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Mouloud à Ramatoulaye et à Tansalga : la mémoire du prophète Mohamed glorifiée et exaltée
- Titre
- Mouloud à Ramatoulaye et à Tansalga : la mémoire du prophète Mohamed glorifiée et exaltée
- Créateur
- Bachirou Nana
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 21 mars 2008
- Résumé
- Mouloud 2008, la tradition a été encore respectée. Les fidèles musulmans de la Tidjania ont célébré la naissance du prophète Mohamed à Ramatoulaye et à Tansalga, deux localités situées respectivement à 25 et à 45 km de Ouahigouya, dans la nuit du mercredi 19 au jeudi 20 mars 2008. Paix et unité de la Oummah étaient les thèmes majeurs.
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000834
- contenu
-
Mouloud 2008, la tradition a été encore respectée. Les fidèles musulmans de la Tidjania ont célébré la naissance du prophète Mohamed à Ramatoulaye et à Tansalga, deux localités situées respectivement à 25 et à 45 km de Ouahigouya, dans la nuit du mercredi 19 au jeudi 20 mars 2008. Paix et unité de la Oummah étaient les thèmes majeurs.
Le guide spirituel du soufisme, cheick Aboubacar Maïga II, grand imam de Ramatoulaye veut l'unité de la Oummah.
A Ramatoulaye, les tidienites ont demandé à Allah "la paix et le salut sur Mohamed".
Jour de Mouloud ! Le soleil disparaissait derrière la cité islamique de la paix. Traduction de Ramatoulaye dans la langue de Molière. Il était déjà difficile de se frayer un chemin dans ce village à visage urbain. Des difficultés énormes pour accéder à la tribune ou à la résidence du guide spirituel du soufisme, le grand Imam de Ramatoulaye, Cheick Aboubacar Maïga II. La centaine d'hommes de sécurité font ce qu'ils peuvent, tant bien que mal. Repartis sur l'ensemble de la ville, ils règlent la circulation interne et empêchent les petits larcins de nuire aux participants du Mouloud. Ces hommes sont toujours débordés par l'insistance des fidèles musulmans qui pour saluer le Cheick, qui pour se recueillir sur la dernière demeure du fondateur de la ville de Ramatoulaye, Cheick Aboubacar Maïga I. Mais aussi formuler des vÅ"ux sur celle du Cheick Mohamed Maïga I, père de l'actuel guide spirituel du soufisme au Burkina Faso.
"Je peux rentrer maintenant à Ouagadougou," lance un jeune musulman après avoir serré la main du Cheick. Peu à peu, la nuit s'avance et les bulbes de poussière se forment dans l'atmosphère. Après la prière du "Magreeb" (18h), le podium dressé non loin de la mosquée accueille les fidèles, pour célébrer la 86e fois, le Mouloud à Ramatoulaye sous les auspices du Cheick Aboubacar Maïga II. A tour de rôle, les érudits musulmans glorifient, exaltent la mémoire et la renommée du Saint prophète et sa famille. 22h 30, les prêches s'intensifient et pénètrent dans le tréfond de la cité du Cheick Maïga I. La sortie du grand Imam se fait sentir. Continue de retentir, "Allahouma Salli wa salim Ala Mohamadine" (paix et salut sur le prophète). La température grimpe, l'atmosphère s'échauffe un peu : c'est le Nord. Les participants se servent d'éventails pour chasser la chaleur. A 00h 00, le Cheick sort de sa résidence. Il est accompagné par les délégations étrangères : iranienne, mauritanienne, égyptienne, algérienne, nigériane, ivoirienne, ghanéenne, marocaine, (...). Il s'installe, l'assistance élève la voix pour louer le Seigneur de lui avoir donné le prophète, Mohamed (PSL). Debout pendant une dizaine de minutes, des milliers de fidèles prononcent en chÅ"ur, "Sala là Ley", "Sala là Ley", (paix sur le prophète). Le thème retenu cette année est "La oummah islamique face à la problématique de son unité et les défis extérieurs".
A travers ce thème, le Cheick veut guider ses coreligionnaires vers l'unité, la cohésion. Car "l'union fait la force". Il appelle ainsi tous les musulmans à s'unir afin de promouvoir la paix au Burkina et au-delà. Le dialogue interreligieux a été vivement conseillé aux musulmans. Pour mettre l'accent sur le recueillement plutôt que sur le côté festif, des réflexions ont été déjà faites afin de séparer le site de la rue marchande à celui de la célébration du Mouloud. Les moyens manquent et le concours de bonnes volontés est attendu par les dignitaires de Ramatoulaye.
Autre lieu, même religiosité
A Tansalga ! Le Mouloud a été célébré sous le thème principal "Une alternative de foi en perspective d'une paix durable" et dirigé par le Cheick Abdoul Aziz Ouédraogo, ambassadeur de la paix, membre du collège des Ulemas au Burkina Faso. Depuis la prière de 14h, ce jour de Mouloud, le Cheick Ouédraogo a campé l'esprit de la célébration de la naissance du prophète. "Vous venez pour écouter le message d'Allah. N'en freignez pas les règles prescrites par Dieu et par le prophète Mohamed". Il a ainsi invité les participants à apprendre et comprendre davantage les actes, les conseils du prophète pour éviter ce qui peut ternir son image. A 1h du matin, l'atmosphère a fortement baissé. Il fait froid. Un bas-fond est situé à moins d'un km, une fraîcheur qui n'a pas entamé la religiosité des participants. "Réveillez-vous ! Réveillez vos voisins pour écouter le message". C'est l'heure du discours du Cheick Abdoul Aziz Ouédraogo. Il construit son discours sur les thèmes tels l'éducation des enfants, le droit de la femme, la paix, le dialogue interreligieux et la mendicité. Pour lui, la paix doit être cultivée et consolidée au sein de la cellule familiale, de la société, des villes et campagnes, des pays. "Nous souhaitons que les gens s'écoutent, se parlent, se pardonnent, c'est ainsi qu'on pourrait consolider la paix dans nos sociétés et dans le monde", a-t-il précisé.
Tous les moyens sont mis en Å"uvre par les fidèles pour suivre les prêches à Ramatoulaye. En haut ou en bas de l'étage, chacun grouille comme il peut.
Depuis 1993, Tansalga draine aussi du monde pour le Mouloud.
Quant au dialogue interreligieux il pense que le Burkina Faso est un exemple et doit rester tel. "On a des catholiques, des protestants, des musulmans, des animistes tous issus d'une même famille. Ceci est un motif très valable pour cultiver le dialogue interreligieux, amener les hommes à s'accepter mutuellement. Nous avons donc l'obligation de mieux nous connaître afin de nous aimer davantage, plutôt que de nous fier aux apparences liées aux vêtements et à tout ce qui est superficiel". Les hommes ont été appelés à respecter le droit de la femme, des enfants, de la fille. Il a invité les participants à envoyer leurs enfants à l'école (française, arabe, non formelle).
L'ambassadeur de la paix, défenseur du dialogue interreligieux, cheick Ouédraogo a indiqué que la mendicité n'est pas islamique. Il appelle les parents à soutenir leurs progénitures en leur envoyant à manger afin que les maîtres coraniques ne les transforment pas en marchandises. De Ramatoulaye à Tansalga, les autorités provinciales et régionales sont venues soutenir les différents cheicks dans leur prèche pour la promotion de la paix au Burkina Faso et ailleurs.
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