Article
Célébration du Maouloud 2004 : un questionnement autour du Sida
- Titre
- Célébration du Maouloud 2004 : un questionnement autour du Sida
- Créateur
- Alassane Karama
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 1 juin 2004
- Résumé
- Dans la nuit du 28 au 29 mai 2004 les musulmans se sont retrouvés au stade municipal de Ouagadougou pour célébrer la naissance du Prophète Mohamed. Cette nuit communément appelée Maouloud a connu une très forte mobilisation.
- Sujet
- Aïchata Traoré
- Femme en islam
- Ligue des Femmes de la Communauté Musulmane du Burkina Faso
- Mahamoudou Bandé
- VIH/Sida
- Couverture spatiale
- Ouagadougou
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000819
- contenu
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Dans la nuit du 28 au 29 mai 2004 les musulmans se sont retrouvés au stade municipal de Ouagadougou pour célébrer la naissance du Prophète Mohamed. Cette nuit communément appelée Maouloud a connu une très forte mobilisation.
"L'Islam dans la lutte contre le Sida". C'est autour de cette préoccupation que se sont réunis des milliers de fidèles musulmans au stade municipal à l'occasion de la commémoration du Maouloud. De tous les âges, ils ont célébré la naissance du "Maître de l'humanité", le Prophète Mohamed. Conformément au thème de la "grande nuit bénite", Cheikh Mamoudou Bandé martèle que le Sida qui tue sans distinction d'âge, de sexe, de couleur ou de religion "demeure une sanction divine, celle de Dieu qui manifeste ouvertement sa déception vis-à-vis de nos comportements à son égard". Les chiffres de 56 millions de personnes infectées dans le monde et le taux de séroprévalence de 7% au Burkina Faso sont très inquiétants à son avis. Ce tableau sombre s'explique, selon lui, par le fait d'avoir endurci nos coeurs et détourné nos regards de la voix de l'Islam. Pour preuve, a-t-il expliqué, dans les pays islamiques où règnent toujours la grandeur de la foi et la crainte d'Allah, le taux de séroprévalence est faible, voire quasi inexistant. La seule voie de réussite de la lutte contre le Sida, défend Cheikh Bandé est "le retour du respect strict des valeurs et préceptes du Saint Coran qui enseigne et recommande la fidélité dans le mariage légal, l'abstinence du désir charnel hors mariage,..." Il a également interpellé le gouvernement sur la qualité des feuilletons et films diffusés à la télévision et dans les salles de ciné, ainsi que les musiques et autres loisirs tendant à transformer négativement la mentalité des jeunes.
Toutefois, le cheikh Mamoudou Bandé a invité ses frères et soeurs musulmans à soutenir les personnes vivant avec le VIH. Car, justifie-t-il Allah dit dans la Sourate Al-Honjkat Verset 11 "Oh vous les croyants que certains d'entre nous ne se moquent jamais des autres..." Mieux, il a appelé les croyants en général, les musulmans et les Sonfistes en particulier à s'activer auprès de l'Etat dans la sensibilisation par des prêches, des conférences et des semaines dans les différents lieux de culte, les mosquées et lors des cérémonies religieuses. Aux autorités compétentes, il a sollicité l'initiation de formations en faveur des prêcheurs et des imams afin que ceux-ci puissent prendre part de manière efficace à la lutte contre "le mal du siècle".
"Raffermir sa foi"
La "grande nuit bénite" du 28 mai dernier a également été une occasion pour les musulmans de s'imprégner davantage de l'existence de Dieu et d'atteindre les plus hauts degrés de la croyance. C'est en outre des retrouvailles entre amis et frères en vue de purifier l'âme et le coeur et s'élever ainsi vers les vertus et les bonnes moralités. L'audition de la lecture du Saint Cora, des prêches, de la biographie du Prophète aide à cela. Des messages de bonne conduite ont été dits au stade, 'l'heureux celui qui se purifie ! Mais celui qui se laisse corrompre est perdu à jamais !", "Prenez ce que le Prophète vous donne et abstenez-vous de ce qu'il vous interdit", entre autres. Ce qui fait dire au Cheikh Mamoudou Bandé que le soufisme est une voie idéale d'orientation et d'alphabétisation de la société. A la présidente de la ligue des femmes musulmanes du Burkina Faso, Adja Aïcha Traoré de renchérir que l'Islam est "un ensemble de lois et de règles pour assurer à l'homme une vie meilleure et asseoir la paix et la protection contre tout mal".
Fait partie de Célébration du Maouloud 2004 : un questionnement autour du Sida