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Pour les musulmans d'Afrique le pèlerinage de la Mecque coûte de plus en plus cher
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- Titre
- Pour les musulmans d'Afrique le pèlerinage de la Mecque coûte de plus en plus cher
- Créateur
- National Academies Press
- Editeur
- Togo-Presse
- Date
- 16 octobre 1975
- Résumé
- Le pèlerinage à la Mecque coûte de plus cher et les récentes mesures prises par les autorités saoudiennes, qui se traduisent par une augmentation sensible des pécules exigés pour le pèlerinage 1975 - 1976, crée un certain malaise dans le monde musulman. C'est notamment le cas en Afrique où les fidèles font du pélerinage une condition sine qua non de leur foi : faire le voyage de la Mecque constitue pour les Africains une « preuve qu'ils sont musulmans à part entière, accomplissant les cinq prières de l'Islam ».
- Page(s)
- 3
- nombre de pages
- 1
- Couverture spatiale
- Niger
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0006442
- contenu
-
Le pèlerinage à la Mecque coûte de plus cher et les récentes mesures prises par les autorités saoudiennes, qui se traduisent par une augmentation sensible des pécules exigés pour le pèlerinage 1975 - 1976, crée un certain malaise dans le monde musulman. C'est notamment le cas en Afrique où les fidèles font du pélerinage une condition sine qua non de leur foi : faire le voyage de la Mecque constitue pour les Africains une « preuve qu'ils sont musulmans à part entière, accomplissant les cinq prières de l'Islam ».
Or les frais que nécessite ce déplacement d'un mois paraissent de plus en plus disproportionnés aux possibilités pécuniaires de la grande masse des Africains musulmans.
QUATRE CATEGORIES DE PELERINS
Les dépenses de pèlerinage ont classées — par le Ministère de l'Intérieur d'Arabie Saoudite — en quatre catégories. Chaque pèlerin doit choisir l’une de ces catégories et posséder obligatoirement le pécule correspondant. Pour la première catégorie, le pécule s'élève à 441.684 F CFA ; pour la deuxième à 196.884 ; pour la troisième à 168.084 ; pour la quatrième à 139.284.
Ce pécule, qui ne comprend pa les dépenses de transports, couvre différents frais : logement à la Mecque pendant 30 jours (216.000 CFA pour la 1ère catégorie) ; frais de nourriture ou argent de poche pendant quarante jours (86.400) logements à Médine pendant 10 jours (108,000) : location de tente à Mouna et à Arphat (7.200) ; frais de transport la Mecque-Médine-Mouna-Arphat (10.620) ; taxe d'aéroport (2.880) ; taxe Mutawaf et services divers (10.584).
Cette année, les Mutawafs seront désignés à l'avance par l'Arabie Saoudite et répartis en sept groupes. Les mutawafs sont les guides chargés d'assurer le bon déroulement du pèlerinage.
A PIED EN CAMION, PAR PIROGUE
Même s'il ne décourage pas les bonnes volontés, le montant élevé du pécule apparaît insupportable aux yeux d'un grand nombre de musulmans qui ne comprennent pas que l'Arabie Saoudite prenne des mesures qui aboutissent, en fait à une sorte de ségrégation par l'argent.
Pour le transport, les compagnie; aériennes organisent des vols « charters », ce qui permet de réduire sensiblement le prix du billet. Il reste que nombreux encore sont les pèlerins qui comme leurs « ainés », font le voyage de la Mecque, à pied, en camion, par pirogue, en bateaux.
Pour couvrir les frais de route, les pèlerins effectuent dans les pays traversés des travaux saisonniers. L'augmentation du montant du pécule rend de plus en plus difficile - voire impossible pour les « petites bourses » la possibilité d'accomplir le « cinquième devoir ».
Des voix s'élèvent pour demander qu'on ne considère pas le pèlerinage de la Mecque comme du simple tourisme assujetti à des tarifs dont les taux apparaissent prohibitifs.
LA VIE COMMUNAUTAIRE
On ajoute que le logement dans les hôtels, dans les chambres individuelles ne convient pas à l'immense majorité des pèlerins africains qui préfèrent rester en communauté dans une ambiance où l’entraide matérielle peut s'exprimer plus efficacement.
Dans cette perspective, certains suggèrent la création de « concessions à l’africaine » qui seraient mises à la disposition des pèlerins soit gratuitement, soit à loyers modérés. Le problème est soumis à l’Association des Etats Islamiques et à l'Arabie Saoudite.
En attendant la mise en place d’une économie, au Niger par exemple, on s'est efforcé de mettre en concurrence les compagnies aériennes pour réduire au minimum dépenses de transport.
C'est la compagnie Air l'Algérie qui a été retenue. Elle a accepté de fixer à 95.000 CFA le prix du billet aller-retour, toutes taxes comprises.
Mais en tenant compte du pécule que le pèlerin « doit posséder obligatoirement », le coût du pèlerinage à Mecque, au Niger, se déroulera du 23 novembre au 25 décembre, représente encore sommes importantes. (NAP)