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Bénin/Attentat de Cotonou : le pdt Soglo accuse les nostalgiques de l'ancien régime
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- Titre
- Bénin/Attentat de Cotonou : le pdt Soglo accuse les nostalgiques de l'ancien régime
- Créateur
- AFP
- Editeur
- Togo-Presse
- Date
- 17 novembre 1995
- Résumé
- Cotonou — Le président béninois Nicéphore Soglo a accusé hier « les nostalgiques de l’ancien régime » militaro - marxiste d’avoir perpétré l'attentat qui a visé dans la nuit de mardi à mercredi le site du VIe sommet de la Francophonie, prévu du 2 au 4 décembre à Cotonou.
- Page(s)
- 6
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Islamisme
- Couverture spatiale
- Cotonou
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0006372
- contenu
-
Cotonou — Le président béninois Nicéphore Soglo a accusé hier « les nostalgiques de l’ancien régime » militaro - marxiste d’avoir perpétré l'attentat qui a visé dans la nuit de mardi à mercredi le site du VIe sommet de la Francophonie, prévu du 2 au 4 décembre à Cotonou.
Ce sont des « débris de l’ancien régime », des « nostalgiques de la police politique », des « tenants de la stasi béninoise », a affirmé M. Soglo au cours d’une conférence de presse à Cotonou.
« A chaque fois qu'il y a un événement heureux ici, ils travaillent à l'abaissement de notre patrie », a-t-il ajouté, avant de citer nommément le Parti de la République Populaire du Bénin (PRPB), ex - parti unique sous le régime militaro - marxiste de Mathieu Kérékou (1972 - 1991) aujourd'hui dissous, mais également « une certaine opposition, professionnelle de la nostalgie, qui crache le fiel et pisse le vinaigre ».
Le Parlement béninois, élu en février dernier, compte onze députés sur 83 qui se réclament ouvertement de Mathieu Kérékou. Au début du mois, le parti Notre Cause Commune (NCC), qui compte trois élus à l'Assemblée, a également annoncé qu’il soutiendrait l’ancien chef de l’Etat s'il se présentait à l’élection présidentielle de mars prochain contre Nicéphore Soglo.
Mathieu Kérékou avait quitté le pouvoir en 1991 après avoir été battu par M. Soglo lors du premier scrutin multipartite de l’histoire du pays.
« On savait que le sommet de la Francophonie leur donnerait l'occasion de se mettre en valeur, de se faire de la publicité », a poursuivi le président Soglo, mais « ce ne sont pas les tentatives de dénigrement, de déstabilisation ou de sabotage qui peuvent décourager qui que ce soit au Bénin », a-t-il assuré.
« Nous devons dire à nos amis qui viennent ici que nous avons pris toutes les mesures pour assurer leur sécurité », a-t-il ajouté.
Le président béninois a notamment reconnu que « tous ceux qui sont considérés comme des dangers ou des suspects potentiels » ont été « éloignés ou mis en résidence surveillée ». Qualifiant cette mesure de « banale », il a estimé que le Bénin était « victime des excès de l’Etat de droit ». « Nous aurions pu les mettre à l’ombre comme cela se faisait avant », a-t-il noté.
Pas de tentative de coup d’Etat
Au début du mois, une vingtaine de militaires béninois ont été arrêtés et accusés de tentative de complot, selon des sources bien informées.
M. Soglo a vigoureusement démenti toute « tentative de coup d’Etat », affirmant que de telles allégations constituaient « une injure au peuple béninois et à son armée ».
Réagissant à la revendication de l’attentat par un « Groupe armé pour la libération de Jean - Claude Soglo », fils du général Christophe Soglo, auteur du premier coup d’Etat militaire au Bénin, arrêté au début du mois, M. Soglo a simplement déclaré : « le général Soglo on ne le présente pas. Ses enfants sont dans l’armée et font leur travail ».
Le sergent - chef Jean -Claude Soglo, qui selon des sources militaires béninoises est détenu dans un camp militaire de Cotonou, est le propre cousin du président. Son frère, Christophe, dirige la Garde présidentielle.
Un correspondant anonyme, affirmant parler au nom du « Groupe armé pour la libération de Jean -Claude Soglo », a revendiqué mercredi soir auprès de l’AFP à Cotonou l’attentat perpétré dans la nuit contre le site de la francophonie.
« Nous avons commencé nos actions. Il y en aura l’autres dans les prochains jours », a affirmé par téléphone ce correspondant, qui s’est refusé à répondre à toute question.
Selon le correspondant anonyme, qui n’a fourni aucun élément permettant d'authentifier sa revendication, deux roquettes ont été tirées sur le Centre de conférence alors que le plan initial en prévoyait six. Il n'a fourni aucun autre détail.
Pas une action islamiste
En fin d’après - midi, le ministre béninois de l’Intérieur Antoine Alabi Gbégan avait tenté de minimiser la portée de l'attentat, affirmant qu'il avait été perpétré par « des mécontents et des jaloux » comme « il y en a toujours pour des événements de si grande importance comme l'organisation du sommet de la Francophonie ».
Il a ajouté que les dégâts occasionnés, qu’il a qualifié de « mineurs » ont été « réparés » et que « toutes les mesures de sécurité sont garanties pour la tenue du sommet », qui doit se dérouler du 2 au 4 décembre prochains au centre de conférences de Cotonou en présence de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement francophones.
Dans la journée, des sources informées à Cotonou avaient évoqué l'hypothèse d’un « règlement de comptes » entre militaires, après la série d’arrestations au début du mois au sein de l'armée béninoise. Une piste écartée par le ministre de l'Intérieur, qui a toutefois admis que « des personnes suspectes ont fait l’objet de mesures préventives dans le cadre de mesures de sécurité ».
M. Gbégan a également exclu l’hypothèse d’une action islamiste, démentant que le sommet de la Francophonie ait fait l’objet de menaces du Groupe islamique Armé (GIA) algérien, comme l’avait affirmé la presse béninoise la semaine dernière.
(AFP)