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M. Aboubacar Dianda : "Le prophète Mahomet était plus généreux qu'un vent qui soufflait sans arrêt"
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- Titre
- M. Aboubacar Dianda : "Le prophète Mahomet était plus généreux qu'un vent qui soufflait sans arrêt"
- Créateur
- Waliou A. Adeguerou
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 30 juillet 2013
- Résumé
- Le mois de ramadan est un mois béni et les fidèles musulmans sont appelés à travers leurs prières et œuvres sociales à magnifier Dieu et lui manifester leur attachement.
- Couverture spatiale
- Ouagadougou
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000768
- contenu
-
Le mois de ramadan est un mois béni et les fidèles musulmans sont appelés à travers leurs prières et œuvres sociales à magnifier Dieu et lui manifester leur attachement.
L'équipe de Sidwaya a rencontré M. Aboubacar Dianda, président du Centre africain pour la diffusion islamique et scientifique (CADIS). A travers cette interview, il nous donne la raison de l'organisation des ruptures communautaires par sa structure et appelle à l'unité des adeptes de Mahomet et la pérennisation des œuvres sociales nées du ramadan.
Le ramadan est un mois de bienfaisance intense. Que fait votre Centre dans ce sens ?
Le mois de ramadan est un mois béni au cours duquel tous les musulmans s'attèlent à la recherche de ses bienfaits à travers les actes d'adoration d'une part, et d'autre part, à travers les actes sociaux qui, à tous deux font un bloc pour faire le mois de ramadan. Ce n'est pas le côté spirituel seulement qui est vu pendant le ramadan, mais c'est tout cet ensemble qui forme le ramadan. Pendant le mois de ramadan, le Centre africain de diffusion islamique et scientifique (CADIS) a quelques activités qu'il mène, notamment les ruptures communes qui sont faites au Centre. En plus de ces ruptures communes , le centre a initié un projet de partage de nourriture depuis près de vingt ans aux couches vulnérables dans les mosquées, à la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) et des cas de nécessiteux qui se présentent, soit au siège du Centre ou au domicile du fondateur, Ahmed Simozrag, pour se ravitailler en nourriture.
Qu'est-ce qui vous a motivé à entreprendre spécifiquement des ruptures communautaires au CADIS ?
Ce qui nous a motivé est l'enseignement du prophète Mahomet qui dit selon Ibn Abbas : « Pendant le ramadan, le prophète était plus généreux ; il était généreux les autres mois, mais il l'a été encore plus pendant le ramadan ». Il faut savoir que c'est pendant le mois de ramadan que l'ange Djibril venait faire la révision du Coran avec le prophète. A cette période, le prophète intensifiait encore les dons à travers beaucoup de choses et Ibn Abass comparait ce don à un vent qui souffle sans trier qui il atteindra et sans demander un franc à qui que ce soit pour souffler ; c'est pour dire que « le prophète était plus généreux qu'un vent qui soufflait sans arrêt ». En fait, cette comparaison avec le vent qui souffle dénote comment le prophète Mahomet dépensait sans compter. Dès qu'il avait l'intention ou voyait un nécessiteux, il se pressait de lui faire un don en ce moment, c'est pour rester dans cette ligne du prophète que nous avons initié ces actions dans l'espoir de récolter les « hassanas » et la récompense auprès d'Allah.
Quelles sont les conditions de participation à la rupture communautaire qu'organise le CADIS ?
Du côté conditions, il n'y a pratiquement pas de condition. Tous ceux qui veulent peuvent s'associer pour faire la rupture, que ce soit des fonctionnaires ou des étudiants ou tout autre personne. Généralement, nous recevons beaucoup d'enfants du quartier qui viennent au siège pour prendre quelque chose pour leur rupture ; d'autres partent vers le domicile du fondateur afin de bénéficier du repas de la rupture du mois de ramadan. Il n'y a pas de condition particulière pour la participation et les portes sont largement ouvertes pour toute personne qui désire rompre son jeûne avec nous et partager les bienfaits de ramadan.
Quels sont les problèmes que vous rencontrez pour l'organisation de ces ruptures ?
Nous avons peut-être de petits problèmes matériels et financiers. Du côté matériel, je dirais que le cadre est petit ; ce qui fait qu'on ne peut pas faire une large diffusion de ce que nous faisons pour éviter un débordement parce que le Centre est un peu restreint. Donc pas de publicité ou de médiatisation par rapport à notre séance de rupture comme c'est juste au siège du centre. Au niveau financier, il y a belle lurette que nous organisons ces ruptures et il ne faut pas se voiler la face, nous avons quelques petites difficultés financières. De temps en temps, nous nous adressons aux bonnes volontés de part et d'autre afin de nous aider à combler le mois. C'est surtout du côté financier, car la majeure partie des gens qui viennent rompre, sont des étudiants qui ne sont pas toujours bien lotis financièrement et n'ont pas toujours de quoi assurer la rupture. Ils continuent parfois jusqu'à la prière de Isha pour manger après la prière avant de rentrer. C'est surtout cela le problème.
Je prie Allah de nous aider, car c'est lui qui pourvoit en tout ; et au-delà de cela, Allah est toujours passé par des personnes pour satisfaire ses créatures et nous pensons que Incha' Allah, Dieu nous enverra quelqu'un de bonne volonté pour nous soutenir dans ce que nous faisons, petite soit-elle comme activité. C'est cela ma vision des choses et c'est la raison qui fait que nous ne courrons pas derrière les gens pour demander du soutien ; restons et Incha'Allah, le reste suivra et il faut prier Allah qui est le pourvoyeur de toutes ses créatures.
Présentez-nous le Centre africain pour la diffusion islamique et scientifique (CADIS).
Le CADIS a pris ce nom de centre, mais en fait, c'est une association comme toutes les autres associations islamiques et nous menons des activités. Nous nous sommes fait connaître par les livres que le fondateur a écrits. Ces livres sont le fruit des cours que le CADIS a toujours organisés chaque samedi depuis près de vingt ans que le centre existe. La majeure partie de ses activités sont les cours du CADIS. Entre temps, on avait aussi un journal appelé « Al-maïdan » que nous avons arrêté malheureusement pour d'autres raisons. Au-delà de ça, le Centre est fréquenté par beaucoup d'étudiants et de fonctionnaires qui viennent pour comprendre l'Islam. Nous ne pouvons pas occulter la participation des sœurs aux cours, l'appui des frères dans l'organisation. Egalement, certaines sœurs viennent apprendre la lecture du Coran et avoir des informations sur certains sujets de la religion. Chacun vient en fonction de ses motivations et de ses besoins.
Avez-vous un appel à lancer aux fidèles musulmans ?
Pendant ce mois de ramadan, j'appelle les musulmans à l'unité. C'est un mois de pénitence que Allah a voulu pour sa communauté et à travers cela, c'est une école que Dieu a instaurée permanemment. A travers le ramadan, Dieu appelle les hommes à faire les dons et œuvres sociales et ne pas l'arrêter immédiatement après le ramadan mais, que ce soit une continuité. Cette continuité, Dieu l'a instaurée par un acte légal qui est la zakat où les riches doivent soutenir les pauvres. Par la zakat, la communauté doit arriver un jour à ne plus avoir un pauvre qui ne mange pas trois fois par jour dans la communauté. La zakat El-Fitr est une sous- composante de la zakat légale que Dieu a instaurée pour les musulmans ; une obligation pour ceux qui ont les moyens. Mon appel concerne surtout l'unité des musulmans et la continuité de cet acte de générosité que les uns et les autres sont en train d'effectuer ; qu'il se perpétue même après le ramadan.