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Flambée des prix : consultations tous azimuts du gouvernement burkinabè
- Titre
- Flambée des prix : consultations tous azimuts du gouvernement burkinabè
- Créateur
- Boureima Sanga
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 28 février 2008
- Résumé
- Le gouvernement Tertius Zongo multiplie les rencontres d'échange sur la flambée des prix. Mardi 26 février 2008, c'était au tour des communautés musulmane, catholique et des chefs de missions diplomatiques de recevoir les explications du gouvernement.
- Sujet
- Aboubacar Maïga II
- Mahamoudou Bandé
- Oumarou Kanazoé
- Fédération des Associations Islamiques du Burkina
- Violence
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000909
- contenu
-
Le gouvernement Tertius Zongo multiplie les rencontres d'échange sur la flambée des prix. Mardi 26 février 2008, c'était au tour des communautés musulmane, catholique et des chefs de missions diplomatiques de recevoir les explications du gouvernement.
Le chef de la délégation ministérielle, Alain Bédouma Yoda, a indiqué que l'Etat veillera au respect des droits et devoirs des citoyens.
Les ambassadeurs et présidents d'organisations internationales et interafricaines ont pris acte des informations reçues et encouragé le gouvernement pour ses efforts en faveur du développement.
Flambée de prix ! Une délégation du gouvernement composée du ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l'Etat, Seydou Bouda, du ministre des Mines, des carrières et de l'Energie, Abdoulaye Abdoul Kader Cissé, du ministre des Ressources animales, Sékou Ba et du ministre de la Justice et garde de Sceaux, Zakaria Koté, a rencontré dans la soirée du 26 février 2008, la Fédération des associations islamiques.
Objectifs, donner la version du gouvernement sur la poussée inflationniste. D'entrée de jeu, le porte-parole de la délégation, Seydou Bouda a expliqué aux fidèles musulmans que la hausse des prix des produits de première nécessité est exagérée et que le gouvernement n'est nullement responsable.
"Au Burkina Faso, on a remarqué que le riz, la farine, le blé, le lait, le sucre, les huiles alimentaires ont subi une forte augmentation. Le niveau d'inflation varie de 20% à 32%. C'est exagéré et ce n'est pas normal", a situé M. Bouda. "Les envoyés spéciaux du chef de l'Etat et du Premier ministre", ont précisé que la TVA n'a pas augmenté, elle est de 18% et même moins pour certains produits de première nécessité. Pas de nouvelles taxes. Pour eux, la hausse des prix au niveau mondial n'est pas le seul facteur explicatif de la flambée des prix dans notre pays.
La raison fondamentale est la lutte contre la fraude et la corruption engagée par le gouvernement. Ainsi, le gouvernement a donné des instructions à COTECNA de contrôler toute marchandise d'une valeur de 500 000 F CFA. Cela signifie que toutes les importations seront contrôlées.
Or avant, seules les marchandises d'une valeur supérieure ou égale à 3 millions étaient soumises au contrôle douanier. Cela n'était pas respecté par les importateurs. Beaucoup d'entre eux, s'adonnait à de fausses déclarations toujours en-dessous de 3 millions afin d'échapper au contrôle. "La fraude était devenue la règle générale chez les importateurs". Toute chose qui faisait perdre à l'Etat, 150 millions de F CFA par an. Et pour restaurer la part de l'Etat le gouvernement a pris des mesures pour lutter contre la fraude et la corruption. Ainsi, soutiennent les "envoyés spéciaux," les manifestations organisées à Bobo-Dioulasso, Ouahigouya et Banfora contre la vie chère cachent en réalité quelque chose. Et selon la délégation du gouvernement, il ne faut pas faire d'amalgame entre les émeutes contre la vie chère et les mesures prises par le gouvernement.
Cependant, "le gouvernement est conscient qu'il y a une réelle poussée inflationniste et le gouvernement travailler à faire en sorte que cette inflation puisse être apaisée et corrigée dans un temps assez bref pour soulager la population", a souligné le chef de la délégation, Seydou Bouda. Le président de la Fédération des associations islamiques du Burkina, El Hadj Oumarou Kanazoé a remercié le gouvernement pour sa démarche et son effort de maintenir le dialogue social. Les imams ont promis de relayer les explications du gouvernement aux fidèles musulmans et d'Å"uvrer pour la paix au Burkina Faso. Les échanges ont été couronnés par les bénédictions des Cheick Aboubacar Maïga II et Mamadou Bandé.
Les prélats appellent au civisme
A l'archevêché de Ouagadougou, la délégation du gouvernement conduite par Filippe par le ministre Philippe Savadogo, était composée des ministres Lucien Marie Noël Bembamba chargé du Budget, de Joachim Tankoano, des Télécommunications et de Odile Bonkoungou, de l'Enseignement de base. Elle est partie rencontrer la communauté catholique.
Selon cette délégation, les manifestants de Bobo-Dioulasso, Banfora et Ouahigouya prétendent avoir marché contre la vie chère. En réalité, précisent les ministres, ces manifestations font suite aux mesures prises par le gouvernement de lutter contre la fraude et la corruption.
En effet, le gouvernement a pris des mesures pour que COTECNA contrôle tous les produits importés afin de lutter contre la fraude et la corruption. Selon le ministre Filippe Savadogo, cette mesure a commencé à porter du fruit. Car elle a permis la gratuité des manuels scolaires, l'instauration du prix social des céréales etc. Aussi, le gouvernement aurait compris que les marches soient orchestrées par les syndicats ou la Ligue des consommateurs. Mais qu'elle soit le fait des commerçants révèle une volonté d'empêcher l'Etat de lutter contre la fraude.
Pour cela, a dit le ministre Filippe Savadogo, "le dialogue est roi dans cette dimension, car l'homme est le remède de l'homme. Nous venons vers vous pour qu'on trouve ensemble des solutions". Selon l'archevêque de Ouagadougou, Jean Marie U. Compaoré, il a constaté avec consternation ce qui s'est passé à Bobo. Pour lui, la vie chère a beaucoup perturbé les populations qui n'ont pas d'argent. Le gouvernement à minimisé l'effet de foule, a ajouté Mgr. Compaoré. Pour l'archevêque il faut être plus vigilant, car dit-il il n'y a pas de petite manifestation.
Une prière a été dite pour la paix dans les coeurs de tous les Burkinabè.
Les imans, les cheiks, les responsables des associations islamiques ont promis d'Å"uvrer pour la paix.
Aussi, il faut faire appel au civisme des populations et surtout faire vibrer la fibre nationale pour éviter de nouveaux débordements. Le curé de la cathédrale, l'Abbé Yves Tanga a quant à lui, posé des questions qui pourraient être celles du citoyen lambda : qu'est-ce que le gouvernement fait pour alléger la souffrance des gens, qui contrôle les prix au Burkina Faso ?
A court terme, qu'est-ce que les populations défavorisées gagnent et qu'est-ce que le gouvernement préconise pour redonner confiance aux populations ? Car "pour le moment, on a faim et soif," a dit l'abbé Yves Tanga. La délégation du gouvernement a rassuré les hommes d'Eglise qu'elle est consciente que les gens souffrent et que sous peu, les populations constateront les dispositions prises par le gouvernement pour soulager leurs souffrances.
Avec les chefs de missions diplomatiques...
Sinon, de prime abord, de l'avis de Lucien M. N. Bembamba, le gouvernement ne peut pas dégraisser les prix, même si les attentes des populations sont légitimes. Le chef de la délégation, M. Filippe Savadogo a remis un document sur les mesures prises par le gouvernement à Mgr Jean Marie U. Compaoré. Pour terminer, une prière a été dite pour la paix dans les cÅ"urs de tous les Burkinabè.
Les ministres de l'Economie et des Finances, Jean Baptiste Compaoré; de la Sécurité, Assane Sawadogo, du Commerce, de l'Industrie et de l'Artisanat, Mamadou Sanou et de la Santé, Alain Bédouma Yoda ont rencontré, mardi 26 février 2008 à Ouagadougou, les ambassadeurs résidant au Burkina Faso et les responsables d'organisations internationales et interafricaines.
Les ministres ont expliqué les causes de la flambée des prix dans le pays et les actions entreprises par l'Etat pour y remédier afin d'améliorer les conditions de vie des populations. Il est ressorti que l'envolée des prix sur les marchés est un phénomène mondial.
Elle est imputable entre autres, à la hausse des cours du pétrole qui sert à la fabrication et au transport de nombreux produits, aux subventions pratiquées par certains pays sur des produits comme le lait et la baisse de la production de certains biens de consommation, tel le riz par le fournisseur principal qui est la Thaïlande.
Ces facteurs exogènes se sont répercutés par conséquent sur les prix de certains produits. Mais certains commerçants ont voulu transgresser les règles de la libéralisation des marchés. Le gouvernement a décidé de lutter contre la fraude et la corruption. Et la société COTECNA a été choisie à cet effet pour effectuer les contrôles. Selon la délégation gouvernementale, l'Etat n'a procédé à aucune augmentation de l'assiette fiscale. Il a au contraire, assoupli les mesures fiscales au profit des entreprises.
Le gouvernement ne comprend donc pas la réaction de certains citoyens qui, sous "prétexte" de la cherté de la vie, se sont livrés à des actes de vandalisme dans les villes de Bobo-Dioulasso, Ouahigouya et Banfora. Les villes ont enregistré d'énormes dégâts matériels, plusieurs blessés. Les personnes impliquées dans ces actes de violence, répondront, selon les membres du gouvernement, devant la justice. Ainsi 200 personnes ont été appréhendées et 150 seront mises à la disposition de la justice. L'Etat a décidé pour soulager le coût de la vie, de mettre sur pied la commission nationale du commerce et de la consommation pour examiner les prix des produits.
Il veillera à ce que la concurrence se fasse de façon saine. Le gouvernement est ouvert au dialogue et travaille à l'apaisement de la situation. La complicité entre lui et les opérateurs économiques s'est-elle rompue ?
Non, a répondu le chef de la délégation des ministres, Alain Bédouma Yoda, à un membre du corps diplomatique. Celui-ci, par la voix de son doyen, l'ambassadeur ivoirien, Richard Kodjo, a salué le gouvernement pour son initiative de les tenir informés de la situation qui prévaut et les mesures qu'il a prises pour y remédier.
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