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Le Père de la Nation a reçu hier la délégation libyenne et un messager du commandant N'Gouabi
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Togo
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- Titre
- Le Père de la Nation a reçu hier la délégation libyenne et un messager du commandant N'Gouabi
- Editeur
- Togo-Presse
- Date
- 22 décembre 1973
- Résumé
- La délégation libyenne de sept membres, conduite par M. Taha Chérif Amer, ministre des Travaux publics, a commencé très tôt hier matin sa deuxième journée au Togo par une audience que lui a accordé le général Etienne Gnassingbé Eyadéma, président de la République et président-fondateur du Rassemblement du Peuple Togolais. Les entretiens empreints de cordialité entre notre Timonier et ses visiteurs se sont déroulés dans le cabinet de travail du chef de l’Etat. Ils ont duré plus d’une demi heure.
- Page(s)
- 1
- 3
- nombre de pages
- 2
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0006417
- contenu
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La délégation libyenne de sept membres, conduite par M. Taha Chérif Amer, ministre des Travaux publics, a commencé très tôt hier matin sa deuxième journée au Togo par une audience que lui a accordé le général Etienne Gnassingbé Eyadéma, président de la République et président-fondateur du Rassemblement du Peuple Togolais. Les entretiens empreints de cordialité entre notre Timonier et ses visiteurs se sont déroulés dans le cabinet de travail du chef de l’Etat. Ils ont duré plus d’une demi heure.
Avant de quitter la présidence de la République, le ministre Chérif Amer a accordé l'interview que voici à la presse.
M. CHERIF AMER APRES SA RENCONTRE AVEC LE PRESIDENT EYADEMA
Q. — Monsieur le ministre vous venez d'être reçu en audience avec les membres de votre délégation par le président de la République. Pourrez-vous nous préciser sur quoi ont porté vos entretiens ?
R. — Je veux tout d’abord exprimer mes remerciements au peuple togolais pour l’accueil chaleureux qu’il nous a réservé depuis que nous avons foulé le sol togolais. Aujourd’hui ce fut une précieuse occasion pour nous de rencontrer le président Etienne Eyadéma. Naturellement, les sujets que nous avons évoqués concernent tous les problèmes de coopération entre le Togo et la Libye. Et dans ce domaine, nous allons travailler à la concrétisation des accords qui ont été signés lors de la visite que son Excellence le général Etienne Eyadéma a effectuée en Libye récemment. Nous allons passer quelques jours à Lomé et nous allons essayer de nous rendre compte par nous-mêmes de tous les aspects du développement de ce pays. Nous pouvons dire d’ores et déjà que nous sommes impressionnés par les réalisations du régime du général Eyadéma, réalisations que nous avons pu constater jusqu’à présent.
Nous sommes très sensibles au fait qu’il y a actuellement dans votre pays une révolution culturelle et nous souhaitons que cette révolution s'étende à l’ensemble de notre continent, qu’il retrouve son vrai visage et son authenticité, et également qu’il se gouverne lui-même en dehors de l’hégémonie de tout étranger.
Q. — Puisque vous venez de parler de révolution culturelle, où en est Monsieur le ministre, la révolution culturelle libyenne en ce moment ?
R. — La révolution populaire et la révolution culturelle libyenne ont débuté en avril 1973. Le sens et l’objectif de cette révolution c’est que le peuple libyen recouvre son authenticité arabe et musulmane. Et le fondement de notre révolution est la religion musulmane. Dans ce sens, nous avons présenté une nouvelle théorie qui s’appelle la troisième théorie. Nous pensons avoir présenté cela pour faire face justement aux deux théories qui exigent actuellement dans le monde et qui ont fait également faillite, c’est-à-dire d’une part le capitalisme et d’autre part le communisme.
Nous pensons que ces deux voies ne sont pas susceptibles de montrer le chemin aux pays du Tiers-Monde qui doivent recouvrir leur propre authenticité et qui doivent agir avec leurs propres idées et leurs propres moyens.
Après cette déclaration, le ministre Taha Chérif Amer qu’accompagnaient chez le président de la République deux membres de sa délégation dont M. Ali Treki, directeur de la Division « Afrique-Asie » au ministère des Affaires étrangères, devait entreprendre peu de temps après la visite de diverses réalisations économiques et culturelles qui ont à l’actif du régime du président Etienne Eyadéma.
LA VISITE DU FORT
Au départ le programme prévoyait seulement la visite du Port autonome de Lomé et du Campus centrale de l’Université du Bénin. Mais en raison du grand intérêt et de l’admiration que porte la délégation libyenne à notre pays, le ministre Chérif Amer a voulu voir le plus grand nombre de réalisations dans notre capitale. Accompagné de ses deux compatriotes ainsi que de notre confrère et ami Mohamed Bahri (qui leur sert d’interprète, M. Chérif Amer s’exprimant le plus souvent en arabe), le ministre libyen des Travaux publics a commencé ses visites par le Port en eau profonde de Lomé. Il avait avec lui M. Polycarpe Johnson, directeur général de l’Editogo, membre du Comité Central du RPT et Téko, du service du protocole au ministère des Affaires étrangères. Il a été accueilli à la direction de cabinet au ministère des Travaux publics, Mines, Transports, des Postes et Télécommunications, président du conseil d’administration du port qui avait à ses côtés M. Klaus Uwe Behrens, directeur général du port autonome de Lomé.
Tandis que M. Creppy faisait un bref historique du port mis officiellement en service en avril 1968, M. Behrens devait en présenter ses caractéristiques techniques à nos amis libyens. Ces derniers ont été fort satisfaits des explications qui leur ont été fournies par la suite sur le fonctionnement et le trafic de ce port.
Un rapide tour sur les quais dans les magasins de stockage de marchandises, à la capitainerie et dans la zone industrielle a permis au ministre Chérif Amer de se rendre compte du rôle prépondérant que joue dans l’économie togolaise ce port qui sera d’ailleurs agrandi dès l’année prochaine.
Le cortège ministériel devait se rendre successivement à la Société Togolaise de Marbrerie (SOTOMA) où M. Chérif Amer s’est beaucoup intéressé à l’industrie du marbre togolais, au centre national de Promotion des Petites et Moyennes Entreprises, et à l’emplacement réservé dans la zone portuaire à notre future raffinerie de pétrole dont les travaux débuteront incessamment à la suite de la conclusion de l’accord définitif entre le gouvernement togolais et un groupe financier britannique.
Ce fut ensuite le tour de l’hôtel Tropicana de recevoir le ministre libyen des Transports. M. Chérif Amer paraissait visiblement satisfait de ce qu’il a vu dans ce merveilleux village de vacances, à l’issue d’une courte visite.
LA VISITE A L’UNIVERSITE
Vers 11 heures le cortège s’est retrouvé au Campus central de l’Université du Bénin. Le professeur Gabriel Ampah Johnson, recteur de l’Université du Bénin qui avait à ses côtés le professeur Albert Kekeh, directeur de l’Ecole des Sciences M. Valentin Blakimé, directeur du service des Bourses au ministère de l’Education nationale a chaleureusement accueilli le ministre Chérif Amer devant l’entrée du grand amphithéâtre de 300 places. Il lui a présenté dans cet amphithéâtre, les directeurs de divers Ecoles de l’Université et les cadres administratifs en présence d’un groupe d’étudiants.
Dans son allocution de bienvenue, le recteur Johnson a déclaré que la visite du ministre Chérif Amer à l’UB inaugurait « une ère nouvelle de coopération entre les pays d’Afrique du Nord et plus spécialement la Libye et les pays d’Afrique noire. Nous y voyons aussi, a-t-il ajouté, le désir de l’Université de Libye d'établir un lien culturel permanent entre les civilisations maghrébines et les civilisations négro-africaines, dans l’intérêt supérieur de la culturelle universelle».
LES REPRESENTANTS D’UNE GRANDE CIVILISATION
M. Johnson n’a pas manqué de saluer en la personne du ministre Chérif Amer et des membres de sa suite, « les représentants d’une civilisation qui a apporté à la science et à la culture universelle un nombre impressionnant d’instruments de travail dans tous les domaines et notamment les mathématiques, la biologie, voire la médecine ». Puis M. Johnson a ensuite donné aux visiteurs quelques renseignements sur la jeune Université du Bénin qui entrera bientôt dans sa 4e année d’existence ; il a mis l’accent sur les différents enseignements qu’on y dispense, cela avant et après la réforme universitaire décidée par le gouvernement afin d’adapter l’enseignement supérieur aux réalités du développement économique du Togo.
Le recteur Johnson devait saisir l’occasion qui lui était offerte pour adresser ses chaleureux remerciements à la délégation pour la contribution très positive que la Libye a décidé d’apporter à notre institution depuis la dernière visite officielle du président Eyadéma à Tripoli.
« Nous comptons sur votre appui pour une aide accrue permettant de poursuivre le développement de notre jeune université, notamment dans le domaine des constructions et de l'équipement a conclu le professeur Johnson.
LA REPONSE DE M. CHERIF AMER AU RECTEUR DE L'UB.
Dans sa réponse, le ministre libyen des Travaux publics après avoir remercié le recteur Johnson pour ses paroles amicales a dit
« Nous sommes fiers de voir les efforts que font les pays du Tiers-Monde afin de récupérer le temps perdu à cause de la colonisation. Ces efforts nous permettront de rattraper les pays développés et de montrer qu'au point de vue intellectuel les pays en voie de développement sont eux aussi capables de se hisser au premier plan ».
Pour M. Chérif Amer, la coopération entre diverses universités du Tiers-Monde est de nature à permettre l'objectif que nous visons. Il a estimé pour terminer que la dernière visite du Président Eyadéma en Libye et l'actuel séjour de la délégation libyenne ici constituaient les premiers jalons sur la voie de la coopération entre nos deux universités.
Après la présentation du plan de masse du campus central aux visiteurs ces derniers ont visité les différentes écoles de l'UB ainsi que la cité universitaire.
La délégation libyenne avant de se rendre à la prière de vendredi à la Mosquée de Zongo, a tout juste eu le temps de faire un rapide tour au village du Bénin, une magnifique réalisation de la Caisse nationale de Sécurité sociale du Togo
A son arrivée à la Mosquée de Lomé.
LA DELEGATION LIBYENNE A LA MOSQUEE DE LOME
Elle a été accueillie par El-Hadj Kassim Mensah, président de la Communauté musulmane.
Après avoir présenté les membres de la délégation à la communauté, El Hadj Kassim lui a souhaité la bienvenue en ces termes « Soyez les bienvenus Nous sommes des frères. Soyez chez nous comme chez vous en Libye ».
Il a poursuivi en rappelant Les promesses du colonel Gaddafi « grand combattant qui ne décide ni ne fait rien sans Dieu et l'Islam », d’aider la communauté musulmane du Togo. Il a prié la délégation de transmettre à son chef d’Etat les vœux des musulmans du Togo, fermement engagés dans le combat pour la grandeur de l’Islam.
Succédant à El Hadj Kassim, l’Imam Hamadou Loumiou a invité toute la communauté au recueillement et à la prière.
L'Imam Loumiou a au cours de son sermon parlé du pèlerinage à la Mecque. Il a, à cet effet, fait un bref historique du peuple de la Mecque et parlé de la visite à la « montagne de la miséricorde. C’est au cours de cette visite, a-t-il ajouté que les pouvoirs d'EI Hadj sont conférés au pèlerin. Il a ensuite mis l’accent sur la nécessité pour les musulmans de s'y rendre « car le pèlerinage est pareil à une réunion à laquelle sont conviés tous les musulmans sans discrimination ».
Pour terminer l’Imam Loumiou a imploré la bénédiction divine sur tous les musulmans.
UN ENVOYE SPECIAL DU PRESIDENT N'GOUABI REÇU PAR LE PERE DE LA NATION
Le chef de l'Etat a également reçu dans l’après-midi M Agothon Note, envoyé spécial du Président de la République Populaire du Congo, le commandant Marien N'Gouabi.
L'envoyé spécial est porteur d'un message dont il n'a pas révélé la teneur. Toutefois il croit savoir qu'il s'agirait de la coopération entre nos deux pays. M Agothon Note a d'autre part exprimé sa joie de se retrouver en terre togolaise qu’il quitte ce matin pour Brazzaville.
Fait partie de Le Père de la Nation a reçu hier la délégation libyenne et un messager du commandant N'Gouabi