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Après trois jours de visite officielle en Libye : retour triomphal du président Eyadéma à Lomé
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- Titre
- Après trois jours de visite officielle en Libye : retour triomphal du président Eyadéma à Lomé
- Editeur
- Togo-Presse
- Date
- 3 novembre 1973
- Résumé
- La force de l’Afrique réside dans son unité. Et l'unité de l’Afrique, c’est le pouvoir de 250 millions d’hommes, animés d'une même volonté et allant -d’un même pas vers des objectifs communs.
- Page(s)
- 1
- 5
- nombre de pages
- 2
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0006413
- contenu
-
La force de l’Afrique réside dans son unité. Et l'unité de l’Afrique, c’est le pouvoir de 250 millions d’hommes, animés d'une même volonté et allant -d’un même pas vers des objectifs communs.
C’est là une vérité que tous les Africains reconnaissent mais que certains clament plus qu’ils n’agissent pour lui donner un contenu concret et dynamique.
Pour nous Togolais, avec à notre tête le général Eyadéma, pétris dans le creuset du RPT et imprégnés de ses idéaux, nous voulons tout mettre en œuvre pour faire de l'unité africaine une réalité de notre temps.
Pour nous Togolais, sous la houlette de notre guide éclairé, il est clair que rien ne vaut les contacts directs pour créer, entretenir et développer une amitié réelle, une coopération et une solidarité agissantes. fondements même de l'unité que nous recherchons.
Pour nous Togolais, il est urgent que les Africains se rencontrent au plus haut niveau pour échanger leurs expériences respectives dans le respect des souverainetés et des intérêts mutuels ; il est urgent que les chefs d’Etat africains se rencontrent pour mieux se connaître mieux se familiariser pour mieux s'apprécier, mieux s'entraider, pour mieux maîtriser leur destin commun : libérer l'Afrique des forces d’oppression pour lui redonner sa personnalité et son originalité afin de sortir notre continent des ténèbres de la maladie, de la faim, de la misère et de l'ignorance.
C'est dans ce cadre qu’il convient de situer la visite officielle de trois jours que vient d’effectuer en Libye le chef de l'Etat, président national du RPT, visite qui a vu son épilogue hier avec le retour à Lomé du Timonier national qu'accompagnaient sa ravissante épouse cinq de ses ministres et plusieurs membres du bureau politique et du Comité Central.
Cette visite, comme le dira le père du Togo Nouveau lui-même à son arrivée en terre libyenne « traduit notre désir commun de tourner définitivement le dos à un passé révolu pour nous engager sur la voie d'un avenir que nous voulons complètement indépendant et libre des contraintes que nous refusons de nous voir imposer par l'histoire ou bien entendu, par la force... »
Nous voulons également, dira encore jeudi devant les étudiants de l'université de Tripoli, « voir dans notre voyage la manifestation d’un esprit qui anime depuis une dizaine d'années les Etats Africains : la coopération économique entre nos Etats pour l’unité africaine . »
« Il est temps, a-t-il alors souligné, que nous cessions d’alimenter et de soutenir simplement les Industries des pays riches qui achètent à bon marché nos matières premières et nous vendent à des prix exorbitants leurs produits.
« Il est temps, a-t-il poursuivi que les économies de nos Etats cessent d'être des appendices des économies des pays riches et des super puissances.
« Il est enfin grand temps, ajoute-t-il, que nous puissions organiser nos économies à l'échelon des pays sous-développés dans l'intérêt exclusif de nos peuples. A cet effet nous devons redoubler d’efforts pour la conquête de nos indépendances économiques La détérioration persistante des termes de l’échange et les troubles monétaires de quelques pays nantis ne peuvent appuyer nos actions dans la difficile construction de nos économies. Il nous semble qu’à ce sujet, nous ne devrions rien négliger en vue de parvenir à la constitution d’un front commun véritable pour la défense de nos intérêts.
« C'est pourquoi parallèlement à cette action concertée, au niveau des instances internationales nous devons également instaurer et intensifier entre nous mêmes une coopération économique dans tous les secteurs ou cette coopération est possible ».
Ceux qui étaient hier à l'aéroport de Tokoin ont vu le général Eyadéma, qui lançait jeudi un appel à toute l'Afrique le général Eyadéma, cet Africain tout simple mais attaché par toutes ses fibres charnelles à cette terre d’Afrique visiblement satisfait de son voyage.
Cette satisfaction qui était également celle des membres de la suite présidentielle s’était mêlée à la joie et la satisfaction des militantes et militants du RPT, venus nombreux saluer leur chef et lui prouver leur attachement.
Hier soir, en effet l'aéroport était noir de monde un monde en liesse chantant et dansant en hommage à celui grâce à qui le renom international du Togo grandit de jour en jour et qui sans fausse modestie, peut être compter parmi les grands défenseurs d'une Afrique authentiquement africaine.
Ces militants de tous ordres venus de tous les quartiers de Lomé et ses environs immédiats saluer le retour triomphale du Timonier national n'ont cessé de chanter de danser, de scander des slogans en hommage au chef de l'Etat un peuple et au RPT qu’avec le départ en cortège du président Eyadéma pour sa résidence privée du camp du RIT.
C'est à 16 h 40 très exactement que la caravelle spéciale de la «Libyan Airways » qui a ramené le président de la République et Mme Eyadéma s'est immobilisée sur l'aire d’atterrissage de l'aéroport international de Tokoin.
Une gerbe de fleurs a ensuite été remise au général Eyadéma et à son épouse Mme Hubertine Eyadéma au bas de la coupée. Après avoir reçu les salutations du lieutenant-colonel Albert Djafalo Alidou, ministre de la Santé publique et des Affaires sociales, de M. Joseph Ogamo Bagnah ministre de l’Intérieur, le président de la République est parti s'immobiliser devant le drapeau pour écouter « Terre de nos Aïeux ». Il a ensuite passé les troupes en revue et salué les officiers supérieurs des FAT, les membres du gouvernement, du bureau politique, du Comité central, du corps diplomatique les chefs traditionnels et les militants avant de gagner le salon d'honneur. Le chef de l’Etat n’a fait aucune déclaration à la presse.
Rappelons que la suite présidentielle comprenait notamment les ministres Joachim Hunlédé des Affaires étrangères, Alex Mivedor des Travaux publics Mines, Transports et des Postes et Télécommunications, Benoît Malou de l’Education nationale Edouard Kodjo des Finances et de l'Economie, MM. Henri Dogo secrétaire d'Etat à la présidence chargé du Plan, Barthélémy Lambony, membre du bureau politique chargé de mission à la présidence, Polycarpe Johnson membre du Comité central, Gabriel Johnson recteur de l’Université du Bénin.
Etant donné l’importance du discours prononcé par le général Eyadéma devant les étudiants libyens de l’Université de Tripoli et la réponse du colonel Gaddafi, nous reproduisons intégralement ces deux allocutions dont on lira les débuts en première page.
COMMUNIQUE FINAL
Les trois Jours de visite officielle DU président Eyadéma en Libye ont été sanctionnés hier à Tripoli par un communiqué final que les deux chefs d’Etat ont signé avant de se séparer. Par ce communiqué dont voici le texte intégral, chaque Togolais peut mesurer la portée de ce voyage et les fruits que le Togo peut en tirer.
A l'invitation du colonel Moammar Al-Gaddafi, président du Conseil de Commandement de la Révolution de la République Arabe Libyenne (RAL), le général Etienne Gnassingbé Eyadéma, président, de la République togolaise et président du Rassemblement du Peuple Togolais accompagne de son épouse, a effectué du 5 au 8 chawall 1393 H. (30 octobre — 2 novembre 1973) une visite officielle en RAL à la tête d'une importante délégation comprenant plusieurs ministres et de nombreux fonctionnaires du gouvernement togolais.
Au cours de cette visite, les deux présidents ont eu plusieurs entretiens, soit en tête-à-tête, soit en présence des membres de leurs délégations respectives, dans une atmosphère de fraternité, d'amitié, de franchise et de confiance mutuelle.
Les deux parties ont tout d'abord passé en revue les relations bilatérales entre leurs deux pays et ont constaté avec satisfaction, l'esprit de fraternité et de solidarité qui les anime. Elles ont affirmé leurs intentions de consolider et de développer ces relations dans tous les domaines au profit de leurs deux peuples.
Dans ce contexte, les deux parties ont décidé de nouer des relations diplomatiques au rang d'ambassadeur. Elles ont également abordé plusieurs projets de coopération et ont signé des accords économiques, techniques et culturels. L ne commission mixte libyo-togolaise sera mise en place pour mener ces différents projets à leurs termes.
Le général Etienne Eyadéma a exprimé sa profonde admiration pour les réalisations grandioses de la Révolution du 1er Septembre aussi bien sur le plan intérieur que sur le plan extérieur grâce à la foi et à la détermination du colonel Gaddafi, des membres du Conseil de Commandement de la Révolution, du gouvernement et de l'Unité du peuple libyen.
Le président de la République togolaise et président du Rassemblement du Peuple Togolais s'est particulièrement intéressé à l'expérience de Révolution populaire qui a retenu l’attention mondiale et qui constitue une expérience unique en son genre, susceptible de mener à la véritable démocratie.
Les deux parties ont évoqué les principaux aspects de les innovations que recèle celle théorie et son approche les innovations que recèle cette théorie et son approche nouvelle des problèmes qui se posent au Tiers-Monde.
Les deux présidents étant convaincus qu'il n’y a pas d'opposition entre toutes les religions révélées, admettent qu'avec tous les nobles principes qu’elles contiennent elles visent au respect de l’homme et de son développement loin de tout fanatisme et que le nationalisme et la religion constituent les deux moteurs essentiels de l'Histoire.
Le président du Conseil de Commandement de la Révolution a exprimé son admiration pour la politique dynamique et efficace menée par le général Eyadéma, son gouvernement et le Rassemblement du Peuple Togolais qui ont su rétablir et préserver l'unité du peuple togolais, assurer harmonieusement le développement du pays et constituer un facteur de stabilité dans l’ouest africain.
Le président du Conseil de Commandement de la Révolution a également loué l’indépendance de la politique togolaise et les efforts déployés personnellement par le général Etienne Eyadéma pour faire régner l’entente et la concorde entre tous les pays de la région.
Les deux parties ont examiné avec la plus grande attention l'évolution de la situation du continent africain.
A cet égard, ils réaffirment leur plein et entier soutien aux mouvements de libération de notre continent et leur farouche détermination de poursuivre la lutte contre le colonialisme, le néo-colonialisme et le sionisme, et ce, par tous les moyens. Par ailleurs, ils dénoncent avec la ¡dus grande vigueur, la politique d’apartheid élevée au niveau de politique d'Etat en Afrique du Sud, en Namibie et au Zimbabwe notamment.
Les deux parties se sont félicitées de l’aide effectue qu’elles apportent aux mouvements de libération du continent africaine et les deux présidents exhortent tous les pays africains et les peuples épris de paix à accroître leur aide pour hâter la libération totale de l'Afrique.
Les deux parties saisissent cette occasion pour exprimer leur attachement à l'unité et à la libération totale de l’Afrique et constatent que celle liberté sera incomplète tant que les pays africains n'auront pas conquis leur liberté économique totale et effacé toutes les séquelles du colonialisme économique de notre continent.
Les deux parties réaffirment leur attachement à la charte et aux principes de l’Organisation de l'Unité Africaine et s'engagent à n'épargner aucun effort pour consolider les assises de celle organisation afin de lui permettre de réaliser ses nobles objectifs.
Les deux présidents ont passé en revue la situation internationale et ont exprimé leur attache ment à la charte de l’Organisation des Nations Unies et leur appui à cette organisation afin qu'elle puisse jouer son rôle dans l'instauration d’unité juste et durable dans le monde à l'abri des interventions des grandes puissances et de leurs tentatives de dicter leur hégémonie et partager le monde en zones d'influence.
Les deux présidents ont examiné avec la plus grande attention la situation explosive qui règne au Proche-Orient arabe et qui résulte en premier lieu de l'occupation de la Palestine et également des territoires d'autres pays arabes frères par le sionisme qui continue à perpétuer ses agressions contre la nation arabe soutenu en cela par l’impérialisme.
La partie togolaise a exprimé à ce propos son entier soutien aux peuples arabes dans leur juste lutte pour récupérer tous leurs territoires occupés et particulièrement au peuple palestinien qui lutte pour récupérer sa patrie et ses droits, usurpés par les sionistes.
Dans ce contexte, le président Gaddafi a exprimé son respect pour la décision courageuse prise par le gouvernement du général Eyadéma et de nombreux autres gouvernements africains de rompre leurs relations diplomatiques avec Israël donnant ainsi à la solidarité africaine un sens concret.
Le président Etienne Gnassingbé Eyadéma a exprimé sa satisfaction pour l'hospitalité et l’accueil chaleureux que son épouse, sa délégation et lui-même ont trouvés auprès du président et des membres du Conseil de Commandement de la Révolution, du gouvernement et du peuple libyens au cours de leur visite.
Le colonel Moammar Al-Gaddafi a accepté avec plaisir une invitation du général Etienne Eyadéma à visiter le Togo. La date de cette visite sera fixée en temps opportun.