Article
En prélude à la Journée de la Libération Nationale : catholiques, protestants et musulmans ont imploré la bénédiction divine sur le Togo et ses dirigeants
- Classe de ressource
- Article
- Collections
- Togo-Presse
- Titre
- En prélude à la Journée de la Libération Nationale : catholiques, protestants et musulmans ont imploré la bénédiction divine sur le Togo et ses dirigeants
- Editeur
- Togo-Presse
- Date
- 14 janvier 1972
- Résumé
- Mercredi, veille de la Journée de la Libération, le général Eyadéma et le gouvernement, les membres du bureau politique et du Comité central du RPT, la présidente de la délégation spéciale pour la Commune de Lomé, le chef de la circonscription de Lomé ont assisté, aux côtés de plusieurs autres personnalités et une foule nombreuse de noire capitale, aux offices religieux organisés pour la circonstance à la Cathédrale, au Temple protestant et à la Mosquée de Lomé.
- Page(s)
- 3
- nombre de pages
- 1
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0006381
- contenu
-
Mercredi, veille de la Journée de la Libération, le général Eyadéma et le gouvernement, les membres du bureau politique et du Comité central du RPT, la présidente de la délégation spéciale pour la Commune de Lomé, le chef de la circonscription de Lomé ont assisté, aux côtés de plusieurs autres personnalités et une foule nombreuse de noire capitale, aux offices religieux organisés pour la circonstance à la Cathédrale, au Temple protestant et à la Mosquée de Lomé.
C'est peu avant six heures que le chef de l’Etat est arrivé à la Cathédrale. Après avoir salué le drapeau, écouté l'hymne national et passé les troupes en revue, le général Eyadéma a été accueilli par le Vicaire général de la Paroisse de Lomé, Mgr Anaté qui a chanté la messe.
La messe a duré une heure et dans son sermon Mgr Anaté a parlé du pouvoir des gouvernants.
« Dieu, a-t-il dit, par la création de tout être, et plus particulièrement dans le gouvernement du monde, a manifesté aux hommes sa magnificence, sa toute-puissance et sa souveraine sagesse. Gouverner, c'est coordonner avec sagesse, mesure et poids loin ce qui a existence et vie, c’est conduire, diriger et amener les choses et leurs perfections et plus spécialement l'homme à sa double fin humaine et surnaturelle par les voies multiples et complexes mais dans un, ordre parfait ».
« Que chacun se soumette aux autorités en charge, a encore poursuivi Mgr Anaté car il n'y a point d'autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent sont constituées par Dieu. Si bien que celui qui résiste à l'autorité se rebelle contre l'ordre établi par Dieu.
« Et les rebelles se feront eux-mêmes condamner.... »
Rendant enfin hommage au général Eyadéma pour le travail qu'il entreprend à la tête du pays, Mgr Anaté a ajouté « Grâce à vous, Monsieur le président, et grâce aux efforts soutenus et continus de votre excellente équipe gouvernementale, le Togo est en bonne voie dans tous les domaines, politique, social, international, économique et religieux. Vous me permettez, Monsieur le Président de la République, et je suis certain que l'Auguste Assemblée présente ici me saura gré d’évoquer en cette solennelle circonstance tout ce que vous avez fait et que vous êtes bien disposé à faire dans l'avenir pour nos Eglises et Ecoles confessionnelles du Togo, puisque vous êtes fermement convaincu que seule l'instruction ne suffit pas pour former complètement l'homme et le citoyen s’il n'est pas croyant transformé par l'éducation religieuse ».
AU TEMPLE
Après la messe, le cortège présidentiel s’est rendu au Temple protestant. Il était 7 h 30. Le cérémonial d'accueil habituel a été observé avant que le général Eyadéma ne pénètre dans le temple après avoir été accueilli quelques instants auparavant par le Modérateur Adubra et le pasteur Sowu.
Le culte a été célébré par le secrétaire synodal, le Pasteur Awumé, qui a parlé de la paix dans son sermon.
« La paix ! Oui elle est très chère à tous les hommes, et personne n'aime un état de guerre, de désordre effectif ou latent sinon quelques esprits malins à qui cela profite », a-t-il déclaré avant de poursuivre.
« Notre grand mouvement de Rassemblement n’a-t-il pas pour slogan « Paix dans l'Union » ? Oui, tout le monde désire la paix.
« Mais comment la cherchons-nous ? Pour les uns c'est en préparant la guerre ; pour les autres, c'est en écrasant le plus faible ; pour d'autres c’est en camouflant la vérité, la justice etc....
« Pour certains un peu plus sérieux et réalistes que les premiers, c’est en multipliant les possibilités matérielles, en donnant à l'homme tous les moyens qui puissent lui procurer la joie, la sécurité certes, mais si nous sommes sincères avec nous-mêmes, nous devons le confesser en toute humilité que l'histoire nous prouve que la paix n'est pas forcément là où l'homme l'a toujours cherchée. Bien sûr, nous avons fait, et continuons de faire des efforts louables en vue de la paix, mais il faut que nous remontions jusqu’à la source qui n'est autre que Dieu lui-même
« En acceptant Dieu comme notre tout, nous nous unissons à lui, nous entrons en communion avec lui. C’est dans cet état de communion avec Dieu que nous pouvons parler de Paix ».
A LA MOSQUEE
Le troisième et dernier office religieux de la matinée lu 12 janvier a été la prière à la Mosquée, immédiatement après le culte protestant.
A son arrivée à la Mosquée de Zongo, le cortège présidentiel a été accueilli par MM. Mama Fousséni, président de l'Union musulmane et du grand conseil des affaires islamiques, l'Imam supérieur Ahmed Lemiou et le professeur arabe Mohamed Hassanin.
Puis, le président de la République s’est immobilisé pour écouter l'hymne national et passé en revue les troupes qui lui rendaient les honneurs.
L'Imam supérieur a ouvert alors la cérémonie par une prière et M. Mohamed Hassanin a enchaîné en récitant quelques versets coraniques. Après, M. Kassim Mensah, vice-président de l'Union musulmane a prononcé le prône ou les louanges consacrés à Dieu. S'adressant au président de la République, il a déclaré: « Vous n’avez pas voulu rompre avec le passé mystique de notre pays qui a aussi ses biens spirituels, c’est pourquoi cette ronde pieuse ce matin à la Cathédrale, au Temple et à cette Mosquée pour remercier Dieu des immenses biens accordés à notre pays. Car le 13 janvier est une date très importante dans l'histoire du Togo parce qu'elle marque le début d'une marche nouvelle; c'est pourquoi il nous faut prier pour la santé et la prospérité de notre pays ».
Ensuite M. Kassim Mensah a lu une citation du saint Coran ; « Dieu ne change pas la situation d'un peuple si ce peuple ne change pas sa propre situation ».
Enfin le vice-président de l'Union musulmane a demandé à Dieu d'accorder une protection constante, une longue vie, des marques de la plus large générosité au président de la République et aux membres du gouvernement.