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Le Président du CSC à l'Est et au Centre-Est : situation satisfaisante des radios mais...
- Titre
- Le Président du CSC à l'Est et au Centre-Est : situation satisfaisante des radios mais...
- Créateur
- Nadoun S. Coulibaly
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 13 mai 2008
- Résumé
- Situation satisfaisante des radios mais...
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000783
- contenu
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Le président du Conseil supérieur de la communication (CSC), Luc Beyon Adolphe Tiao a effectué, du 6 au 8 mai 2008, une tournée dans les régions de l'Est et du Centre-Est pour toucher du doigt l'état de fonctionnement des radios locales. Globalement, elles marchent bien, quoique peu nombreuses et confrontées à diverses difficultés.
C'est par Fada N'Gourma que le président du Conseil supérieur de la communication (CSC) Luc Beyon Adolphe Tiao accompagné d'un conseiller, des cadres de l'institution et des journalistes a commencé le mardi 6 mai 2008 sa tournée à l'Est du pays. Ainsi, il a successivement visité, radio Tamba de Fada, une radio confessionnelle catholique qui ouvre ses antennes aux autres religions (protestants, musulmans, etc.) et le journal Laabaali, publié par l'Association Tin Tua (ATT). Ce mensuel en gulmacéma qui tire à 3500 exemplaires existe depuis 20 ans et regroupe 500 groupements villageois. Laabaali fonctionne sur une base interactive permanente. Et Luc Adolphe Tiao d'affirmer que ce canard a inventé une nouvelle forme de journalisme en phase avec les attentes et les aspirations des populations. En effet, l'animation du journal est assurée par des «Diema», des agents appelés bibliomotos sont chargés de collecter et de traiter les infos, de ventiler le journal dans les marchés et d'enregistrer les nouveaux abonnés. Mieux, les populations participent directement en écrivant des contes ou des remèdes naturels publiés dans les rubriques société et pharmacopée. «Je constate que Laabaali est comme un journal famille (...).C'est un organe de presse qui a su s'ancrer dans les réalités de la région pour devenir un véritable outil de communication. Son expérience mérite d'être tentée ailleurs d'autant plus que Laabaali porte en outre une méthodologie d'alphabétisation dont nous avons vu l'efficacité. Je suis venu manifester la satisfaction du CSC car Laabaali constitue la preuve que la presse écrite est viable en milieu rural», a estimé M. Tiao. A Matiakoali et Kantchari, M. Tiao a pu apprécier le mercredi 7 mai les bons résultats acquis par les centres d'alphabétisation Tin Tua en vue de promouvoir un environnement lettré à l'Est. A Diapaga, capitale de la Tapoa située à plus de 430 km de Ouagadougou, l'expérience de la radio Buayaba a émerveillé la délégation du CSC. Celle-ci est pilotée par un comité local de développement constitué de 360 noyaux relais. Radio de proximité, elle a su s'organiser pour se prendre en charge. C'est ainsi que la population participe au financement des programmes de la radio à hauteur de 3 millions de F CFA par an.
«C'est une Radio bien gérée avec à sa tête un professionnel de la communication qui a accepté de venir vivre en milieu rural. Radio Buayaba dispose d'outils informatiques de premier choix avec un accès internet par VSAT. Tout ceci a été possible grâce aux initiatives des responsables. Beaucoup de radios privées brillent par leur manque d'initiatives. Si elles prennent des initiatives crédibles, elles auront des partenaires», a martelé le président du CSC. Il a toutefois regretté le fait que la Région n'a que trois radios diffusions (Tamba de Fada, Buayaba de Diapaga et celle de Gayéri). Affirmant qu'il y en n'a pas assez, il a souhaité qu'il ait plus de radios dans la zone pour que les populations puissent être réellement au faîte de l'information et tirer profit des avantages des outils de la communication. Dans cette partie du pays, la situation du paysage médiatique laisse apparaître un contraste. En effet, selon Luc Adolphe Tiao, le paysage médiatique y est dynamique en ce sens que les initiatives en matière d'audiovisuel se développent. Les radios font des progrès, a-t-il observé ajoutant que l'engouement pour la création de radios est manifeste. Toutefois, les radios locales sont confrontées à la vétusté des équipements (studio, panne d'émetteur, etc.) ne répondant plus aux exigences de modernité, à des problèmes de gestion liés aux coûts élevés des productions. La formation des agents demeure aussi une préoccupation. Très peu ou pas du tout d'animateurs ont reçu une formation professionnelle. En outre, les grilles de programmes ne sont pas toujours respectées alors qu'elles constituent la carte d'identité des radios. Après avoir sillonné l'Est pour constater de visu l'état de fonctionnement de l'univers médiatique, Luc Adolphe Tiao et sa délégation se sont rendus jeudi 8 mai en fin de matinée à Koupèla, Pouytenga et Mogtédo pour le même exercice.
L'étape du Centre-Est
Accueilli à l'entrée de Koupéla par le gouverneur de la région, Siméon Sawadogo, le président du CSC a visité tour à tour radio Kourita (93.7 FM), radio Maria dont le siège est en plein travaux d'extension. Cette dernière a suspendu momentanément ses émissions pour refaire son studio, installer des nouveaux équipements en vue de pouvoir couvrir si possible une grande partie du territoire national. A Pouytenga, ce sont les radios Nabons- Wendé (103.7 FM) et Pog-néeré (100.2 FM) qui ont reçu dans leurs locaux le président du CSC. Selon Mme Franceline Oubda, présidente de l'Association Femmes, média et développement, un des promoteurs de Radio Pog-Neéré, leur initiative vise à magnifier la femme. Saluant la visite du président du CSC, elle a indiqué que radio Pog-Néeré est en phase d'essai. Sa vocation est de s'ériger en instrument de développement que doivent s'approprier les populations notamment féminines de Pouytenga. Après «la cité des commerçants», cap a été mis sur Zorgho. Dans cette localité, il n'existe qu'une radio dirigée par l'Association africain solidarité (AAS). Radio Laafi FM de Zorgho a été exhortée par Luc Adolphe Tiao à développer des partenariats avec les ONG, projets et l'administration locale pour pouvoir couvrir ses charges. Contrairement à Zorgho, Mogtédo n'a pas encore une radio fonctionnelle. Radio FM de Mogtédo attend toujours l'électricité pour pouvoir commencer à émettre. Pour le promoteur de radio FM Mogtédo Adé Moussa Francis Ouédraogo, tout est fin prêt. «Nous attendons l'énergie pour être fonctionnel», a-t-il souhaité
Comme à L'Est, le Centre-Est n'enregistre pas une flopée de radios locales. «Cette région se caractérise par le nombre peu élevé de radios, il n'y en a même pas une dizaine», constate M. Tiao. Il note toutefois que les quelques radios existantes sont bien équipées et ont donné satisfaction au CSC. «Nous avons vu des radios suffisamment bien organisées, leurs responsables font preuve de bonne volonté. Nous sommes satisfaits même si comme à Mogtédo c'est une radio en projet. Ce que j'ai vu au cours de cette tournée montre que la radio a beaucoup d'avenir en Afrique et au Burkina Faso. Les populations sont très accrochées à la radio. Le CSC doit poursuivre cette politique d'ouverture des stations radios et surtout mettre en place un système pour les accompagner par des plaidoyers en vue de réduire leurs charges financières», a estimé M. Tiao. Enfin, il a plaidé pour la création d'un fonds de promotion des médias audiovisuels qui pourrait être alimenté par la taxe de développement des médias (taxe télé).
Le bel exemple de Tin Tua
Depuis quelques temps, l'Association Tin Tua pratique une méthode d'alphabétisation appelée culture scientifique et technique qui consiste à faire acquérir à l'adulte en deux campagnes ( de 300 heures chacune) l'essentiel des connaissances
Le président du CSC et le secrétaire exécutif de Tin Tua suivant une séance de calcul dans un centre d'alphabétisation.
qu'un élève du cours moyen doit savoir dans divers domaines (Sciences de la vie et de la terre (SVT), histoire-géographie, calcul, etc.). Il y a aussi la formation spécifique technique. De plus, les apprenants sont initiés à l'apprentissage du français fondamental et fonctionnel. La particularité de la méthode mise au point par Tin Tua est qu'elle a été conçue pour toutes les langues du Burkina. «Nous avons mené une étude comparée avec les linguistes de l'ensemble des langues pour identifier les points communs et les opposer au français comme si c'est une seule langue qui avait ses particularités envers le français», explique le secrétaire exécutif de Tin Tua, Bendi Benoît Ouoba. L'avantage de ce modèle est que les sons de phonétique servent aux locuteurs des autres langues nationales. «Les mêmes documents que nous utilisons pour l'enseignement du gulmancéma peuvent l'être à Orodora pour le Senoufo, à Dori pour le fulfuldé, ...», a indiqué M. Ouoba. La méthode commence à permettre aux apprenants à parler le français. «Le problème de l'école est que les enfants commencent dans une langue qu'ils ne comprennent pas. Et on leur demande d'apprendre à écrire, à lire et de faire des mathématiques. Notre méthode résout donc le problème de la langue», soutient le secrétaire exécutif de Tin Tua. La première campagne se consacre à l'apprentissage du français. Pendant la deuxième, l'apprenant continue à approfondir le parler oral tout en combinant lecture et écriture de la langue. «En moins de 50 leçons, un alphabétisé dans n'importe quelle langue peut passer du niveau totalement zéro en lecture et pouvoir lire tout mot français». Pour M. Ouoba, les taux de succès sont très flatteurs avec plus de 90% de réussite. «Il ne s'agit pas de résultats fictifs qu'on arrange ou fabrique au bout de quelques heures», prévient-il. Selon lui, les apprenants acquièrent des connaissances solides pouvant leur permettre de poursuivre normalement au premier cycle du secondaire.
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