Article
Mouvement Sunnite du Burkina : un nouveau départ
- Titre
- Mouvement Sunnite du Burkina : un nouveau départ
- Créateur
- Célestin Bakouan
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 13 novembre 2001
- Résumé
- Ziniaré, chef-lieu de la province d'Oubritenga a abrité du 9 au 11 novembre 2001, le VIe congrès ordinaire du Mouvement sunnite du Burkina. Le point focal de la rencontre a été le renouvellement des structures dirigeantes du mouvement pour lui insuffler un nouveau dynamisme.
- Sujet
- Aboubacar Ouédraogo
- Congrès MSBF (2001)
- Issaka Dipama
- Mouvement Sunnite (crises internes)
- Oumarou Kanazoé
- Mouvement Sunnite du Burkina Faso
- Réconciliation
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000763
- contenu
-
Ziniaré, chef-lieu de la province d'Oubritenga a abrité du 9 au 11 novembre 2001, le VIe congrès ordinaire du Mouvement sunnite du Burkina. Le point focal de la rencontre a été le renouvellement des structures dirigeantes du mouvement pour lui insuffler un nouveau dynamisme.
Le Mouvement sunnite du Burkina a amorcé un nouveau départ. A l'issue de son VIe Congrès tenu le week-end dernier au Centre populaire des loisirs (CPL) de Ziniaré, le mouvement a décidé face à la crise interne qui le secoue depuis 1979, de tourner résolument la page. Déjà en 1995, les jalons avaient été posés pour promouvoir l'entente et la concorde au sein du mouvement. En son temps, un protocole avait été signé sur intervention du ministère de l'Administration territoriale et de la Décentralisation et de El hadj Oumarou Kanazoé. Et par ce protocole, il avait été préconisé la suspension des chefs de file des deux tendances de la direction du mouvement. Le bureau national qui avait été alors mis en place était composé de membres neutres chargés de travailler à juguler la crise. La tâche ne fut pas facile car malgré la bonne foi du bureau national censé être consensuel, la crise ne s'est pas réellement estompée. Pour preuve, des congrès qui sont prévus pour se tenir annuellement, il n'a eu lieu que celui de ce week-end à Ziniaré.
Mais cette situation difficile n'ébranlera point les efforts des honnêtes fidèles musulmans sunnites. Bien au contraire, ils se sentiront davantage interpellés à gérer la crise comme ils peuvent afin de ramener les "frères égarés sur le bon chemin" . L'esprit de ce VIe congrès ordinaire vise à poursuivre les efforts de réconciliation entamés pour résoudre définitivement les points de discorde et asseoir le mouvement sunnite Burkinabè sur des bases saines et harmonieuses. Le renouvellement des structures dirigeantes du mouvement, objectif premier de la tenue du VIe congrès a marqué ainsi une étape supérieure dans la recherche de perspectives heureuses pour ce cadre de regroupement de tous les sunnites du pays. A la hauteur de l'événement, les organisateurs ont déployé les moyens nécessaires pour mobiliser des quatre coins du Burkina, un nombre impressionnant de participants. En répondant massivement à la convocation de ce VIe congrès à Ziniaré, les sunnites ont exprimé leur détermination à en finir avec la crise. Ainsi, 400 délégués sont venus de Ouagadougou, de Bobo-Dioulasso et de 147 bureaux locaux pour prendre part au congrès, les stigmates de la crise étaient encore perceptibles et cela rappelle l'ampleur du travail qui reste à faire pour parfaire les choses au sein du mouvement. La présence des forces de l'ordre, l'échange de propos irrespectueux et l'accès au CPL refusé à certains membres proches de l'ancien imam et de l'ex-président du bureau national (tous deux suspendus de la direction du mouvement) avaient marqué l'ouverture de la rencontre d'une ambiance électrique. Malgré tout, la bonne foi l'a emporté et ce VIe congrès a réussi effectivement a évacué les points inscrits au programme.
Ces points ont porté sur l'examen et l'adoption après amendements des rapports d'activités et financiers de la période de 1991 à 2001 et sur l'examen et l'adoption des statuts et règlements intérieurs du mouvement révisés pour être adaptés aux réalités du contexte actuel. Mais le fait le plus marquant de la tenue de ce congrès reste l'élection d'un nouveau bureau national de 53 membres à la tête de tous les sunnites du Burkina.
Les ambitions que s'est fixés ce nouveau bureau consisteront à continuer la réunification de tous les fidèles sunnites au sein du mouvement, de conforter les bases de pardon et de tolérance, de motiver l'engagement individuel à travailler à consolider les acquis communs dans l'intérêt supérieur de l'islam. Enfin, dans un esprit d'ouverture et de rassemblement, le congrès a créé 13 postes de membres d'honneur au profit des deux tendances en espérant de leur part ce sursaut d'orgueil pouvant les amener à revoir leur position vis-à-vis du mouvement sunnite. Le nouveau bureau de 53 membres est désormais dirigé par El hadj Ouédraogo Aboubacar en qualité de président national. Il est appuyé par trois vice-présidents. Le secrétaire général, El hadj Dipama Issaka, s'est dit satisfait de l'aboutissement de leur rencontre tout en espérant qu'elle marquera véritablement l'amorce de l'éradication de la crise.
Des vêtements pour les nécessiteux
A l'issue du congrès le dimanche 11 novembre, le nouveau bureau du mouvement sunnite a procédé à une répartition de dons à ses bureaux locaux.
Ces dons sont destinés aux personnes démunies et comprennent des balles de vêtements et de couverture, des chaussures, cinq (5) fauteuils pour handicapés et des dattes pour le prochain carême. Selon le secrétaire général, ces dons ont été envoyés par des partenaires des Emirats Arabes Unis au Mouvement sunnite du Burkina. En tout, ce sont trois containers de cadeaux qui seront distribués en divers endroits du pays aux personnes qui sont dans le besoin.
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