Editorial : la force d'une option

Titre

Editorial : la force d'une option

Créateur

Ferdinand Quadjovie

Editeur

Togo-Presse

Date

6 novembre 1973

Résumé

Trois jours se sont écoulés depuis le retour de Tripoli du président Eyadéma. Et pourtant, les échos de sa visite en Libye résonnent encore très favorablement à nos oreilles. Les cœurs des militantes et militants du Rassemblement du Peuple Togolais battent toujours au diapason de la satisfaction ramenée de Tripoli.

Page(s)

1

3

nombre de pages

2

Couverture spatiale

Tripoli

Lomé

Togo

Droits

Langue

Français

Contributeur

Frédérick Madore

Identifiant

iwac-article-0006488

contenu

Trois jours se sont écoulés depuis le retour de Tripoli du président Eyadéma. Et pourtant, les échos de sa visite en Libye résonnent encore très favorablement à nos oreilles. Les cœurs des militantes et militants du Rassemblement du Peuple Togolais battent toujours au diapason de la satisfaction ramenée de Tripoli.

Tripoli, en effet a été pour le Togo une consécration. Consécration car, le plus beau cadeau que le Guide de la nation et sa suite ont rapporté de Libye se trouve contenu dans cette phrase combien éloquente et élogieuse à notre endroit, prononcée par le colonel Gaddafi en réponse au discours du président Eyadéma à l'Université de Tripoli :

« Le Togo est parmi les pays africains qui constituent aujourd'hui la nouvelle force de notre continent ».

Cette phrase consacre effectivement la justesse de nos vues sur les problèmes de l’heure.

En effet, la nouvelle force de l'Afrique réside aujourd'hui dans son unité, une unité fondée plus sur les actes que sur les paroles, une unité basée sur la détermination farouche de chaque Africain de tout mettre en œuvre pour libérer notre continent des chaînes de la misère et de l’ignorance.

Cette volonté, le colonel Gaddafi et le peuple libyen nous l’ont découverte à travers les discours et interventions du président Eyadéma, cet Africain convaincu, attaché par toutes les fibres de son être à cette terre d’Afrique qu’il veut voir, comme le colonel Gaddafi, tourner définitivement le dos à l’ordre ancien des choses pour s’engager résolument sur la voie d’un avenir complètement indépendant et libre des contraintes de l’histoire.

Le Togo qui sait ce qu’il veut et où il va, s’est fait connaître et beaucoup apprécier en Libye. Car, tout comme les Libyens, les Togolais avec à leur tête leur chef bien-aimé ont opté pour leur indépendance totale et l’indépendance complète de l’Afrique, loin de toute hégémonie quelle qu’elle soit.

Us ont opté, grâce au Rassemblement du Peuple Togolais qui les éclaire, les dirige et les oriente, pour une Afrique qui doit retrouver son âme pour ne plus se sentir écartelée entre deux civilisations.

Us ont opté et ce, conformément aux principes du RPT, pour la compréhension entre les hommes, la recherche permanente de la paix par le dialogue et la persuasion, l’instauration entre Africains épris de liberté et de justice, d’une coopération fructueuse basée sur le respect des souverainetés et des intérêts mutuels.

De l’avis du colonel Gaddafi lui-même, le président Eyadéma est l’une des grandes figures de l’Afrique de l’heure.

Il l’est, parce qu’il ne mâche pas ses mots. U n’a pas hésité en Libye, tout comme il l’a fait lors de la visite du président Pompidou à Lomé ou lors de la conférence de la Commission paritaire de l’Association CEE-EAMA, à stigmatiser le scandale du fossé qui se creuse de plus en plus entre pays riches et pays pauvres, et à inviter ses pairs à constituer un front commun véritable afin que les économies de nos Etats cessent d’être des appendices des économies des pays riches et des super-puissances.

Il l’est, parce qu’il demeure toujours réaliste dans ses prises de position concernant l’Afrique et le reste du monde. Une telle franchise, une telle liberté, un tel réalisme méritent admiration et respect et quand cette admiration vient d’un homme comme Gaddafi, un chef d’Etat jeune et calme, d’un dynamisme exceptionnel au service d’une lucidité sans cesse en éveil, il y a de quoi être fier.

C’est pourquoi Tripoli aura été également pour le Togo, un encouragement, encouragement à continuer dans la voie où nous nous sommes engagés, la voie du RPT, celle qui mène non seulement au bonheur du Togo mais aussi à celle de toute l’Afrique.

Le prestige dont jouit le Togo aujourd’hui, nous devons le maintenir, l’élargir quel qu’en soit le prix et ne rien entreprendre qui puisse y porter atteinte.

Militantes et militants, avec le RPT nous avons entrepris la reconversion des mentalités en matière politique, économique et culturelle car, nous sommes plus que jamais convaincus que nul peuple ne peut rien apporter aux autres s’il n’est d’abord lui-même.

Avec notre unité retrouvée, dans la paix reconquise, solidaires des autres Africains, nous apprenons à compter d’abord et surtout sur nous-mêmes pour la conquête de notre indépendance économique. Avec le RPT, sous la houlette éclairée du Timonier National, nous voulons aujourd’hui faire de l’unité africaine une réalité de l’heure.

Notre force pour parvenir à ce noble destin, nous la puisons dans le RPT et dans ses options, options qui cadrent d’ailleurs parfaitement avec celles des pays à l’esprit révolutionnaire et dynamique, qui savent que sans lutte, l’Afrique ne peut sortir de l’ornière où la maintiennent les forces de l’oppression.

F. QUADJOVIE