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Première mosquée de Ouagadougou : un patrimoine relégué aux oubliettes
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- Titre
- Première mosquée de Ouagadougou : un patrimoine relégué aux oubliettes
- Créateur
- Hamado Nana
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 30 janvier 2004
- Résumé
- Les ronces et les herbes folles ont beaucoup poussé dans l'enceinte de la gare ferroviaire de Ouagadougou depuis la crise ivoirienne, cachant un peu plus les ruines d'une bâtisse insolite coincée entre les rails. Combien sont-ils à Ouagadougou à savoir que ces ruines résistant héroïquement aux intempéries, sont les restes de la première mosquée de la ville ?
- Couverture spatiale
- Ouagadougou
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000839
- contenu
-
Les ronces et les herbes folles ont beaucoup poussé dans l'enceinte de la gare ferroviaire de Ouagadougou depuis la crise ivoirienne, cachant un peu plus les ruines d'une bâtisse insolite coincée entre les rails. Combien sont-ils à Ouagadougou à savoir que ces ruines résistant héroïquement aux intempéries, sont les restes de la première mosquée de la ville ?
C'est sous le règne de Naba Doulougou (1783-1802) que fut érigée la première mosquée de la ville de Ouagadougou. Le Naba Doulougou a été en effet, le premier Mogho Naba à se convertir à l'islam. Le premier imam de cette mosquée a été Baguian Moustapha, un Yarga d'origine mandingue. "C'est en réalité sous le Naba Zombré (1681-1744) que notre ancêtre, un marabout, est arrivé à Ouagadougou. Il avait d'abord été accueilli par le chef de Mané qui le conduisit chez le chef de Zitenga qui l'introduisit ensuite auprès du Mogho Naba. Celui-ci l'installa près de la cour royale" , explique Baguian Hamado, le doyen actuel des descendants de cet ancêtre. Il faut rappeler que le palais royal se trouvait à l'époque à l'emplacement de l'actuel camp militaire Guillaume Ouédraogo. C'est sous le règne de Naba Siguiri (1897-1905) que le palais royal a été déplacé sur son site actuel. La concession où s'installa le marabout à son arrivée fut appelée Mora Yiri (chez le marabout) et donnera ensuite le quartier Moémin (chez les musulmans). Ce quartier qui se trouvait dans l'enceinte de la gare de trains, existe encore aujourd'hui mais se réduit en un pâté de maisons longeant la clôture Nord de la gare. L'arrivée du train à Ouagadougou avait scellé le sort du quartier et de la mosquée. Le chemin de fer ayant choisi le site du quartier pour la construction de la gare et des infrastructures ferroviaires.
'L'arrivée du train nous a contraint à nous déplacer, laissant la mosquée et un cimetière d'imams à l'intérieur de la gare. Les gens ont alors cessé de prier dans cette mosquée" se rappelle encore Baguian Hamado. Ainsi abandonnée, la mosquée a commencé à se dégrader dans une indifférence quasi générale. Au lendemain des indépendances, le Larlé Naba Abga dans un de ses ouvrages sur le royaume mossi, racontait que la mosquée bien que désaffectée et peu entretenue, avait résisté aux intempéries. "Il serait souhaitable que ce monument pittoresque soit restauré et protégé, ainsi que le cimetière qui l'entoure", avait prévenu l'homme de culture. Avait-t-il été écouté ? Rien n'est moins sûr car aujourd'hui il ne reste de cette mosquée que des murs à moitié détruits et une partie de ce que fut le minarêt ."C'est sous la révolution avec Sankara qu'il avait été question de restaurer la mosquée mais cela n'avait pas abouti" , se souvient avec amertume Baguian Hamado.
Combien de temps va encore tenir cette mosquée en ruine qui a dû être un chef d'oeuvre architectural de son époque ? Il est peut- être encore temps de sauver ce patrimoine national qui reste quand même un repère concret de notre histoire récente.