.
Le président de l’Association Al Wiffâk, M. Mohamed Arab, a estimé qu’il faut seulement une prise de conscience. Les Togolais peuvent faire ce que font les Arabes car la plupart des terrains qui abritent les œuvres islamiques sont donnés par des Togolais, mais il arrive que le prix d’achat des terrains soit plus élevé que celui de la réalisation. Donc les Togolais peuvent tout faire sans assistance arabe.
À la suite du directeur d’Al Wifak, le ministre des Sports et le président sont intervenus pour louer l’initiative et encourager la population à y adhérer massivement. Pour joindre l’acte à la parole, ceux-ci ont donné, séance tenante, 50.000 FCFA pour le ministre et 30.000 FCFA pour le président de l'UMT. Pour sa part, l’imam Haroun d’Adidogomé a donné l’exemple de ce que son association a eu à réaliser, un puits, grâce à la cotisation des étudiantes saoudiennes qui ont pensé réaliser quelque chose au nom d’une de leurs camarades qui venait de mourir.
Aussi avait-il donné le témoignage d’un ami arabe qui, pour l’aider dans ses réalisations, a convié les Saoudiens riches comme pauvres à une réunion à laquelle il a participé lui-même. Aux invités, son ami a fait exposer les motifs de sa visite, et c’est séance tenante que les gens, qui s’engageaient pour une mosquée, qui pour un puits, qui pour prendre en charge un certain nombre d’orphelins, ont financé son besoin.
Alors, depuis ce jour, il est convaincu que c’est par les cotisations que les gens nous aident, nous aussi nous pouvons nous cotiser pour nous prendre en charge car nous sommes d’ailleurs plus nombreux que ceux qui nous aident. La mouhalima Rakia, quant à elle, a insisté sur la nécessité de sensibiliser les Togolais pour qu’ils cessent d’attendre tout des Arabes. Pour elle, ceux-ci ont déjà la kàba à côté d’eux, il ne faut pas que nous démissionnions devant toutes les responsabilités à leur profit. La rencontre s’est terminée aux environs de 13 heures.
La Rédaction
A bâton rompu avec le chargé de projet du Sadakat Djariya
Le Rendez-Vous : Cela fait un peu longtemps qu’on parle de Sadakat Djariya dans la communauté musulmane mais très peu de musulmans savent ce que c’est. Nous voudrions, pour cela, passer par votre canal pour expliquer à la communauté musulmane du Togo ce que c’est que Sadakat Djariya.
El Hadj AMODOU Moussa : Louanges à Allah, Seigneur de l’univers. Que sa Paix, son Salut et sa Bénédiction soient sur le prophète de l’Islam, Mouhammad (SAW). Merci pour cette question que je trouve très pertinente. Sadakat Djariya veut tout simplement dire une aumône qui n’a pas de fin, c’est-à-dire qui court toujours. L’aumône que l’on fait et qui est acceptée de Dieu. est une grâce. C’est le sens théorique de Sadakat Djariya. Dans notre cas d’espèce, nous avons voulu prendre ce mot dans son sens réel. Donc, œuvrer pour acquérir la grâce infinie du Créateur est une Sadakat Djariya. Quel que soit l’acte posé, nous voudrions que, si Dieu l’accepte, nous puissions jouir de ses bienfaits de l’ici-bas à l’au-delà. Car, le Musulman sait que de toutes les façons, il a une double vie : le bas monde et l’au-delà. C’est dans ce sens que nous avons nommé notre association Sadakat Djariya qui reflète en même temps le sens réel de ce mot.
Donc en clair, Sadakat Djariya, c’est une association que nous avons créée dans le but de faire bénéficier à tout musulman : homme, femme, jeune, enfant, de cette aumône. Car nous savons du prophète de l’islam que si vous mettez un franc ou même un bout de sable dans la construction d’une mosquée, par exemple, il vous sera construit le paradis en fonction de votre intention et de la pureté des moyens que vous avez mis dans cette œuvre. Voilà un peu ce Que c’est que Sadakat Djariya ? Donc, c’est pour inviter tous les musulmans à participer massivement à la réalisation des œuvres de Dieu pour notre bien-être tant dans ce bas monde que dans l’au-delà. Vous dites alors que c’est un appel à l’endroit de la communauté musulmane. Mais quand les gens répondent à cet appel, et que le fruit est devant vous, comment le gérez-vous ? C’est-à-dire quelle en est la finalité ?
Nous pensons que ce n’est pas une tâche facile de gérer le bien que vous pensez apporter en vue de l’agrément d’Allah. L’on est toujours attiré par les biens de ce monde. Alors, quand les gens viennent avec des moyens pour l’accomplissement de pareilles œuvres, nous nous mettons ensemble, nous discutons ensemble, nous réfléchissons ensemble afin de bien poser l’acte pour que nous-mêmes, l’acte que nous posons, couplé de ce don que le fidèle a fait, soient tous inscrits dans cette voie du Sadakat Djariya. C’est dire que quand quelqu’un apporte son bien, nous autres, nous mettons de notre sang, de notre... savoir-faire pour que l’ensemble soit accepté par Dieu. Il y a sur le terrain mille et une associations islamiques. Je crois qu’un bon travail se fait déjà. Quelle lacune avez-vous constatée et qui vous pousse à créer cette association Sadakat Djariya ? D’abord, il y a deux constats. Nous savons qu’en Afrique, les gens n’ont pas encore compris ce que c’est que Sadakat Djariya. Car nous avons l’habitude de tendre les mains et d’attendre ce qui arrive des Arabes. Pour cela, lorsqu’on parle de ce genre d’activité, les gens pensent qu’il faut forcément faire appel aux autres. Le constat est que dans nos pays, tout ce qui se réalise vient des autres. Or, les gens, en le faisant, n’espèrent que la récompense divine. Alors, nous avons compris que nous avons le devoir d’expliquer cela à nos frères et sœurs musulmans pour que désormais, nous aussi, quels que soient nos moyens, puissions participer à de telles réalisations. Ceci paraît beaucoup plus compliqué parce que, comme ce n’est pas dans nos mœurs, les gens n’ont Pas foi et nous rencontrons vraiment des difficultés. Mais nous essayons de les transcender en menant à bien la modeste tâche que nous avons à accomplir. Ceci fait que, de plus en plus, les gens font confiance à la chose aujourd’hui. Mais après avoir réalisé ces ouvrages, l’entretien est un problème. Parce que ceux à qui les ouvrages sont destinés attendent toujours que l’entretien vienne des réalisateurs. Alors, comme l’éducation d’œuvrer dans ce sens a manqué, nous avons une bouchée double parce que nous devons réaliser et éduquer ensuite les gens à entretenir les infrastructures. Puisque la plupart pensent que les moyens viennent de quelque part et que nous autres ne sommes qu’un trait d’union entre les donateurs et eux, à chaque fois que nous les appelons à l’entretien des ouvrages que nous leur mettons à disposition, ils doutent.
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Le Rendez-vous N° 186 du 11 mars 2013
RV Reportage
A bâton rompu avec le chargé de projet du Sadakat Djariya
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Ils ne comprennent donc pas. Qu'ils doivent mettre la main à la pâte. Voilà la raison qui a motivé cette rencontre pour mieux expliquer aux gens le fait que ces genres d'activités sont dévolus à tout musulman, quel que soit son bord. Car c'est en fonction de ce que nous faisons que nous serons rétribués dans l'au-delà. Voilà à peu près les difficultés que nous rencontrons au quotidien.
Quels sont déjà vos acquis, qu’est-ce que vous avez déjà réalisé ? Pour les acquis, nous devons remercier Dieu parce que, d'abord, l'accomplissement d'une œuvre est très complexe du fait que cela n’est pas du tout aisé. Aujourd’hui, nous avons acquis plusieurs choses. En l'occurrence, dans l'immobilier, notre première œuvre a commencé par une mosquée de 250 places à Témédja. En dehors de cela, nous avons une autre mosquée de 300.
DATE : SAMEDI 02 MARS 2013
Album photos de la rencontre
Les intervenants
Les femmes musulmanes fortement représentées
Les membres attentifs
Le chargé des projets répondant à la presse
L’Imam Sali en pleine... Prière d’ouverture
GRANDE RENCONTRE DI SIUMNOMET
MEMBRE DE L'AS
La table d’honneur lors de la rencontre
Les autorités présentes
Les fidèles musulmans et membres de l’Association sont présents à Ahara dans la préfecture du Haho. Une autre mosquée dans le quartier de Zilikpota (Agoè, Lomé) et notre grand projet qui est en cours d’exécution est la construction de notre siège dont le devis s'élève à environ 400.000.000 F CFA. Ce local devra abriter des dortoirs en plus des bureaux.
Outre tout ceci, les fidèles nous ont donné des terrains qui sont en attente pour la réalisation des œuvres pour Allah. Nous pensons que dans l'avenir, quand les gens comprendront mieux, nous allons pouvoir dresser des infrastructures sur différents emplacements. Mais ce qui nous tient à cœur, c'est qu’il faut que les gens cotisent. Il ne faut pas que nous tendions la main quotidiennement.
Nous avons pensé qu'il faut que nous ayons des activités génératrices de revenus en vue de soutenir nos actions. Alors, nous sommes en train de penser. Comment mettre en place tout cela ? C'est pourquoi nous pensons, par exemple, réaliser des forages, des champs et bien d'autres choses qui nous aideront à nous prendre véritablement en charge. Confirmez-vous que tout ce que vous avez cité comme réalisations provient des fonds collectés ici dans notre pays ? Aucun fonds n'est venu d'ailleurs. Il s'agit de fonds propres aux Togolais. Petit à petit, les gens ont cotisé et nous pensons que si nous insistons sur la sensibilisation, ils feront encore mieux, s'il plaît à Dieu.
Et par Sa grâce, demain, les musulmans comprendront que tous les jours, on doit réaliser une œuvre parce que personne ne sait quand sonnera l’heure de son grand rendez-vous, le rendez-vous de la mort. Donc, autant agir et surtout bien agir pour que, quand ce moment arrive, nous ne soyons pas surpris. L'avantage que nous avons en tant que musulmans en contribuant au Sadakat Djariya est que, quel que soit l'apport, on ne vous verra pas personnellement mais on voit seulement le groupe, Sadakat Djariya. Et quiconque accepte céder quelque chose à Sadakat Djariya est convaincu qu'il ne le fait pas pour lui-même mais il le fait pour Allah. Donc, nous nous battons contre l'ostentation. Voilà un peu notre vision.
Votre rencontre aujourd'hui à FOPADESC rentre-t-elle dans les rencontres ordinaires ou est-ce par rapport à un problème particulier que vous vous réunissez pour trouver des solutions? Au passage, j'ai manqué de vous dire que nous avons commencé ceci en 2003. À la date d'aujourd'hui, nous avons enregistré plus de 2500 membres actifs. Mais la situation au Togo fait que c'est difficile pour tout le monde de pouvoir laisser son 1000F qu'il doit donner mensuellement.
Alors, nous avons compris que s'il n’y a pas de ces rencontres, nous allons être retardés dans nos objectifs. Donc, cette rencontre est une première qui est initiée et à laquelle nous avons appelé les membres et sympathisants de Sadakat Djariya pour qu'ensemble nous voyions dans quelle mesure chacun de nous prendra cet acte-là comme un acquis. Que convaincu que ce qu'il donne sera utilisé pour l'atteinte des objectifs de l'association. Voilà un peu la motivation de cette rencontre ! Donc cette rencontre devra aider à ce que les gens ne s'oublient plus.
C'est pour nous l'occasion de dire aux membres qui n'ont pas pu donner leurs contributions les mois et années passés que cela ne constitue nullement pour eux une dette. Ce que chacun donne est pour lui et notre message n'est juste qu'un rappel pour que chacun se ressaisisse.
Transcrit par Ouro Bossi
Fait partie de Le Rendez-Vous #186