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Recueillement, méditation et vigilance ont caractérisé hier à Lomé le 1er anniversaire de l'odieux attentat de Sarakawa
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Togo
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- Titre
- Recueillement, méditation et vigilance ont caractérisé hier à Lomé le 1er anniversaire de l'odieux attentat de Sarakawa
- Editeur
- Togo-Presse
- Date
- 25 janvier 1975
- Résumé
- Il y a exactement un an, jour pour jour, que le DC-3 de l'escadrille militaire togolaise, à bord duquel se trouvait le Père de la Nation, le général Gnassingbé Eyadéma, s’écrasait à Sarakawa.
- Page(s)
- 3
- 4
- 5
- nombre de pages
- 3
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0006451
- contenu
-
Il y a exactement un an, jour pour jour, que le DC-3 de l'escadrille militaire togolaise, à bord duquel se trouvait le Père de la Nation, le général Gnassingbé Eyadéma, s’écrasait à Sarakawa.
Ignoble attentat de la haute finance internationale, toujours prête à piller les ressources de notre sol, et à maintenir les autochtones dans un état d'asservissement permanent.
La terre de nos aïeux, les mânes de nos ancêtres, n'ont pas accepté d'enterrer prématurément ce digne fils, qui défend avec acharnement et conviction leurs intérêts.
Sarakawa n'a pas eu lieu. Sarakawa fut plutôt et reste à jamais le tombeau de l'impérialisme impénitent, pervers et malhonnête.
Le peuple togolais tout entier a commémoré hier, dans le recueillement et la méditation, la douloureuse catastrophe d'il y a un an, dans laquelle trois valeureux fils du Togo ont péri.
Sarakawa est désormais propriété de l'histoire. La postérité retiendra cette date comme preuve de la rapacité de l'impérialisme, comme preuve de l'incapacité du colon à concevoir qu’un Africain puisse faire montre, d'intégrité, au point de résister à l'appât des biens matériels de ce monde, pour choisir le bonheur en commun avec son peuple.
Car la postérité ne devra jamais l'oublier non plus. Les raisons de l'épisode de Sarakawa sont bien simples. Eyadéma a refusé tout l'argent que lui promettaient les patrons d’alors de la CTMB (Compagnie Togolaise des mines du Bénin), et a exigé en contrepartie que la part du Togo au capital de la compagnie soit portée de 35 % à 51 %.
C'était toute sa faute, c'était un crime de lèse-majesté de sa part, que l'impérialisme odieux a voulu punir aussitôt, a voulu stigmatiser à Sarakawa pour décourager à jamais tous ceux qui essaieront d’emboîter le pas à Eyadéma. Erreur et échec ! Car la justice céleste plus équitable que toute justice humaine a tranché. Eyadéma est vivant.
C'est pour remercier le Tout Puissant pour sa justice, et prier pour les âmes de nos soldats morts à Sarakawa que des cérémonies ont marqué toute la journée d'hier sur toute l'étendue du territoire national.
A Lomé, ce premier anniversaire a commencé très tôt le matin (7 heures GMT), par des libations dans toutes les cellules de la capitale.
Partout, on a immolé un bélier blanc et un coq, on a fait conter l'eau et l'alcool, pour implorer les mânes de nos ancêtres, afin qu'elles veillent et préservent Eyadéma pour le bien de tout le pays.
OFFICES RELIGIEUX
Après les libations dans les différentes cellules de Lomé pour implorer la bénédiction de nos ancêtres sur le Timonier national et 1 exhorter à poursuivre avec plus d’ardeur la lutte salvatrice qu’il a engagée pour notre indépendance économique totale, les Loméens sont partis nombreux se recueillir à la cathédrale au Temple protestant, et à la grande mosquée.
Peuple croyant, notre pays a manifesté en ce vendredi sa profonde gratitude au Tout-Puissant qui nous a sauvé de lendemains amers et incertains en sauvant miraculeusement de la mort le Guide de la nouvelle Marche, le général Gnassingbé Eyadéma de la terrible catastrophe aérienne de Sarakawa. Les militants de Lomé durant ces offices religieux ont prié Dieu de daigner accorder plus de force au Timonier national afin qu’il conduise à bon port la gigantesque bataille pour notre libération économique.
En même temps que les Loméens remerciaient le Seigneur d’avoir préservé la vie à notre président bien-aimé ils n’ont pas oublié de prier pour le repos de l'âme de nos trois compatriotes, le lieutenant d’aviation Gnémégna, le sergent-chef Aniko Palako et le soldat Nandji, qui sont morts pour que vive le Togo digne et prospère.
Comme à l'accoutumée, les offices religieux qui ont marqué dans notre capitale ce premier anniversaire de l’accident de Sarakawa, ont débuté par une messe pontificale concélébrée par Mgr Tonyui Messan Dosseh Anyron, archevêque de Lomé, et neuf autres prêtres.
La messe a commencé peu après 9 heures avec l’arrivée des personnalités à la tête desquelles on remarquait M. Têvi Djidjogbé Kpotivi Laclé, secrétaire du comité de ville entouré de tous les membres du comité et des secrétaires des cellules de Lomé, MM. Kokou Fourn, maire de Lomé, Dossèvi Mathey-Apossan, haut commissaire au Tourisme, le lieutenant-colonel Chango, M. Gaba chef de protocole à la présidence de la République. Les personnalités ont été accueillies à leur arrivée par le RP Gbikpi, archiprêtre qui les a introduites dans la cathédrale archi-comble.
Dans le sermon qu'il a prononcé l'archevêque de Lomé, Mgr Dosseh Anyron, après avoir évoqué la terrible catastrophe et souligné le combat du Père du Togo nouveau pour le développement de notre pays a convié tous les Togolais à s’unir comme un seul homme derrière le président de la République afin d’appuyer ses efforts pour notre libération économique.
Le cortège officiel ainsi que toute l'assistance devait se retrouver peu après 10 heures au Temple protestant où un culte d’actions de grâce a été célébré par les pasteurs Awumé, Akator et Anku en présence du pasteur Koffi Ayivi, modérateur de l’Eglise protestante évangélique du Togo.
Dans sa prédication, le pasteur Yawo Awumé a invité les fidèles à chanter la bonté de Dieu qui sauva non seulement notre chef d’Etat, mais le Togo tout entier d’un chaos.
Pour le pasteur Awumé, « Dieu a sauvé notre peuple, non à cause de sa dignité, mais à cause de son Nom pour que nous le reconnaissions et servions ».
11 a alors rendu hommage au président Eyadéma pour ses mérites et a invité chaque Togolais à faire un examen de conscience, car quelque soit notre responsabilité au sein de la nation la vie des uns et des autres dépend de nous ».
C’est à la grande mosquée de Zongo que se sont achevées les différentes cérémonies religieuses.
M. Laclé et les mêmes personnalités ainsi que la foule des militants toujours de plus en plus nombreux étaient arrivés vers 11 h 20 à la Mosquée de Zongo. Ils ont été accueillis par les dignitaires musulmans au premier rang desquels on remarquait l’Imam Lumou et M. Mensah Kassim, président de l’Union Musulmane du Togo.
Dans son sermon, M. Mensah Kassim a notamment affirmé que le 24 janvier 1974, « en sauvant le chef de l’Etat d’une situation sans lendemain, Dieu a voulu nous assurer en même temps le contrôle total de nos richesses phosphatières ».
Le 24 janvier est, selon M. Mensah Kassim, < la date qui a dévoilé à notre peuple le destin de celui qui est choisi par le Tout-Puissant et sur l’épaule do qui repose l’avenir de notre nation ».
SERMON DE MGR DOSSEH
M. le Représentant de M. le Président de la République Messieurs les Ministres, Monsieur le Maire, Chers Frères, Rien n’est plus commun dans la vie que les surprises; ce qui est rare, c’est que les choses se passent comme nous les avions prévues.
Le plus ordinairement, la surprise est pénible. L'imprévu qui se dresse devant nous prend plus souvent les traits d’un adversaire que ceux d’un allié. On croyait avoir tout préparé pour l’exécution d'un beau dessein ; on s'imaginait n'avoir rien laissé au hasard ; mais quelque chose de plus réel et de plus efficace que le hasard échappera toujours aux dispositions et aux précautions de notre infirme sagesse : C’est la part que Dieu s’est réservée dans le gouvernement des choses humaines Parti de l'incertain, nous débouchons sur la lumière de l’amour. « Grand Dieu, Toi seul as tout conduit ! » C’est l’épilogue ordinaire de tout événement de quelque importance dans notre vie personnelle, sociale ou politique : quelles que soient les circonstances, et quoi qu'il nous arrive, notre foi nous y fait découvrir la trace de Dieu, le doigt de Dieu occupé à nous suivre et à nous poursuivre de son amour. L'histoire, de ce fait, n’est pas aveugle elle se construit, elle s’écrit jour après jour, instant après instant, dans une alliance de confiance, de condescendance et de générosité entre l'homme et Dieu, partenaires inséparables dans le mouvement où nous entraîne le cours des temps. « Là où la sagesse est infinie, pouvons-nous conclure avec Bossuet, il ne reste plus de place pour le hasard ».
LA DETERMINATION DE NOTRE PEUPLE...
II y a un an, la rumeur se répandait soudain de l’accident inopiné et terrible de l’avion présidentiel à Sarakawa ; à l'émoi général devait bientôt succéder l’action de grâce quand la voix de Monsieur le Président, vibrante d'émotion, se fit entendre à la Radio apportant à tous la consolante certitude qu'il était lui-même en vie, décidé plus que jamais à poursuivre la marche en avant pour la libération économique de son pays. En vous rappelant aujourd'hui tous les obstacles accumulés sur le chemin qui devait nous conduire à l’orée d’une ère nouvelle, nous dirons de celle-ci que le diable ainsi que les forces des ténèbres n'en voulaient guère... mais en constatant le succès final dont les étapes ont pour noms... sauvegarde du Président de la République... son retour triomphal à Lomé le 2 février suivant et... résolutions désormais légendaires dont la hardiesse et le courage expriment parfaitement la détermination de notre peuple à briser toute entrave du sous-développement qui l'accable, nous dirons avec conviction que le Bon Dieu, Lui, se tenait constamment au centre de notre destinée pour lui imprimer une nouvelle incitation vers de nouveaux rivages et pour de nouvelles conquêtes.
LA FORCE D'AME DU GENERAL EYADEMA
Cette force d'âme, notre Général l'a reçue sans doute de sa naissance, mais il a eu à la développer par l’exercice et l'entraînement dans l'armée au service de la Patrie : cet événement s’inscrit tout spécialement pour chaque citoyen comme un signe, un témoignage, un exemple et une référence de bravoure et de fidélité dans l’engagement. Tous doivent se porter en avant, derrière le Chef comme un seul homme en première ligne, car pour le combat de la libération économique, il ne faut pas d'arrière garde, car il n'y aura pas de retraite à couvrir, et tout l'effort est en avant. « Où est, parmi vous, dit le Seigneur à son Peuple, où est l'homme timide, au cœur hésitant ? Qu'il s'en aille et qu'il retourne à sa demeure plutôt que de répandre dans le cœur de ses frères la contagion de sa crainte ». (Deut. 20/8).
Depuis lors, mes frères, l'action de grâces n'a pas cessé de s'élever vers le Dieu qui sauve pour ce bienfait extraordinaire. Nous comprenons dès lors aussi pourquoi ce premier anniversaire a été placé sous le signe de ta réflexion, de la méditation et de la prière. « Prier ensemble, dans quelque langue, que ce soit, dans quelque rite que ce soit, c’est la plus touchante fraternité d'espérance et de sympathie que Tes hommes puissent contracter sur cette terre », assurait Madame de Staël (Corinne). Que dire alors à l'autel de l'Eucharistie qui est l’action de grâces par excellence, sinon que d'ici nous emportons — pour les avoir puisées à leur vraie source — de meilleures espérances !
Oui nous proclamons avec Monchanin que :
Toute l’histoire du monde est une marche vers la vie.
Toute l’histoire de la vie est une marche vers l'homme.
Toute l’histoire de l’homme est une marche vers Dieu.
Nous le proclamons ; non pas dans la perspective évolutionniste, mais bien dans celle de l’histoire où se construisent la liberté et l'égalité des hommes ainsi que leur fraternité dans la justice et l'amour.
Nous déposons aujourd’hui à cet autel nos prières d'action de grâces, et nos vœux pour Monsieur le Président de Ta République, son éminente personne, son gouvernement, pour l'Armée et la Nation togolaise tout entière. Dieu veuille les protéger toujours et conserver à leur cœur cette flamme sacrée de l’honneur et de la recherche constante de la dignité humaine ».
SERMON DU PASTEUR AWUME
Chers frères,
Nous disions dans l'une de nos prédications en ce même lieu que commencer nos fêtes nationales par le recueillement devant Dieu, le Tout-Puissant créateur du ciel et de la terre ne fait pas partie d’un quelconque folklore, mais bien l’expression d'un sincère sentiment de reconnaissance au Seigneur du monde, le père de Jésus-Christ notre Dieu.
Aujourd'hui, tout le peuple togolais en liesse chante et danse car il reconnaît les bienfaits de Dieu. Bien sûr, nous déplorons hélas des morts dans l'accident de Sarakawa, mais notre gratitude est d’autant plus grande que Dieu a préservé la vie à un plus grand nombre des personnes et spécialement celui du chef de l'Etat, notre frère et serviteur Eyadéma Gnassingbé.
Nous louons donc le Seigneur comme jadis ce Psalmiste (David). Que serait devenu notre pays si notre Chef devait perdre la vie dans cet accident ?
LA BONTE DE DIEU
Nous avons donc à chanter très très fort la bonté de Dieu qui sauva non seulement notre chef d’Etat, mais le Togo entier d’un chaos, du gouffre.
Mais pourquoi Dieu a-t-il fait cela ? Parce que les Togolais sont les meilleurs du monde, ceux qui respectent le plus leur Créateur !
Est-ce à cause de la dignité du peuple togolais que Dieu l’a sauvé ?
Nous venons de lire deux curieuses histoires dans l’Evangile de Luc — des gens tués par Pilate et la tour Siloé tombée sur d'autres. Ceux-là n’étaient pas plus mauvais que ceux qui sont restés en vie.
Dans la Bible, nous lisons plusieurs histoires de souffrance et même de mort d’hommes justes.
Mes frères, le Modérateur nous exhortait ici même il y a quelques jours de faire attention afin de ne pas devenir nous-mêmes des impérialistes que nous ne voulons plus chez nous.
Je ne sais pas si cet appel a retenu notre attention et si nous faisons un effort pour nous libérer de l'égoïsme et de tous ses corollaires qui nous rendent des loups au lieu des frères les uns pour les autres
Dieu a sauvé notre peuple, non à cause de notre dignité, mais à cause de son Nom, pour que nous le reconnaissions et le servions.
Il s'est choisi parmi nous un serviteur, notre chef d'Etat non à cause d’aucun mérite, mais parce que lui, Dieu, l'a voulu ainsi.
C'est Lui-même qui le protège et l'a sauvé plus d’une fois de la mort tragique.
Togolais mes frères et vous tous qui écoutez ces paroles, ne cherchez pas qui est l'impérialiste, l'oppresseur ; les flots impétueux, les filets qui se sont rompus et dont nous nous sommes échappés.
UN EXAMEN DE CONSCIENCE
Mais en ce moment de relance économique que tout Togolais fasse un sérieux examen de conscience car quelque soit notre responsabilité au sein de la nation, la vie des uns et des autres dépend de nous.
Notre journée est placée sous le triple signe de la méditation, du recueillement et de la vigilance.
L’Eglise ne peut dire mieux Méditation sur la situation actuelle et à venir de notre pays.
Recueillement sincère devant Dieu.
Vigilance pour que notre moi et nous emprisonne pas dans un égoïsme étroit, mais plutôt que nous en soyons libéré en vue d'un altruisme vraiment désintéressé pour que tout Togolais se sente frère de son prochain, afin que dans nos hôpitaux, nos divers bureaux, ceux qui viennent se faire soigner et pour divers services soient à l'aise sans être inquiétés ni froissés par l’attitude méprisante et arrogante de celui qui, au fond est là pour les servir.
Dieu n’aime pas qu'une nation opprime une autre ; II délivre toujours l'opprimée. C’est pour cela qu'il nous a aussi délivrés pour la liberté que Christ nous a rendue par le don de sa vie.
Demeurez donc fermes, et ne vous remettez pas de nouveau sous le joug de l’esclavage » car disons-nous le bien, tant que nous ne serons pas vraiment unis, considérant tout Togolais comme citoyen à part entière, il y autre toujours « celui-là » du dehors qui profitera de nos divisions, de nos manquements pour nous assujettir.
SERMON DE M. MENSAH KASSIM
Excellence,
Messieurs les membres du gouvernement,
Chers Frères en Islam,
Chers Compatriotes croyants,
Pureté à Dieu,
Louange à Dieu,
II n’y a de Dieu sauf Allah,
Allah est le plus Grand ! Allah est le plus grand, Allah est le plus grand.
Ce n’est plus une surprise pour quiconque, si nous nous retrouvons encore réunis en ce jour tristement mémorable pour des raisons que nul n'ignore en vue de remercier le Seigneur à cause des biens inestimables gracieusement octroyés à notre peuple, de nous avoir dirigé dans le chemin droit et de nous avoir délivré de la pire ignominie.
S'ils se trouvent dans l'existence de l'homme des dates dont il convient de se rappeler en fait de référence. Si la logique est que l'homme se souvenue de son passé de sorte que le souvenir lui profite, le peuple togolais de nos jours doit donc se souvenir d'une date que nous qualifions de sacrée parmi tant d'autres désormais gravée sur le parchemin purifié de l'histoire de l'humanité.
Une date qui s'immortalise dans l’âme du peuple togolais n'est rien d’autre qu’un signe évident de la part de Dieu, signe dont l'homme vulgaire ne considère que l'apparence et ignore les inestimables dimensions spirituelles et morales.
24 janvier 1974 une date qui fait frémir et répugne à la fois, une date qui contraint le croyant à s'humilier et à se prosterner devant la majesté suprême de l'être suprême qui seul détient la clef des miracles qui revigorent l'âme des croyants et égarent l'hypocrite, le rebelle.
Une date qui vient de dévoiler à notre peuple le destin de celui qui est choisi par le Tout Puissant, et sur l'épaule de qui repose l'avenir de la nation pour un temps dénommé.
LE PEUPLE TOGOLAIS RECONNAISSANT
Le 24 janvier 1974, au moment où il allait être impitoyablement arraché à la vie le général Eyadéma donc a été miraculeusement sauvé avec quelques membres de sa suite d’un amas de ferraille d'un avion en pièces.
Parce qu'il a fait un serment solennel à Dieu d'œuvrer pour son seul plaisir le ciel a voulu le mettre à l'épreuve, il a juré de ne faire que sa volonté sachant qu'Il a l'œil sur lui.
Aujourd'hui le peuple reconnaissant prie le Seigneur de l’illuminer et d'être son guide permanent, de l’inciter constamment à la clémence et de l’inciter constamment à n'aspirer qu’à lui pour l'acquisition de la vraie gloire : celle de l'au-delà.
C'est dans ce but que le peuple togolais au lieu de faire de cette date un jour de jouissances effrénées et de rire qui extermine le cœur, en fait plutôt une date de méditation profonde, de recueillement sincère et d’exhortation au travail bien fait.
Méditation profonde qui conduit le croyant à découvrir à travers le miroir de son obéissance les ra sons sacrées des interventions spectaculaires du Seigneur de la vie dans les affaires de l’homme, car Allah ne réalise rien sans un but précis.
Recueillement sincère car les voies de Dieu demeurent insondables et constituent pertinemment une épreuve à travers laquelle le croyant sincère tire des leçons hautement utiles nécessaires pour un triomphe véritable.
Travail bien fait car un peuple paresseux ne peut jamais être économiquement indépendant.
Chers Frères en Dieu, Chers Compatriotes,
Le 24 janvier 1974 donc, en sauvant le chef de l'Etat d'une situation sans lendemains croisées : mais à l’inssurer en même temps le contrôle total de nos richesses phosphatières.
De ce fait nul parmi nous n’a plus le droit de rester les mains croisées, mais à l'instar du chef de l'Etat, chacun doit faire un effort moral et physique.
Effort moral en se conformant au bon exemple, les actions, les meilleures paroles, le juste milieu, la droiture, l'émulation dans l’accomplissement du bien et du meilleur les plus belles actions, les meilleures paroles, la sincérité, la chasteté, et la décence.
Effort physique car Dieu ne change pas la situation d’un peuple si celui-ci ne change sa propre situation.
L'œuvre terrestre n'est pas moins appréciée, par le fait que la morale islamique encourage le croyant à l'œuvre, au labeur, à l'application, à l’action. A cet égard, le prophète de Dieu professe que certains péchés ne sont effacés ou pardonnés que par le labeur qu’accomplit un père de famille en vue de pourvoir aux besoins de ses enfants. II estime que l’effort que déploie le croyant pour gagner son pain et celui de ceux dont il est responsable est aussi méritoire que la lutte pour la cause divine : et le messager de Dieu d'ajouter : II n'est de bonne nourriture que celle que le croyant gagne de ses propres mains. Mieux vaut pour l'homme de prendre sa hache pour couper du bois que de demander aux gens l'aumône, quitte à savoir s’ils lui donneront ou la lui refuseront.
Le premier citoyen, le général Eyadéma, n’invente rien lorsqu'il nous convie au travail de la terre pour asseoir notre indépendance économique.
Le St coran rappelle : Un signe pour eux, la terre morte à qui nous donnons vie et d'où nous faisons sortir des grains dont vous mangez !
Et en elle nous avons mis des jardins de dattiers et de vignes, et y avons fait jaillir des sources.
Afin qu'ils mangent de ses fruits et de ce que leurs mains fabriquent. Ne seront-ils pas reconnaissants ?
Ainsi donc c'est pour éviter à l'homme le triste état d’indigence du paresseux que l'Islam oblige le croyant à travailler, à agir, à être utile à soi, à ses proches et à ses semblables Car le travail, pourvu qu'il soit utile, nécessaire et bienfaisant voué pour le bien public ou pour l’avantage de celui qui l'accomplit fait mériter au croyant, la récompense et la satisfaction divine.
L'ouvrier dans l'usine travaille, l’artisan dans son atelier travaille, le paysan dans les champs travaille de même, le maître dans sa classe, le médecin dans sa clinique, l’avocat à son étude, l'administrateur devant son bureau, tous doivent travailler pour le pays. L'important c’est que l'œuvre soit bien dirigée, bien accomplie, d'une manière sincère, d’une façon parfaite profitable pour celui qui s'en charge et pour les autres. Telle œuvre est récompensée par Dieu dans ce monde et dans l’au-delà.
Chers Frères en Islam, Chers Compatriotes croyant,
En ce jour anniversaire du 24 janvier 1974, l'Islam nous apporte ce message de la part de Dieu et de Dieu et de Son Envoyé :
Dieu dit dans le St Coran : Et ne vous réjouissez pas « trop » de ce qui vous a été donné (par Dieu).
Le St Prophète dit : Si vous saviez ce que je sais, vous ririez peu et pleureriez beaucoup.
Allah et son prophète sont véridiques.
MARCHE DE LA LIBERATION
Dans l’après-midi, une marche révolutionnaire et militante, de la Place de la Libération au Monument aux Morts, a mis fin aux manifestations marquant le premier anniversaire de Sarakawa.
Ils étaient des milliers et des milliers de militantes et militants rassemblés au lieu du rendez-vous pour exprimer à notre combattant suprême, le général Gnassingbé Eyadéma, leur indéfectible attachement et prouver ainsi à l'impérialisme international qu’un « Coup isolé n'arrête jamais le combat ».
Le cortège s'est ébranlé aux environs de 14 heures de la Place de la Libération avec à sa tête MM. Kpotivi Laclé, secrétaire du Comité de Ville du RPT, Kokou Fourn, maire de la ville de Lomé, les secrétaires des cellules de Lomé les membres du bureau de la JRPT, de l’UNFT et de la CNTT.
Sur des airs révolutionnaires et scandant des slogans anti-impérialistes, cette cascade humaine a abouti à la Fontaine Lumineuse pour déboucher sur le Boulevard circulaire jusqu’à la Route de Kpalimé où elle a pris la direction de la Place de l'Indépendance.
Après avoir fait le tour de la Place de l'Indépendance, le cortège a emprunté l'Avenue de Sarakawa pour arriver au Monument aux Morts où devaient avoir lieu les cérémonies.
Dans une allégresse générale et une ambiance de militantisme accru, le cortège a littéralement pris d’assaut cette place que le groupe choc de la Commune égayait par ses chansons en l’honneur du Timonier national.
C’est ensuite qu'en mémoire de nos vaillants combattants disparus dans la catastrophe de Sarakawa, M. Kpotivi Laclé, entouré du lieutenant-colonel Chango, de MM. Mathey-Apossan, haut Commissaire au Tourisme, Fourn, maire de la ville de Lomé et Gaba, chef de protocole à la présidence de la République, a déposé une gerbe de fleurs au pied du Monument aux Morts. Après la sonnerie aux morts, les chorales Christian Choir et Havilonlon ont exécuté deux cantiques de circonstance.
Le moment le plus émouvant fut celui où les combattants du RPT ont, à travers une animation tristes, rappelé les circonstances et les causes de cet attentat perpétré par la haute finance internationale pour saper les acquis de la Révolution togolaise en liquidant physiquement son chef et leader bien-aimé, le général Gnassingbé Eyadéma.
Cet instant solennel a été suivi d’une intervention de M. Kpotivi Laclé qui a tout d'abord rappelé la signification de cette journée avant d'inviter les militantes et militants à une plus de vigilance pour dénoncer l'impérialisme sous toutes ses formes.
ALLOCUTION DE M. LACLE
Dans une intervention pathétique suivie avec grand intérêt par les milliers et milliers de Loméens, M. Kpotivi Djidjogbé Laclé secrétaire du Comité de ville a d'abord souhaité, au nom du chef de l’Etat, le général Gnassingbé Eyadéma, la bienvenue aux combattants du Rassemblement du Peuple Togolais.
Faisant ensuite l'historique de la catastrophe aérienne de Sarakawa que nos ennemis considèrent comme un banal accident, M. Laclé a affirmé avec force que nous Togolais, sommes convaincus qu’il s'agit bel et bien d’un attentat. Il a alors fait le rapprochement entre cet attentat et l’affaire de la CTMB.
Le secrétaire du Comité de Ville a alors fait remarquer que la journée du 24 janvier ne doit pas être considérée comme une journée de deuil mais comme celle de la victoire sur l’impérialisme impénitent et celle de notre libération économique.
Nous devons nous réjouir, a-t-il ajouté, et remercier Dieu d'avoir rendu la vie saine et sauve au Guide de la Nation, le général Gnassingbé Eyadéma. Sarakawa a été pour nous Togolais, une révélation. C’est pourquoi nous devons être vigilants et nous mobiliser derrière le Timonier national pour mener la vie dure aux impérialistes et lutter pour notre indépendance économique totale.
M. Laclé a invité les militants à dénoncer les manœuvres colonialistes et subversives des impérialistes et de leurs valets locaux.
Il a également invité tous les Togolais sans exception aucune à s'engager politiquement et totalement au sein du RPT, à faire preuve de conscience professionnelle et à en finir avec les délations.
En conclusion, M. Laclé a demandé à tous les militants de méditer sérieusement sur cette journée et de prier pour que vive le président fondateur du Rassemblement du Peuple Togolais, le général Gnassingbé Eyadéma.
Fait partie de Recueillement, méditation et vigilance ont caractérisé hier à Lomé le 1er anniversaire de l'odieux attentat de Sarakawa